Les jeux de rôle modernes ont généralement recours à des systèmes de moralité pour guider les actions des joueurs et influencer l'histoire. Cependant, ces systèmes tendent à simplifier la complexité des choix en les classant en "bons" ou "mauvais". Cette approche, bien qu'efficace dans certains cas, réduit souvent la liberté des joueurs à suivre leur propre vision du rôle qu'ils incarnent.
Kingdom Come: Deliverance 2 change la donne en abandonnant la moralité traditionnelle au profit d'un système de réputation plus dynamique et adaptatif, offrant une immersion plus profonde et des conséquences plus réalistes aux choix des joueurs.
Le système de réputation de Kingdom Come 2
L'un des principaux atouts du système de réputation de Kingdom Come: Deliverance 2 est sa subjectivité. Contrairement à un système de moralité rigide qui impose une vision du bien et du mal, la réputation repose sur la perception individuelle des personnages non-joueurs (PNJ). Un acte qui pourrait être vu comme honorable par un groupe pourrait être considéré comme un affront par un autre. Ainsi, chaque action du joueur a un impact différent selon le contexte et les individus concernés.
Par exemple, voler un riche marchand pour redistribuer les gains aux paysans ne sera pas perçu de la même manière par la noblesse et la populace. De même, se montrer impoli envers un simple cocher peut altérer sa perception du joueur et influencer ses interactions futures. Cela force le joueur à peser ses actions au-delà d'un simple choix entre "héros" et "criminel".
Un encouragement au réalisme
Le système de réputation incite à un jeu de rôle plus nuancé, car il dépasse la simple acquisition de points de moralité. Dans la plupart des jeux de rôle, les choix se limitent souvent à des options clairement identifiables : aider quelqu'un rapporte des points positifs, tandis qu'une action cruelle en retire. Kingdom Come: Deliverance 2 complexifie cette dynamique en liant la réputation aux conséquences sociales et politiques.
Un joueur pourra ainsi choisir d'être un chevalier courtois, respecté par la noblesse, ou un bandit craint par la populace, chacun ayant des avantages et des inconvénients. Chaque interaction oblige le joueur à réfléchir à long terme plutôt qu'à suivre un alignement prédéfini.
En abandonnant la moralité traditionnelle pour un système de réputation plus organique, Kingdom Come: Deliverance 2 évite l'illusion du choix qui plombe tant de jeux de rôle. Chaque action, même la plus banale, a un poids et peut influencer l'aventure du joueur.
Ce système, en accord avec la philosophie du jeu qui vise un réalisme historique, devrait servir de modèle pour les futurs RPG cherchant à offrir une véritable immersion : dans la vraie vie comme en jeu, ce n'est pas la moralité absolue qui dicte nos relations, mais bien la perception que les autres ont de nous.