Photo : Riot Games
Le LEC est devenu avec les franchises une ligue fermée. Il n'y a plus de relégation et on pourrait croire que les enjeux sont moindres. Mais malgré cette stabilité apparente, les joueurs continuent à jouer leur peau à chaque segment sur League of Legends. Pour le Summer Split 2021, plusieurs d'entre eux jouent très gros. Certaines structures ont pris de gros risques pour leur offrir une place de titulaire et ils doivent maintenant répondre présent sur le terrain.
Bwipo, tout le poids de la stratégie Fnatic
Gabriël "Bwipo" Rau, dit "The Wide", s'est imposé comme une figure incontournable du LEC depuis plusieurs années. Valeur sûre sur le terrain comme en interview, il n'a cependant plus gagné le titre européen depuis 2018... Le temps commence à se faire long et Fnatic patine. Au Spring Split, la structure orange et noir a encore fait moins bien que G2 Esports. Pire, elle s'est faite griller la priorité par de nombreux jeunes ambitieux et a terminé à une très décevante 5e place. Pour relancer la machine, l'équipe a bouleversé son roster pendant la mi-saison. La jeune pépite française Adam "Adam" Maanane de la Karmine Corp est arrivée et Bwipo a changé de rôle pour devenir le jungler de l'équipe. Cette transition ne s'est pas faite en douceur et le départ de Selfmade a eu son lot de drama. Mais dans l'histoire, c'est bien le Belge qui a le plus de pression. Adam est jeune et en tant que rookie, on lui pardonnera facilement un éventuel échec. En revanche, Bwipo joue très gros. Alors qu'il découvre un nouveau rôle et qu'il a été décrit comme le patron de l'équipe, il doit prouver qu'il a le niveau pour briller dans la jungle.
Fnatic, avec le poids de son héritage se doit de se qualifier pour les Worlds. La structure doit également montrer à ses fans que sa stratégie marche et qu'elle a eu raison de bouleverser son roster à la mi-saison. A titre personnel, Bwipo est aussi en fin de contrat cette année. En fonction de ses performances, il pourra recevoir des offres plus ou moins intéressantes.
Rekkles, ne pas répéter les erreurs du passé
G2 Esports et Martin "Rekkles" Larsson se sont fait discrets pendant le mercato. L'effectif n'a pas bougé et a misé sur la stabilité. Mais cette discrétion ne doit pas nous faire oublier que l'équipe a mal négocié son Spring Split. Les Samouraïs ont bâti une super-team, réunissant de nouveau Caps et Rekkles dans ce qui est sur le papier, la meilleure équipe que l'Europe n'ait jamais connu ! Un roster, avec autant de talent et d'expérience peut jouer la victoire aux Worlds. Mais pour l'instant, il n'a même pas réussi à gagner sur sa scène régionale... Manque de cohésion ? Métagame peu favorable ? Draft questionnable ? Beaucoup de questions se posent et tout n'était pas la faute de Rekkles. Mais c'est lui qui doit faire ses preuves chez G2 Esports. Tous ses coéquipiers ont déjà gagné de nombreux titres avec la structure et lui, il a décidé de rejoindre l'ennemi pour justement gagner des titres. Il fait pour le moment choux blanc et espérons pour lui qui ne reproduise pas le scénario catastrophe qu'il avait connu chez Alliance.
Leader incontesté des ADC en Europe depuis de nombreuses années, il voit également son statut fragilisé par l'émergence de joueurs comme Hans Sama, Upset et Carzzy. Il se doit de taper un bon gros coup sur la table cet été.
Selfmade, prouver et se prouver à soi-même
A 21 ans, Oskar "Selfmade" Boderek arrive à un tournant de sa carrière. Personne ne doute que c'est un bon joueur, que cela soit avec SK Gaming puis avec Fnatic, il a pu faire admirer son niveau de jeu et ses capacités à carry. Mais on ne sait pas encore s'il à l'étoffe d'un grand joueur. Son palmarès reste modeste et son éviction de Fnatic fait un peu tâche. On ne reviendra également pas plus sur le drama qui a suivi, mais son image a été un peu écornée. Il est dorénavant chez Team Vitality, une équipe qui a fini dernière du Spring Split. Mais il a l'a une opportunité en or pour se montrer. L'équipe a été littéralement construite autour de lui et il n'aurait pas pu espérer plus de libertés et de responsabilités. Accompagné de LIDER et de Crownshot, il peut prouver aux autres et à lui-même que c'est un top joueur qui mérite plus de considération. Si en même temps il peut jouer un mauvais tour à Fnatic et se faire regretter auprès de son ex, on imagine que le Polonais ne va pas se priver.
Le LEC a de très bons junglers. Jankos, Elyoya, Inspired... Selfmade doit montrer qu'il fait encore partie du haut du panier.
Kirei, la dernière chance ?
Thomas "Kirei" Yuen signe pour ce Summer Split son grand retour dans l'élite européenne. L'ancien pensionnaire de LFL connaît bien la maison, puisqu'au cours de ses nombreux voyages, il a eu l'occasion de jouer pour Misfits Gaming. Ce baroudeur qui a également joué en LCS NA et en ligue turque a vécu bien des aventures. Mais à 24 ans, le temps presse. Il ne s'est jamais imposé au plus haut niveau dans une ligue majeure et on peut légitiment se demander s'il n'appartient pas à l'échelon inférieur (régions mineures ou ERL). Personnellement, on ne pensait pas revoir un jour le jungler dans l'élite, mais Schalke 04 a décidé de lui donner une nouvelle chance, en lieu et place de GodGilius. Cette chance pourrait être la dernière pour le Néerlandais et il ferait bien de la prendre s'il veut s'imposer au plus haut niveau.
Kirei aura d'autant plus de pression que S04 a terminé à une honorable 4e place lors du Spring. L'équipe a un rang à faire respecter et le jungler devra faire avec les fans nostalgiques de Gilius, qui ne manquent pas.
Treatz, attention au ridicule
On ne sait pas très bien se qui s'est passé chez SK Gaming, mais son visage pour le Summer Split est un peu inquiétant. Après un Spring Split satisfaisant sur le plan collectif (playoffs) comme sur le plan personnel, Erik "Treatz" Wessén a décidé de prendre des risques. Il change de rôle pour passer du poste de Support à celui de Jungler et on ne sait pas du tout s'il sera capable de montrer le même niveau de performance. Le Suédois a 25 ans et il ne possède qu'une expérience très limitée au poste de jungler (qui date de 2015). Le rôle a bien changé depuis et il joue très gros. Attention à ne pas être ridicule et à se prendre masterclass sur masterclass. Il n'est plus tout jeune et en cas d'échec, il pourrait bien finir sa carrière au plus haut niveau sur une mauvaise note.
C'est d'autant plus risqué pour le néo-jungler, qu'il a mis énormément de temps à découvrir l'élite européenne. Il a pris des chemins détournés, passant par l'Open Tour France, la ligue espagnole ou l'Amérique Nord. Alors qu'il avait enfin réussi à s'imposer en LEC, espérons qu'il ne gâche pas tout avec ce rôle swap.