Test : Vendredi 13
L'un des personnages les plus emblématiques du film d'horreur, dont la saga a débuté dans les années 80, vient de faire son retour sur nos machines : Jason Voorhees, le jeune noyé revanchard du camp de Crystal Lake. Hormis le remake de 2009 du film original de Sean S. Cunningham, la dernière épopée en date du tueur au masque de hockey remonte à 2003 dans Freddy contre Jason, soit il y a déjà 14 ans. Et sa dernière itération sous forme de jeu vidéo, en 1989, a déjà 28 ans. Il était donc grand temps pour lui de reprendre un peu de service.
Le projet remonte à 2015, lorsqu'au fond du Kentucky le studio Gun Media lance avec IllFonic, le jeune développeur du Colorado, une campagne Kickstarter pour créer Friday the 13th - The Game à partir de ce qu'IllFonic avait commencé à développer sous le nom de Summer Camp (la fenêtre du jeu porte d'ailleurs toujours ce nom). La campagne étant un succès (823 704 $ réunis sur les 700 000 $ demandés), le projet prend vie, et 1,2 millions de dollars supplémentaires seront même récupérés avec Backerkit.
Sa sortie sur PC, PS4 et XBox One, prévue l'an dernier mais reportée, a finalement eu lieu le 26 mai 2017. Verdict.
Genre : Survival-Horror multijoueur
Date de sortie : 26 mai 2017 |
Retour à Crystal Lake
Le principe du jeu est simple et reprend les codes du slasher-movie, à savoir un psychopathe quasiment increvable, vicieux et bien gore qui ne rêve que d'une seule chose : zigouiller tout le monde de la manière la plus abjecte possible.
Jason donc, puisque c'est de lui qu'il s'agit ici, va devoir empêcher 7 jeunes moniteurs de camp de vacances de s'évader et tous les exécuter avant que le temps imparti de 20 minutes ne soit écoulé. Pour ce faire, vous serez amené à incarner l'un des sept teenagers stéréotypés ou, cerise sur le gâteau, Jason lui-même. Il est possible de créer ses propres parties ou d'utiliser le matchmaking afin de trouver des camarades de jeu.
Chaque partie rapporte des points d'expérience permettant de monter des niveaux qui débloqueront des personnages aux looks mais aussi aux caractéristiques distincts (vitesse, aptitude en réparation, chance, force...). De plus, vous obtiendrez aussi des points de customisation que vous pourrez utiliser pour débloquer des vêtements afin de personnaliser vos personnages, ainsi que des compétences particulières tirées au hasard et plus ou moins rares (démarrer avec une arme en main, être plus rapide...). Vous pourrez affecter ensuite à loisir ces compétences à chacun des moniteurs selon votre façon de jouer (3 au maximum par personnage). Pour Jason, ce sont différents types d'exécutions qui pourront être achetés (il peut en être équipé de 4), ainsi que différents skins qui se débloqueront en montant les niveaux. Chaque Jason dispose de son arme de prédilection (hache, machette, pioche...) que vous ne pouvez pas modifier.
Pendant le lancement de la partie, un joueur est désigné pour choisir la carte sur laquelle il veut jouer ou laisser le destin décider pour lui grâce à l'option "Random". Chacun peut opter pour le moniteur et le Jason qu'il souhaite incarner avant que la partie ne soit lancée. En revanche, s'il est possible d'indiquer sa préférence (jouer un survivant, Jason ou peu importe), c'est le jeu qui décide celui qui incarnera le monstre assoiffé de sang.
Enfin, avant d'aller plus loin, précisons que le titre de cet article "Friday the 13th - The Game" et non pas "Vendredi 13 - Le Jeu" n'est pas lié à un effet de style américano-hypé ou à une soudaine flemmardise dans la traduction, mais bel et bien au titre qui revient à ce soft. En effet, vous ne trouverez ici aucune localisation. Alors, certes, les dialogues n'ont jamais été le fort de ce type de production et ce ne sera donc pas vraiment gênant à ce niveau là, d'autant plus que Jason ne parle jamais dans ses films. En revanche, pour ce qui est des différentes explications fournies dans le jeu, cela pourra nuire à la compréhension des plus fâchés d'entre nous avec la langue de Mme May. Aucun sous-titre ne viendra non plus à votre rescousse. Quant à l'utilisation du clavier, ce sera là aussi du QWERTY obligatoire car aucune réaffectation des touches n'est possible. Il vous faudra inéluctablement basculer votre clavier en version anglo-saxonne, ou alors opter pour l'utilisation de la manette XBox One également proposée. Cela explique aussi pourquoi de nombreuses références à la terminologie anglaise utilisée dans le jeu sont disséminées dans ce texte.
L'entrée chaleureuse du camp de Crystal Lake
Dans la peau de Jason
6 Jason nous sont proposés. Très fidèles aux films, ils correspondent à ceux que l'on retrouve dans les épisodes 2, 3, 6, 7, 8 et 9. Il existe également une version exclusive réservée aux pré-commandes créée par l'expert en effets spéciaux Tom Savini, qui était déjà à l'ouvrage sur le premier Vendredi 13 en 1980. Et chaque Jason a ses avantages et ses inconvénients (capacité à courir ou non, résistance plus ou moins importante, furtivité, vitesse dans l'eau...).
Jouer Jason consiste à traquer les survivants pour essayer de les tuer. Pour cela, on peut utiliser l'arme qu'il manie mais aussi agripper les victimes à la gorge et utiliser une des méthodes d'exécution sélectionnées au départ (pour rappel 4 "Grab Kills" peuvent être choisis pour chaque Jason, donc attention de ne pas oublier de le faire avant de lancer le match). Une autre possibilité s'offre à nous une fois saisi le petit moniteur, c'est d'utiliser l'environnement pour varier les exécutions ("Context Kills"). Il peut s'agir de démembrer les pauvres adolescents à l'aide d'un arbre, d'écraser leur tête dans le feu d'une cheminée, de les projeter à travers les fenêtres... Cela permet de surcroît d'obtenir davantage d'expérience.
Seul contre tous, Jason n'en demeure pas moins un tueur né et dispose en ce sens de pouvoirs bien pratiques. Le premier de ceux-ci, intitulé "Morph", lui permet d'apparaître n'importe où sur la carte, à laquelle il a intégralement accès avec les points importants marqués dessus (habitations mais aussi véhicules, armoires électriques...). Il utilisera d'ailleurs cette aptitude dès le départ puisqu'il apparaît sur une île distante du camp.
"Sense" constitue son deuxième pouvoir et il lui confère une intuition lui permettant de repérer plus facilement ses proies lorsqu'elles se trouvent à proximité, notamment en fonction du bruit qu'elles génèrent par leurs actions et par le sentiment de peur qu'elles subissent. Elles apparaissent alors distinctement en rouge pendant un certain temps. Toutefois, lorsqu'elles se réfugient à l'intérieur d'une habitation, c'est toute l'habitation qui devient rouge, sans savoir où se trouve vraiment la victime potentielle.
La version spéciale de Jason signée Tom Savini
Son troisième pouvoir, "Shift", lui permet de disparaître et d'accélérer un court instant dans une sorte de voyage spectral que vous pouvez utiliser pour fondre rapidement sur les jouets que sont pour vous les animateurs paniqués.
"Stalk", lui, est un pouvoir qui sert à être plus discret et à bénéficier d'une ouïe accrue.
Enfin, entrer en "Rage" rallonge la durée des autres pouvoirs de Jason et le rend capable de traverser les portes ainsi que certains murs. A noter que plus il prend des coups et plus sa jauge de rage et son efficacité augmentent.
Bien entendu, ces pouvoirs ne peuvent pas être utilisés sans limite. Une fois employés, il faudra attendre un certain temps de rechargement avant de pouvoir y recourir à nouveau.
Jason peut également trouver sur la map des couteaux qu'il lancera sur les fuyards, ainsi que des pièges à ours qu'il posera pour surprendre, blesser et ralentir les lâches essayant de lui échapper. Certains Jason ont même la faculté de commencer la partie déjà équipés de couteaux ou de pièges.
Pour faire face à ceux qui voudraient l'affronter, Jason peut se mettre en mode combat, ce qui accroît ses dégâts et lui permet de réduire les dommages subis, notamment en bloquant les coups à l'aide de son arme.
La peur induisant la panique chez les survivants et leur faisant perdre leurs moyens, Jason devra tout faire pour la provoquer, d'autant plus que cela facilitera leur détection à l'aide du "Sense". La simple vue de Jason suffit généralement à enclencher le trouillomètre, surtout si des blessures résultent de cette rencontre, y compris celles des couteaux lancés par Jason ou des pièges dans lesquels les jeunes moniteurs ne manqueront pas de s'entraver. Jason peut cependant accentuer ce sentiment en détruisant les fenêtres ou les portes des habitations dans lesquelles se cachent ses jeunes proies, en détruisant les boitiers électriques afin de couper la lumière, ou encore en faisant en sorte de placer un cadavre sanguinolent d'un de leurs camarades sur leur trajectoire. Tout est bon pour faire monter la pression et les rendre ainsi plus vulnérables, un peu comme un chat qui jouerai avec des souris.
Jason se soulage
I will survive
Du côté des moniteurs, rien a dire là non plus, le jeu reste très fidèle aux teenagers caricaturaux croisés dans les films (le BCBG, le bad boy, le joueur de football américain, la pom-pom girl sexy, l'intello, le et la black...). on aura le choix entre 10 d'entre eux avec chacun leurs propres caractéristiques (composition physique, chance, réparation, vitesse, endurance, discrétion, et force) et donc ses forces et ses faiblesses que l'on pourra plus ou moins améliorer avec les compétences dont on n'oubliera pas de les équiper (3 au maximum).
Chacun dispose d'une lampe qu'il peut allumer pour éclairer les endroits sombres ou pour se rassurer lorsque la peur s'empare de lui. Une mini-map indiquant les points importants est également présente mais avec une portée réduite n'indiquant que l'environnement immédiat. Lorsque Jason a détruit un boîtier électrique, par exemple, celui-ci apparaît et il peut-être judicieux d'aller le réparer pour rétablir la lumière.
Il faudra en effet apprendre à gérer sa peur afin de ne pas se faire repérer trop facilement : trouver une habitation éclairée, rester grouper, se cacher dans une armoire ou sous un lit... Se cacher permet non seulement de se calmer un peu mais rend plus difficile à Jason de nous détecter. En contrepartie, s'il nous trouve, il pourra nous tuer instantanément.
Pour rester discret, il est préférable d'éviter de faire du bruit. Dans cette optique, on préférera par exemple marcher doucement, voire accroupi, plutôt que courir. On peut aussi chercher à camoufler nos ondes sonores en allumant une radio (si on en trouve une). Dans ce cas, Jason repérera, en position "Sense", l'habitation dans laquelle elle se trouve comme s'il y avait quelqu’un à l'intérieur, même s'il n'y a plus personne. Mais s'il trouve la radio, il ne se privera pas de la détruire.
Si on choisit tout de même de courir, afin de se dépêcher de trouver les outils indispensables à notre survie ou tout simplement parce qu'on est poursuivi par Jason, il ne faut pas oublier de surveiller sa barre endurance car une fois épuisée, on peut trébucher, ce qui peut être fatal lorsque l'on a Jason sur nos talons. Pour récupérer son endurance, il suffit de s'accroupir ou de rester tranquille quelques instants. Et si jamais on se fait attraper, on peut chercher à se dégager de la prise de Jason.
L'équipe des moniteurs au grand complet
Lorsque l'affrontement est inévitable, mieux vaut, comme avec Jason, passer en mode combat pour gagner en agilité et pour pouvoir parer les coups. Les différentes armes disséminées dans le camp (planches, battes de baseball, rondins de bois, casseroles, haches, harpons, poêles, canalisations, machettes, serres tubes) peuvent être utilisées pour frapper Jason. Chaque arme inflige des dégâts différents, et dispose d'une résistance et d'une chance d'étourdissement qui lui sont propres. Il est ainsi possible d'abasourdir Jason et même de parvenir à le mettre à terre. Mais, comme dans tout bon film d'horreur qui se respecte, mieux vaut ne pas s'attarder car il ne saurait tarder à se relever.
Il faudra donc réussir à tenir 20 longues minutes sans se faire étriper si l'on veut l'emporter, à moins de réussir à s'échapper. Mais il est impossible de s'échapper à pieds, sauf si la police a été appelée au préalable. Et avant cela il faudra non seulement trouver un téléphone, mais aussi un fusible pour réparer la ligne téléphonique. La police mettra alors 5 minutes pour arriver et un compte à rebours, visible de tous, sera lancé. Il faudra encore réussir à atteindre la sortie pour rejoindre les forces de l'ordre lorsqu'elle seront arrivées, et ceci sans se faire étriper par Jason en chemin.
L'autre option pour s'enfuir par soi-même est de réussir à réparer la voiture ou le bateau. Pour cela il faudra respectivement trouver une batterie ou une hélice et l'installer sur le véhicule. Il s'agira également faire le plein après avoir trouvé de l'essence. Plusieurs survivants peuvent monter à bord pour tenter de s'échapper, mais attention Jason peut arrêter net votre moyen de transport si vous ne parvenez pas à l'éviter.
Chaque opération de réparation (boitiers électriques, fusibles, batterie, hélice, plein d'essence) lance un mini jeu à base de clics gauche ou droit à effectuer aux moments opportuns. En cas d'échec, non seulement il faut tout recommencer, mais cela émet un bruit pouvant alerter Jason.
Il y a aussi l'option de trouver une CB et d'appeler Tommy Jarvis, celui-là même qui parvint à tuer Jason Voorhees alors qu'il n'avait que 12 ans. Confronté de nouveau à Jason une fois adulte, il demeure son éternel ennemi. Un personnage emblématique qui sera incarné par le premier joueur exécuté par Jason ou ayant réussi à s'enfuir. Toutes les statistiques de ce personnage sont poussées à leur maximum et il est équipé d'un puissant fusil malheureusement armé d'une seule balle (comme les autres fusils que vous pourrez trouver). Il viendra donner un coup de main aux survivants mais sa présence n'est donc pas une garantie de victoire car Jason peut très bien le tuer, mais il constitue un renfort indéniable en permettant une nouvelle option et non des moindres : celle de tuer Jason. Effectivement, comme il dirait si bien lui-même : "Je suis Tommy Jarvis, et je suis ici pour tuer Jason Voorhees !". Une action coordonnée reste cependant conseillée pour y parvenir. Une fois Jason étourdi, Tommy pourra essayer de lui faire face et de l'exécuter...
Travailler en équipe peut s'avérer utile pour surveiller ses arrières
Une ambiance pétrifiante
Bon, la théorie c'est bien gentil, mais qu'est-ce que cela donne en pratique ? C'est ce que votre serviteur a cherché à voir.
Déjà, chaque partie commence par une cinématique où l'on voit un des moniteurs rejoindre ses camarades autour du feu après, on suppose, être allé se soulager dans les sous-bois. S'ensuit la démarche lourde et déterminée de Jason qui le rattrape avant de l'exécuter sous les yeux exorbités de peur de ses comparses qui s'enfuient alors, c'est bien logique, chacun dans une direction différente. On retrouve ensuite notre avatar 5 minutes plus tard. Si l'on incarne un des moniteurs, la consigne est claire : "Survivez !". Et si l'on se retrouve dans la peau de Jason, on est propulsé sur notre petit îlot au large du camp avant de lancer la traque.
Il faut bien admettre que la première fois que l'on se retrouve lâché sur le camp, dans le rôle d'un survivant, on est un peu désemparé : où aller ? que faire ? Cherchant à me mettre à l'abri, je rejoins une maison puis monte à l'étage avant d'entendre des bruits d'affolement en bas. En jetant un coup d’œil par dessus la balustrade, je vois que Jason est là et que mes camarades présents sur place fuient dans tous les sens. Je cherche donc moi aussi à m'enfuir, mais aucune issue ne semble se trouver ici, si ce n'est redescendre les escaliers et donc se jeter dans la gueule du loup. Je décide, machette en main, de me cacher dans une armoire d'où je peux alors regarder par un trou, avec un angle de vue très limité, ce qui se passe à l'extérieur. L'attente est plutôt longue, surtout que j'entend hurler mes compagnons, probablement agressés par Jason. En consultant la liste des joueurs, je m'aperçois en effet qu'ils meurent un par un, les uns asphyxiés, les autres éviscérés, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que moi.
Et là, il faut reconnaître que le travail effectué sur l'ambiance sonore est magistral. Non seulement il colle parfaitement aux films du genre mais en plus il fait vraiment monter la pression. Combien de fois ai-je sursauté croyant entendre une porte s'ouvrir, ou des pas dans l'escalier ? La musique nous laisse sans cesse imaginer qu'elle est en train d'introduire l'arrivée de Jason, voire qu'il est déjà là mais qu'on ne l'a pas encore repéré ! Arrivé un moment, il n'y avait plus de doute, c'était bien des portes qui volaient en éclat, et ceci de plus en plus proche de moi. Jason a inévitablement fini par arriver. Paniqué, j'en ai oublié de retenir ma respiration (conseillé pour être plus discret) et ai bien vite été démasqué puis tué en un one-shot crispant.
Ma deuxième tentative n'a pas été plus fructueuse. Un de mes camarades est mort et tous les autres se sont enfuis grâce à la police, sauf moi... J'ai donc essayé d'aller rejoindre celle-ci en passant par l'eau. J'étais à deux doigts d'arriver vers la sortie en nageant lorsque mon écran s'est mis à grésiller, troublant ma vision. Puis Jason a surgi du fond de l'eau avant de m'entraîner avec lui dans les abîmes.
Cette idée de l'écran qui grésille lorsque Jason approche est très bien vue. On sait qu'il n'est pas loin et qu'il nous traque très probablement. Cela fait monter le stress, d'autant plus que la visibilité en pâtit fortement et que les actions deviennent ainsi très difficiles à accomplir correctement, ce qui n'arrange pas les choses.
Lors de ma troisième tentative, je me suis fait avoir par un traquenard tendu par Jason. J'ai voulu aller réparer un boîtier électrique que Jason avait préalablement détruit. Mal m'en a pris car un piège à ours m'y attendait, ainsi que Jason qui a surgi dans mon dos pour me trancher la tête. La fois suivante, je ne l'ai même pas vu arriver et je me suis fait arracher la mâchoire.
Kenny Riedell, le moniteur moyen partout
J'ai alors décidé de jouer avec Kenny Riedell qui est un bon personnage pour commencer puisqu'il est moyen partout. J'ai aussi acheté un avantage me permettant de commencer la partie avec une batte de baseball en main. Ceci réduit également les chances d'étourdissement mais augmente les dégâts de mêlée, ce qui ne m'a pas empêché de finir avec une pioche plantée dans le crâne, coincé à l'étage d'une maison alors que j'avais trouvé de l'essence et que j'espérais pouvoir rejoindre la voiture ou le bateau.
En tant que première victime de Jason, et suite à l'appel au secours d'un des moniteurs, j'ai toutefois été choisi pour incarner Tommy Jarvis. Je me suis donc mis à la recherche de Jason avec l'idée d'essayer de le tuer avec mon gros fusil. Je l'ai bien trouvé mais je n'ai pas eu le temps de tirer avant qu'il ne m'empoigne. Je suis tout de même parvenu à lui échapper mais en ayant perdu mon fusil. J'ai alors opté pour la fuite et ai cherché à rejoindre la police que quelqu'un avait réussi à appeler. J'étais à deux enjambées de la sortie, je voyais déjà les gyrophares, lorsque Jason a surgi dans mon dos. Il a néanmoins été arrêté net par les tirs de barrage des policiers et j'ai réussi à m'enfuir. Ce fut ma première victoire. Un peu amère puisqu'elle suivait tout de même mon décès avec Kenny, mais victoire quand même !
Par la suite, j'ai bien essayé de jouer Jason en indiquant que, si possible, je préférerai l'incarner, mais rien à faire, je revenais systématiquement en campeur. J'ai connu quelques autres victoires mais aussi de nombreuses morts en tous genres.
Ce que j'en ai retenu, c'est qu'il est préférable, en tant que survivant, de chercher à fouiller partout le plus vite possible. En effet, outre les armes et les objets permettant de fuir (essence, fusible, hélice, batterie), de nombreux autres objets forts utiles sont à découvrir. Il y a par exemple une carte qui permet non seulement d'avoir une vision d'ensemble et non plus limitée à la mini-map, mais également de voir où sont les autres survivants. Trouver un talkie-walkie permet aussi de communiquer avec ses partenaires via le chat vocal.
On peut transporter en tout 3 petits objets en plus de celui, plus gros, que l'on a en main (arme, essence, batterie, hélice...). Ils procurent des avantages ou permettent de distraire Jason quelques instants afin de nous laisser le temps de fuir ou de se cacher lorsque l'on tombe nez à nez avec lui : pétards, pistolet de détresse, couteau suisse permettant de se dégager rapidement de la prise de Jason, spray de soin... Il y a aussi les pièges à ours qui permettent de ralentir Jason mais, attention, les poser génère du bruit et peut donc s'avérer dangereux.
Il est également important de penser à réparer les boitiers électriques pour réduire le niveau de peur, mais aussi les véhicules et le téléphone car le but du jeu, au-delà de la survie, est de réussir à s'enfuir. Dans cette optique, il est conseillé de bien surveiller l'avancée des objectifs collectifs afin, par exemple, de ne pas rater le départ de la voiture une fois celle-ci prête au voyage. Inutile aussi de ramener de l'essence au bateau si le plein a déjà été fait.
Mais aïe quoi !
Il ne faut pas non plus oublier de fermer les portes derrière nous et les barricader de l'intérieur. Jason devra alors les fracturer pour entrer, ce qui a comme avantage à la fois de le ralentir et de signaler son arrivée. Bien sûr, s'il active sa "Rage", cela réduit l'efficacité de la manœuvre. De même, les fenêtres doivent être ouvertes afin de pouvoir fuir et rentrer rapidement. Jason ne peut pas passer par celles-ci (une question de taille peut être ?) donc cela ne risque rien. De plus, si l'on doit sortir précipitamment par une fenêtre, on récoltera des blessures lorsqu'elle sera fermée (ou cassée) .
Si malgré tout cela vous mourrez, vous pouvez alors passer en mode spectateur en utilisant les caméras du camp ou en suivant un des protagonistes survivants (mais pas Jason, ce serait trop facile). On regrettera ici qu'il faille attendre la fin de la partie pour récupérer l'expérience gagnée, surtout lorsque l'on est mort dans les premières secondes et que la partie dure près de 20 minutes ! En mode spectateur, on voit toutefois le chronomètre, ce qui permet d'avoir une idée du temps qu'il reste à tenir aux survivants comme aux spectateurs. Au cours de la partie, en revanche, les joueurs n'ont aucune idée du délai écoulé (à moins d'utiliser une solution IRL) et c'est plutôt une bonne chose car cela favorise la tension jusqu'au dernier moment (je n'ai cependant vu qu'une seule partie aller jusqu'au bout des 20 minutes).
Finalement, après de nombreuses tentatives infructueuses, j'ai enfin eu le privilège de pouvoir incarner Jason. Comme au départ avec les moniteurs, on se sent un peu désorienté, ne sachant trop comment s'y prendre. Et il faut avouer que je n'ai pas été un très bon psychopathe. A un contre 7 ce n'est pas si facile, malgré le sentiment de puissance que l'on ressent une fois aux commandes du mastodonte (rappelons qu'il mesure tout de même 1 m 95 pour 120 kg). Les survivants m'ont donné du fil à retordre car il m'a fallu apprendre sur le tas à gérer les différents pouvoirs de Jason. Ceux-ci ne sont toutefois pas disponibles dès le départ (sauf "Morph") et s'initialisent petit à petit. Et vous êtes informé dès qu'ils sont prêts. Bref, le temps de comprendre le fonctionnement, ils avaient déjà réparés la voiture et s'apprêtaient à s'enfuir. Cinq d'entre eux sont montés à bord et ont réussi à m'éviter, prenant la fuite. J'ai bien essayé de les intercepter en route grâce au "Morph", mais en vain. Je me suis en revanche défoulé sur les deux derniers que j'ai découpé à grands coups de hache.
Enfin, pour en terminer avec le déroulement des parties, chacune se termine par une cinématique de fin où Jason retourne dans sa cabane une fois le travail accompli pour retrouver sa môman. Enfin, ce qu'il reste de celle-ci puisque n'oublions pas qu'elle s'est fait couper la tête !
Vous l'aurez compris, jouer Jason était jubilatoire mais bien trop court, surtout ne sachant pas quand aurait lieu ma prochaine expérience en la matière. De plus, c'est assez frustrant de devoir utiliser les pouvoirs dans l'urgence sans trop savoir comment ils fonctionnent. Un effort dans le matchmaking pour espérer jouer plus souvent Jason serait le bienvenu, ainsi qu'un tutoriel pour se faire la main. Si cela n'est pas trop gênant avec les campeurs que l'on sait pouvoir jouer à loisir et que l'on peut donc "sacrifier" sur l'autel de l'apprentissage, ça l'est beaucoup plus avec Jason compte tenu de sa rareté...
Tommy Jarvis vient à la rescousse des teenagers
Travail inachevé
Friday the 13th s'avère en fin de compte être un assez bon jeu qui peut facilement devenir addictif. Le concept fonctionne à merveille, les parties sont faciles à trouver et les serveurs fonctionnent bien, ce qui n'était a priori pas le cas au tout début (connexion impossible, longues files d'attente...) mais semble avoir été réglé depuis, en tout cas sur PC.
Et les différentes manières de s'évader sont plutôt sympas. Mais il a quelque chose de gênant, un peu comme si on était en early access. Mais non, il ne s'agit pas d'un jeu vendu comme tel. J'ai pourtant souvent eu l'impression qu'il était encore en phase de développement avec de nombreux points restant à peaufiner.
Ne serait-ce que la partie solo, promise pour cet été, pourquoi avoir voulu vendre le jeu avant qu'elle ne sorte ? On attend pourtant beaucoup de celle-ci, comme la possibilité de revivre certaines scènes cultes des films. Et puis cela aurait donné un peu d'épaisseur au contenu du soft qui, en l'état, est un peu succinct. Il n'y a finalement à l'heure actuelle qu'un seul mode de jeu avec seulement 3 cartes de proposées (Crystal Lake, Panackanack Lodge et Higgins Haven). Alors, oui, elles sont très fidèles aux films mais on en aura vite fait le tour. Davantage de cartes (ou de variantes de celles-ci) permettrait déjà d'étoffer le jeu car ce n'est pas la possibilité de débloquer médailles, succès et trophées qui viendra combler le manque de matière de celui-ci.
Or, ceci peut s'avérer dangereux car si les joueurs se lassent, de par la répétitivité induite par le manque de variété qui leur est offert, et qu'ils désertent les serveurs avant l'arrivée de contenu complémentaire, les parties risquent de devenir plus difficiles à trouver et faire ainsi fuir encore plus de joueurs, et ainsi de suite. Nous ne souhaitons bien évidemment pas cela à ce jeu qui mérite que l'on s'y intéresse, mais il faudra rapidement l'alimenter pour éviter une telle déconvenue.
On lui reprochera également, mais c'est moins grave, des graphismes corrects mais sans plus. L'utilisation de l'Unreal Engine 4 n'empêche pas que des améliorations restent possibles au niveau des textures et des animations. Il est fréquent de voir les pieds, les bras ou l'arme d'un personnage traverser un mur ou une porte, et leurs actions montrent un peu de rigidité. Et que dire de cette animation faciale WTF ? Alors certes cela représente la peur plus ou moins importante des moniteurs, mais s'en est risible tellement c'est exagéré.
Ouh là là, j'ai trop peur !
On peut citer d'autres exemples d'éléments graphiques à améliorer. Lorsque l'on verse l'essence, il aurait été bien que l'on ne se tienne pas à 2 mètres du réservoir et qu'un liquide sorte du bidon. En même temps, en restant à 2 mètres, il finirait par terre allez vous me dire... Ce n'est pas dramatique en soi mais ce sont des petits plus qui auraient mérités d'être travaillés. Comme la décapitation à la main de Jason qui entraîne la disparition de l'arme pour procéder à celle-ci puis sa réapparition magique dans sa main à la fin de l'animation.
Pour ce qui est de la maniabilité, hormis la rigidité parfois ressentie, elle n'est pas non plus toujours très aisée. La faute peut-être d'une vue à la troisième personne située un peu près du personnage. Cela a toutefois l'avantage de jouer la carte de l'oppression en rendant la visibilité de proximité limitée. Alors c'est peut-être voulu mais cela complique aussi le contrôle du personnage. Et les combats ne sont pas non plus exemplaires, la faute toujours de cette rigidité et de cette animation perfectible.
On pourrait enfin être tatillon en réclamant des cinématiques plus variées que la simple modification de skin en fonction du Jason choisi par le joueur qui l'interprète.
Et puis, il y a ces petits plus qui faciliteraient la vie du joueur et lui rendrait l'expérience plus plaisante : pouvoir modifier le mapping des touches et proposer un tutoriel, ne serait-ce que pour Jason afin d'apprendre à le contrôler avant de partir à la chasse. Élément qui sera sans doute résolu avec l'arrivée de la partie solo, surtout si celle-ci prévoit une phase d'apprentissage initiale.
En l'état, Friday the 13th ressort donc comme intéressant mais encore à améliorer graphiquement et à compléter pour éviter de se lasser trop vite et justifier les 37 € demandés. Ainsi, à moins d'être un passionné de slasher movies (après tout il n'y a pas profusion de jeu de ce style) ou un fan inconditionnel de Jason, sans doute est-il plus judicieux de patienter jusqu'à la sortie du mode solo pour voir ce que cela donne ou alors attendre que le prix baisse. Car le jeu reste très plaisant à jouer, bien que l'on aimerait pouvoir incarner plus souvent Jason, mais il a un côté répétitif dont on peut se lasser à la longue du fait de son manque de contenu.
Rien ne va plus à Crystal Lake
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Les plus et les moins |
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Incarner Jason... | ...mais difficile d'hériter du rôle de Jason | ||||
Traquer les survivants en les effrayant | Des graphismes et des animations perfectibles | ||||
Tension permanente chez les survivants | Seulement 3 cartes et un mode de jeu | ||||
Les différentes manières de survivre | Un goût d'inachevé | ||||
Une bande son à vous glacer le sang | Rapport qualité-prix en attendant le mode solo |