Née en 1993 sur NeoGeo et arrivée sur notre continent via la Mega Drive en 1994, la série Samurai Shodown a toujours été à part dans l'univers du versus fighting. Malgré 6 épisodes canoniques pour un total d'une quinzaine de titres, la série a eu du mal à conquérir le grand public et s'est petit à petit fait oublier de celui-ci. Fort heureusement, la saga de SNK se rappelle à nous en ce mois de juin avec un reboot sobrement nommé Samurai Shodown, plus de 10 ans après le dernier opus. L'objectif est multiple pour SNK et il va falloir attaquer sur tous les fronts pour à la fois contenter les fans de la première heure, le grand public et la communauté eSport du versus fighting. Habitué à trop souvent se reposer sur ses acquis (même si leur excellence n'est plus à prouver), les nippons de SNK ont-ils su trouver leur voie du Bushido ? Réponse tout de suite.
- Genre : Versus fighting, Combat 2D
- Date de sortie : 25 juin 2019
- Plateforme : PS4, Xbox One
- Développeur : SNK
- Éditeur : SNK
- Prix : 59,99€
- Testé sur : PS4 Pro
Encré dans l'histoire
Enfin de retour après 13 ans d'absence sur consoles, Samurai Shodown a complètement sauté la génération PS3/360. L'occasion était bonne pour poser de nouvelles bases graphiques et moderniser la licence mais les derniers essais de SNK avec la 3D n'étaient pas du tout concluants, pour ne pas dire à la ramasse (King of Fighters XIV, on te voit). Pourtant, ce nouvel opus trouve son créneau et fait globalement les bons choix, s'inspirant en partie du maître de la renaissance Street Fighter IV. Tournant sous le moteur Unreal Engine 4, le titre arbore un style particulier basé sur un cel-shading (rendu BD/comics) variable.
Selon les différents éléments/effets, les traits vont plus ou moins s'accentuer, pour donner une impression d'encre. Ce style, combiné aux multiples vagues de sang qui se déversent après chaque coup, crée une alternance de noir et de rouge qui rappelle les estampes japonaises ou des oeuvres récentes comme l'excellent Afro Samurai. La mise en scène s'en régale, notamment sur les attaques spéciales. Les arrière-plans en profitent également, s'étalant souvent en profondeur, au risque d'être parfois ternis par des textures trop pauvres mises en évidence. Comme tout bon jeu de combat qui se respecte, Samurai Shodown tourne bien évidemment en 60fps constants. Tout est fluide et les chargements n'en sont pas pour autant longs.
Ça va trancher chérie
Moins axé sur le combo et le spectacle que son aîné Street Fighter, Samurai Shodown est basé sur la gestion avec parcimonie d'une défense précise et de coups uniques dévastateurs. Les contres, esquives et contre-attaques donnent à chaque affrontement une tension énorme, couplée au fait qu'entre la puissance des attaques de base et des coups spéciaux, tout peut littéralement s'arrêter d'un coup. Malgré tout, cet opus reste très accessible, grâce justement à ses similarités avec les autres licences de jeu de combat 2D. A quelques exceptions près, ce sont globalement les mêmes combinaisons qui sont sollicitées, avec notamment les fameux quarts de cercle, demi-cercles et consorts.
Les 16 personnages dont trois nouveaux bénéficient d'un excellent traitement, visuel comme dans le gameplay. Certains ont des coups en commun mais les styles de jeu sont globalement variés. Accompagnés de 10 anciens, les vétérans de la série Haohmaru, Kyoshiro et Ukyo Tachibana sont de retour et le passage à la 3D les a clairement rafraîchis. Les nouveaux ne déméritent pas pour autant, et sont basés sur une trinité souhaitée des développeurs : le guerrier beau gosse ténébreux Yashamaru, la femme forte Darli et la feng shui Wu-Ruixiang. Malgré tout, c'est définitivement le traitement d'Ukyo qui nous a charmé, balance parfaite entre un maniement accessible, des coups spectaculaires et une justesse folle dans les animations. Ces dernières donnent un sacré boost de rythme au titre, qui paraît souvent bien plus dynamique qu'il ne l'est en réalité. Malgré des personnages plus lourds que chez ses concurrents, ce nouvel opus prend des leçons un peu partout et constitue probablement le meilleur épisode pour démarrer la série.
Samurai (et fines herbes)
Derrière ses 20 Go, la galette de Samurai Shodown comporte les modes que l'on est en droit d'attendre d'un jeu de combat, ainsi qu'un gros bonus. Les classiques modes histoire, entraînement, combat hors ligne, en ligne, bases de données (pour consulter ses stats) et galerie ne réinventent pas la roue mais ont le mérite d'être présents. S'ajoute à eux le dojo, la nouveauté principale de cet opus. Au lieu d'affronter directement ses adversaires comme en ligne, ce dernier propose de combattre des fantômes créés à partir des joueurs. Il se divise en 2 modes : l'un vous permet d'affronter des fantômes de joueurs en ligne spécifiquement tandis qu'un autre vous oppose à 10, 50 ou 100 fantômes de plus en plus forts à la suite.
Intrigant au premier abord, ce mode devrait permettre à toute la communauté de progresser de plus en plus vite à l'aide des fantômes des meilleurs. Nous attendrons néanmoins que tous les joueurs arrivent sur ce nouvel opus avant de juger de la pleine efficacité de ce système. Il reste un boost indéniable de contenu, sans lequel le jeu aurait été tout de même un peu court face à ce que peut proposer la concurrence. A noter que les premiers acheteurs du titre pourront se procurer gratuitement le Season Pass, contenant au moins 4 nouveaux personnages. Un certain concurrent avec un grand C pourrait s'en inspirer.
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