On vous donne notre avis sur la version Switch de l'un des titres cultes de la WiiU, et sur sa surprenante extension Bowser's Fury : Nintendo a-t-il encore réussi à nous séduire malgré un contenu disponible, en grande partie, depuis 8 ans ? Spoiler : oui, tout à fait, et on vous explique pourquoi.
- Genre : Plates-formes 3D
- Date de sortie : 12/02/2021
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Nintendo
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 44,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : Switch
Ressort cosmique
Allez rebelote ! Après avoir enchanté les quelques joueurs WiiU en 2013, Nintendo continue la transposition de la ludothèque de sa mal-aimée sur son hybride au succès interplanétaire. Pour beaucoup, ce Super Mario 3D World sera donc un tout nouveau jeu, une nouvelle aventure, à la philosophie diamétralement opposée à celle de Super Mario Odyssey et ses mondes ouverts regorgeant de secrets et d'activités. Ici, nous sommes face à un jeu de plates-formes pur jus, avec des niveaux linéaires qui se bouclent en 5 minutes maximum, avec un timer (généreux) et des mécaniques qui viennent étoffer les bases établies par Super Mario 3D Land, l'aventure 3DS du plombier. Le principe est limpide : un niveau = une idée, susceptible d'être reprise dans des mondes plus avancés avec un challenge un peu plus corsé, cela permet à 3D World de garder une certaine fraicheur tout au long du voyage, jusqu'à la confrontation finale avec Bowser (l'une des meilleures de la série soit dit en passant). Particularité de 3D World, la possibilité de jouer en coopération avec trois autres joueurs, en local et pour la toute première fois en ligne. Malheureusement, nous n'avons pas pu éprouver cette fonctionnalité comme nous le souhaitions, nous nous garderons bien d'en dire quoi que ce soit pour le moment, à part que ce pan du multi ne se fera qu'avec des personnes de votre liste d'amis et qu'il sera évidemment nécessaire de disposer d'un abonnement au Nintendo Switch Online pour en profiter. Pour le multi local, jusqu'à 4 joueurs, c'est autrement plus simple, puisqu'il suffira aux autres joueurs d'appuyer sur les deux gâchettes de leur manette pour rentrer n'importe quand dans la partie, un système de drop-in / drop-out en somme, parfait pour les parties inopinées en famille.
Enfin, parfait... Il y a tout de même un élément qui vient gâcher la fête passé le duo de personnages : la caméra. Cette dernière suit un peu n'importe qui et il suffit que quelqu'un prenne un peu trop d'avance pour que le reste du groupe soit coupé dans ses mouvements pour être transporté jusqu'au leader dans ces fameuses bulles de stase à péter d'une pression de bouton. Un handicap d'autant plus prégnant dans cette version du jeu, qui a vu la vitesse de course de ses personnages sensiblement augmenter : à 4 et donc forcément avec un Toad dans le quatuor, les sorties de route sont régulières à cause de la rapidité du bonhomme champi. Notre conseil : limitez-vous à deux joueurs, surtout en compagnie de jeunes joueurs, l'expérience n'en sera que plus agréable. Pour rester sur les petits ajouts de cette réédition Switch, on notera également l'apparition d'un mode photo, qui ne se gêne pas pour passer un petit coup de polish sur l'affichage du jeu rendant l'ensemble plus net.
C'est aussi ce mode qui fait office de terrain de jeu pour les dizaines de sceaux/tampons que vous récolterez dans les niveaux. Pour les nouveaux-venus, précisons d'ailleurs que les mondes 1 à 7 sont une balade de santé, après quoi le jeu se corse un peu, jusqu'à un end-game bien assaisonné qui ne dépasse pas non plus les bornes, pour une dose de challenge maitrisée, pensée pour les jusqu'au-boutistes en quête de toutes les étoiles vertes. A ceux qui cherchent le 100%, croyez-nous sur parole, il y a vraiment de quoi faire, d'autant qu'un tout nouveau chapitre inédit et original et de 6 heures de long fait son apparition avec Bowser Fury, on vous en parle juste en dessous.
Koopa cabana
Jouable directement depuis le menu principal du jeu, Bowser's Fury est bien différent de 3D World, même si les mouvements du père Mario et ses costumes sont repris de ce dernier. Ce qui va surtout changer, c'est la structure même de l'aventure, puisqu'il ne s'agira plus de niveaux fermés et d'épreuves conditionnées par un quelconque chronomètre. Dans BS, le père Mario, accompagné du rejeton de Bowser, peut se déplacer librement dans un petit monde ouvert fait d'îles dédiées à explorer sur le dos de Plessie, le dragon mimi des mers. Si l'on devait vous résumer grossièrement la construction de cet épisode inédit : prenez un Super Mario 64 ou Sunshine, virez les transitions dans les tableaux ou les peintures de l'île Delfino, pour quelque chose de bien plus fluide et naturel et vous obtenez une chasse aux astres félins seamless, que le plombier et son pote d'un jour devront vite terminer pour apaiser la colère d'un Giga-Bowser plus énervé que jamais. En entrant dans l'un des niveaux du jeu, un nouvel objectif apparait, avec une modification adéquate des assets du stage, exactement comme dans les deux exemples cités plus haut jusqu'à prendre sa forme finale pour le troisième astre à choper. Chaque niveau en totalise 5, mais les deux derniers seront toujours sous les mêmes objectifs : récupérer 5 emblèmes félins et faire détruire des blocs spéciaux par Giga-Bowser planqués dans le stage. C'est l'autre grosse nouveauté apportée par l'extension : à intervalles réguliers, le koopa peut très bien décider de venir coller le dawa dans votre quête, jusqu'à ce qu'il s'épuise ou que vous trouviez un nouvel astre qui éclairera le phare le plus proche, lui grignotera un peu de vie et le poussera à prendre la tangente.
L'arrivée de Bowser en furie est accompagnée de nouveaux obstacles et de nouveaux éléments de décor, parfois essentiels à l'obtention de certains collectibles, rendant l'exploration particulièrement dynamique. De plus, à chaque nouveau palier d'astres atteint, la giga-cloche du hub dans lequel vous vous baladez s'active, signifiant qu'une occasion d'envoyer la tortue au tapis est possible : en la prenant, Mario devient Mario-chat SSJ3 et sera alors capable de faire jeu égal avec son ennemi de toujours, pour des fights épiques manquant tout de même d'un peu de lisibilité. La caméra est particulièrement capricieuse lors de ces affrontements, il est parfois compliqué de faire le point et d'avoir Bowser dans le champ en permanence. Un léger écueil, qui ne devrait empêcher personne de prendre son pied au cours de ce nouveau chapitre qui devrait vous occuper 6 à 7 heures si vous comptez en faire le tour à 100%. On espère même que cette forme sera reprise et affinée pour un prochain épisode d'envergure, tant elle reprend le meilleur des deux philosophies de jeux Mario : la plate-forme pure et l'exploration.
Champignon sur rue
Les graphismes de 3D World n'ont pas bougé depuis la mouture WiiU, mais est-ce bien important ? Bien sûr que non. La direction artistique colorée et les formes rondouillardes de partout font de ce jeu ce qu'on appelle un "intemporel" : vous pourrez très bien le reprendre dans 15 ans et le trouver toujours aussi mignon, il n'aura pas pris une ride. On apprécie aussi, et surtout, son level-design qui ose tout, quitte à échapper à toute notion de cohérence, pour des moments assez fous et surtout très funs. On ne va pas vous faire ici l'inventaire de nos niveaux préférés (qui sait, peut-être dans un prochain article), mais il faut partir du principe qu'absolument tout peut se passer dans 3D World et que le jeu n'hésitera pas à vous "troller" pour mieux vous surprendre et vous faire rire. Sur le jeu d'origine, le jeu tourne à 60 images par seconde sans aucun souci, c'est toutefois un peu plus compliqué pour Bowser's Fury : quand le streum géant intervient et que la pluie s'abat sur le stage, le framerate chute régulièrement sous les 25 images par seconde : rien de vraiment dommageable sur l'ensemble de l'expérience, cela devrait toute fois être suffisant pour vous faire rater deux ou trois sauts.