Editeur : Microsoft
Développeur : 343 Industries
Date de sortie : 15 novembre 2011
Genre : FPS
Plateforme de test : Xbox 360
Existe sur : -
Halo est de ces monuments verticaux qui ont une aura particulière dans le paysage vidéoludique. Si le jeu de Bungie - qui devait à la base être un RTS avant que Microsoft n'en rachète les droits et change son destin - bénéficie d'une popularité telle, c'est d'abord parce qu'il a été une des exclusivités les plus en vue au lancement de la première Xbox en 2001. Un jeu de tir à la première personne qui avait le mérite d'essayer de se sortir des carcans des guerres de tranchées de l'époque. Avec sa licence, Bungie embrasse la science-fiction et ouvre ses cieux à de nouvelles aventures et galaxies. Un background qui donnera au titre ses lettres de noblesse auprès d'un public toujours plus nombreux à chaque opus, Halo étant devenu au fil des années une référence sur son marché, aux USA.
Dix ans plus tard, après avoir parcouru les tunnels de verre, s'être perdu en chemin entre deux trous noirs, voilà que le premier épisode de la série réapparaît sur les radars de la petite Xbox 360. Bungie ayant quitté Microsoft après s'être fendu d'un dernier baroud d'honneur avec Halo Reach en 2010. C'est 343 Industries, le nouveau studio attaché au développement de la série qui s'attelle à la tâche afin d'offrir aux fans cette version enhanced parachutée dans les rayons le mois dernier à l'occasion de l'anniversaire des 10 ans d'Halo. Sobrement intitulé Halo: Combat Evolved Anniversary, le titre multimillionnaire s'offre un lifting complet. Les façades d'acier polies aux reflets de Césium reprennent des couleurs, et le jeu parade sur les écrans grâce à cette cure de jouvence revigorante, sans pour autant arborer le visage radieux d'un poupon sorti du berceau, l'air de déjà-vu étant bien entendu un marqueur contextuel obligé de l'exercice.
343 industries avait promis aux fanas de la cause qu'ils retrouveraient le jeu comme dans leurs souvenirs. Et point de vue gameplay, force est de constater que le jeu n'a pas changé. C'est un retour aux sources effectif, on retrouve l'interface canonique du titre, manette en main vous avez l'impression d'appuyer sur l'accélérateur de votre DeLorean pour atteindre les 88 mph. Après avoir franchi le mur liquide du temps vous voilà revenus en 2001, et pour une fois la chirurgie fait des miracles, parce que le jeu est définitivement plus beau que dans nos mémoires.
La planète des songes
Il y a cette empreinte odysséenne dans Halo, cette force de l'évocation qui dessine dans son histoire les contours d'une épopée héroïque. Parachuté en 2552 vous affrontez les forces extra terrestres qui tentent de réduire l'espèce humaine à néant, la race de proto-résidus d'embryons de fange intergalactique que vous combattez, les Covenants, naviguent de colonies terriennes en colonies terriennes afin de mettre la main sur les coordonnées de la Terre pour finaliser leur plan de purification ethnique sauvage et régner sur l'univers connu. Alors que la planète Reach est attaquée et que les derniers espoirs de ses habitants volent en éclat, le Pillar of Autumn, un vaisseau du Commandement Spatial des Nations Unies, arrive à s'enfuir en glissant dans le sous–espace avec à son bord la carte du chemin vers la Terre.
À la dérive dans l'immensité, le Pillar of Autumn est rattrapé par les frégates Covenants qui le forcent à s'échouer sur une planète anneau inconnue : c'est cette planète habitable qui donnera son nom au jeu : Halo. Lâché à la surface d'un monde incertain, la seule chose qui motivera votre aventure sera de protéger coûte que coûte les données cachées dans les entrailles de Cortana, l'intelligence artificielle de votre vaisseau. Résistance, errance, connaissance matricielle, tous les ingrédients d'une fiction autour d'un concept SF sont là, on pense forcément à Star Wars, Star Trek ou Battlestar Galactica – anachroniquement pour ce dernier - quand tous les agréments de la recette s'agitent au bout de notre pad et à travers nos déambulations désespérées pour sauver notre espèce. Une course à la montre effrénée se met en place, pendant qu'à vos trousses les Covenants organisent votre traque.
Comment ne pas parler d'Halo sans évoquer le héros que vous incarnez ? Un héros devenu au fil des épisodes une véritable mascotte de la console de Microsoft, j'ai nommé le space marine à l'armure vert-turtle : le Spartan John-117 ou Master Chief, soldat d'élite de la division Spartan, aussi taciturne que Steven Seagal dans Piège en Haute Mer. Master Chief est ce super soldat respecté de tous les péons des armées terriennes. Une légende qui pourtant garde une dimension humaine quand parfois résonnent certaines phrases des hordes en armes que vous accompagnez lors de vos pérégrinations barbares et que vous entendez, presque étonnées, de vous voir combattre à leurs côtés. Le Master chef provoque généralement le lamento dans la voix de son opposant, pas parce qu'il est chef de chorale, mais plutôt parce qu'il a une façon bien à lui de communiquer et que généralement elle laisse sur le carreau. Bref un héros galbé comme le plus carré des patrons.
Halo ne révolutionne pas le genre, mais il le lit à sa manière, preuve qu'on peut réinterpréter tout en essayant de rester singulier. La théorie du langage par l'arme s'articule suivant des principes largement entendus, vous arpentez couloirs ou larges zones ouvertes, les flingues au poing, les grenades plasmas crépitant dans les entrailles de votre armure de guerre et ponctuez vos sentences punitives d'exclamations équivoques dans les détonations tonitruantes rythmant votre balade. Toute cette syntaxe du pugilat est argumentée par un design futuriste de vos armes ou des véhicules que vous pourrez piloter.