Nioh a droit à une version remastered nommée Nioh Complete Edition, ainsi qu'à un bundle du nom de Nioh Collection qui comprend Nioh 2. Ces jeux arrivent sur PC sous une forme améliorée, et ils ont droit à une version Next Gen sur PS5. Si vous possédez une de ces machines, cela sera l'occasion idéale d'y jouer.
- Genre : Action-RPG, Souls-Like
- Date de sortie : 7 février 2017
- Plateforme : PC, PS4
- Développeur : Team Ninja
- Éditeur : Koei Tecmo
- Prix : 49,99€
- Testé sur : PS4 Pro
Satania et DemoNioh
Nioh est ce qu'on peut appeler un «rescapé» : en jachère depuis une bonne douzaine d'années, le projet de la Team Ninja est enfin en passe d'atterrir dans les ludothèques des gens de bon goût après de nombreux changements d'orientation et autres pauses de développement à rallonge. C'est finalement au TGS 2015 que les équipes déjà à l'origine du renouveau de la saga Ninja Gaiden ont dévoilé la final form de leur arlésienne maison : nous sommes donc aujourd'hui face à un rejeton de Dark Souls, avec tout ce que ça sous-entend en termes de mécaniques de gameplay et de difficulté, mais nous y reviendrons un peu plus tard. Nioh, c'est avant tout l'histoire de William Adams, un guerrier britannique à la recherche de l'Amrita et de l'esprit gardien qui lui a permis de s'enfuir de prison, ce dernier ayant été enlevé par un homme tout de noir vêtu et aux desseins tout aussi sombres. Nous voici donc plongés dans le Japon féodal, à l'ère Sengoku plus précisément, ce qui va permettre aux développeurs de nous faire croiser quelques têtes d'affiche bien connues des amateurs de cette époque. N'y allons pas par quatre chemins : le scénario, et surtout sa mise en scène, peine à convaincre, en particulier dans le premier tiers de l'aventure, avec des cutscenes sans queue ni tête et qui s'échinent à nous présenter des personnages qui n'auront que peu ou pas de répercussions sur l'intrigue. L'ambiance fonctionne tout de même à merveille et l'histoire se rattrape lors de sa dernière ligne droite, mais en prenant un peu de recul, l'ensemble atteste d'un certain manque de maîtrise dans le storytelling. Quoi, comment ça on s'en fiche ?
Honni mon chat !
Difficile de ne pas comparer la dernière production de la Team Ninja à celle de leurs collègues de chez From Software, mais se prêter au jeu des sept différences constituerait une belle erreur de débutant. S'il faudra toujours partir à la chasse aux âmes (les Amritas ici) pour augmenter de niveau et risquer de tout perdre sur quelque rencontre malheureuse, les divergences entre les Souls et Nioh sautent clairement à la figure lorsque l'on a ce dernier en main. À commencer par la construction même du jeu : point d'univers seamless à explorer ici, puisque l'aventure est découpée en chapitres et en missions permettant par la suite d'accéder à des quêtes secondaires dans des environnements déjà visités mais remaniés, parfois avec quelques objectifs farfelus pour varier les plaisirs. La conséquence directe de cette progression plutôt classique : on se retrouve avec un level-design forcément moins impressionnant et marquant que chez le cousin éloigné, mais qui n'empêche cependant pas certaines zones de Nioh à se laisser aller à quelques pièges perfides et autres raccourcis savamment étudiés. Notons également la présence des missions crépusculaires dans les propositions de contenu pur annexe, une sorte de Dark World qui testera vos nerfs en proposant des missions déjà accomplies en mode «encore plus véner» avec de très belles récompenses à la clé.
Finalement, si elle perturbe dans un premier temps, cette linéarité a aussi ses avantages, comme celui de proposer un retour régulier au bercail et à ses commodités (forge, sanctuaire, etc) pour des phases de préparation d'une importance capitale. Car si on l'attendait beaucoup dans le domaine de l'action pure et dure, Nioh nous a tout de même surpris dans ses composantes RPG avec de nombreux paramètres à prendre en compte et une dimension crafting classique mais diablement efficace et bien exécutée. En rentrant de campagne, vous aurez à cœur d'arranger votre inventaire du mieux possible, vu la quantité faramineuse de loot que le jeu vous offre et il se propose donc de vous délester de vos encombrants de plusieurs manières : avec de la revente pure et simple dans un premier temps, puis par le démantèlement pour les samouraïs les plus bidouilleurs dans un second. S'étaler en détails sur toutes les fonctions de la forge équivaudrait à rédiger la notice du jeu, mais gardez simplement à l'esprit qu'entre les batailles vous attendent de longues minutes d'optimisation d'équipement, du moins pour ceux qui ont envie d'être le plus opérationnel possible sur le terrain. Les autres n'échapperont de toute façon pas à quelques allers-retours dans les menus du jeu, puisqu'en plus de la montée classique en niveau, Nioh propose une myriade de systèmes annexes qui, imbriqués les uns dans les autres, forment un tout cohérent et vraiment complet. La personnalisation de William est donc particulièrement réussie, des compétences à débloquer au fur et à mesure de la maîtrise d'un type d'arme, aux points de prestige offrant des bonus de stat permanent, en passant par le choix de la divinité accompagnant le héros et qui aura une influence sur ses statistiques mais aussi sur son «arme vivante».
L'art pique, tu râles
Si Nioh réussit à poser une ambiance de Japon féodal convaincante, la technique, et les graphismes de manière générale, ne sont pas vraiment à la fête. Alors certes cela reste tout à fait correct, d'autant que les développeurs ont eu l'excellente idée de proposer deux modes graphiques dont un autorisant le 60fps constant au prix de quelques détails graphiques, mais la qualité de nombreuses textures laisse à désirer et sans gâcher l'atmosphère si particulière du jeu, cela amène tout de même à se rappeler que l'on est face à un jeu raccommodé qui aurait pu et aurait dû sortir sur PS3. Qu'à cela ne tienne, Nioh se raccroche aux branches grâce à ses animations de combat pêchues et à son bestiaire oni-rique que l'on prend plaisir à trancher de part en part. Le sound-design participe également à rendre les bastons agréables, avec de bons bruits de slash et de décapitation qui donnent envie de les enchaîner par dizaines, quitte à passer pour un psychopathe. Comme dans les Souls, la musique se fait quant à elle plutôt discrète avant de s'emballer à l'occasion des combats de boss. Problème : même ces quelques compositions peinent à marquer et aucun thème ne se démarque réellement de l'ensemble malgré quelques envolées lyriques toujours bienvenues.
Voir la suite