La licence Dragon Quest a fêté ses 25 ans en 2023 et pour cette occasion, un jeu a été dévoilé. Il s'agit de "Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres". Ainsi, il signe le retour des titres secondaires où la capture de créatures a une place importante. Cette annonce a su faire plaisir aux fans de la franchise ainsi qu'aux joueurs ayant déjà touché à un "Dragon Quest Monsters : Joker" bien que ces derniers soient eux-mêmes des dérivées de cette série de spin-offs.
Après de nombreuses années à attendre, cet opus est-il à la hauteur de ce que nous attendions ? Voici notre verdict après plus de 50 heures de jeu.
- Genre(s) : J-RPG
- Date de sortie : 01 décembre 2023
- Plateforme(s) : Nintendo Switch
- Développeur : Square Enix
- Éditeur : Square Enix
- Prix : 59,99 € disponible sur le Nintendo eShop et la boutique Square Enix.
- Une version Deluxe à 84,99 € est aussi disponible.
- Démo disponible gratuitement sur le Nintendo eShop
- Testé sur : Nintendo Switch OLED
Quand une histoire de vengeance prend de l'ampleur
Dans Dragon Quest Monsters Le Prince des Ombres, vous incarnez Psaro, un jeune personnage né de l'union d'une humaine et de Randolfo le Tyran. Ce dernier cherchera à retrouver son père afin de l'éliminer après la mort de sa mère, cependant, il finira maudit par celui-ci. Cette malédiction l'empêchera de faire du mal aux monstres. De ce fait, il deviendra un meneur de monstres dans le but d'accomplir son objectif qui consiste à se venger de Randolfo le Tyran. Pour cela, il devra récupérer les différentes sésamites permettant de se rendre aux différents cercles de Naridia tout en battant les cadors de chaque échelon. Afin d'y parvenir, il pourra compter sur ses monstres et le soutien de divers personnages emblématiques qui l'accompagneront tout au long de son voyage comme Rose, une elfe au grand cœur pleurant des larmes de rubis et qui lui vouera fidélité ou encore Fulbert Fumeux, un personnage qui a tendance à vouloir voler les objets partout où il va.
Si retrouver les personnages de "Dragon Quest IV : L'Épopée des Élus" fait plaisir pour le côté nostalgique, on regrette cependant que l'histoire reste assez basique et que les objectifs lui étant liés soient assez répétitifs. Ce qui peut facilement désintéresser les joueurs. De plus, il faudra attendre la deuxième moitié du jeu pour qu'elle devienne intéressante.
Visiter Naridia ne sera pas de tout repos
Après avoir parlé de l'histoire, il est important de revenir sur les différents environnements lui étant liés et que vous devrez visiter. Ils seront partagés entre les mondes de Terrestria et de Naridia. Le premier sera le lieu où vous débutez avec des endroits tels que Rosecolline, l'enclos, le Colisée ainsi que la tour qui vous sert de base, tandis que le second sera le lieu que vous irez explorer de fond en comble. En effet, Naridia est coupée en différents cercles ayant tous trois échelons (inférieur, entre-deux et supérieur) déblocables au fur et à mesure de votre avancée grâce aux sésamites récoltées. À noter que chaque cercle a sa propre identité visuelle comme le Cercle de la Gourmandise qui vous plongera au cœur d'un univers fabriqué entièrement à partir de sucreries et c'est une bonne chose pour éviter de lasser le joueur en progressant parce que oui, votre objectif sera pratiquement le même dans chaque strate. C'est-à-dire de vous rendre auprès du cador pour le battre et gagner en réputation. Quelques fois, vous aurez des étapes intermédiaires où il faudra venir en aide à d'autres monstres, mais dans la plupart du temps, ce sera pour atteindre votre objectif personnel avec une trame scénaristique assez anecdotique.
Les lieux où vous trouverez les cadors sont, en réalité, des donjons qui ont tous des spécificités. Certains vous proposeront parfois des énigmes pour arriver jusqu'à la salle finale comme celle vous demandant d'utiliser des puddings pour atteindre la partie supérieure du château ou encore celle vous demandant d'utiliser les interrupteurs pour changer les directions des tapis au sol. N'oublions pas non plus que chaque environnement pourra avoir un intérêt d'un point de vue exploration, car le jeu regorge de coffres/pots contenant des objets ou des mini-médailles, sans compter que des créatures plus imposantes que les autres sont occasionnellement sur la carte. Ces adversaires sont plus coriaces que ceux que vous pouvez croiser aux alentours et les vaincre vous demandera une stratégie adaptée. À cela s'ajoute le système de saison. Ce qui vous encouragera à revenir durant chaque saison pour accéder à des endroits bloqués auparavant grâce aux éléments du décor qui sont modifiés. Typiquement, l'hiver l'eau étant gelée, vous pourrez donc marcher dessus.
En plus de l'exploration et de l'histoire, vous pourrez aussi jouer en ligne ou encore participer aux tournois de Megabastons proposés dans les deux mondes du jeu. Ces derniers consistent à combattre trois adversaires ayant chacun leur équipe de monstres, sachant que vous ne pourrez pas donner des ordres à vos créatures. Il faudra donc compter sur les tactiques que vous choisissez pour que l'I.A fasse des choix vous permettant de gagner. En ligne, il vous sera possible de faire des combats amicaux, classés, de participer ou créer des tournois pouvant accueillir jusqu'à 8 joueurs tout en possédant un mode spectateur. Un autre mode de jeu se nommant "Joute Express" est aussi disponible. Dans celui-ci, vous devrez affronter pas moins de 30 équipes de créatures provenant d'autres dresseurs avec la possibilité d'en recruter parfois. Contrairement au reste du jeu où vous aurez à gérer certains éléments en combat, ici, tout sera fait automatiquement.
Si vous possédez l'édition Deluxe, vous aurez également accès à deux donjons exclusifs ainsi qu'à des objets gratuits en plus qui vous faciliteront la tâche pour la synthèse ou l'amélioration de vos monstres. Cependant, nous reparlerons de ces sujets plus tard dans le test. La seule chose qu'on peut dire sur ça, c'est que c'est dommage qu'ils n'aient pas été inclus directement dans le jeu de base, même si cela n'impactera pas vraiment votre expérience de jeu si vous ne les avez pas puisqu'ils sont là pour vous apporter un confort de jeu supplémentaire qui n'est pas réellement nécessaire pour finir ce titre.
L'heure du combat a sonné !
Après avoir eu un aperçu de ce qui vous attend en termes de contenu, il est temps d'aborder l'un des principaux intérêts de ce titre, à savoir les combats. Comme nous vous l'avons brièvement expliqué, il est possible de les faire automatiquement par le simple appui sur une gâchette afin de farmer sans prêter attention. Cependant, il faudra tout de même contrôler Psaro sur la carte pour qu'il lance les combats. Quelques fois, notamment contre les boss, vous devrez vous battre par vous-même en donnant des ordres à vos monstres dans le but de ne pas périr, un peu à la manière d'un Dragon Quest classique. C'est-à-dire qu'il faudra choisir les compétences utilisées par chaque créature puis lancer l'assaut. Vous pouvez aussi choisir de lancer directement l'assaut pour laisser l'I.A choisir quelles actions seront réalisées pendant ce tour. En plus de cela, vous pourrez également utiliser de nombreux objets à compter d'un par tour pour affecter l'adversaire ou vous occuper de vos monstres.
De temps en temps, l'un des combattants peut entrer en état de frénésie, ce qui lui permettra de réaliser une action supplémentaire tout en réduisant les dégâts qu'il subit et en augmentant ceux qu'il inflige. Outre cela, il vous sera aussi possible de recruter des monstres en faisant une démonstration de force ou encore de changer avec l'équipe que vous avez en réserve puisque vous pouvez avoir jusqu'à 8 monstres avec vous. Ainsi, ce Dragon Quest Monsters Le Prince des Ombres se voudra plutôt être un jeu où la stratégie prime plutôt que la force brute et c'est une réussite sur ce point. C'est d'ailleurs ce qui rend certains combats palpitants.
Fusionner pour mieux régner
Recruter des monstres, c'est bien, mais savoir ce qu'il est possible de faire avec, c'est mieux. Les combats font partie des tâches que vous aurez à mener avec ces créatures. Cependant, ce n'est pas ce qui vous occupera la plus grande partie de votre temps, ce sera la synthèse. La fusion de monstres est un élément récurrent dans la série des Dragon Quest Monsters et cet opus n'y échappe pas. Normal puisque cela vous permet d'en créer comme bon vous semble. Que ce soit pour en créer un nouveau ou donner de nouveaux talents à votre créature favorite, les possibilités sont très nombreuses, surtout qu'il n'existe pas moins de neuf catégories de monstres allant de G à X. De plus, l'intérêt d'en réaliser est présent, car cela vous permettra d'augmenter les attributs, de débloquer des talents spéciaux ou d'augmenter ceux déjà maitrisés après avoir utilisé suffisamment de points dans leur arbre. Par exemple, la maîtrise d'un bonus d'agilité I vous permettra de débloquer un bonus d'agilité II à assigner à votre nouveau combattant que vous allez créer.
Et si ce n'était pas suffisant, il existe des combinaisons uniques qu'il faudra découvrir pour compléter à 100% la Monstrothèque. Heureusement, ce titre vous facilite la tâche en vous permettant de voir quelles créatures vous pouvez faire, ce qui évitera de devoir tester un milliard de fusions en perdant vos meilleurs monstres dans l'optique d'en obtenir un meilleur. Vous l'aurez donc compris, mais le système de synthèse de ce jeu est à la fois simple et complexe, ce qui nécessitera quelques heures pour le maîtriser correctement si vous êtes un néophyte. Surtout que vous pouvez le combiner avec les différents accessoires disponibles qui viendront aussi booster vos partenaires.
Un jeu qui a du mal techniquement
Jusqu'à présent, nous n'avons pas évoqué l'aspect technique du jeu ou même les graphismes, c'est parce que sur ces points-là, il pêche. En effet, graphiquement, on se retrouve avec un style graphique lui étant propre avec des décors haut en couleurs modélisés en 3D accompagnés de personnages ayant un design manga. Malgré tout, la résolution des textures au sol et dans les décors n'est pas toujours au top, là où les habitations, les monstres et les personnages restent à la hauteur, ce qui fait qu'on finit par s'y habituer sans y prêter attention. De plus, cela passe mieux en mode portable qu'en docké. Par contre, la technique est réellement le point noir du jeu, car il arrive fréquemment que vous subissiez une chute de FPS, des lags sans oublier le clipping, des problèmes de hitbox et le fait qu'il freeze à chaque fois que vous devez confirmer le nom d'une créature. Avec ces éléments, il est difficile de dire qu'il vaut le coup au prix fort, surtout qu'il y a Dragon Quest Xi S sorti il y a quelques années.
Néanmoins, retenons quelque chose de positif puisque l'ambiance sonore de ce Dragon Quest Monsters Le Prince des Ombres est très qualitative comme nous avons l'habitude avec les jeux de la licence de Square Enix. C'est au compositeur Koichi Sugiyama que nous la devons encore une fois et son travail est toujours très appréciable.
Voir la suite