Ys Origin est un Action RPG developpé par Nihon Falcom sorti le 10 avril 2018 sur Xbox One. Le jeu était déjà sorti sur PC en 2006, sur PS4 et PS Vita en 2017 et revient sur une nouvelle machine afin que plus de gens découvrent cette licence japonaise. On voit tout de suite si l'iniative est bien amenée.
- Genre : Action RPG
- Date de sortie : 10 avril 2018 (Xbox One)
- Plateforme : Xbox One, PS4, PS VITA, PC
- Développeur : Nihon Falcom
- Éditeur : Dot Emu
- Prix : 19,99 €
Ystérie de la foule
Ys est ce qu’on appelle une série de niche. C’est une très vieille licence japonaise (1987 pour le premier épisode) qui a touché surtout le marché du pays des takoyakis, alors qu’il n’est joué que par des caverneux effrayés par le soleil en Occident. Cependant, Falcom, les développeurs, ont su garder une certaine flamme en sortant pas moins de 16 épisodes (dont le dernier est sorti en 2016 et dont vous retrouverez l’excellent test de Lloyd ici), mais aussi en balançant régulièrement des rééditions (éditées par Xseed Games avant et par Dot Emu maintenant), toujours dans le but d’attirer plus de joueurs.
Quoi, qu’est-ce donc Ys Origin ? Comme son nom l’indique, il vient épaissir le scénario de la série à l'aide d'événements survenus 700 ans avant le premier opus. Sorti en 2006 sur PC, cet Action RPG Japonais nous place dans la peau de Yunica Tovah, arrière petite fille du prêtre Tovah et guerrière à ses heures perdues (mais en tenue kawaii faut pas pousser) ou de Hugo Fact, magicien arrogant et descendant de la grande lignée des Fact, réputé pour son grand pouvoir aidé par les yeux de Fact (sortes de grosses boules qui tirent des lasers).
Ces deux larrons sont envoyés (avec une petite équipe) sur l’île d’Ys, subitement plongée dans le chaos suite à une invasion démoniaque. Malgré une mise en quarantaine aérienne du bastion de la part des déesses Reah et Feena pour protéger les habitants, les petits suppôts de Satan ne se laissent pas abattre et décident de construire une tour pour atteindre leur cible. Votre escouade de choc aura pour rôle de retrouver les déesses, évaporées du temple de Salomon et sûrement en territoire ennemi, afin d’endiguer la menace venue des abîmes.
Vous l’aurez compris, Ys Origin est là pour donner un point de départ à la série, mais surtout un très bon démarrage à qui la découvre, notamment avec de bonnes bases d’Action RPG nippon. Vous avancez donc dans un univers en 3D avec votre petit personnage en 2D dans une vue isométrique et vous allez devoir dérouiller du monstre par palette de 42 et grimper en haut de cette tour. Pour ce faire, vous aurez droit à une attaque de base, un saut et trois techniques différentes (qui doivent être trouvées dans la tour). Celles-ci donneront des capacités utiles contre les monstres mais aussi dans votre progression (lévitation, explosion de murs fragiles etc). Aussi, votre personnage pourra déclencher un mode “boost” une fois que la barre dédiée est remplie, afin d’augmenter son attaque, sa défense, sa vitesse et surtout de déclencher une super attaque dévastatrice. Et évidemment, les deux personnages sont différents dans leur approche de combat, Yunica sera plutôt corps à corps avec sa hache de bataille, là où Hugo préfèrera la distance avec son bâton et ses yeux de Fact. Mais le principe restera le même : Bourrer la touche d’attaque dans des couloirs.
Et tu tape, tape, ce bouton X qui t'entraine
C’est en effet le principal problème d’Ys Origin, malgré une volonté de diversifier les personnages dans l’histoire (la trame n’est pas la même si vous choisissez Hugo, Yunica ou le troisième personnage mystère) et le type de gameplay, on ne cessera de s’ennuyer ferme au bout de la 5ème heure à tartiner sa touche X de coups de pouce frénétiques, malgré une bande-son plutôt bien composée pour nous accompagner et des changements de décors assez fréquents (tous avec un thème différent). Fort heureusement, le titre nous balance régulièrement des gros boss tout vilains afin de pimenter votre expérience de jeu ! Véritables sacs à PV, ces derniers requièrent deux paramètres pour être vaincus : Avoir le bon niveau (que ce soit pour votre équipement, que vous ramassez çà et là dans les niveaux et que vous pouvez améliorer, ou le niveau du personnage) et bien comprendre l’utilisation des techniques, qui sont généralement la clé pour vaincre ledit boss. Le reste n’est qu’une question de temps, de patience et de (légère) analyse de mouvement. Rien de compliqué en soi, mais suffisamment pour ne pas prendre ça à la légère.
Avec cette réédition (sortie sur PS4 et Vita l’année dernière), on sent le portage un peu mou du genou, à commencer par une vidéo d’intro (dans une ambiance “FMV de Shonen”) qui est livrée en 480p dans les fichiers du jeu et dans un framerate assez dérisoire, même pour de la vidéo. Autant vous dire que sur un écran 4K, c’est synonyme d’occlusion de l’artère centrale de la rétine et un flot constant d’hémoglobine par les glandes lacrymales. C’est d’autant plus surprenant vu que la vidéo du trailer (qui prend des images de cette intro) est, elle, dans une résolution et un framerate propres. Le mystère reste entier.
En jeu, c’est un poil plus propre, il fournit un 1080p solide qui permet de ne pas trop râler sur les environnements dont on ressent le poids de l’âge (et dont la direction artistique n’a rien de transcendant). Mais les personnages 2D, issus de sprites 3D tout droit sortis d’Adibou, sont en revanche catastrophiques, et d’autant plus visibles sur cette résolution. Pour un jeu qui veut attirer un public néophyte, les moyens graphiques (pourtant nécessaires) ne sont clairement pas là, et à moins d’être fan de retrogaming, il semble compliqué de démarrer la licence avec cet Ys Origin tant il peut être repoussant.