Le jeu vidéo ne se limite pas qu'à ses récentes sorties, loin de là. En effet, pour une partie de la communauté de joueuses et joueurs les vieilles consoles et les jeux appartenant au passé sont toujours parmi les plus emblématiques et méritent d'être connus et maintenus accessibles. Pourtant, la tendance à la modernité ne semble pas atténuer la volonté croissante de certains éditeurs à supprimer purement et simplement certains titres des plateformes de distribution telle que Steam, risquant ainsi de mettre en péril plus d'un pan de l'industrie vidéoludique.
62 jeux supprimés purement et simplement de Steam : la colère gronde
Sans la moindre annonce et au fil d'une Foire aux Questions des plus discrètes, SEGA a récemment révélé qu'une partie de ses jeux dits "Classic" seront supprimés des consoles Xbox, PlayStation, de la Nintendo Switch, de la plateforme Steam et de toutes les plateformes de distribution associées. Cette suppression massive de plusieurs dizaines de jeux, la liste variant selon la plateforme concernée, aura lieu le vendredi 6 décembre 2024 à 23h59 (heure de Paris), après cela tous les jeux suivants seront inaccessibles depuis les catalogues de jeux en ligne.
Voici la liste des 62 jeux concernés sur Steam :
Mise à jour par la suite, la FAQ de Sony stipule cependant que tous les jeux supprimés des plateformes de distribution en ligne demeureront accessibles à celles et ceux les possédant déjà dans leur bibliothèque. En parallèle, certains de "classiques de la SEGA" devraient être jouables sur la Nintendo Switch pour quiconque possède un abonnement au Nintendo Switch Online. Enfin, et pas des moindres, 12 jeux tireront également leur révérence sur les consoles Xbox, tandis que seul le pack Sega Genesis Classics (comprenant plus d'une cinquantaine de jeux) sera supprimé.
Voici la liste des 12 jeux concernés par la suppression sur Xbox :
La préservation du patrimoine vidéoludique en danger
Les plus jeunes parmi nos lectrices et lecteurs ne les ont pas connues, néanmoins les consoles que furent la MegaDrive, la Saturn et la DreamCast sont parmi les premières à avoir jamais existées et figurent aujourd'hui comme de véritables reliques permettant de comprendre l'évolution du jeu vidéo depuis ses prémices jusqu'à nos jours. Pourtant, et ce n'est pas la première fois ces derniers mois, les éditeurs tendent à supprimer progressivement cet héritage pour des raisons plus ou moins claires mais avec des conséquences bien réelles sur les jeux modernes.
Pour une partie des fans ces suppressions successives sont de bonne augure, ceux-ci spéculant en effet que d'autres compilations plus vastes encore de grands classiques seraient en cours de développement du côté de SEGA. D'autres, moins optimistes, estiment que même si ces jeux demeurent accessibles à quiconque les possède déjà cela nuirait aux possibilités des fans de jeux issus de vieilles consoles. Ces derniers étaient même rapidement montés au créneau puisqu'il n'était à l'origine pas précisé par l'éditeur que les jeux demeureraient accessibles à leurs détenteurs, faisant craindre un nouveau coup de force comme l'avait fait Ubisoft il y a quelques temps avec The Crew et posant de sérieuses interrogations quant à la réelle propriété des jeux dématérialisés détenus par chacun d'entre nous.
Fort heureusement SEGA a rapidement réagi et corrigé le tir en précisant que tous ces jeux demeureront jouables pas leurs détenteurs. Malheureusement, et c'est ce vers quoi l'on tend inéluctablement, le déréférencement des jeux d'antan pourrait coûter cher aux jeux modernes puisqu'à mesure que cet héritage disparaît progressivement c'est aussi l'avenir du jeu vidéo qui s'estompe : les jeux passés servant d'inspiration aux jeux futurs, comment avancer si l'on ne peut plus savoir d'où l'on vient ?
Cette préservation des jeux vidéo est ainsi une nouvelle fois mise à mal par un éditeur qui a pourtant de l'or entre les mains, et si les raisons de ces déréférencements ne sont pas claires ni exprimées leurs conséquences pourraient bien être importantes et réelles sur le long terme. Les vieux jeux ne sont pas "de vieilles reliques inutiles", ils doivent continuer d'être transmis, enseignés et étudiés librement pour que les générations futures se souviennent d'où les les jeux auxquels elles jouent proviennent.