Les jeux vidéo indépendants sont loin d’être un domaine connu de tous : assez peu plébiscité et presque exclusivement disponible sur internet, tout le monde ne s’intéresse pas en détail au monde passionnant des indies. Et cette semaine je vous propose de revenir sur quelques-unes des fausses idées que l’on peut se faire des jeux indés.
1) De l’indépendant, c’est toujours de l’originalité
Le premier dans la liste est, finalement, un a priori assez courant qui est de penser qu’un titre indé est forcément original. Bien sûr, il y a des raisons à cela, que ce soit Braid, World of Goo ou encore Minecraft, chacun de ces titres utilisait des concepts peu, pas ou mal exploités par les développeurs, attirant ainsi la curiosité de nombreux joueurs et réussissant à se démarquer grâce à une certaine unicité. Néanmoins, on a tendance à oublier beaucoup d’autres softs, moins connus que ces derniers, ne bénéficient pas d’autant d’originalité.
C’est le cas de, par exemple, la série des Torchlight, car si ceux-ci restent des bons jeux, ils ne font pas preuve d’une originalité transcendante, mais d’un gameplay reprenant et combinant avec brio les bonnes mécaniques que l’on peut utiliser pour les hack’n slash. De plus que dire des softs qui se veulent la suite spirituelle d’une licence abandonnée ou non exploitée par son éditeur ? Ces derniers utilisent énormément de codes déjà utilisés.
2) Indépendant signifie un bon jeu
Le second, même s’il peut vous paraître étrange, concerne la bonne facture des indies. Car en effet, ceux qui sont le plus couramment mis en avant par la presse et les joueurs le sont généralement parce qu’ils sont de qualité. Mais en dehors de cela, il existe des indés qui ne valent pas la peine d’y dépenser de l’argent. L’un des cas les plus connus est War Z, qui était loin de tenir les promesses qu’il avait faites. D’ailleurs Valve a même décidé de rembourser ceux qui le désiraient et qui l’avait acheté sur Steam. Une preuve que le mot « indépendant » n’est pas un label de qualité.
Et pour ceux qui chercheraient d’autres exemples, vous pouvez en trouver à la pelle, que ce soit sur internet, pour notamment les jeux gratuits, sur des plates-formes de téléchargement ou encore sur des sites de référencement comme Métacritic.
3) Parce que c’est indépendant, c’est moins bien
À contrario, le troisième préjugé sur les jeux indépendants est qu’ils ne pourront jamais atteindre la qualité d’un AAA. Certes, tout dépend des goûts et des couleurs, mais ce n’est pas suffisant pour justifier de tel propos. Alors, c’est sûr qu’un jeu indé n’atteint pas les moyens d’un titre proposé par Activision ou Ubisoft et se vend rarement à des prix aussi hauts. Néanmoins, ce n’est pas parce que c’est moins cher que c’est forcément moins bien, sinon, laissez tomber votre copine et allez voir des péripatéticiennes. De plus, sous quel(s) critère(s) un jeu indépendant serait-il inférieur ?
- Les graphismes ? Pourtant ceux de Trine 2 étaient magnifiques grâce à leur patte artistique.
- La musique ? Rappelons-nous de World of Goo, dont l’OST est juste somptueuse.
- Le scénario ? To the Moon avait réussi à faire fort sur ce point-là.
- Le gameplay ? Super Meat Boy bénéficiait d’un gameplay qui répondait parfaitement.
- Pour l’ensemble ? Limbo était un tout qui s’accordait très bien.
Mais encore une fois, il s’agit essentiellement des préférences de chacun et si certains préféreront les grandes licences, d’autres tendront plus à aller vers des titres indépendants.
4) Un titre indépendant est un titre old-school
Moins courant, mais malgré tout existant, ce préjugé n’est pas dénué de fondement. Si on y regarde de plus près, beaucoup de titres indépendants ont été créés en se basant sur de vieux jeux. Et il est vrai que certains titres comme Hydora, un shoot’em up à l’ancienne, Spelunky ou encore Cave Story sont clairement des jeux old-school dans l’âme.
Pourtant certains softs peuvent aussi être assez novateurs, ce fut le cas de World of Goo qui utilisait un gameplay innovant pour les puzzle-games en utilisant l’élasticité et la diversité des goos alliés à une certaine gestion de la physique. D’ailleurs, suite à la sortie du titre, on a vu de nombreux jeux adopter les mêmes principes de gameplay. Comme quoi, on peut faire du neuf avec des moyens limités pour peu qu’on ait l’imagination qui va avec.
5) L’indépendant, ce n’est jamais cher
Pour terminer, voici une dernière idée que l’on a presque tous des indies, que ce sont des jeux peu coûteux. Même s’il est vrai que c’est une caractéristique récurrente des jeux indépendants, elle n’en est pas pour autant toujours présente. D’une part, certains titres peuvent paraître chers au vu de leur durée de vie, c’est le cas de Limbo qui coûte 10 euros pour 3 heures de gameplay. Mais au-delà du rapport temps de jeu/Prix, on peut aussi se poser la question des dlc. Ainsi, certains jeux sur Iphone et Android disposaient de contenus téléchargeables supérieurs à 50 euros. Et en plus, certains indies comme Orc Must Die voient leurs prix quasiment doublé de par leurs contenus téléchargeables.
Sans compter que certains softs comme Darfall : Unholy Wars sont indépendants mais sont vendus pour la somme de 40€, ce qui est déjà pas mal pour un jeu PC. À tout cela reste la question des cash shop, car si ceux-ci ne sont pas obligatoires, certains sont plus insidieux que d’autre et les stratégies marketing bien ficelées peuvent vous faire débourser plus que vous ne voudriez bien le croire, ne serait-ce que grâce au micropaiement.
Voilà, c’est ici que se termine notre tour d’horizon sur quelques-unes des fausses idées des jeux indépendants. Nous espérons que certains d’entre vous ont appris plusieurs choses durant la lecture de cet article et que certains préjugés envers les indies ne sont plus dans votre esprit.
La rédaction du portail indé Millenium tient à remercier tout particulièrement Kaillens pour ce dossier.