Calin Mateias est un Roumain de 38 ans. En 2010, de rage, il déclenche une attaque par déni de service (DDoS) contre les serveurs de jeu de World of Warcraft. 8 ans plus tard, extradé aux Etats-Unis pour faire face aux charges requises contre lui, le procureur le condamne à 10 mois de prison fédérale.
Une histoire banale… qui termine mal
L'histoire débute probablement d'une situation que l'on a tous pu vivre ; un joueur de la faction opposée un peu trop fort, un peu trop stuff ou un peu trop insistant. Il joue, meurt, s'énerve puis décide d'en arriver au DDoS afin de bloquer les serveurs.
Son attaque bloquera l'accès à World of Warcraft pour plusieurs milliers de joueurs, Blizzard estime d'ailleurs que repousser la cyber attaque leur aura coûté aux alentours de 30.000$. Mateias a depuis, preuve à l'appui, remboursé cette somme à l'éditeur. La défense plaide la relaxe, pointant l'ancienneté du fait, la culpabilité assumée du joueur et les 6 derniers mois qu'il a déjà passé derrière les barreaux. Le procureur condamne malgré tout le joueur à 10 mois de prison fédérale.
Une jurisprudence encore floue
Ces types de condamnations sont encore rares, et malgré les faits atténuants, le procureur a pu se montrer relativement sévère dans son verdict. A l'étranger, un anglais de 20 ans avait écopé de deux années de prison ferme pour avoir créé et utilisé un service de DDoS à plusieurs reprises. En France, un jeune homme avait lui été condamné en 2016 à 6 mois de prison avec sursis pour une attaque du même type contre EDF.
La législation est encore loin de recouvrir entièrement l'évolution d'internet et de ses abus, et même si de nombreux pays se penchent de plus en plus sur ces situations comme la Corée avec l'Elo-boost, certains actes qu'on pourrait qualifier de bénins peuvent vite entraîner de lourdes sanctions.