Comprendre l'histoire de Legion
“La Légion ardente est là !” La sentence implacable de l’archimage Khadgar résonne encore dans nos têtes alors que nous sommes depuis plusieurs semaines en guerre contre les démons qui ont une nouvelle fois déferlé sur Azeroth. Mais comment et surtout pourquoi est-on arrivé à la guerre qui déchire aujourd’hui les Îles brisées ? Quel gangre-complot ourdi par de sombres bêtes cornues menace notre monde ? Quelle est l’origine des différentes histoires qui prennent place sur le nouveau continent ? Voici quelques éléments de réponse
Projet Titans
Si vous lisez ces lignes c’est que vous vous intéressez un tant soit peu à World of Warcraft Legion, la sixième extension de WoW, dont le nom n’est pas dû au hasard, puisque nous sommes directement et massivement confrontés à la Légion ardente. La Légion est un nom que tout le monde connaît (tout du moins chez les fans de Warcraft), mais finalement au-delà de l’archétype de méchants démons, affreux et destructeurs, la Légion a un but, une histoire, un maître et un objectif simple : la destruction de toute vie dans l’univers. Certes on reste encore très proche de la caricature, mais, car il y a un mais, ce but ultime doit en servir un plus grand : éradiquer une menace plus grande sous l’impulsion de son maître : Sargeras le titan noir.
À l’origine, Sargeras n’était pas un être de feu et de haine, mais un être, bon et noble : le champion du Panthéon, rassemblement divin qui réunit les Titans, des êtres cosmiques allant de monde en monde pour les façonner et y créer la vie. Si les Titans se consacrent à cette tâche, c’est qu’ils cherchent leurs semblables : d’autres Titans (ou d’autres dieux pour le dire avec un langage plus proche de nos codes). Car les Titans naissent au creux de certaines planètes, et pour être sûr que l’une contient d'elles bien une de ces divinités cosmiques, il faut ordonner le monde supposé l’abriter, y créer la vie, afin d’être certain d’une part qu’un de ces êtres y est bien en gestation et, si c’est le cas, qu’il bénéficiera des meilleures conditions à son éveil.
Or les Titans sont très très très rares. En revanche, ceux qui sont très très très nombreux sont les démons, des êtres chaotiques nés dans le Néant distordu, et qui se repaissent des énergies vitales qu’ils consomment et pervertissent, et qui prennent donc un malin plaisir à aller saccager le travail du Panthéon. D’où la mission de Sargeras, qui a passé des éternités à les chasser, puis à les enfermer dans un plan-prison appelé Marduum.
Horreur, malheur
Mais un jour Sargeras se voit confronté à l’horreur absolue, sur un monde où sommeillait un titan, des êtres d’ombre et de vide étaient en train de pervertir jusqu’à l’essence même de cette divine créature. Horrifié par l’abjection qu’il constata, Sargeras détruisit cette planète pervertie et ce qu’elle renfermait. Cette découverte lui fit prendre connaissance de ce nouvel ennemi : le Vide. Les seigneurs du Vide, situé dans un plan de l’existence au-delà du nôtre, mais ayant tout de même envoyé leurs serviteurs à leur place : les Dieux très anciens, des parasites de chair semblables à des métastases parasitant les mondes, DTA possédant eux même leurs sbires les sans-visages (entre autres).
Face à tout cela, Sargeras fut plongé dans un état de déréliction avancé et dans l’horreur. Horrifié par la corruption ignoble qu’il avait constatée, horrifié par le fait d’avoir dû tuer un titan inoffensif, horrifié et voir que les créatures du vide étaient en train de pervertir ce titan pour en faire l’un des leurs, pour en faire une créature d’une puissance telle qu’elle menacerait l’œuvre du Panthéon et la Création elle-même encore plus puissamment que les démons. Et plutôt que prêter l’oreille aux avertissements de Sargeras, le Panthéon le réprimanda. Sargeras choisit alors l’exil, et finit par sombrer dans la folie : son noble esprit ne comprenant pas une aberration aussi contre nature que celle qu’il avait vu, et ne supporta pas le jugement inique de ses semblables.
Le temps passa, et le Panthéon finit lui par découvrir un autre Titan, un être si puissant cette fois qu’il pourrait même vaincre les Seigneurs du vide qui dirigeaient les forces obscures à l’oeuvre. Ce Titan, ou plutôt cette Titan avait un nom : Azeroth. Ce monde était en train d’être parasité par les Dieux très anciens, mais le Panthéon arriva à temps pour les vaincre et pour ordonner Azeroth et lui donner des conditions de développement propice, laissant sur place des gardiens titaniques et créant la vie, acteurs qui seraient tous deux à l’origine de nos races mortelles.
Malheureusement ce qui aurait pu être un terrain d’entente entre les Titans divisés scella leur chute. Sargeras finit par se convaincre qu’il valait mieux un monde débarrassé de toute vie et de toute chose, plutôt que de voir la Création elle-même tomber aux mains des Seigneurs du vide qui en feraient une abomination. Pour accomplir ce but, il lui fallait une armée, et il savait où la trouver : Marduum, où les démons trop heureux n'attendaient que d'être libérés pour semer la destruction et la corruption, et se plieraient facilement à la volonté de leur ancien ennemi qui ouvrait la voie à tous leurs fantasme de chaos. Mais en brisant le sceau de la prison qu’il avait lui-même créée, Sargeras libéra une quantité phénoménale d’énergie gangrenée, présente en raison de l’énorme concentration de démons enfermés à l’intérieur depuis des siècles, et il fut comme irradié par cette déflagration, se changeant en un être de flammes, de colère et de malveillance. Ainsi naquirent la Légion ardente et son maître le Titan noir.
Lorsqu’il fut de nouveau confronté à ses anciens pairs, Sargeras apprit par eux l’existence d’Azeroth. Et Sargeras vit Azeroth à sa manière : un être si puissant qui, s’il tombait aux mains des Seigneur du vide, deviendrait une arme surpuissante. Un être qui devait donc être détruit. Après avoir tué tout le Panthéon et ses anciens semblables, Sargeras partit donc à la recherche d’Azeroth, le titan qui ne devait plus être.
Les invasions barbares
Une fois Azeroth localisée, il ne serait plus qu’une question de temps avant que Légion ne cherche à y débarquer pour la ravager. Elle finit pour trouver notre monde, mais malgré cela, tout ce s’est pas exactement passé comme prévu pour la Légion. À ce petit jeu là d’ailleurs, nous avons toujours mis un stop net aux démons, encore plus ferme qu’un avis de friendzonage de Daenerys à Jorah Mormont.
Plusieurs tentatives d’invasion ont donc déjà eu lieu, la première remontant à il y a 10 000 ans, lors de la Guerre des Anciens. Ce conflit qui opposa les Bien-nés et/de la Reine Azshara alliés aux démons, au peuple Elfe de la nuit ainsi que leurs alliés aidés par les divinités animales (les fameux Anciens) du monde qui s'appelait encore Kalimdor. Ce conflit narré dans la trilogie éponyme est riche, dense et rempli de rebondissements, nous confrontant déjà à certaines figures que l’on retrouve encore aujourd’hui comme les jumeaux Illidan et Malfurion, la prêtresse Tyrande, la Reine Azshara... Inutile d’en faire la liste complète, puisqu’on se rapprocherait presque du bottin, mais sachez seulement qu’après avoir subjugué la reine et son entourage, Sargeras et les démons leur ont fait utiliser le Puits d’éternité, source de toute magie dans ce monde, pour ouvrir un portail dimensionnel afin d’invoquer le Titan noir sur Azeroth. Après bien des péripéties, alors que le maître de la Légion était sur le point de montrer le bout de son joli gangreminois enflammé, le sort finit par être stoppé, et le portail se referma emportant avec lui tous les démons présents, et s’effondra sur un Sargeras qui aurait alors toute l’occasion de méditer sur ce premier échec.
Une nouvelle invasion eu lieu il y a huit bons siècles de cela, plus subtiles cette fois. Plutôt que de débarouler façon fanfare d’introduction du Prince Ali à Agrabah, la Légion se dit qu’il serait nettement plus malin de la jouer perfide sur ce coup. Car en 9200 ans il s’était passé des choses qui n’ont pas été sans compliquer la tâche de l’armée démoniaque et de son chef. Le Puits d’éternité avait disparu, engloutissant sous les flots une grande partie des terres du continent de Kalimdor, mais surtout, au lieu de concentrer toute la magie du monde en un unique endroit où elle serait facilement manipulable, la Fracture la répartit aux quatre coins du monde, rendant l’option portail d’invocation beaucoup plus compliquée. En outre, échaudé par ce genre de menace, les races mortelles fondèrent un ordre secret chargé de veiller sur le monde : le conseil de Tirisfal, dont le champion, le Gardien (de Tirsifal) est infusé d’une partie des pouvoirs des plus puissants mages d’Azeroth.
Cette fois, si la moitié du quart d’un bout de corne faisait son apparition, le Gardien en poste à ce moment serait là pour l’accueillir avec moult effets pyrotechniques. À cette époque justement, le Gardien était une Gardienne, du nom d’Aegwynn qui gardait jalousement son pouvoir et plutôt rétive à l’idée de passer le flambeau à un successeur. Les pouvoirs qu’elle avait reçus allongeant considérablement sa vie, elle occupait déjà donc le poste depuis un moment. Sargeras allait donc se jouer de l’orgueil de la Gardienne pour lui tendre un piège. Il déclencha une fausse invasion mineure, dans le Norfendre, s’incarna sur Azeroth à travers un avatar physique amoindri, dont Aegwynn vint facilement à bout, et il profita de la situation pour dissimuler son esprit dans les tréfonds de celle qui l’avait vaincu, attendant patiemment son heure.
En attendant, Aegwynn, soucieuse d’éviter que la dépouille du Titan noir ne serve de totem à toute une kyrielle de créatures gangrenées, décida de l'ensevelir en un lieu sûr : la Tombe de Sargeras. Il s ‘agissait d’un ancien temple Elfe de la Nuit, lui-même bâti sur un autre portail dimensionnel ouvert par la Légion lors de la Guerre des Anciens. Il fut scellé in extremis grâce à de puissantes reliques appelées les Pilliers de la Création, qui avaient été confiées aux gardiens titaniques par les divinités cosmiques qui ont façonné Azeroth. La tombe fut d’ailleurs enchantée pour qu’aucune des races d’Azeroth ni aucun démon ne put y pénétrer, d’où l’utilisation des Orcs, natifs d’un autre monde, des siècles plus tard.
Mais revenons à nos gangre-moutons. Le moment que Sargeras attendait patiemment arriva des siècles plus tard quand Aegwynn décida qu’elle choisirait elle même son successeur, qui serait son héritier. Sargeras put alors s’insinuer au sein même de l’âme de l’être en pleine gestation dans le ventre de la Gardienne. Il s’agissait du futur Gardien Medivh. Lorsque ce dernier atteignit sa majorité, les pouvoirs que sa mère lui avait transmis s’éveillèrent en lui avec une telle intensité qu’il en sera plongé dans le coma plusieurs années. À son réveil Sargeras ne tarda pas à être à la manœuvre pour le faire comploter avec Gul’dan afin d’ouvrir la Porte des Ténèbres, déclenchant l’arrivée de la Horde des Orcs sur Azeroth et dont le véritable but était la réouverture du portail de la Tombe par Gul’dan. Ceci constitue ce que nous appelons la Première guerre et qui marque le début de notre époque dans le monde de Warcraft. Malheureusement pour la Légion ardente, l’égoïsme et la cupidité de Gul’dan lui feront faire cavalier seul et trahir la Horde au dernier moment. En guise de châtiment, il sera déchiqueté par des démons lorsqu’il pénétra dans la tombe.
Illustration par hipnosworld
Qui s'y frotte s'y pique
Ce n’est pas ce second échec qui allait refroidir la Légion ardente (Ho ho ho). Une nouvelle invasion allait vite être mise sur les rails, avec à la manœuvre Kil'jaeden le Trompeur, et Archimonde le Profanateur qui avait déjà officié durant la Guerre des Anciens. Histoire de la jouer plus retorse que la fois précédente (mais moins lente), l’armée du Titan noir avait un plan redoutable. Décapiter la principale puissance militaire qu’était le royaume de Lordaeron, en créant le Fléau mort-vivant qui la détruisit de l’intérieur, avant d’attaquer ses autres alliés. Le but du Fléau était ensuite d’invoquer Archimonde, qui fonça vers le continent de Kalimdor afin de siphonner les énergies de l'arbre monde et du second puits d’éternité, d’ébranler la dernière opposition sérieuse que pourraient opposer les Elfes de la Nuit, et se lancer dans une vraie invasion en bonne et due forme qui amènerait au final à l’arrivée de Sargeras et la fin d’Azeroth. On sait comment la Troisième Guerre s’acheva, puisqu’Archimonde sera tué par des feux follets sur l’Arbre-Monde du mont Hyjal, consacrant un énième échec de son maître qui ne parvenait pas à se départir de cette obsession pour notre monde.
Illustration par hipnosworld
Mais il en fallait plus pour que la Légion s’arrête en si bon chemin. D’autant que les démons sont immortels et retournent se régénérer dans leur plan originel, le Néant distordu, s’ils sont tués en dehors de ce même Néant (en revanche s’ils sont tués à l’intérieur ils meurent une fois pour toute). Une vraie fausse invasion aura lieu un peu plus tard à l’époque de Burning Crusade, organisée par Kil’Jaden, qui voulait se venger d’Illidan qui l’avait trahi et menacé, et attira l’Alliance et la Horde en Outreterre pour qu’elles se retournent contre le Chasseur de Démons qui finira tué au Sommet du Temple Noir. Cet évènement est important puisque Illidan avait son propre but : vaincre la Légion ardente une bonne fois pour toutes en portant la guerre sur son terrain à elle, sans attendre que les hordes de démons viennent déferler chez nous. Il constitua à cet effet son armée d’Outreterre, ainsi qu’un corps d’élite, les chasseurs de Démons, dont la principale mission était de se rendre sur Argus, le monde principal de la Légion et d’y tuer Kil’jaden. Malheureusement pour Illidan, les machinations de celui qu’on appelle “le Trompeur” scellèrent sa fin et sa dépouille fut emportée par les Gardiennes de Maïev, dans leur Caveau afin que son âme y reste emprisonnée pour l’éternité.
Par la suite, alors que nous battions contre la Horde de Fer sur Draenor (pas la nôtre, mais celle d’un passé alternatif ), la Légion déclencha une invasion de ce monde-là. Certes cette Draenor-là était une variation d’une autre réalité temporelle, mais il n’y a qu’une seule et unique Légion ardente à travers les réalités et les dimensions. Et dans ce passé-là, comme dans le nôtre, elle était décidée à prendre possession de ce monde. Nous avons pu l’en empêcher, mais l’armée démoniaque récupèrera un allié de choix : Gul’dan. Un autre Gul’dan que le nôtre, un Gul’dan alternatif. Vous avez du mal à suivre ? C’est normal. Finalement tout s’achèvera au pied de la Porte des Ténèbres avec la troisième défaite d’Archimonde.
La croisade qui brûle - Épisode VII
Mais tout n’était pas fini pour autant. La légion avait récupéré le nouveau Gul’dan et envoyé sur Azeroth pour briser les sceaux de protection disposés autour du portail scellé dans la Tombe de Sargeras. Malgré l’intervention de Khadgar, le démoniste orc finit par atteindre son but sous la direction de Kil’Jaeden déclenchant par là même la nouvelle bataille de la Croisade ardente comme Azeroth. Avec des attaques sur Kalimdor et les Royaumes de l’Est, repoussées près des capitales, et une invasion en règle des Îles brisées, nous devons plus que jamais défendre notre monde dont le Destin est menacé.
Menacé par La Légion tout d’abord qui a corrompu ou contraint de nombreuses races locales comme les Vrykyls, les Taurens, les Sacrenuit ou des habitants du Rêve d’Éméraude qui roulent à présent pour elle. Menacé par La Reine Azshara, transformée en nagas avec les siens depuis dix millénaires et qui travaillent à présent pour les Dieux très anciens. La Légion a également récupéré la dépouille d’Illidan au Caveau des Gardienne et a séparé son âme de son corps dans un but inconnu. Enfin elle continue d’ouvrir des portails et d’amener des renforts incessants sur Azeroth.
Face à tout cela, sous l’égide de Khadgar et du Kirin Tor qui a déplacé la ville de Dalaran au-dessus des Îles brisées, nous devons récupérer les Pilliers de la création afin de sceller de nouveau le portail de la Tombe de Sargeras, et qui sait, plus tard porter le fer et le feu sur Argus ou quel qu’autre monde contrôlé par Sargeras. La Légion elle aussi cherche à les récupérer, à la fois pour nous en empêcher et car ils représentent des reliques d’un pouvoir inouï.
Dans cette guerre millénaire, nous ne sommes pas seuls, une Grande armée de la Lumière est menée par les Naarus (des êtres de Lumière pure créé par Elune) et recrute dans tout l’univers les survivants des mondes ravagés par la Légion ardente. Cette aide ne sera pas de trop alors que les affres de la guerre frappent de nouveau l’Alliance et la Horde depuis les évènements du Rivage brisé. Ce nouveau conflit scellera-t-il la fin des maîtres de la Légion ardente ? Il est encore trop tôt pour y répondre, mais d’ici là vous devriez avoir quelques clefs pour mieux comprendre le conflit qui ravage Azeroth.