Le nouvel outil Hearthstone de création de decks (Smart Deck Builder) a été annoncé avec l'Année du Dragon. Bien plus performant que ce qui existait jusqu'à maintenant, voici un point sur son fonctionnement et les méthodes utilisées par les développeurs (source).
La création de decks améliorée, qu'est-ce que c'est ?
Pour bien des joueurs expérimentés, mettre au point un nouveau deck est une expérience amusante et gratifiante. Cela dit, qu’en est-il de ceux qui reprennent Hearthstone après une pause ? Ou des nouveaux joueurs, de ceux qui ont un temps de jeu limité, ou simplement de ceux qui ont besoin d’un coup de pouce pour transformer leur collection de cartes en un deck taillé pour la compétition ? C’est dans ces circonstances que notre outil « Création de decks » révèle toute son utilité. Grâce à l'amélioration de cette fonctionnalité, le jeu fera tout le travail à votre place et vous créera un deck populaire et efficace en quelques clics !
Pour utiliser cette fonction, commencez par créer un deck standard de n’importe quelle classe, puis ajoutez-y quelques cartes. Lorsque vous cliquez sur « Compléter mon deck » ou « Terminé », nous compléterons votre deck intelligemment en fonction des cartes déjà choisies, uniquement avec des cartes issues de votre collection. À titre d’exemple, si vous choisissez Oondasta et Fais le mort, puis laissez Hearthstone prendre les rênes, l’outil de création de decks prendra en compte divers facteurs, puis assemblera ce qu’il considère être un deck optimal, comme le populaire chasseur Râle d’agonie avec Kathrena Fétu-d’Hiver.
Fonctionnement
Passons sans plus attendre à l’aspect technique : la création de decks améliorée possède deux couches, chacune constituée de multiples sous-couches destinées à compléter automatiquement votre deck. Penchons-nous de plus près sur ces couches et leur fonctionnement :
Première couche : analyse de la méta
Pour couper court à toute confusion, expliquons rapidement ce que nous entendons par « méta ». La méta, ou « méta-jeu », correspond aux types de decks les plus populaires à un moment donné, particulièrement en mode classé. Lorsqu’ils souhaitent créer un deck compétitif, de nombreux joueurs essaient de tenir compte de la méta actuelle, et incluront donc des cartes capables de contrer les decks qu’ils risquent d’affronter. Par exemple, dans une méta orientée armes (c’est-à-dire peuplée de decks s’articulant autour des armes), il sera de bon ton de garder sous le coude un Limon des marais acide ou un Limon glouton, afin de détruire les armes et de « contrer » la méta.
Avec la première couche de création de deck (la couche dite « méta »), nous nous efforçons de construire le meilleur deck possible en fonction de la méta actuelle, des cartes déjà incluses dans le deck et de celles figurant dans votre collection. Afin de déterminer ce qui est considéré comme faisant partie de la « méta », nous employons un algorithme pour regrouper les decks populaires du même type en sous-groupes. Chaque sous-groupe représente un type de deck actif dans la méta actuelle, comme le chasseur Secrets, le prêtre Dragon, le paladin Impair, etc. Il est possible que le contenu de chaque deck dans ces sous-groupes diffère légèrement, mais ils correspondent tous au même archétype général. En termes d’apprentissage automatique, ce procédé est qualifié de « partitionnement ». Notre algorithme de partitionnement analyse des millions de variations de decks, chacune d’entre elles comptant pour un point de données, et chaque point de données représentant un vecteur dans plusieurs centaines de dimensions. Grâce à ce partitionnement et à d’autres solutions mathématiques, l’algorithme peuple alors dynamiquement votre deck, jusqu’à ce qu’il soit complet ou que la seconde couche, dite « de remplissage », se déclenche.
Comme les decks, la logique de jeu et les difficultés rencontrées diffèrent en fonction du niveau des joueurs, la méta variera certainement selon votre rang dans le classement. Aussi, diverses sous-couches interviennent dans l’assemblage du deck selon la méta. Si vous évoluez autour du rang 20, vous obtiendrez probablement un deck différent de celui d’un joueur de rang Légende. En outre, grâce à l’actualisation fréquente de notre outil d’analyse de la méta, votre deck est garanti d’être à jour.
Après avoir essayé de créer un deck efficace dans la méta actuelle en nous fondant sur ce que votre deck contenait déjà et sur votre collection, nous passons à la seconde couche :
Seconde couche : remplissage
Si la couche « méta » n’a pas réussi à réunir 30 cartes issues de votre collection, la seconde couche, dite de « remplissage », entre alors en jeu. Celle-ci complète votre deck à l’aide des meilleures cartes disponibles. Tout d’abord, si l’outil détermine qu’il est impossible d’assembler un deck efficace dans la méta actuelle à partir de votre collection, il s’attachera à créer un deck optimal avec les cartes dont vous disposez. La mission de l’algorithme de remplissage consiste à former un deck équilibré composé de cartes puissantes et dessinant une courbe de mana cohérente. Ceci étant, comment estimons-nous si une carte est indiquée pour votre deck ?
Sans même prendre en compte les synergies uniques et les combos potentiels, chaque carte possède une « puissance » individuelle pour chaque classe. Ce chiffre n’est pas figé, et varie dynamiquement en fonction des conditions actuelles du deck. Toutefois, cette puissance dépend généralement de trois facteurs :
- Impact sur la partie : la contribution d’une carte au taux de victoire d’un deck.Par exemple, pour un mage, Élémentaire d’eau influe davantage sur la probabilité de victoire que Corsaire de l’effroi.
- Tranche de mana : un éventail de cartes dotées du même coût en mana.Si le but est de trouver une carte coûtant 1 ou 2 cristaux de mana, Écuyère d’Argent constituera un bon choix. Si ce qu’il vous manque est une carte à 5 cristaux, elle passera certainement son tour.
- Éviter de surpeupler une tranche de mana : Si une tranche de mana donnée comprend déjà 10 cartes, nous éviterons d’en ajouter d’autres du même coût, sauf si celles-ci sont radicalement supérieures aux alternatives.
Durant le processus de remplissage, nous choisissons de manière dynamique la carte dotée de la plus grande puissance, pour l’ajouter au deck. D’un point de vue mathématique, la puissance de la carte est une fonction constituée de termes issus de la contribution au taux de victoire, modifiée par plusieurs termes de pénalisation. Chaque recherche vise à identifier, parmi toutes les solutions envisageables, la carte qui maximise notre fonction objectif.
Extras : règles et restrictions
En sus des mathématiques avancées et des méthodes d’apprentissage automatique, nous avons également adjoint de nombreuses règles « d’assurance qualité » à ces deux couches de création de deck, afin de garantir que votre deck soit tout simplement logique. Par exemple, si votre deck inachevé contient Prince Keleseth, nous éviterons à tout prix les cartes coûtant 2 cristaux.
Si vous ne sélectionnez aucune carte et nous demandez de vous créer des decks de façon répétée en peu de temps, nous essayerons de vous proposer un deck différent à chaque fois. Ceci ne fonctionne que si le deck initial est vide.
En ce qui concerne les restrictions, si la création de decks améliorée n’est disponible que pour la création de decks standard, nous tentons actuellement de l’étendre au mode Libre. De plus, le système de recommandation de carte unique, qui intervient lorsque vous essayez de créer un deck contenant des cartes que vous ne possédez pas, ne fait actuellement pas appel cette création de decks améliorée.