Depuis longtemps maintenant, Disney a régulièrement été accusé d'avoir allégrement pompé le travail des autres. On peut penser au Roi Lion versus le Roi Léo, ou encore Le Monde de Némo versus Pierrot, le poisson rouge. C'est à une nouvelle affaire du genre que doit faire face le studio puisque, vendredi dernier, un scénariste a porté plainte contre l'entreprise. Il accuse la firme de plagiat et de violation des droits d'auteur dans deux de ses films.
Vaiana, un original ou une copie ?
Comme le rapporte Entertainment Weekly une plainte contre Disney pour violation de droits d’auteur a été déposée par le scénariste et animateur Buck Woodall la semaine dernière. Il accuse la firme de s'être inspirée de l'un de ses scénarios qu'il avait écrit au milieu des années 2000, scénario que Disney aurait donc utilisé sans son accord pour créer Vaiana. Son travail, dont le nom est Bucky, raconte l'histoire d'un adolescent polynésien qui prend la mer contre l'avis de ses parents pour vivre une fabuleuse épopée, épopée durant laquelle il croise notamment un demi-dieu muni d'un crochet géant.
On trouve aussi d'autres similarités avec le film d'animation de Disney comme la présence de personnages secondaires comme un poulet et un cochon, le concept de malédiction à briser, ou même celui de créature cachée dans une montagne.
En 2003, il a transmis son travail à Jenny Marchick, l’ancienne directrice du développement de Mandeville Films, qui travaillait aussi en collaboration avec Disney. Bucky n'a jamais été développé, mais Woodall affirme que Marchick a pu transmettre ses travaux à Disney. Il estime que son projet a donné naissance à Vaiana, et par extension à sa suite.
Une seconde plainte
En vérité, il s'agit de la seconde plainte de Buck Woodall. En novembre dernier, il a tenté de poursuivre Disney et le premier Vaiana pour ces mêmes raisons, mais les autorités judiciaires avaient estimé qu'il était trop tard, le film étant sorti en 2016, et l'avait alors débouté. Cette fois-ci, c'est le second volet, sorti en novembre, qui est visé.
Pour ce préjudice, le scénariste réclame des dommages et intérêts colossaux : 2,5% du chiffre d’affaires brut de la saga qui aurait rapporté près de 10 milliards de dollars, ainsi qu’une ordonnance du tribunal interdisant toute nouvelle violation de ses droits d’auteur. Pour l'instant, Disney nie les accusations, et a fourni à la justice de nombreux documents (concepts, ébauches, notes). Le studio affirme que personne n'avait vu le travail de Woodall avant de réaliser le film : "On ne s’est pas inspiré du travail de Buck Woodall ou de son œuvre Bucky, dont nous venons d’apprendre son existence avec cette plainte" a notamment déclaré Ron Clements qui a réalisé le premier volet.