Thronebreaker : The Witcher Tales est tapi dans l'ombre depuis quelques années maintenant, puisqu'il avait été annoncé dès 2016 par CD Projekt. Cette campagne narrative, qui mêle brillamment des aspects RPG propres à The Witcher à de la tactique et stratégie militaire qui nous vient tout droit du Gwent, donne un cocktail tout à fait détonnant et qui devrait ravir les amateurs des deux genres. Cet opus sera disponible sur PC ce mardi 23 octobre sur PC, alors que les joueurs sur consoles XboX One et PS4 devront attendre le 4 décembre. Il accompagnera la sortie officielle du Gwent, après de longs mois de bêta, dans sa version finale Gwent : Homecoming.
- Genre : crossover RPG & CCG
- Date de sortie : 23 octobre 2018 sur PC, 4 décembre 2018 sur Xbox One et PS4
- Plateforme : PC, Xbox One et PS4
- Développeur : CD Projekt Red
- Éditeur : CD Projekt Red
- Prix : 25,89 €
Du RPG à la carte
A la croisée des chemins du RPG, du Gwent pur jus ou encore du point and click par moments, la campagne Thronebreaker permettra au joueur d'incarner Meve, souveraine de Lyrie et de Rivie. Respectée par ses sujets et crainte par ses ennemis, son personnage n'est malgré tout que très peu mentionné dans les précédents opus des jeux de l'univers The Witcher. Un point d'autant plus intéressant, puisqu'il y a alors tout à découvrir sur ce personnage et son environnement. Dans cette optique, le joueur peut espérer passer une trentaine d'heures aux côtés de la toute nouvelle tête de proue de CD Projekt.
Tout ce temps se révélera finalement très court, tant la narration et le scénario sont parfaitement huilés, tant les dialogues et les divers détails de l'histoire sont profonds, et maintiennent le joueur en haleine. Chaque décision que le joueur prendra sera ainsi déterminante, à plus ou moins grande échelle, pour la suite de l'aventure : châtier ou non un traître démasqué, sacrifier des hommes pour la sauvegarde de l'objectif final... Tout cela jouera sur la suite des événements et de la narration, mais aussi et surtout sur le moral des troupes. Bien sûr, comme dans tout jeu réussi, la bande-son est importantissime et CD Projekt ne s'y est pas trompé. Une OST à tomber, dans le plus pur style de The Witcher : les amateurs apprécieront, à n'en pas douter.
Le scénario commence de manière plutôt basique : la reine Meve est en mission pour défendre ses royaumes contre l'envahisseur récurrent, le Nilfgaard. Ses escadrons noirs ravagent et pillent tout sur leur passage, ne laissant derrière eux que mort et désolation. Réunir une armée, l'aguerrir et faire tomber l'envahisseur semble donc être de mise pour une souveraine aussi portée sur la guerre que l'est Meve. Et c'est là que va intervenir le Gwent : en effet, chaque bataille, contre les traîtres nilfgaardiens ou contre toute autre forme de menace (humanoïdes mal intentionnés, monstruosités diverses) se réglera par une confrontation au jeu de cartes. Que les allergiques à ce dernier ne prennent pas peur, le mode de difficulté le plus bas vous permettra de passer les batailles directement pour uniquement profiter de l'aspect RPG. Pour les plus aguerris de ce mode, par contre, ils pourront trouver du challenge assez régulièrement.
Pour finir, une partie point and click vient même s'immiscer au cœur de tout cela, et ce à chaque phase de dialogue et de prise de décision, ou encore de prise de renseignements dans le mess du campement. Cet aspect reste relativement anecdotique, mais est un pari très intéressant de CD Projekt, et viendra ravir les aficionados du regretté Monkey Island.
Du Gwent de qualité pour les amateurs
Si le jeu de cartes joué dans les auberges de The Witcher est devenu un titre à lui seul, il ne le doit qu'à la qualité et à la complexité de ses différentes règles. Complètement en décalage avec la plupart des autres TGC/CCG, il reste marginal car assez compliqué à appréhender. Et Thronebreaker offrira au joueur toutes les nouveautés inhérentes au reboot du Gwent, Homecoming. On parle ici d'un board flambant neuf qui rappelle davantage un véritable champ de bataille qu'une auberge, ou encore du retrait d'une rangée entière de combat pour augmenter l'aspect tactique. Enormément de changements sont à noter, certes, mais les joueurs rompus à cet exercice ne seront pas perdus, au contraire. Pour les éventuels novices en la matière, en plus de pouvoir éventuellement occulter les duels de Gwent, ils auront droit à un tutoriel assez poussé qui devrait leur permettre de comprendre les mécanismes basiques. Mécanismes qui suffiront la plupart du temps à remporter les batailles.
Là où les choses se corsent souvent, c'est lorsque le jeu propose un "casse-tête". Les règles changent complètement et vous ne devrez plus gagner un BO3 mais un BO1, qui sera régulièrement régi par des règles spécifiques. Attendez-vous à devoir repousser des hordes de brumelins avec pour seules armes Meve, des barricades et des arbalétriers. Ou encore à trucider une vache contaminée avant qu'elle n'ait pu rendre malade toutes ses congénères. Des situations parfois loufoques et loin de ce qu'on pourrait imaginer d'une troupe armée et d'une souveraine guerrière, mais qui demanderont certaines fois beaucoup d'essais. Car oui, la plupart du temps, ces casse-têtes ne laisseront pas place au hasard et requièreront de jouer les cartes dans un ordre précis pour tirer le meilleur de leurs synergies. Un mode très intéressant s'il en est, en particulier pour les gens qui aiment le challenge.
Bien que l'installation de Thronebreaker ne soit pas dépendante du CCG de Projekt Red, les liens sont malgré tout très forts. Enormément de coffres au trésor sont présents dans l'environnement du jeu, et la plupart d'entre eux abritent une récompense que l'on aura le plaisir d'utiliser dans le jeu de cartes stand-alone. Au menu : cartes premium, portraits, bannières, qu'il sera sans doute impossible de récupérer dans le jeu lui-même.
RPG, ressources et deckbuilding
Si l'ombre du Gwent est omniprésente dans Thronebreaker, ce n'est pas par son prisme que la campagne débute. Le joueur aura tout d'abord les commandes de Meve dans un environnement aux graphismes très précis et surtout très vivants. Il ne sera pas rare de tomber nez à nez avec des villageois et d'entendre des bribes de leur conversation, ou d'assister à un envol de corbeaux lorsque vous longerez un charnier, croassements inclus bien sûr. Le leitmotiv de toute cette partie RPG sera la récolte de ressources (bois et or) et la formation d'une armée de plus en plus grande. On hésitera souvent, du moins en début de partie, à consommer telle quantité d'or ou de bois pour réaliser une quête secondaire. Ne vous inquiétez pas trop de tomber en pénurie, vous en trouverez un peu partout sur la carte.
D'autres points d'intérêt seront disposés dans les différentes landes que le joueur parcourra. Des sanctuaires viendront regonfler le moral des troupes après une offrande aux dieux, des alliés se joindront aux troupes après les avoir convaincus grâce à un discours éloquent. On retrouve aussi les précieux points de passage que l'on peut utiliser dans The Witcher et qui permettent de se téléporter instantanément sur une zone que l'on a déjà visitée. Et c'est sans compter sur tous les casse-têtes et toutes les cutscenes auxquels vous aurez droit et qui viendront vous immerger encore plus dans le lore.
Une option des plus importantes lorsque Meve sera en quête de matériaux sera de dresser le camp. L'envers du décor sera alors disponible, et la dépense de ressources recommandée. Faire évoluer ses structures est gourmand en termes d'or et de bois, mais donne accès à de nouvelles unités pour la partie Gwent du jeu. D'autres améliorations, comme la vitesse de course de Meve sur la carte principale, sont aussi disponibles. Encore une fois, que les non-initiés au deckbuilding du Gwent ne prennent pas peur : le jeu ne force absolument pas à avoir le deck le plus optimisé pour remporter des victoires. Se creuser la tête pour trouver les meilleures synergies est un bon exercice pour les amateurs du genre, mais pas réellement indispensable en soi. Malgré tout, vous aurez le sentiment du travail accompli au fur et à mesure que votre campement évolue et que vos unités progressent, et c'est là tout le but de la partie RPG de la campagne.
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