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Non, Kingdom Come Deliverance 2 n'est pas historiquement correct et c'est vraiment pour le mieux

Non, Kingdom Come Deliverance 2 n'est pas historiquement correct et c'est vraiment pour le mieux

Kingdom Come: Deliverance 2 nous plonge dans le Saint-Empire romain germanique du XVe siècle avec un souci du détail rare dans le jeu vidéo. Pourtant, malgré cette ambition de réalisme, le jeu regorge d’inexactitudes historiques.

Mais ce n’est pas un défaut, bien au contraire ! Kingdom Come: Deliverance 2 ne cherche pas à être historiquement exact, mais historiquement authentique, et c’est cette nuance qui fait toute la différence.

Jouabilité et réalisme : un équilibre nécessaire

À première vue, Kingdom Come: Deliverance 2 donne l’impression d’être une véritable simulation médiévale. Il impose au joueur de se nourrir, de dormir, de s’habiller convenablement et de respecter certaines conventions sociales. Mais en creusant un peu, il est évident que de nombreux aspects sont volontairement irréalistes.

On peut prendre les exemples classiques du jeu vidéo : de la santé du protagoniste (une bonne nuit de sommeil ou une assiette de choucroute ne suffisent généralement pas à remettre quelqu'un sur pied après une blessure grave), la taille de la map ou les centaines de kilos d'équipement qu'Henry peut transporter sans sourciller : ce genre de choix n'est bien entendu pas une erreur, mais simplement des ajustements pensés pour rendre le jeu jouable et agréable. Kingdom Come 2 fait cependant des entorses à certains évènements historiques pour la même raison.

Kingdom Come : Deliverance II

Un compromis réussi pour Kingdom Come 2

Si le réalisme pur et dur n’est pas au rendez-vous, c’est parce que le véritable objectif du jeu est d’offrir une immersion crédible plutôt qu’une reconstitution minutieuse. Warhorse Studios a pris des libertés avec les dates et les événements historiques : le siège de Suchdol est avancé d’une année, un antagoniste est encore en vie alors qu’il était mort en 1403, et une quête met en scène une carotte orange, une couleur inexistante à l’époque. Pire encore (pour les puristes de l’histoire), le jeu offre une version romancée de la perte de l’œil du général Jan Žižka, qui, en réalité, avait probablement perdu la vue bien avant les événements du jeu.

Mais ces inexactitudes ne sont pas un problème. Au contraire, elles permettent de mieux raconter l’histoire et d’impliquer le joueur. Après tout, si Kingdom Come avait respecté scrupuleusement la chronologie, peu de joueurs auraient retenu le nom de Žižka ou même celui de Suchdol. En déplaçant certains événements et en exagérant certains traits, Warhorse Studios crée une expérience immersive et marquante.

Kingdom Come : Deliverance II

L’authenticité du jeu ne repose donc pas sur la véracité absolue des faits, mais sur une atmosphère crédible. L’architecture, les dialogues, la culture et les interactions sociales sont suffisamment fidèles pour que le joueur se sente réellement plongé dans le Moyen Âge, malgré les quelques entorses à la réalité.

Kingdom Come: Deliverance 2 n’est pas une encyclopédie interactive et ne cherche pas à l’être. Il privilégie la jouabilité et l’expérience de jeu à l’exactitude historique. Certes, certains éléments pourraient être affinés, notamment la diversité des PNJ, qui semblent tous en bonne santé, bien nourris et exempts de cicatrices ou de malformations. L’absence d’enfants dans le jeu est également un détail étrange qui peut casser légèrement l'immersion, mais Warhorse Studios a su trouver un équilibre entre fidélité historique et plaisir de jeu.

Certains joueurs de Kingdom Come Deliverance 2 sont très déçus par ce détail qui tue l'immersion en jeu

Disponible dans le monde entier depuis le 4 février dernier, aujourd'hui les joueurs sont plongés à travers Kingdom Come Deliverance II. S'il y a beaucoup à découvrir dans ce RPG, il y a néanmoins un élément qui commence à agacer les joueurs.

Laure Laborde
Laure Laborde  - Rédactrice

Rédactrice tout terrain, experte dans tout ce qui touche de près ou de loin à l'horreur, j'ai un faible pour les histoires qui font réfléchir et les boss qui font transpirer.