Il ne reste plus que quelques semaines à patienter avant de pouvoir découvrir par vous-même Warhammer 40,000: Chaos Gate - Daemonhunters, et il est normal de se demander si le titre tiendra ses promesses, vu le nombre de jeux ratés ou médiocres basés sur les licences Gamesworkshop sortis ces dernières années. Cette suite du jeu tactique au tour par tour Warhammer 40,000: Chaos Gate sorti en 1998 essaye de préserver l'esprit du titre d'origine, tout en proposant un gameplay et une réalisation dignes des gros titres du genre, sortis ces dernières années.
Dans le cadre du hands-on proposé par Complex Games et Frontier Foundry, nous avons pu jouer près de 2h30 à Chaos Gate. La session était composée du tutoriel, de deux mission et d'un affrontement face à un gros boss, un Grand immonde.
- Genre : Tactique au tour par tour
- Date de sortie : 5 mai 2022
- Plateformes : PC via Steam et Epic
- Développeur : Complex Games
- Éditeur : Frontier Foundry
- Prix : 44,99€
Un tour du vaisseau avant de plonger dans l'action
La session portait clairement sur le gameplay des combats, mais nous avons néanmoins pris le temps de faire un rapide tour du vaisseau qui sert de base mobile à notre contingent de Grey Knights durant la campagne de Chaos Gate. Les options à bord sont nombreuses, cela comprend évidemment la gestion des effectifs qui précède le départ au combat, avec leur équipement et leurs talents, mais c'est loin de se limiter à cela. Il est possible de discuter avec les membres importants de l'équipage, et de leur poser des question sur leur situation et leurs convictions, par exemple. L'armurerie, le bureau de l'inquisiteur et les composants du vaisseau sont aussi des facettes importantes à gérer lors de la campagne. Nous n'avons pas pu nous amuser à déplacer le vaisseau au travers de la carte du système, mais plusieurs dizaines de planètes sont présentes, avec des missions, des objectifs et des dangers variés.
Les améliorations du vaisseau semblent aussi pensées pour aborder cette facette du gameplay, avec l'énergie disponible, la vitesse, l'état de la coque et l'armement. D'une mission à l'autre, nous avons pu remarquer que l'aspect et l'état du vaisseau changeaient drastiquement. De gros trous incandescents dans la coque suggéraient une bataille récente lors de la mission finale, mais il va falloir attendre le test pour explorer tout cela en détails. Il est en tout cas appréciable de voir que l'aspect stratégique du jeu sera bel et bien présent, ce qui devrait contribuer à offrir de la rejouabilité, ainsi qu'à corser les choses, puisqu'un mécanisme similaire au projet Avatar de XCOM 2 a l'air aussi au rendez-vous. La cinématique qui concluait la session nous a aussi permis de confirmer qu'il est possible d'ordonner un Exterminatus sur une planète trop lourdement compromise par la peste de Nurgle.
Poing d'adamantium vs. chair putréfiée
Si le gameplay de Chaos Gate vous semble familier, ce n'est pas qu'une impression, la prise en main devrait être instantanée pour les vétérans des gros jeux tactiques au tour par tour sur PC, même s'il ne manque d'introduire de nombreuses spécificités et idées originales. Chaque chevalier gris dispose de 3 points d'action par tour à utiliser pour se déplacer, tirer ou effectuer des actions spéciales. En complément, on retrouve un système de volonté ressemblant un peu à celui de Phoenix Point, qui permet de déclencher des actions spéciales ou de renforcer les attaques. Mais il faut abattre des ennemis de l'empereur pour récupérer des points de volonté, ce qui demande de trouver un bon équilibre, puisque votre médic ne va normalement pas être votre plus grosse machine à tuer, alors qu'il a 3 autres space marines à tenir en vie. Ceci dit, comparé aux médics des autres jeux, celui-ci est une véritable brute. Il faut dire que les chevaliers gris ne plaisantent pas, et que les ennemis normaux sont tels de la chair à canon sous leurs bottes. Outre une quantité de vie impressionnante et un large arsenal viable tant à distance qu'en mêlée, vos space marines disposent aussi de puissantes capacités psychiques, de grenades, de téléporteurs et autres joyeusetés mortelles dont vous avez choisi de les affubler avant de partir en mission. Si un de vos précieux space marines tombe au combat, il peut encore être relevé par le médic, mais il est alors limité à 50% de ses points de vie maximum pour le reste du déploiement. Une différence majeure de Chaos Gate est qu'il n'y a pas de chances de toucher, les dégâts sont clairement affichés par l'interface après avoir pris en compte la distance, les obstacles et l'armure. Les coups critiques sont la seule inconnue de l'équation.
Les missions au jeu auxquelles nous avons eu accès étaient probablement en mode facile, ou un groupe trop puissant était à notre disposition pour relever leurs défis, mais une chose est certaine, Chaos Gate veut que vous jouiez agressivement, les grey knights étant vraiment durables. Ils disposent même d'un bouclier énergétique à activer au prix d'un point d'action, s'ils sont en mauvaise posture. Durant chaque mission, une barre d'événement warp progresse, et à chaque fois qu'elle est pleine, un événement négatif se produit. Quelques-uns des événements auxquels nous avons eu droit comprenaient un groupe de renforts supplémentaires pour les ennemis, +5 armure durant un tour pour les démons, et même le blocage des armes à distances de votre escouade. Foncer dans le tas permet aussi potentiellement d'esquiver certaines patrouilles, et d'exploiter les points d'action bonus conférés par les exécutions. Elles ne sont pas aussi faciles à obtenir que dans Gears Tactics, puisqu'il faut étourdir l'ennemi auparavant, mais le principe est le même et toute l'escouade gagne un précieux point d'action supplémentaire pour poursuivre les bonnes œuvres de l'Empereur. Le tout est basé sur un système de ciblage précis au corps-à-corps qui brille vraiment contre les adversaires les plus redoutables. Vous pouvez par exemple choisir de désactiver de façon permanente l'arme principale de votre cible, ou une de ses capacités s'il est clair qu'elle ne pourra pas être tuée ce tour-ci. Dans d'autres cas, le coup va ignorer l'armure, infliger plus de dégâts ou l'étourdir.
En termes de lore c'est plutôt logique, mais les troupes du chaos ne font généralement pas du tout le poids face aux chevaliers gris, même s'ils ne sont que 4. C'est d'ailleurs l'élément que nous regrettons le plus avec ce nouvel opus. C'est devenu la norme de ne proposer qu'une très petite escouade afin de ne pas trop en demander au joueur, à la machine, et surtout à l'équilibrage global du jeu. C'est certainement la plus grosse différence par rapport au premier Chaos Gate qui permettait d'embarquer près de 25 soldats dans les dernières missions, même si cela avait le défaut de donner des tours à rallonge. Avec 4 classes de base et 4 classes avancées, Chaos Gate n'a pas l'air d'avoir l'intention de nous offrir une grande liberté dans la composition de notre escouade. Nous sommes néanmoins curieux de découvrir ce que donnera l'équilibrage des missions dans la version complète du jeu. Les adversaires ont l'air de disposer de pas mal de capacités et d'une IA relativement compétentes : prise de flanc, utilisation des grenades, tirs de suppression, overwatch, mutations spontanées et autres. L'infestation des planètes par le Bloom qui va alors renforcer l'ennemi tout en appliquant des pénalités au joueurs est peut-être la réponse. Mentionnons aussi la présence de défis et de limitations auto-imposées afin de corser les choses, et ainsi prouver sa dévotion aux autres membres du Chapitres, ce qui va débloquer des faveurs, et donc de l'équipement à terme.
Tonton dégueux et les neveux morveux
Pour ce qui est de la difficulté, les développeurs comptaient certainement sur le combat de boss face à Aeger le bienveillant, un démon majeur de Nurgle, pour nous en offrir un avant goût. Doté d'une barre de vie massive et de nombreuses capacités spéciales, ce boss est effectivement plus que capable de donner du fil à retordre, même aux surpuissants chevaliers gris. Pour commencer, le terrain n'aidait pas, avec des rivières toxiques un peu partout, et le boss disposait aussi d'assistance. En plus des démons conventionnels, des nids de Nurglings disposés tout autour de la zone se sont mis à produire des petits ennemis impossibles à viser, mais qui changeaient les règles de l'affrontement. Ils sautaient par dizaines devant la trajectoire de vos tirs de bolter afin de protéger leur cher oncle, qui n'hésitait pas ensuite à dévorer les survivants pour récupérer de la vie. Ces hordes de nurglings profitaient aussi de leur tour de jeu pour harceler et attaquer en masse chaque space marine. Notre médic s'est rapidement trouvé débordé, heureusement que nous avons entrepris rapidement l'extermination des nids.
Cela a aussi été l'opportunité de tester de nouvelles pièces d'équipement, comme un lance-flammes qui a noyé une grande partie de l'arène dans un feu purificateur idéal contre les nabot teigneux lors de ce combat. Il est toujours appréciable de voir que différentes pièces d'équipement trouvent leur usage en fonction du type de mission et des conditions sur le terrain. Même si les coups de cloche géante et les vomissures d'Aeger étaient redoutables, cela ne nous a pas découragé d'envoyer nos grey knights en mêlée afin de lui faire tâter de leurs armes de force Némésis, et là, surprise : les coups spéciaux permettent même de désactiver des compétences du boss pour le reste du combat. Finalement, la bête a fini par tomber sous les coups répétés et concentrés de l'escouade, une fois tous les nids de Nurglings éliminés. Sans être d'une difficulté terrifiante, l'affrontement impliquait de nombreux mécanismes différents, qu'ils soient liés à l'équipement, aux compétences ou au terrain.
Peinture d'expert
Avant de conclure, abordons rapidement la réalisation. La preview ne s'est pas réalisée dans des conditions idéales pour en juger, puisqu'elle passait par Parsec, un logiciel de jeu à distance, et c'était un build du jeu spécialement mis en place pour cette session. Il était donc plein de bugs et de limitations qui ne devraient pas être présents dans la version finale. Graphiquement, le jeu est satisfaisant, mais c'est surtout la direction artistique qui nous a accroché l’œil. En général, les jeux vidéo Warhammer préfèrent donner une apparence assez réaliste aux personnages, alors que dans le cas présent, Chaos Gate donne presque l'impression d'avoir les figurines animées sous les yeux dans de nombreux cas, ce qui rend hommage à la licence sur laquelle tout est basé. Le résultat est inhabituel et pourtant familier du jeu, du moins si vous avez l'habitude d'avoir lesdites figurines entre les mains. De leur côté, les voix en anglais étaient de qualité, et l'interface était classique mais fonctionnelle, même si elle a l'air d'avoir encore besoin de quelques finitions. Les musiques aussi étaient excellentes, et seuls les bruitages nous ont semblé ratés, ou loin d'être finalisés. Citons les sons des tirs de bolter et des coups d'épée qui étaient loin de conférer leur violence supposée par exemple. C'est assez mineur, mais c'est quelque chose auquel il faudra faire attention d'ici la sortie.
Il est difficile de juger du potentiel d'un jeu de cette ampleur sur quelques batailles isolées, mais il est indéniable que Warhammer 40,000: Chaos Gate - Daemonhunters est de très loin le jeu de la licence le plus prometteur depuis bien des années. Sa réalisation est de haut niveau, et son contenu a l'air très riche. Mais son gameplay reste intuitif et facile à prendre en main. Les options et les possibilités ne manquent pas, sans pour autant empêcher l'action de primer. La place laissée au hasard et minime, et mener agressivement les affrontements sur le champ de bataille est réellement plaisant. On a qu'une envie, celle de découvrir la campagne stratégique complète à travers tout le secteur en proie au chaos.
