Il a souvent été question de ce qu’était un jeu indépendant et si cette interrogation reste soumise à de nombreuses controverses, il convient cependant de se demander où ils se situent par rapport aux grandes entreprises du monde des jeux vidéo. Et est-ce qu’au final, ceux-ci ne seraient pas une quelconque sorte de marginaux ? Une question à laquelle nous allons tenter de répondre.
Non-conformisme
Indépendant, un mot souvent utilisé pour qualifier les indies. Et nous avons déjà vu pourquoi, lorsqu’il s’agit de faire un soft, c’est la liberté dans la création qui est mise en cause pour justifier l’indépendance. Néanmoins, cette autonomie pourrait peut-être être vue d’une autre façon, une manière non conformiste. Autrement dit, un jeu indépendant serait également un titre qui tend à sortir du moule, il s’affranchit des règles mercantiles imposées aux triples A, prenant une figure d’insoumis et se différenciant de la masse. Ils sont créés librement, avec leurs propres règles et objectifs, permettant à chacun d’avoir sa propre âme et originalité, notamment dû à l’amoindrissement des coûts de production de ces titres.
Ainsi, chacun peut suivre sa propre voie afin d’arriver à son but.
Bien évidemment, cela n’est pas valable pour chaque jeu, le système à ses failles et nombreux sont ceux tentant d’en profiter. D’ailleurs, ceux d’entre vous qui possèdent un Ipod ou autres tablettes peuvent très vite le remarquer avec certains DLC au prix exorbitant, frôlant et dépassant parfois les 100 euros. Malgré tout, il existe encore quelques-uns de ces titres, auxquels personne n’aurait donné une chance, qui fleurissent parfois dans cette terre informatique.
Conformisme
Pourtant, s’il y a du non-conformiste, c’est qu’il y a quelque chose auquel la majorité se conforme. Et pour le monde vidéoludique, il s’agit des grands jeux commerciaux. Ceux-ci, souvent créés dans des optiques plus mercantiles, sont soumis à une loi, celle du marché. La création d’un titre est un investissement et un investissement tend à se rentabiliser. Pour ce faire, un soft doit se vendre et comme la plupart du temps, la majorité fait force.
De cette manière, ce que la plus grande partie du public recherche devient ce qu’offre les développeurs et éditeurs, faisant ainsi que bon nombre de genres sont surexploités au défaut des autres et que beaucoup de mécanismes sont réutilisés ou simplifiés pour profiter à de plus larges audiences. Malheureusement, s’il est vrai que ceux-ci attirent la majorité, il reste toujours une minorité, parfois déçue, qui a tendance à être rejetée parce que son porte-monnaie ne suffit pas.
Le manque de liberté dû aux objectifs financiers, les restreint et les confine dans un moule, enchaînant le potentiel de ces jeux et les obligeant à rester assez similaire les uns des autres, on peut d’ailleurs dénombrer de nombreuses copies de jeux comme Mario Kart, connaissant un grand succès auprès du public. Mais, encore une fois, si cela arrive, ce n’est pas toujours le cas.
Yin et Yang
Malgré tout et au plus grand étonnement de ceux qui crachent ouvertement sur ces maisons d’éditions et de développements représentant maintenant un noyau important de l’industrie vidéoludique, ceux-ci sont indispensables à l’existence des jeux indépendants. Tout comme le yin a besoin du yang, ces titres indépendants sont liés à ceux qui ne le sont pas. Car, si le rebelle n’avait pas d’autorité contre laquelle se rebeller, il ne serait qu’un citoyen. Il ne serait plus celui qui sort du moule, mais le moule lui-même. Dès lors, celui qui dans le cas contraire aurait été le « conformiste » serait dans cette nouvelle situation le « non conformiste ». Et ainsi, si aujourd’hui les indies sont en marge du monde vidéoludique, ils ne le sont que parce qu’il y a quelque chose de marginalisé.
Alors au final, est-ce que les titres indés sont les marginaux de l’industrie des jeux vidéo ? Ils ne le sont pas tous, au même titre que les autres jeux ne sont pas toujours coincés dans le moule. Pourtant, l’amoindrissement de l’importance des objectifs financiers permet aux indies d’être plus libres, plus diversifiés, différents, uniques…
Merci à Kaillens