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Hearthstone & Magic, codes identiques

Hearthstone & Magic, codes identiques
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Magic : The Gathering a inspiré un très grand nombre de jeux de cartes depuis sa création et Hearthstone n'échappe pas à la règle !

Hearthstone & Magic, codes identiques

 

Nous sommes en 1993. Richard Garfield, fraîchement promu professeur de mathématiques combinatoires au Whitman College de Washington, donne naissance à Magic the Gathering, le célèbre jeu de cartes à jouer et à collectionner, qui en inspirera tant d'autres, dont notre chouchou sur le net : Hearthstone. Je parle d'une époque dont Medivh lui-même n'a peut-être plus beaucoup de souvenirs : quand les boosters craquaient entre les mains des enfants dans les boutiques indépendantes, quand les joueurs échangeaient leurs cartes rares avant un tournoi, dans une pagaille digne des dimanches à l'Hôtel des Ventes d'Orgrimmar et quand les plus sérieux d'entre nous plastifiaient leurs collections chéries, fruits d'un dur labeur en compétition. Bon d'accord, j'exagère un peu : Magic n'est pas mort et les fans répondent présents à chaque nouvelle extension, mais le fait est là : à la différence d'Hearthstone, Magic ne peut se vanter d'avoir réussi sa transition numérique et son passage sur nos écrans. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé !

 

 

Jeux différents, recette unique

Petit rappel pour ceux dans les fond qui n'auraient pas suivi : les principes d'Hearthstone et de Magic sont les mêmes, à savoir faire tomber les points de vie adverse à zéro en invoquant des créatures/serviteurs et en lançant des sorts sur le mode du duel au tour par tour. Les joueurs construisent un deck et optent pour un style de jeu : aggro (attaquer vite avant que l'adversaire ne développe un board), contrôle (se rendre maître de la partie en contrecarrant les menaces adverses), meule (épuiser la pioche de l'adversaire) ...

Même sur les formats de jeu, les variantes et le système de monétisation, Hearthstone s'est très largement inspiré de son ancêtre ! Les modes « standard » et « libre » ont par exemple leur équivalence dans Magic depuis plusieurs années. Le mode standard regroupe pour les deux jeux les extensions récentes et l'édition de base, alors que le mode « libre » (aussi appelé legacy ou vintage à Magic) inclut toutes les cartes éditées. On rappelle que la distinction entre les formats est une nécessité pour ces jeux : Magic a édité plus de 14 000 cartes depuis sa création (contre 1200 pour Hearthstone). Dans cette configuration les synergies se chiffrent en millions, et sont tellement fortes qu'il n'est pas rare de voir des decks tuer au tour 2 ou 3, en legacy/vintage. Imaginez les débutants s'essayer à ce type de format taillé pour les vétérans... Impensable. Blizzard a retenu la leçon en créant à son tour ses deux formats de jeu, et en mettant en avant le standard, orienté vers un renouvellement constant de la playerbase... Et un rachat constant de cartes !

 

 

Un air de famille ?

N'allez pas croire non plus que le mode de jeu Arène est sorti tout droit des méninges des développeurs Blizzard ! L'arène, mode de jeu choyé par les plus talentueux et où les joueurs construisent un deck ex-nihilo en optant au fur et à mesure pour la carte adéquate, est directement tributaire du « booster draft », son équivalent dans Magic, où le joueur ouvre un booster, choisit une carte et passe le reste du booster à son voisin de table. Petite mention spéciale pour Magic ici : le booster draft est autrement plus stratégique que l'arène, puisque les boosters (composés de 15 cartes pour Magic, ndlr) revenaient vers vous, et vous pouviez ainsi anticiper et contrer les stratégies adverses en mémorisant les cartes ayant été pick.

Enfin, les modalités d'achat sont similaires dans les deux jeux : des boosters contenant en grande partie des cartes communes, et au moins une rare. Indémodable quel que soit le TCG (numérique ou physique), le booster a l'avantage d'être peu onéreux et fun à découvrir : qui ne connaît pas ce petit battement de coeur ou cette petite prière intérieure avant l'ouverture d'un booster ?

 

D'un monde à l'autre : sans sort de téléportation, c'est douloureux !

Tous les éditeurs le savent : la transition numérique, il faut un jour ou l'autre l'affronter ! Trop de médias et de jeux sont pour ainsi dire « morts » faute d'avoir rater ladite transition vers le numérique et le virtuel. Chez Wizards of the Coast (les éditeurs de Magic the gathering, ndlr), la création du jeu en mode numérique s'est opérée relativement tôt, mais n'a pas eu le succès escompté. Les tentatives ont pourtant été nombreuses et incroyablement précoces. Le premier jeu vidéo Magic a en effet vu le jour en 1997 ! Quatre ans après la sortie « physique » du jeu... Et 17 ans avant la sortie d'Hearthstone ! Puis, Magic the gathering a enchaîné les expériences gaming, au rythme d'un jeu tous les un/deux ans en moyenne, jusqu'en 2015, surtout sur PC, xbox 360 et PS3. Sans oublier les versions onlines de Magic, où les cartes s'achètent avec de l'argent réel, comme sur Hearthstone, avec MTGO et GCCG notamment.

Mais le résultat n'est pas à la hauteur des efforts fournis par Wizards of the Coast : aucun jeu vidéo Magic ne s'est manifestement imposé au grand public ou sur la scène esportive internationale, pour reprendre le flambeau chancelant du jeu de cartes « physique ». Alors même que Magic avait pour ainsi dire toutes les cartes en main pour s'imposer en ligne, avec un équilibre solide, des métagames saines et une production de cartes et de mécaniques de jeu abondante...

 

Magic the Gathering : Duel of the Planeswalkers (sorti en juin 2009 sur PC)

 

Ironie du sort : alors que Magic se cassait les dents sur la transition numérique, Blizzard avait en retour tenté de s'implanter dans le monde des TCG physiques, avec le jeu de cartes à jouer et à collectionner World of Warcraft ! Même si le jeu avait de nombreux atouts (un univers connu et adoré par les gamers, un mode raid où les joueurs unissaient leurs decks pour battre les boss légendaires de WoW, une métagame globalement propre...), il n'a pas tenu longtemps dans le monde inhospitalier des TCG, face à la concurrence de Magic, implanté depuis une décennie sur ce marché. Le jeu de cartes WoW naît en 2006, et met fin aux éditions en 2010.

 

Un coup dans l'eau pour Blizzard ? Pas totalement, car les règles et codes du jeu seront très largement repris dans Hearthstone, ainsi que beaucoup d'illustrations de cartes !

 

Nostalgie, quand tu nous tiens...

Soyons honnêtes : la transition numérique, en plus d'être une nécessité, a apporté aux TCG sont lot
d'avantages en tous genres.


Moins de triche possible : même s'il existe des programmes tiers sur Hearthstone pour tricher, ils sont sans cesse poursuivis en justice par Blizzard. Dernière affaire en date : le procès gagné par Blizzard le 7 avril contre Bossland, qui commercialisait des logiciels de triche, et qui a écopé d'une amende de 8.5 millions de dollars – excusez du peu ! 1Dans les TCG physiques, la triche était fréquente et difficilement détectable, même avec des arbitres professionnels, et les joueurs pouvaient par conséquent abuser de la RNG.


Plus besoin de boîtes à chaussures : les joueurs de TCG ont tous connu le problème de l'encombrement, des milliers de cartes communes gisantes, pleines de poussières, au fond du grenier, et dont personne ne veut, même sur eBay ! L'ère numérique permet d'emporter ses cartes partout, de les répertorier facilement, etc... Qu'il est doux de tourner les pages du grimoire de cartes dans Hearthstone...


Des adversaires à volonté : c'est peut-être là le problème majeur des TCG physiques. Trouver un adversaire était parfois très difficile, et le vivier de joueurs avec qui faire des parties avait tendance à vite s'épuiser, même en habitant une grande ville. La preuve : les annonces en fin du magazine Lotus Noir, spécialiste des TCG, concernaient davantage la recherche de partenaires de jeu que la recherche de cartes... Sur Hearthstone, les algorithmes de matchmaking assurent d'avoir à toute heure des adversaires nouveaux et de notre niveau.


Du beau spectacle : La professionnalisation des joueurs de TCG n'a pas attendu l'ère du tout numérique pour se faire ! Depuis 1994, les championnats du monde et les ProTour rythment les saisons de Magic, avec l'émergence de joueurs vivant entièrement de leur passion.

 

 
Mais on est encore loin de l'eSport, des salaires parfois mirobolants et du star-système en développement aujourd'hui. Sans oublier le fait que les TCG physiques sont difficiles à filmer et peinent à créer de la hype une fois retransmis sur nos écrans. Hearthstone semble avoir trouvé le remède à ce problème, en approfondissant chaque année la dynamique eSport du jeu et en rendant ce dernier plus visuel pour les fans.

Toutefois il reste des aspects sur lesquels le jeu en ligne reste en deçà du jeu physique. Le premier englobe tout ce qui touche à la toxicité, aux problèmes dus à l'anonymat sur les TCG online. Le respect de l'adversaire et la valorisation des bons comportements seront un jour nécessaires si Hearthstone et l'eSport de manière générale veulent acquérir leurs vraies lettres de noblesse. Le jeu physique était beaucoup moins touché par les mauvais comportements que ne l'est Hearthstone aujourd'hui, et ce n'est pas la possibilité de spammer des emotes rudimentaires in-game qui va changer la donne...

Le deuxième concerne le manque d'interactions entre les joueurs, avec notamment l'impossibilité d'échanger des cartes, principe pourtant naturel et primordial des TCG (acronyme de Trading Card Games, rappelons-le) !
Certes, pour Blizzard, l'ouverture aux échanges de cartes entre joueurs signifierait un manque à gagner énorme : certains joueurs habiles en négoce parviendraient sans doute à acquérir les cartes les plus rares, uniquement via des échanges juteux. Pour éviter cet écueil financier, les développeurs ont choisi la mécanique de la transformation via la poussière pour « remplacer » les échanges entre personnes et obtenir des cartes visées. On balance ses cartes inutiles au mixeur, on récolte la précieuse poussière bleue, et on craft en fonction de ses besoins ! Le résultat est donc à peu près le même que pour un échange... Sauf qu'ici c'est Blizzard qui fixe les prix !

 

L'ouverture de boosters, un rituel toujours excitant !

 

Pas facile, finalement, de regretter la bonne vieille époque tant les apports du numérique et du virtuel sont nombreux pour les TCG. La clé d'une transition réussie ? Respecter les codes et les univers des jeux originaux pour conserver la fanbase, s'ouvrir aux nouveaux joueurs et ne pas froisser les puristes. Pari gagné avec Hearthstone : des mécaniques de TCG testées et approuvées, un modèle « free to play », le tout en s'inspirant de la richesse de Warcraft. S'offrir une nouvelle jeunesse en mobilisant un univers conçu il y a des décennies...

Ils sont quand même forts chez Blizzard.

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Ash  - Rédacteur en Chef

Rédacteur en Chef

RedSPINE il y a 7 ans

Wizard of the Coast n'a surtout pas compris que la plupart des joueurs de MTG s'en foutent qu'on leur crée une histoire bidon avec des arpenteurs, la première chose à faire ça serait de foutre toute les cartes du jeu dedans, qu'on puisse vraiment s'amuser et pas se coltiner uniquement des cartes communes nazes rééditées depuis 20 ans.<br /> Un autre truc qui freine : quand on a acheté plein de cartes IRL, ça fait un peu mal de repayer pour les avoir in game.

Repliku il y a 7 ans

Le côté peu free to play friendly, la profondeur de jeu zéro, l'obsolescence programmée des cartes, ils ont fait fort oui. Ça a été écrit par un fanboy ça.

Repliku il y a 7 ans

Le côté peu free to play friendly, la profondeur de jeu zéro, l'obsolescence programmée des cartes, ils ont fait fort oui. Ça a été écrit par un fanboy ça.

LEROTEUR il y a 7 ans

magic est superieur au niveau technique de jeu , de creation, et d'ambiance graphique des cartes on si croit davantage dans cette univers, manque de contacte humain, mais un des gros soucis c'est le prix pour jouer, il y a une grosse diference avec hearthstone,

LEROTEUR il y a 7 ans

magic est superieur au niveau technique de jeu , de creation, et d'ambiance graphique des cartes on si croit davantage dans cette univers, manque de contacte humain, mais un des gros soucis c'est le prix pour jouer, il y a une grosse diference avec hearthstone,

LEROTEUR il y a 7 ans

magic est superieur au niveau technique de jeu , de creation, et d'ambiance graphique des cartes on si croit davantage dans cette univers, manque de contacte humain, mais un des gros soucis c'est le prix pour jouer, il y a une grosse diference avec hearthstone,

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