La loi n'est pas encore passée mais elle fait déjà parler d'elle dans le monde entier : le gouvernement coréen a proposé une loi visant à sanctionner de 2 ans de prison et 18 000 euros d'amende toute personne se rendant coupable d'elo-boosting.
"Cette pratique est l'un des principaux facteurs de la baisse d'attractivité de nos jeux, et de leurs scènes compétitives" a déclaré le député qui a avancé le projet de loi. Si il est voté par les représentants coréens ce dernier deviendra un amendement d'un texte bien plus large : "l'acte pour l'avancement de l'industrie du jeu vidéo" qui régit déjà de nombreux aspects de la scène gaming qu'elle soit professionnelle ou non. L'existence d'un tel acte témoigne du sérieux avec lequel le peuple coréen considère le jeux vidéo, et l'avance que le pays possède sur le reste du monde en la matière.
La Corée sanctionne déjà pénalement le piratage de compte et l'entretien de serveurs privés.
Quelles motivations derrière une approche aussi ferme du problème ? Certes l'eloboost diminue la qualité de jeu à haut niveau, mais s'agit-il réellement d'une infraction justifiant deux ans d'emprisonnement ? En Corée les grandes corporations sont réputées être suffisamment puissantes pour influencer la ligne de conduite du gouvernement. Or ces mêmes corporations sont les principales propriétaires des grandes équipes professionnelles, équipes dont les efforts de scouting et de recrutement sont chaque année handicapés par l'immense quantité de comptes boostés présents à haut elo. On pourrait dès lors se demander si la protection des joueurs est bien l'unique motivation derrière le nouveau projet de loi.
En attendant, celui-ci n'est pas encore voté, et ne le sera pas avant plusieurs mois (débats parlementaires obligent) et même si il l'était, reste à voir si il sera appliqué à la lettre par les juges ou au contraire avec beaucoup de souplesse.