Vengeurs, rassemblement ! Oui, Vengeurs et non pas Avengers puisque malgré le succès du Marvel Cinematic Universe, c'est bien de comics qu'est majoritairement inspiré le nouveau titre de Koei Tecmo et Team Ninja : le troisième Marvel Ultimate Alliance. Afin de viser le plus large possible, le titre nous conte pour la énième fois la quête des gemmes de l'infini par le tyran Thanos. Joy-con ou manette pro en main, en solo ou en co-op, nous allons devoir arpenter différents lieux forts de l'univers Marvel afin de récupérer les gemmes en premier et attirer le plus de héros possible à notre alliance et ainsi vaincre le titan fou. Totalement à l'opposée du prochain AAA Marvel's Avengers, Ultimate Alliance 3 revient aux fondamentaux : du beat'em'all à l'ancienne en vue de dessus. Retour aux sources réussi ou jeu d'action vieillot ? Un peu des deux, mais souvent pour le meilleur.
- Genre : Beat'em'all
- Date de sortie : 19 juillet 2019
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Koei Tecmo/Team Ninja
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 59,99€
- Testé sur : Nintendo Switch
Dieu me patafiole !
La saga Marvel Ultimate Alliance a toujours maîtrisé son fan-service. Lancée à une époque où les super-héros n'étaient pas aussi connus du grand public, elle permettait de mettre en valeur des personnages que nous n'avions encore jamais vu hors d'un comics. Alors que la communication initiale autour du titre semblait mettre en avant les personnages des films (il faut dire que les Dr Strange, Captain Marvel et consorts ont bien plus la côte maintenant) le titre maintient sa fibre BD pour un résultat parfaitement équilibré.
Les costumes des 36 personnages (+ Colossus et Cyclope qui arriveront gratos en dlc) du casting ont subi plus ou moins de modifications, mais celles-ci sont toujours discrètes et dans l'esprit de ceux des œuvres initiales. Le Spider-Man, par exemple, est un savant mélange de ce qui se fait au ciné et en BD. Après l'accident artistique constaté sur la bande-annonce du jeu Avengers, cela fait du bien de se sentir un peu à la maison. D'autant qu'il n'y a pas eu besoin de dépenser un budget monstre pour le casting vocal. Les studios ont dégoté une équipe d'imitateurs incroyable qui jouent parfaitement les Nick Fury, Iron Man et consorts avec l'attitude et le timbre de voix des acteurs originaux.
Ce bonus d'immersion est accompagné d'une mise en scène toujours au niveau, qui donne à l'arrivée de chaque nouveau personnage ou événement l'impact qu'il mérite. Chaque cinématique est évidemment remplie de références, que ce soit dans les décors, les personnages qu'elle implique ou les dialogues, qui reprennent certains expressions cultes des comics. Un bonus parfois touchant qui rappelle que si Marvel en est ici aujourd'hui, c'est avant tout grâce aux gens qui ont entretenu pendant si longtemps cette culture.
En termes de technique, UA 3 fait le job avec un cel-shading qui colle à l'ambiance BD tout en servant de cache-misère à certaines textures immondes : un problème que nous pouvons imputer à la majorité des décors du jeu, les personnages étant soigneusement modélisés. Le tout prend néanmoins assez cher en mode portable lorsque la caméra (souvent fixe) s'éloigne un peu trop. Qui dit baston de super-héros dit aussi forte concentration d'effets visuels en tous genre. Ne faisant aucune concession sur ce point, le soft est de ce fait régulièrement brouillon, en mode portable comme TV.
Retour aux pyramides
Dans son architecture, Ultimate Alliance 3 n'est pas fondamentalement différent des deux précédents opus, et ça fait du bien. C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, et quand ces derniers sont parmi les seuls jeux décents inspirés des héros de la maison des idées, nous prenons sans problème. Jeu d'action frénétique en vue de dessus, Ultimate Alliance 3 nous propose encore de parcourir des niveaux linéaires où l'exploration est limitée à des petits bonus caché dans quelques recoins d'un niveau et où les énigmes ne requièrent guère plus que de bourriner partout ou de connaître les couleurs primaires.
Chaque perso possède son enchaînement de coups faibles et rapides, une attaque puissante, un finish en équipe et jusqu'à 4 coups spéciaux à débloquer progressivement au fil des niveaux. Monter chacun des 100 niveaux de chacun vous prendra plus d'un run et sera aidé par des orbes d'xp à récupérer partout dans le jeu. A vous de choisir si vous souhaitez monter les persos que vous avez laissé de côté dans le solo ou tout donner dans une équipe de 4.
Le choix de l'équipe est d'ailleurs particulièrement important puisque les héros possèdent des affinités entre eux (x-man, tisseur de toile) qui augmenteront certaines des 6 statistiques principales (force, vitalité, énergie, ... ). Deux autres moyens existent afin de booster ces dernières : les Iso-8, des cristaux à effets variés (chaque héros peut en porter jusqu'à 4) ainsi que le labo, un grand arbre de compétences à garnir de points et sous récupérés au fil du jeu.
Tout ce méli-mélo concocte une formule pas originale pour un sou mais étonnamment bien plus amusante qu'elle ne pourrait le laisser penser. En solo, le titre est très plaisant à parcourir de par sa progression fluide et parfaitement bien découpée entre checkpoints bien placés et boss en pagaille. En co-op, la sauce prend d'autant plus, et ce, malgré les limites de la caméra, on sent que l'expérience a tout de même été un minimum pensée pour. L'incitation constante, à l'aide d'une gâchette, à lancer des attaques à plusieurs, en témoigne.
You can do this all day
Les jeux à licence ont toujours soulevé certaines craintes, notamment à cause d'un cahier des charges et des deadlines qui effraient les joueurs, craignant de n'obtenir à la fin que le strict minimum, notamment en termes de contenu. Si certains éditeurs/développeurs ont rivalisé de ruse pour grossir artificiellement les durées de vie des jeux, ce n'est absolument pas le cas ici. Le titre propose une dizaine de chapitres de plus ou moins une heure chacun qui vous emmèneront aux quatre coins de l'univers (et peut-être même du multivers) avec des lieux emblématiques comme le manoir des X-Men, le Wakanda ou la culte tour des Vengeurs. L'arc de Thanos permettait déjà à Infinity War de se renouveler régulièrement en faisant voyager son spectateur, et c'est exactement la même chose ici.
Pièces de fan-service indissociables du monde du super-héros, les costumes que portent vos personnages ne sont pas les seuls disponibles. Pour acquérir les précieux autres, il faudra passer par des défis secondaires cachés dans les chapitres de l'histoire principale. Nombreux et variés, ils constitueront un challenge assez motivant pour vous tenir en haleine une fois la campagne terminé. Pour compléter le tout, une galerie d'artworks est également disponible, accompagnée de dizaines de fiches de personnages très complètes, qui plus est agrémentées de courts commentaires humoristiques de Rocket.
Si vous n'avez aucune affinité particulière avec les lieux ou héros mais vous intéressez de près ou de loin à cet univers, le titre peut de ce fait être une chouette porte d'entrée. Si vous tombez un peu trop amoureux d'un héros qui possède déjà son film, ruez-vous par contre sur le thème de celui-ci, la b.o. de UA3 ayant un sérieux air de Marvel Studios discount. Déjà que le MCU fait rarement preuve d'inspiration sur ce point là, cela n'arrange rien du tout.
Voir la suite