Lorsque IO Interactive a quitté Square Enix, on a bien cru qu'il allait perdre les droits sur sa licence phare, mais non seulement il est parvenu à les conserver, mais il édite lui-même aujourd'hui ce troisième et dernier épisode de la trilogie World of Assassination, initiée en 2016 avec Square Enix et poursuivie en 2018 avec Warner Bros Interactive Entertainment. Le succès rencontré par les deux premiers opus n'y est sans doute pas étranger et nous nous réjouissons donc de bientôt pouvoir prendre part à la conclusion de cette aventure qui se bonifie sans cesse avec l'apport de nouveaux éléments dont bénéficient à chaque fois tous les épisodes. Et si le tueur à gage le plus charismatique et le plus impitoyable que l'on connaisse vient de fêter ses 20 ans, il n'a pas pris une ride, bien au contraire. Alors, après nous être promené aux quatre coins du monde afin d'exécuter les cibles souvent les plus protégées de la planète, voyons ce qu'il nous réserve comme bouquet final.
- Genre : Infiltration et exécution furtive
- Date de sortie : 20 janvier 2021
- Plateforme : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Stadia et un peu plus tard sur Switch (Cloud Version)
- Développeur : IO Interactive
- Éditeur : IO Interactive
- Prix : 59,99€ sur PC (Epic games Store) et 69,99€ sur consoles (PS et Xbox)
D'or et de tweed
Toujours épaulé par Diana Burnwood, son agent de liaison de l'ICA, 47 fait aussi désormais équipe avec son vieil ami Lucas Grey. Ensemble, ils ont décidé de se rebeller et se lancent donc dans une dernière mission pour tourner la page une bonne fois pour toutes. Le cas du Constant étant réglé, il leur reste à faire table rase en éliminant les 3 partenaires de Providence. Et ceux-ci se trouvent actuellement à Dubaï, en Arabie Saoudite, où ils ont été accueillis par leur hôte le Sheikh Omar Al-Ghazali dans la plus haute tour du monde, le Sceptre, dont c'est justement l'inauguration. C'est en parachute que les deux agents de l'ICA rallient le toit du monde, non sans croiser en route l'hélicoptère à bord duquel Alexa Carlisle a pris la fuite pour aller régler des affaires personnelles. Une fois la tour rejointe, il ne reste plus qu'à l'escalader et trouver un moyen de pénétrer celle-ci au 180ème étage où se tient la cérémonie, grâce à la complicité de Grey agissant à distance pour contrôler les portes et les fenêtres. Pour le reste, notre chauve préféré saura toujours trouver un moyen d'approcher puis d'exécuter Carl Ingram et Marcus Stuyvesant. Il ne restera alors plus qu'à suivre les traces d'Alexa Carlisle, la cheffe non officielle du trio.
Et c'est en Angleterre que celle-ci mènera les deux comparses, au sein du manoir familial Thornbridge à Dartmoor, en pleine campagne brumeuse. Alexa Carlisle s'est réfugiée là en compagnie de sa famille aristocratique pour organiser ses fausses funérailles, mais son frère a été retrouvé mort dans sa chambre. Il semblerait que ce soit un suicide, celui-ci ayant laissé une lettre d'adieu et la porte étant verrouillée de l'intérieur, mais Alexa n'y croit pas et a fait appel à un célèbre détective privé du nom de Phineas Witmer pour résoudre cette enquête. Alors que Grey s'occupe de contrôler les communications sortant du manoir, voilà une belle occasion pour 47 de pénétrer les lieux en se se faisant passer pour l'enquêteur. Si l'on compte le majordome, il y a, avec les 5 membres de la famille présents sur place, 6 suspects parmi lesquels il lui faut démasquer le coupable ou tout au moins en désigner un. À lui ensuite de mettre à profit cette situation pour parvenir à ses fins et quitter les lieux aussi discrètement qu'il y est entré.
Dans la brume anglaise, tu ne vois rien venir
Si cette preview a limité nos assassinats à ces deux destinations, 4 autres sont prévues pour parachever l'histoire dont, comme on le sait déjà, Berlin en Allemagne et Chongqing en Chine. Chacune d'entre elle cherche à nous orienter dans une direction donnée, tout au moins lors de notre première visite, en nous imposant une tenue, un lieu de départ, un équipement obligatoire ou interdit, et surtout une intrigue qui nous guide si l'on choisit de la suivre. Sans modifier le gameplay, cela permet d'apporter une aide non négligeable en fournissant des petits objectifs à atteindre et en créant une opportunité d'assassinat. Cela évite donc de se perdre ou de tourner en rond trop longtemps, mais libre à chacun d'opérer autrement ou même de réduire ou d'annuler cette aide dans les options. De la même manière, bien d'autres éléments peuvent être modifiés afin que chacun puisse jouer dans les conditions qui lui conviennent le mieux. Pour les runs suivants, en revanche, on retrouve bien entendu le côté bac à sable typique du jeu où l'on cherchera comment relever les défis et les différentes exécutions proposés. Mais d'autres intrigues sont aussi accessibles afin de découvrir divers aspects du niveau et apporter plus de matière au lore, à condition de ne pas laisser passer sa chance.
Un système de raccourcis permanents a également été mis en place afin d'encourager l'exploration et de récompenser la curiosité. La rejouabilité du titre étant conséquente, la possibilité d'ouvrir des portes ou encore de déplier des échelles que l'on pourra exploiter lors des runs suivants afin de bénéficier de chemins de traverse, et de nouveaux angles d'approche est à saluer. De la même manière, les objets débloqués dans certains niveaux peuvent être ensuite utilisés dans tous les autres, ouvrant là encore de nouveaux axes de gameplay. Rappelons en effet que Hitman 3 sert de plateforme pour centraliser l'ensemble des destinations des trois épisodes, le profil des joueurs de Hitman 2 pouvant être importé au tout début afin de récupérer sa progression mais aussi les objets et autres skins déverrouillés. Et bien entendu, chacun bénéficie aussi du nouveau moteur de Hitman 3, tout comme du mode VR (proposé uniquement sur PSVR), avec de surcroît l'amélioration de certaines textures. Et le moins que l'on puisse dire est que ça en jette. La finesse des graphismes est plus qu’appréciable, la foule toujours aussi efficace avec des bruitages réussis, même s'il faut toujours se contenter de conversations en VOSTFR. Les effets de lumière et de réflexion qu'exploitent grandement les luxueuses dorures de Dubaï sont très bien rendus. À côté de cela, les cinématiques paraissent bien pauvres et de piètre qualité, sans doute auraient-elles gagné, pour une fois, à être réalisées avec le moteur du jeu. Il n'y a rien à redire non plus au niveau des animations environnementales comme des personnages et des animaux, si ce n'est que les routines des PNJ s'avèrent bien pratiques pour planifier nos actions mais qu'elles donnent inévitablement un côté artificiel au titre.
Globetrotter Assassination
Au niveau du gameplay, on retrouve ses marques, si besoin est en passant par le classique centre d'entraînement de l'ICA où débute l'agent 47 en 1999 avant d'être pris sous l'aile de Diana Burnwood. On se fond dans la masse en exploitant les déguisements ad hoc de chaque zone obtenus en neutralisant silencieusement leur ancien propriétaire que l'on dissimule dans une malle, un placard ou un congélateur pour éviter qu'il ne soit découvert. On peut aussi, depuis Hitman 2, se dissimuler dans la végétation ou au sein de la foule pour passer inaperçu, ou encore se camoufler en tenant le rôle qui sied à notre costume (garde, barman, … ). Pour ne pas se faire remarquer, mieux vaut se méfier de ne pas être vu avec un objet illégal ou en train de s'adonner à une activité illicite. Et attention à éviter les PNJ censés connaître celui dont on a usurpé l'identité et que l'on repère grâce à une icône blanche, y compris sur la carte. Si l'on échoue, il ne reste plus qu'à rapidement changer de costume pour pouvoir rester furtif. Sinon, en cas d'affrontement, tous les moyens sont bons, y compris simuler une reddition ou envoyer au visage des adversaires les divers objets que l'on trouve autour de nous, qu'ils soient létaux ou non. On peut bien entendu aussi se mettre à couvert pour se cacher ou faire diversion avec une pièce ou tout autre objet bruyant apte à détourner l'attention. Quant à l'instinct infaillible de 47, il permet de localiser non seulement ses cibles, mais aussi les gardes ou autres PNJ dignes d'intérêt ainsi que les éléments du décor que l'on peut utiliser.
L'appareil photo, introduit avec Hitman 3, sert à enclencher un mode photo simplifié mais aussi et surtout à scanner. Cela permet de déverrouiller des systèmes numériques et de récupérer des indices. C'est notamment le cas lors de l'enquête à Dartmoor lorsque l'on joue les Sherlock Holmes lors d'un passage qui rompt avec le gameplay habituel du jeu. Même si cet aparté ne plaira pas forcément à tout le monde, il a le mérite d'apporter un peu de variété. Le côté bac à sable du titre reste en tout cas indéniable avec de nombreuses possibilités offertes et un aspect puzzle game pour lequel on déplore simplement des PNJ qui parlent sans se méfier, y compris de choses plus que confidentielles, et que l'on peut suivre sans que personne n'y voie rien à redire. Trois niveaux de difficulté sont toutefois offerts afin de pouvoir corser ou au contraire alléger le challenge. Nous terminerons en précisant que nous n'avions pas accès au contenu live et que nous n'avons donc pas pu nous adonner au défi ultime des cibles fugitives ou aux contrats escalades pour voir les modifications apportées. De même, on retrouve toujours aussi le mode Contrats destiné à la communauté ainsi que les missions de Sniper Assassin, mais sans changement majeur avec ce qui existait déjà, si ce n'est que l'on ne pourra désormais plus que jouer en solo. En effet, le mode multijoueur introduit par Hitman 2 est abandonné, y compris le mode Ghost, et les serveurs seront même désactivés à compter du 31 août 2021.
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