Titanfall, voilà un jeu qui a fait la une des sites et autres magazines d'actualité vidéoludique il y a plus d'un mois maintenant et dont on parle beaucoup, beaucoup moins ces derniers temps (il suffit de s'en convaincre en voyant sa chute sur Twitch). Et pour cause, le titre n'avait pas la vocation d'être un jeu eSport et étant donné la campagne promotionnelle gargantuesque qu'il a connu avant même sa sortie officielle, le soufflet retombe désormais et on est passé à autre chose. Non pas que ce FPS soit un échec, c'est d'ailleurs plutôt une grande réussite en terme de ventes et de renouveau de la scène des jeux de tir en vue subjective.
Mais alors comment se fait-il que Titanfall n'ait pas su profiter davantage des échecs qu'ont été Call of Duty Ghosts et Battlefield 4 dans l'esprit d'une grande partie des joueurs ? Car le problème et le succès de Titanfall viennent principalement des soucis de renouveau, de gameplay et, disons le, le manque de perfectionnisme des équipes de chez DICE et Infinity Ward obligées de nous bombarder de patchs à longueur de temps. Alors beaucoup ont vu dans le jeu des titans un moyen de relancer les FPS sclérosés par tant d'années d'immobilisme engendrées par des licences monstrueuses difficiles à contrer.
Tout d'abord la communauté des Youtubers a grandement aidé à laisser transparaitre cette impression de nouveauté. Toutes les chaines des plus grands et populaires commentateurs ont été prises d'assaut par le pôle marketing d'Electronic Arts. Les joueurs ont assuré une promotion rarement vue d'un jeu qui n'en était qu'à sa phase de bêta, ils ont d'ailleurs souvent omis (volontairement ou non) des défauts pourtant rédhibitoires tels que l'absence de mode spectateur, l'impossibilité de lancer des parties privées, le faible nombre d'armes ou bien le déséquilibre flagrant qui régnait à la sortie du titre. Ce sentiment général d'inachevé était pourtant bel et bien présent dès le départ.
Alors admettons que l'envie de découverte et le fait d'être autant en attente d'une nouvelle licence forte ont certainement joué en faveur de Titanfall, mais vous vous doutez que la communication d'Electronic Arts et de Respawn a été menée de manière à ce que ceux qu'ils invitaient pour tester leur nouveau bébé soient bouche bée et assurent la promotion du titre sans sourciller. D'où la sempiternelle question de l'objectivité lorsque vous êtes défrayés par l'éditeur, que nous êtes nourris de communiqués de presse et qu'au final lorsque vous parlez de ce qui ne va pas on vous explique qu'à la sortie ces erreurs seront patchées.
Alors si Titanfall a été une grande réussite en terme de ventes, si le titre a su se montrer comme étant l'un des plus beaux coups marketings et même si cela reste un très bon FPS, on ne peut nier qu'il n'a pas révolutionné la scène des jeux de tir en vue subjective. Tout d'abord car ce n'était clairement pas son but premier et que les développeurs avouaient dès le départ qu'ils n'ont pas travaillé dessus dans le but d'en faire une nouvelle licence forte, ensuite parce qu'en l'absence de mode eSport l'intérêt compétitif du titre est totalement perdu, ce qui en réduit automatiquement la durée de vie particulièrement aujourd'hui où le sport électronique a pris une part très importante.
Alors vous aimez Titanfall et vous avez bien raison car mine de rien son succès a permis d'apporter un bol d'air frais à un univers des FPS qui commençait à nous endormir. De plus on passe de bons moments sur les maps, même si on ne resterait pas des heures dessus car au bout d'un certain temps un sentiment de lassitude prend le dessus. Toutefois il aura certainement manqué d'une vision plus lointaine ou tout simplement d'audace pour en faire un nouveau Battlefield ou Call of Duty. Aujourd'hui on parle malgré tout d'un second Titanfall dans les cartons, mais et si tous ces défauts étaient corrigés ne serait-ce pas déjà trop tard finalement ?
