La saison reprend pour tous les amateurs de football, crampons au pied, ou manette en main et comme chaque année, la fin du mois de septembre marque l’arrivée du nouvel opus de la simulation de football développée par EA Sports.
Porté par l'acquisition de la Ligue des Champions, FIFA 19 est le fruit d’une campagne marketing gargantuesque et prometteuse, mais si alléchante soit-elle, la vitrine peut très souvent être trompeuse. Reste à savoir si ce nouvel opus est le digne représentant d’une nouvelle ère tant attendue par les joueurs de la licence. Retrouvez notre réponse dans ce test écrit directement du banc de touche.
L’arbre qui cache la forêt
The championsss
EA Sports a frappé fort en allant chiper les licences européennes à son concurrent direct, Konami et sans surprise, l’éditeur américain a utilisé ce nouvel ajout comme fer de lance de son soft. C’est donc fort logiquement que l’on retrouve la Ligue des Champions et l’Europa League à toutes les sauces dans les divers modes de jeu disponibles : mode stand-alone, coup d’envoi, carrière, l’Aventure et Ultimate Team ont tous eu le droit à un petit ravalement de façade façon coupe aux grandes oreilles.
Rien de surprenant du côté des modes dédiés aux anciennes C1 et C3 puisqu’ils consistent simplement à offrir aux joueurs la possibilité de jouer toute la compétition sélectionnée, de la phase de groupes jusqu’à la grande finale. On notera tout de même l’initiative plutôt bien sentie permettant aux joueurs de retirer une équipe du tournoi pour y ajouter son équipe de coeur qui pourrait ne pas être initialement qualifiée.
Les cinématiques des tirages au sort, bien que très simplistes, ajoutent également une note d’immersion assez agréable.
Malheureusement, celles-ci sont les mêmes que vous pourrez retrouver dans le mode carrière qui n’a d’ailleurs guère été l’une des priorités de l’éditeur cette année… En effet, mis à part ce petit ajout et quelques subtilités telle que l’intégration des clauses libératoires, le mode emblématique de FIFA n’évolue pas cette année, il faudra donc encore patienter pour voir arriver de réelles nouveautés du côté de la carrière. Pour ce qui est de la Ligue des Champions dans l’Aventure et d’Ultimate Team, nous en reparlerons un peu plus loin dans le test.
Quoi qu’il en soit, le moins que l’on puisse dire, c’est que l'authenticité des habillages, l’ambiance dans les gradins, les tifos, la sortie du couloir ou encore les cinématiques donnent des frissons lors des premières rencontres et devraient permettre d’animer vos soirées entres amis les soirs de match.
Une refonte appréciée
Si EA n’a pas mit l’accent sur des contenus tels que la carrière ou même le mode club pro (complètement oublié) c’est vraisemblablement dans l’optique de rendre le jeu plus accessible et fun grâce notamment, à une refonte totale du, jusque là très archaïque, coup d‘envoi.
Ce dernier offre désormais une palette étoffée de types de matchs afin de varier les plaisirs. Du match classique, en passant par les oppositions en BO3 ou BO5 sans oublier les fameuses règles spéciales, les possibilités sont maintenant nombreuses et donnent un véritable second souffle à, ce qui est surement, l’un des mode les plus joué par les joueurs occasionnels. Pour cause, le nouveau coup d’envoi offre des possibilités “fun” dont certaines sont axées uniquement sur le divertissement tel que l’option sans arbitre, nous ramenant au temps de ce bon vieux Red Card.
Mais ce n’est pas tout puisqu’il n’est désormais plus indispensable de se rendre dans les divers modes en ligne pour instaurer une forme de compétition avec des amis et donner un réel sens aux affrontements qui se règlent dans le canapé, manette en main. En effet, le coup d’envoi se dote dorénavant d’un suivi des statistiques poussé qui permet de conserver une trace sur toutes les rencontres jouées… on connaît tous ce collègue encore un peu éméché qui nie sa défaite cuisante de la veille n’est ce pas ?
Mais plus que remuer le couteau dans la plaie, les sessions que vous créerez contre un adversaire (joueur ou IA) vous permettront d’avoir un vrai recul sur votre façon de jouer ainsi que sur celle de votre adversaire puisque toutes les stats des matchs sont conservées : score, cartons, fautes, tirs, tirs cadrés, pourcentage de possession du ballon, zone de tirs, passe réussies etc. En somme, ce coup de polish plus que nécessaire transforme le coup d’envoi en ce qui est surement, la nouveauté de contenu la plus attrayante de ce FIFA 19 qui n’en a malheureusement que très peu à offrir.
Comme un air de déjà-vu
Qu’importe la vitrine quand la qualité est au rendez-vous ? En l'occurrence c’est le gameplay qui intéresse avant tout les joueurs, car oui ressentir l'atmosphère de la Ligue des Champions c’est important mais le frisson ne dure qu’un temps tandis que le gameplay lui, détermine logiquement si oui ou non, l’utilisateur décidera de rester sur le soft toute la saison durant.
Eh bien désolé de vous décevoir d’emblée mais ce FIFA 19 n’est autre qu’une mise à jour de FIFA 18 avec certes quelques ajouts intéressants mais rien qui fait de ce nouvel opus, un jeu capable de révolutionner la licence. On s’explique :
Cette année marque l’arrivée de quatres nouvelles mécaniques de gameplay à savoir, le système de contrôle actif, les tactiques dynamiques, le duel 50/50 et enfin la finition synchronisée. Lors de notre première session d’essai en juillet, ces nouveautés, couplées au rythme relativement lent du jeu, semblaient changer considérablement le soft pour donner lieu à ce qui ressemblait déjà un peu plus à une vraie simulation de football.
Or, dans la version définitive que nous avons pu tester, la notion de construction dans l’entre-jeu a presque entièrement disparue pour laisser resurgir les vieux démons de FIFA 18, à savoir un jeu extrêmement rapide rythmé par des passes frénétiques donnant lieu à un football ping-pong.
Le système de contrôle actif, intéressant dans un premier temps, notamment pour éliminer le défenseur à la réception du ballon, (grâce à la palette de feintes de corps ou autres gestes à dispositions) s’est finalement mué en une mécanique permettant la transition de FIFA à FIFA Street à l’aide d’un simple coup de stick droit.
Attendez un peu de voir un joueur enchaîner les sombreros sur toute la longueur du terrain et vous comprendrez. Plus sérieusement, il est important de noter que les gestes techniques sont extrêmement fluides cette année et ils devraient par conséquent représenter une arme fatale sur ce FIFA 19. Préparez-vous donc à laisser quelques reins de côtés le long de la ligne de touche.
Même constat du côté des duels 50/50 qui promettaient une IA plus réactive, agressive et engagée. Ces derniers furent d’ailleurs très convaincants quelques mois plus tôt, mais ils sont dorénavant trop peu perceptibles, surtout dans l’entre-jeu où la bataille pour la possession n’est plus aussi marquée et c’est bien dommage.
En revanche, les tactiques dynamiques apportent une dimension stratégique vraiment intéressante et ces dernières permettent de diversifier les rencontres puisque chaque joueur peut maintenant faire en sorte d’être moins prévisible compte-tenu des nouvelles possibilités d’adaptation en match.
Passer d’une tactique équilibrée à une tactique offensive ou défensive, à l’aide des flèches directionnelles, vous permet désormais de changer instantanément votre dispositif et vos tactiques personnalisées par la même occasion si tant est que vous ayez pris le temps de les configurer avant d’entrer sur la pelouse.
L’implication ainsi que l’envie de comprendre et de maîtriser cette nouveauté vous récompensera donc dans les moments clé d’une rencontre. Néanmoins, il faudra attendre de voir l’impact de ces tactiques dynamiques sur la durée car nos quelques heures de jeu ne nous offrent pas un recul suffisant pour en juger définitivement. Afin de vous entrainer, il vous est possible d'activer le mode entraineur pour voir apparaître la jauge jusqu'à ce que vous maitrisez parfaitement le timing.
Dans la zone de vérité comme en dehors, vous pourrez maintenant compter sur la finition synchronisée qui est une mécanique de tir relativement simple à assimiler mais difficile à maîtriser. Basée sur un système de “risk and reward”, cette nouveauté s’est montrée plus punitive que bénéfique en jeu.
En effet, dans les derniers mètres, il est rare de manquer sa chance face aux gardiens, bien que ceux-ci soient considérablement meilleurs que l’an passé. Tenter une finition synchronisée sur une balle de but décisive n’est donc pas forcément la meilleure option. Toutefois, après quelques heures de jeu, c’est plutôt sur les frappes lointaines ainsi que sur les centres que s’est révélé tout le potentiel de ce tir jaugé.
Les tentatives en dehors de la surface partent souvent d’un élan désespéré et réussir une frappe synchronisée avec le bon timing mettra toutes les chances de votre côté pour inscrire un but inattendu permettant de renverser la vapeur. Au même titre, réaliser une tête ou une retourné acrobatique avec le bon timing renforcera vos chances de marquer dans des situations ou il est difficile de trouver l’ouverture.
Il est tout de même bon de préciser que cette mécanique de tir pourrait très vite devenir le nouveau “double b” de l’an passé, mais seulement si les joueurs parviennent à la maîtriser à la perfection. Néanmoins cette fois-ci, un vrai sens du timing est nécessaire et donc seuls les bons joueurs seront récompensés.
Outre ces quelques ajouts, FIFA 19 souffre toujours d’une vitesse de jeu encore trop élevée et d’une construction bien trop assistée, on pense notamment aux transmissions dont la marge d’erreur est encore très faible, sans oublier le retour des passes laser (RB+A ou R1+A). Et bien que la physique des joueurs soit un chouïa plus lourde, le tempo du jeu immédiatement porté vers l’avant créé un manque de circulation entre la ligne médiane et les 20 derniers mètres, chose que le concurrent direct, PES 2019 parvient à réaliser à la perfection.
Si ce cocktail avait tout pour donner de vrais scores de tennis comme à la sortie de FIFA 18, c’était sans compter sur les gardiens qui ont, fort heureusement, été modifiés depuis notre première prise en main et qui sont désormais des vrais derniers remparts avec des animations d’arrêts réalistes et surprenantes à la fois. Il est cependant difficile de s’exprimer sur le fameux “engoal” car l’IA ne permet pas réellement de tester ce genre de failles, il faudra donc attendre la sortie définitive du jeu pour savoir si il a enfin été éradiqué.
FUT souffle sa 10e bougie
Après FUT Champions il y a deux ans, les Clashs d’équipes l’an passé, ce sont maintenant les Division Rivals qui débarquent sur le mode Ultimate Team de FIFA pour remplacer les divisions en ligne.
Ce nouveau mode donne un vrai sens aux divisions car elle vous permettent désormais de vous qualifier à la ligue weekend en accumulant des points FUT Champions. Jouer la semaine en Division Rivals vous permettra donc de participer au mode compétitif le weekend, tout en vous récompensant en adéquation avec votre classement hebdomadaire très semblable à celui des Clash d’équipes.
Ce n’est pas la seule nouveauté du mode Ultimate Team cette année, puisque EA Sports a réagi à la pression exercée vis à vis de son modèle économique, axé presque essentiellement sur les micro-transactions et les “loot boxes”.
Les pourcentages des taux de drop des packs achetés dans la boutique seront maintenant affichables à l’écran, une mesure indispensable mais pas négligeable pour autant.
Toujours dans un élan de volonté de transparence, l’éditeur a également intégré un nouveau type de pack, le “player pick”. Ce dernier ne pourra pas être acheté mais il vous sera remis sous forme de récompense, en FUT Champions notamment, et vous permettra de choisir un élément parmi une sélection de 5 joueurs.
Très attendu par les joueurs, des changements ont enfin été apporté au mode FUT Champions qui passe d’un total de 40 matchs par weekend à un nombre bien plus raisonnable à savoir 30. Mais ce n’est pas tout puisque le matchmaking a lui aussi été repensé (bien que nous n’ayons pas pu le tester) et devrait logiquement faire en sorte que les joueurs soient opposés à des adversaires ayant le même ratio V/D. Difficile d’exprimer un avis constructif sur le sujet sans avoir eu l’occasion de participer à une ligue weekend mais tout cela reste tout de même de très bonne augure pour l’aspect compétitif d’Ultimate Team.
Enfin au rayon des nouveautés de second plan, FUT 19 se dote, sans trop de surprises, de nouvelles cartes pour les licences européennes (Europa League et Ligue des Champions) ainsi que de nouvelles icônes (Cruyff, Sokrates…) pour étoffer encore un peu plus la collection. On notera également l’intégration des tactiques dynamiques, la nouvelle gestion des éléments ou encore l’ajout d’une manette illustrant les touches utilisées dans la Chaîne Champions.
Une chose est sûre, si les puristes du mode carrière n’auront pas grand chose à se mettre sous la dent, les nombreux joueurs de FIFA Ultimate Team, eux, devraient une fois de plus être comblés.
Une histoire de famille
Après avoir connu les strass et paillettes de la vie américaine à Los Angeles, Alex Hunter revient pour un troisième épisode, mais cette fois-ci, la star montante britannique n’est pas le seul protagoniste disponible. Sa demi-soeur Kim, rencontrée dans l’opus précédent ainsi que son meilleur ami et ancien coéquipier en club, Danny Williams, vivent leur propre aventure en parallèle de celle d’Alex.
Ce dernier se met donc en quête de la coupe aux grandes oreilles avec “Los Blancos” du Réal madrid après une période d’intersaison dans le club européen de votre choix parmis le PSG, le Bayern et l’Atlético . De son côté, à la suite d’une saison compliquée, Danny Williams tente de se faire une place de titulaire dans l’écurie anglaise de votre convenance et les objectifs sont clairs , c’est encore une fois la Ligue des Champions qui prime . Enfin, Kim Hunter vient ajouter de la diversité à la formule avec l’espoir d’un parcours historique , à la Coupe du Monde féminine de football, en terre tricolore .
Cette année le mode scénarisé de FIFA vous propose donc d’alterner entre les personnages que vous souhaitez incarner pour vivre ce nouvel épisode de trois prismes différents et il faut dire que cela s’est avéré plutôt rafraîchissant, du moins... durant les premières heures de jeu.
Bien qu’il soit possible de passer d’un protagoniste à un autre à tout moment, le jeu vous indique un fil rouge qu’il vous recommande de suivre afin de profiter des différentes intrigues de façon cohérente avec la chronologie des événements. Ne pas se fier à ces indications ne présente aucun réel intérêt, si ce n’est celui de passer complètement à côté du scénario d’un des personnages. Car oui, progresser sans interruption avec un protagoniste entraîne la simulation des péripéties des autres. Libre à vous donc de snober les caprices du jeune Hunter ou bien les crises existentielles du flambeur Danny Williams, mais pas d’inquiétudes, leurs destins se croisent à plusieurs reprises et ce, peu importe le personnage sélectionné.
Cette nouveauté permet tout de même au mode de gratter une once de durée de vie supplémentaire puisqu’il vous faudra un peu plus de 15 heures de jeu pour compléter l’Aventure si vous suivez le fil rouge à la lettre. Si pour certains cela représente un atout, nous avons jugé que celle-ci aurait pu être un poil plus courte en réduisant le nombre de matchs et d'entraînements qui installent une redondance agaçante dans le rythme de la progression. Heureusement, EA Sports a prit le soin d’incorporer plus de “cut-scenes” pour cet épisode et ces dernières sont une fois de plus de très bonne facture, bien que le scénario reste assez prévisible.
Côté gameplay, peu de nouveautés à signaler mis à part la possibilité d’incarner Alex Hunter et ses mentors à la fois. Établir des relations fortes avec ces derniers permettra à votre joueur d’obtenir de nouvelles caractéristiques et maximiser la relation avec chaque mentor (1 à la fois) vous offrira la possibilité de participer à un défi unique contre chacun d’entre-eux. Remporter un défi vous permettra alors de maîtriser la technique du mentor en question.
Après les premiers pas frissonnants d’Alex Hunter et de Danny Williams en Ligue des Champions, cet épisode de l’Aventure tourne un peu en rond avec une narration prévisible et des prises de décisions “clés” trop peu impactantes. Les objectifs extrêmement répétitifs n’incitent pas réellement l’implication du joueur et n’aident pas non plus à rendre les phases de matchs et d'entraînements un peu plus digestes. Malgré des idées de gameplay hors du terrain intéressantes ( petit taureau dans les vestiaires du Réal ou match à l’ancienne avec Jim Hunter ), et des cinématiques de qualité, ces quelques heures passées ne nous on pas enthousiasmé plus que ça, au contraire, nous avions presque hâte d'en terminer avec ce nouvel épisode. Il est peut être temps de tourner la page pour EA Sports et la famille Hunter.