Il y a quelques jours, la création de la Super League a été annoncée et il se pourrait bien qu'elle ait un impact sur les futurs jeux FIFA. Cette nouvelle compétition de football serait menée par 12 des équipes les plus importantes d'Europe : Milan AC, Arsenal, Atlético de Madrid, Chelsea, FC Barcelone, Inter Milan, Juventus, Liverpool, Manchester City, Manchester United, Real Madrid et Tottenham.
La création de cette nouvelle compétition suscite de nombreux débats sur les réseaux, avec — bien sûr — des personnes pour et des personnes contre. Il s'agit là d'une création élitiste qui rendrait les riches plus riches, se partageant le gâteau d'un plus grand spectacle, mais qui appauvrirait aussi les plus modestes, qui, eux, prônent plutôt un championnat national plus compétitif.
De nombreuses voix se sont déjà élevées contre cette compétition. Des équipes allemandes comme le Borussia Dortmund, le Bayern Munich ou encore des françaises comme le PSG, ont décliné l'invitation car la création de cette compétition est contraire à leurs principes, affirmant que "ça tuera le football et l'esprit actuel de ce sport".
À ce stade — et comme l'indique dans la déclaration publiée par le Real Madrid sur son site officiel en tant que principal promoteur de cette compétition — à l'avenir, "les clubs fondateurs espèrent avoir des conversations avec l'UEFA et la FIFA afin de trouver les meilleures solutions pour la Super League et pour le football mondial dans son ensemble".
Il faut également dire que si la Super League semble être un non-sens sur le plan éthique, il ne faut pas oublier que des organisations comme la FIFA, l'UEFA ou même la Liga (le championnat professionnel espagnol) elle-même n'ont pas non plus les mains propres. Un bon exemple est la Coupe du monde au Qatar ou le fait que certaines compétitions nationales soient jouées dans des pays étrangers juste pour l'argent.
La tâche ne s'annonce pas facile. Des institutions comme la Liga se sont déjà clairement prononcées contre cette compétition. Et il serait déjà question que les équipes "dissidentes" soient exclues de leurs compétitions nationales si elles participent vraiment à la Super League. C'est quelque chose qui semble bien compliqué à imaginer actuellement. Difficile d'imaginer une Liga sans le Real Madrid, le Barça ou l'Atletico. Des semaines d'incertitude nous attendent. Mais, imaginons que la FIFA et l'UEFA finissent par expulser ces équipes.
Que se passerait-il dans les matchs de football avec la Super League ?
En supposant qu'il y ait une révolution complète et que l'UEFA et la FIFA décident d'expulser les 12 équipes fondatrices de la Ligue, plusieurs choses pourraient arriver. La principale qui nous vient à l'esprit serait que des clubs comme le Real Madrid, le Barça ou l'Atleti disparaîtront de FIFA 22, même s'ils restent dans leur championnat national la saison prochaine. Les organisations (ou EA) pourraient prendre l'initiative de retirer les licences des équipes qui participeront à la Super League.
En d'autres termes, elles pourraient apparaître dans le jeu, mais sans leurs maillots et stades officiels, comme c'est actuellement le cas avec la Juventus (Piemonte Calcio) ou la Roma, entre autres. Et, si cette compétition a réellement lieu, cette option semble être une solution beaucoup plus réalisable qu'il n'y paraît. Car, dans un jeu doté d'une licence officielle de la FIFA, ceux qui veulent aller droit au but ne rigoleront pas et n'auront aucun mal à se passer de ces équipes, même si elles sont parmi les plus importantes du monde.
Une nouvelle opportunité ?
Un autre scénario envisageable serait que les studios de développement se lancent à corps perdu dans une nouvelle guerre des licences avec la Super League. Cela pourrait se révéler très juteux car l'attractivité des 12 équipes qui vont participer, plus celle des 8 qui pourraient les rejoindre, aurait un impact et un intérêt mondial, car ce sont des clubs qui ont des millions de fans dans toutes les parties du monde. Et ils voudraient probablement continuer à jouer avec leurs équipes et leurs joueurs habituels. Après tout, les modes de jeu fantasy football sont de plus en plus populaires ces derniers temps, comme c'est le cas avec FIFA Ultimate Team par exemple.
Compte tenu de cette possibilité, il n'est pas déraisonnable de penser que les licences soient utilisées pour réaliser, par exemple, une "Super League 2022", centrée sur ladite compétition avec les licences officielles des clubs participants.
Si ça devait se produire, EA Sports pourrait — pourquoi pas ? — rompre l'accord qu'il a conclu avec l'instance dirigeante (FIFA). De plus, il y a quelques mois à peine, ils ont renouvelé la licence avec l'UEFA pour plusieurs saisons supplémentaires.
Dans cette optique, peut-être même que Konami pourra se lancer dans la course afin de retrouver le leadership qu'il avait autrefois en matière de simulation de football, avec Pro Evolution Soccer. L'intérêt d'un jeu inspiré de la Super League laisserait de côté les aspects de fantasy football, pour se concentrer davantage sur le gameplay lui-même et le contrôle des meilleurs joueurs des meilleures équipes de football. C'est peut-être dans ce domaine que le jeu de simulation propre à l'éditeur japonais, qui devrait faire un retour en force avec PES 2022, est le plus approprié.
Mais ça pourrait aussi être l'occasion ou jamais pour de nouveaux prétendants. Compte tenu du fait qu'il a un éditeur aussi important que Take-Two, c'est peut-être le moment idéal pour 2K de se lancer dans le monde du football pour faire aussi bien qu'avec la NBA. Après tout, la philosophie de cette Super League présente des similitudes avec la ligue de basket-ball nord-américaine. Le gameplay et le style pourraient être adaptés au monde du football. Avec seulement une vingtaine d'équipes sous licence, il serait plus facile de se consacrer uniquement au perfectionnement de tous les aspects du jeu.
Pour l'instant, ce ne sont rien de plus que des suppositions, des théories et des idées en l'air. Il faut tout d'abord que les soucis du football du monde réel se résolvent, puis on pourra penser ensuite au virtuel. Mais, en voyant ce qui se passe actuellement, on a devant nous l'ébauche d'un bon feuilleton qui n'est pas près de se terminer.
Contenu original par Jose L. Ortega.