Watch Dogs : Preview
Nous avons eu le privilège d'approcher le GTA like de très près lors d'une présentation. La concurence avec le colosse GTA V risque d'être ardue et pourtant, Watch Dogs se présente avec de nombreux arguments qui font de lui un titre extrêmement prometteur. Retrouvez nos impressions dans notre preview.
Genre : Action / GTA like
Date de sortie : 21 novembre 2013
Développeur : Ubisoft Montréal
Éditeur : Ubisoft
Plateforme : PC, Xbox 360, PS3, Wii U, PS4 (au lancement), Xbox 3 (TBA)
Prix : ?
Classification : PEGI 18
The Matrix has you
E3 2012, c’est la plénitude, rien ne bouscule les joueurs en mal de nouveauté. Rien ? Jusqu’au moment où Ubisoft démarre sa conférence. Une présentation fort convaincante pourvue d'un jeu qui ressort du lot : Watch Dogs. Un GTA-like qui éclaire la conférence et le salon de jeux vidéo en lui-même, grâce à son concept captivant et à ses graphismes particuliers. Pratiquement un an après, le manque crucial d’information nous frappait encore. Il semblait bien que le studio français ne voulait pas dévoiler son jeu, la précipitation était donc à exclure.
Pas trop longtemps non plus, c’est si cruel de nous laisser languir à ce point ! Afin de palier à ce gouffre en termes de communication, Ubisoft a organisé une présentation du jeu sur Paris. Sur place, Jonathan Morin, Directeur Créatif du jeu nous attend et lève le voile sur l’un des jeux les plus ambitieux de cette année 2013. Pour parler de Watch Dogs, il faut revenir quatre ans en arrière, lors des prémices, à l’heure où le jeu s’appelait encore « Projet Nexus » et arborait un logo représentant des connexions entre des points. C’est la même toute l’essence du jeu. L’intrigue prend place à Chicago, ville la plus surveillée et cruellement habitée par des caméras. Au fil des années, un système de contrôle a été mis au point : le ctOS (Central Operating System) qui, relié par des caméras ou par les connexions internet peut scruter les moindres faits et gestes de tous les citoyens de la ville.
Trailer : "Hors de Contrôle" - Le système ctOS face à Aiden Pierce
Matérialiser Chicago n’a pas été une mince affaire nous a expliqué Jonathan Morin. De par sa complexité et son manque de structuration, il a été difficile d’intégrer des paternes pouvant faciliter une automatisation de façon à concevoir facilement certaines parties de la ville. Dans cette jungle urbaine, un homme s’improvise héros. Un crack informatique qui porte le nom d’Aiden Pierce. C’est dans les quartiers malfamés que l’homme a grandi. Son enfance n’est pas exemplaire, mais cela a permis de le forger et de le rendre plus fort. Il s’intéresse rapidement à tout ce qui touche les systèmes informatiques. Grâce au piratage, il réussit à subvenir à ses besoins. Plus tard, il décide de se lancer dans une course contre le crime et s’improvise héros.
Watch Dogs est un jeu à monde ouvert. Souvent dans ce genre de jeu, le gameplay reste fermé voire très scripté. Dans le titre d’Ubisoft, les concepteurs veulent favoriser une expérience unique en fonction des intentions des joueurs. De fait, les décisions changeront en fonction de la personne qui tient la manette entre ses mains. Cela est en partie dû aux vastes possibilités offertes grâce au piratage. Cela offre donc une variété d’approches qui amènent donc différentes décisions.
Le choix des armes
Le jeu repose donc sur 4 facteurs essentiels : La conduite, la course ou la fuite, le tir et le hacking. Ces 4 éléments composent « le Focus ». En d’autres termes, si le joueur veut se sortir d’une situation délicate - avec la police à ses trousses par exemple - il va devoir prendre des décisions instinctivement. Lorsque vous êtes recherché, vous pouvez bien entendu vous fondre dans la masse à pied et tenter d’échapper aux flics, mais votre champ d’action sera moindre. Lors d’une course poursuite en voiture, vous pourrez en revanche pirater certains systèmes comme le trafic routier en trifouillant dans les feux de signalisation ou bien en relevant des barrières métalliques du sol pour obstruer le chemin des poursuivants. À pleine vitesse, on peut remarquer des indications qui apparaissent sur l’écran invitant à presser une touche. En appuyant sur cette touche rapidement et au bon moment, on peut donc interagir avec les décors et comme cité plus haut et piéger la volaille excitée derrière nous.
Tout semble si facile et très accessible pour notre pirate en herbe. Pourtant au départ, les choses ne sont pas si simples pour Aiden. Pour avoir accès au système, il doit s’incruster dans un centre de données pour y insérer un backdoor. Ce ctOS Center est bien défendu avec des gardes aux aguets. Deux options s’ouvrent à nous : s’engouffrer furtivement en assommant les gardes ou bourriner en alertant toute la smala. Si vous optez pour la phase furtive, les caméras sont vos amies. Bien que notre hacker n’ait pas encore accès à tous les appareils de la ville, il peut utiliser les caméras pour scruter une zone et débusquer les gardes et ainsi les marquer pour mieux les repérer par la suite. Afin de prendre par surprise ces vigiles enquiquinants, on peut encore utiliser nos talents de "crack" pour les distraire. Et ça tombe plutôt bien, près du garde se trouve un rideau métallique que l’on peut actionner à distance. Une fois le mécanisme enclenché, le résultat est immédiat, le garde est surpris et s’en va enquêter sur cet évènement inopiné. C’est donc le bon moment pour le prendre par surprise et lui asséner un coup violent et l’étourdir. Propre et efficace. Une fois la voie libre, on peut accéder à la salle de contrôle pour y injecter notre cheval de Troie qui nous ouvrira bien de nouvelles voies et possibilités.
Lorsque l’on sort incognito de ce data center, on peut dorénavant épier chaque individu dans la rue. Aiden a maintenant accès à leur nom, prénom, occupation, et leur passé. S’ils sont en pleine conversation, on peut écouter l’échange téléphonique comme si de rien était. Si le visage d’un passant ne vous revient pas, vous pouvez pirater son téléphone et subtiliser ses données bancaires afin de retirer de l’argent dans un distributeur automatique. C’est cruel, mais c’est comme ça. Pour avoir des armes il faut des sous et le moyen le plus efficace, c’est de pirater ces pauvres habitants de Chicago. Certains édifices sont visitables et de nombreux magasins sont accessibles. Dans certains d'entre eux, de nombreux articles sont proposés, dans d’autres c’est un arsenal de guerre avec des mitraillettes, flingues, fusils d’assaut, grenades ou autre engins explosifs que l’on peut trouver.
La balade continue dans les rues tranquilles. Aussitôt, une alerte est donnée et une zone apparait sur la carte. En effet, en piratant le centre de contrôle, on a également accès aux données de la police. À l’image d’un Batman conquérant, on s’active sur la zone afin de dénicher le criminel recherché. Pour cela, on scrute le moindre passant afin de déterminer s’il est louche ou non. En fonction de ses propos on sait immédiatement s’il s’agit du coupable. Dès que la vermine est éliminée, on se sent heureux. Par la suite, on aurait pu croire que le maire de Chicago nous aurait remis les clés de la ville avec les félicitations et pourtant, la réalité est toute autre. Vous êtes malheureusement considéré comme un criminel et devrez échapper à la police. Aiden Pierce ou l’homme incompris, aux intentions discutables.
Défonce-moi la rétine !
Lors de la présentation à l’E3 2012, la beauté du jeu en avait marqué plus d’un. Pendant la présentation du gameplay ingame c’était beaucoup moins impressionnant mais le résultat restait très convaincant. La version tournait sur PC et offrait sans aucun doute un aperçu de ce que les consoles de prochaine génération seront capables. Le fait d’avoir un GTA-like en face de nous est paradigmatique. On se souvient des opus de GTA qui moulinaient sur certaines machines (la PS2, PS3 et Xbox 360). Dans GTA IV, certains passages à fond la caisse dans Time Square subissaient de lourdes pertes de frame rate. Le premier constat face à ce Watch Dogs, plus particulièrement lors d’une course en voiture perdu au milieu des immenses gratte-ciel est très positif. C’est fluide et plutôt bien rendu. N’ayant pas pu tester le jeu, nous avons eu le droit à quelques réflexions des concepteurs quant à la conduite qui a été largement travaillée pour que les sensations soient au rendez-vous.
Notez aussi que le jeu souffrait de tearing car la synchronisation verticale ne devait sans doute pas être activée.
D’ailleurs les studios de jeux-vidéo travaillent en étroite collaboration en interne pour implémenter des éléments de gameplay d’autres licences afin de proposer une expérience plus percutante. On peut prendre l’exemple les phases de conduites dans Medal of Honor : Warfighter ou dans le futur Battlefield 4, issues du moteur de Need for Speed. Dans Watch Dogs, il y avait comme une impression de déjà vu sur certains aspects. D’abord au niveau des aptitudes du héros qui laissaient transparaitre certains traits des héros d’Assassin’s Creed. Loin d’avoir les mêmes capacités qu’un Ezio ou Connor, Aiden semble pourtant entrer dans un mode « Parkour » lorsqu’il se met à courir et ainsi par exemple glisser sur le capot des voitures ou survoler certains obstacles lorsqu’ils viennent se heurter à lui.
Pour en revenir à l’esthétique, on a pu remarquer que le réalisme a été recherché. Le vent par exemple s’engouffre dans le manteau d’Aiden et il en épouse parfaitement ses formes. À ce sujet, les développeurs ont travaillé sur la physique du vent et ont étudié de quelle manière les courants d’air se matérialisaient entre les buildings de la ville. On souligne une interaction avec les branches des arbres qui se balancent, les feuilles orangées d’automne s’envolent et dansent dans l’air tandis que la mer change de comportement en fonction de son intensité.
Pour les fanas de réalisme, la bonne nouvelle c’est que la météo dynamique sera de la partie. Après une matinée calme, le temps peut évoluer sans prévenir pour laisser place à une tempête avec des bourrasques de vent et une pluie torrentielle. Comme dans GTA, Watch Dogs bénéficiera d’un cycle jour / nuit ce qui permettra de flâner dans les rues à chaque heure de la journée pour les redécouvrir sous un autre angle.
App Store : Votre meilleur ami virtuel
En ce qui concerne le gameplay, comme dans tout bon jeu à monde ouvert nous avons le droit à des missions, elles sont au nombre de 100+. Pour ce qui est des missions secondaires, on peut également retenir que des points WiFi peuvent être piratés. Sur l’écran on remarque un chemin en surbrillance qui nous amène vers une boite réseau. Lorsqu’elle est hackée, on peut virtuellement s’introduire chez des habitants, utiliser les webcams des ordinateurs pour les espionner.
Autre fonctionnalité, l’utilisation du téléphone. Comme tous les smartphones du moment, on peut accéder à une boutique en ligne et utiliser des applications. On a pu découvrir un mini-jeu dans lequel des aliens s’attaquent au passants et, à l’aide d’un fusil plasmique, on peut mettre fin à cet assaut, plutôt sympathique !
Une autre application, "Song Sneak" permet de découvrir le nom de l’artiste lorsque vous vous trouvez près d’un haut-parleur qui diffuse une chanson, à l’image de Shazam.
On retrouve également "Music Player" qui permet de créer des playlist ou "Talk Feed", une application sociale. Enfin on peut aussi se tourner vers "Dedsec Survival Guide" qui propose des guides pour apprendre à pirater.
Pour terminer on notera la présence d’un mode multijoueur. On se plonge dedans instantanément sans le moindre temps de chargement. La ville est peuplée d’autres joueurs avec lesquels vous pouvez vous amuser à pirater en harmonie. Attention cependant, vous pourrez également être la cible d’autres pirates mal intentionnés. À l’image des black hats, ils pourront vouloir vous rayer de la carte. Défis, piratages ou entraide pourront être entrepris sur console mais aussi parallèlement sur mobile.
Bien que nous ne sachions pas exactement à quel point l’aire de jeu sera grande, on peut se rassurer néanmoins avec la présence de deux autres protagonistes. Est-ce que ces messieurs d’Ubisoft n’ont pas été surpris par la décision de Rockstar d’intégrer 3 personnages différents dans leur jeu ? La vérité est ailleurs !
Comment ne pas être séduit par Watch Dogs ? Beau, immersif et abouti, le nouveau bébé d’Ubisoft se laisse désirer et nous attire tel le papillon hypnotisé par une douce lumière. Le jeu ne se contente pas seulement de faire la concurrence à GTA, il propose également un concept intéressant : le piratage. Celui-ci ouvre de nombreuses possibilités aux joueurs. On attend désormais de savoir de quelle manière la trame scénaristique sera amenée. La ville de Chicago semblait vaste, mais face à un GTA V avec une taille vertigineuse, on espère que Watch Dogs saura combler notre soif de découverte et nos envies de variétés quant au gameplay par l’intermédiaire de quêtes annexes. Cette fin d’année risque d’être mouvementée, à moins d’une grosse erreur de la part des équipes de développement, Watch Dogs sera probablement un must have qui divertira allégrement tous les fanas du genre.