Le jeu Gacha est un phénomène en cours en Asie. S'il est vrai que dans cette partie du monde, des efforts ont été faits pour diluer les abus de monétisation et de contenu aléatoire, avec les loot boxes sous les feux de la rampe, de l'autre côté de la planète, la situation est différente. Mais même le boom durable des jeux de gacha n'a pas permis à GungHo Online Entertainment, distributeur de Let it Die ou de TEPPEN, d'être à l'abri des critiques de ses actionnaires, qui l'accusent d'avoir gaspillé plus de 600 millions d'euros dans le développement de gacha qui ont échoué, malgré les avertissements.
Un seul succès ne suffit pas
Bien que GungHo ait sorti plusieurs titres au fil des ans, son plus grand succès reste Puzzle & Dragons, un jeu mobile sorti en 2012. Cependant, le rapport de la société d'actionnaires Strategic Capital note que l'entreprise a été trop dépendante de ce succès au cours des 13 dernières années, ce qui l'a incitée à soumettre une longue proposition pour que l'entreprise mette en œuvre des innovations et une plus grande transparence afin de continuer à compter sur son investissement.
Au cours des dix dernières années, GungHo aurait investi plus de 100 milliards de yens (environ 640 millions d'euros) dans le développement d'une vingtaine de jeux, mais aucun n'a atteint la catégorie « rentable » dans les rapports financiers de l'entreprise. En effet, les revenus générés par ces titres ont été très faibles, ne s'élevant qu'à environ 10 milliards de yens au total, soit environ 63 millions d'euros au taux de change. Cela a généré un énorme déficit financier pour le géant asiatique.
Pourtant, le PDG gagne une véritable mine d'or
L'absence de bénéfices d'exploitation et la chute de la capitalisation boursière de GungHo ont soulevé des questions sur la direction de ses cadres supérieurs, qui sont accusés de « dépenser sans compter ». En effet, comme le souligne Automaton, l'un des points les plus controversés du rapport est l'augmentation significative du salaire du PDG de GungHo, Kazuki Morishita, qui a vu sa rémunération passer de 120 millions de yens à 340 millions de yens au cours des dix dernières années. Pour remettre les choses dans leur contexte, le salaire de Morishita en 2023 est presque comparable à celui du PDG de Nintendo, Shuntaro Furukawa, alors que GungHo gagne moins d'un dixième des bénéfices du géant japonais.