Nous vous évoquions récemment la consultation publique qui avait lieu dans le cadre de la loi « République Numérique » et ses développements concernant l'avenir du sport électronique du point de vue législatif.
La suite des discussions a eu lieu mercredi dernier au ministère des Sports entre les représentants du ministère d'un côté, et Rémy Chanson et Mathieu Dalon de l'autre, qui venaient y présenter la situation aux pouvoirs publics.
Llewellys a profité de la Dreamhack pour débriefer les principaux enseignements de cette entrevue qui semblent maintenant rediriger le sport électronique vers une autre tutelle que celle des Sports, peut-être celle de l'économie numérique, en changeant au passage de dénomination.
Le point sur l'avancée des discussions
Effectivement, les échanges avec le ministère des Sports a montré une réticence très claire de ce dernier à accueillir l'eSport dans ses rangs tel l'égal du sport que l'on peut qualifier de traditionnel (football, basketball, etc). Le manque de performance physique et la nécessité pour le ministère de promouvoir l'eSport s'il l'acceptait comme sport sont les principales raisons qui poussent cette institution à vouloir laisser notre pratique s'attacher à d'autres secteurs tels que la culture ou le numérique.
Pour autant, les personnes présentes ont reconnu le travail effectué et la croissance incessante du sport électronique et sont loin d'être fermées à l'aider sous d'autres formes. Par exemple, il est possible de reprendre avec eux les modèles juridiques de contrats de joueurs professionnels utilisés dans le sport pour les adapter. Leur vision des choses, qui semble actuellement très ancrée, est donc de voir l'eSport comme un objet autre à part entière.
Bien évidemment, toutes les questions soulevées lors de cet entretien au ministère sont également celles que l'on retrouve dans les différents débats qui existent depuis plusieurs années déjà. Il est impossible à l'heure actuelle de donner des réponses uniques et définitives, mais les discussions et partages d'opinions restent primordiales pour faire avancer la juridiction de l'eSport.
Axelle Lemaire, à droite, veut aider l'eSport à être reconnu en France
Si l'entrevue de la semaine passée n'a pas été fructueuse dans les faits, puisqu'elle se résume principalement à la très grande réticence du ministère des Sports à accepter l'eSport parmi les siens, elle est bien évidemment loin d'être inutile. Les représentants gouvernementaux ont pu écouter les problématiques liés au sport électronique directement depuis la bouche d'acteurs reconnus du milieu, ce qui leur permet à présent d'appréhender les choses comme il se doit.
Personne ne peut nier à l'heure actuelle le flou qui règne sur la volonté des différentes organisations liées à l'eSport. Du côté du gouvernement, difficile donc de réellement savoir de quoi il en retourne. Il reste donc extrêmement important d'instaurer ce dialogue qui permettra d'y voir plus clair dans les intentions de chacun et des intérêts communs à défendre.