Après Man of Medan, Little Hope et House of Ashes, The Dark Pictures Anthology nous revient dans un quatrième opus intitulé The Devil in Me. Inspiré par l’histoire du premier tueur en série identifié aux États-Unis, ce titre viendra clôturer la première saison. Huit titres ont en effet été annoncés dès le départ, mais les quatre suivants prendront peut-être une autre forme que celle exploitée jusque-là. En attendant, Supermassive Games (The Quarry, Until Dawn) compte bien mettre nos nerfs à l’épreuve et jouer une nouvelle fois avec nos peurs. Le titre, édité par Bandai Namco, ne sortira que le 18 novembre, mais nous avons pu en avoir un premier aperçu horrifique.
- Genre : jeu d'horreur narratif
- Date de sortie : 18 novembre 2022
- Plateforme : PC, PS5, PS4, Xbox Series et Xbox One
- Développeur : Supermassive Games
- Éditeur : Bandai Namco
- Prix : 39,99€
Guidé par le Malin
Herman Webster Mudgett, plus connu sous le nom de H. H. Holmes (Henry Howard Holmes), est un escroc notoire de la fin du XIXe siècle. Se faisant passer pour un médecin, il se présente comme un bon père de famille et un riche homme d’affaire, mais il n’est rien de tout cela. Il fait malgré tout construire à Chicago un immense hôtel dont lui seul connaît la structure et qui sera surnommé le Château par ses concitoyens. Il cache en réalité un vaste labyrinthe mis en place uniquement pour assassiner et torturer ses victimes. Avant d’être pendu à l’âge de 35 ans, il avouera 27 meurtres, dont 9 sont avérés, mais ils s’élèvent très probablement à bien plus (ou parle de 200). Il a en effet profité des victimes idéales que constituaient les visiteurs venus du monde entier à l’exposition universelle de 1893 pour assouvir ses pulsions. Lors de la confession qu’il a accordée à des journalistes avant sa pendaison, il a prétendu que le diable l’accompagnait depuis sa plus tendre enfance.
Son histoire a d’ailleurs inspiré de nombreux ouvrages et autres séries ou films, à l’image de Psychose, d’Alfred Hitchcock. I des entrepreneurs peu scrupuleux ont cherché à profiter du « succès » du docteur fou, qui revendait même les squelettes de ses victimes aux écoles de médecine. Un projet de rachat du « Château des meurtres » a ainsi existé, en vue de le transformer en attraction touristique avant que l’on n'y mette le feu. The Devil in Me repart de cette idée intéressante, en imaginant un riche architecte ayant reconstitué l’hôtel de Holmes, sur une île perdue, à des fins de divertissement. Cela rompt avec la dimension plus fantastique des épisodes précédents et pourrait redonner un second souffle à une série en perte de vitesse, épisode après épisode. Suite à une invitation du propriétaire, une équipe de télévision, composée comme d’habitude de 5 personnes, débarque ainsi au Château reconstitué pour tourner un documentaire. Pas vraiment uni, le groupe, au sein duquel se trouve un ancien couple, devra pourtant apprendre à se serrer les coudes. Leur hôte semble en effet les avoir plantés là, et ils se retrouvent littéralement piégés au sein de l’hôtel, avec un individu masqué arborant le célèbre chapeau melon du non moins célèbre tueur de Chicago, bien décidé à mettre en scène ses crimes en piégeant ses victimes, après les avoir bien effrayées.
Un spectacle de sang et de lumière
La version du jeu à laquelle nous avons pu nous essayer n’était bien entendue pas encore définitive. Ainsi, nous disposions de la partie solo du titre, mais pas de l’aventure partagée à deux joueurs (éventuellement en passant par la fonction Remote Play Together pour inviter un ami ne possédant pas le jeu), ou de la soirée TV à 5 comparses, avec échange de manette devant le même écran. Notons d’ailleurs ici que l’usage de cette dernière nous a été conseillé, mais qu’il est aussi possible de recourir au combo clavier-souris, le didacticiel s’adaptant au périphérique retenu. Et trois niveaux de difficulté sont proposés pour cette expérience horrifique remplie d’automates et autres mécanismes mortels. Comme à l'accoutumée, Supermassive Games sait poser l’ambiance, notamment par le biais de sa bande-son, ou de son absence, particulièrement efficace pour faire monter la tension, même si la respiration des protagonistes nous a semblé quelque peu exagérée.
Ce court avant-goût (un peu plus d’une heure) de ce que nous proposera The Devil in Me le mois prochain aura en tout cas réussis à nous faire dresser les poils, mais aussi à bondir sur notre chaise avec ses jumpscares bien placés. Le titre n’était toutefois disponible qu’en Anglais, quelques problèmes de localisation devant encore être réglés. La synchronisation labiale était donc, à ce niveau, plutôt réussie, tout comme les graphismes, pouvant recourir au RTX. On s’étonne toutefois de l’absence de reflet dans les glaces. Ce point sera sans doute réglé dans la version définitive, du moins espérons-le, tout comme les enchaînements parfois brutaux entre deux scènes ou ne collant pas très bien, ou encore le HUD qui peut disparaître. On a même eu droit à une mauvaise scène, à un moment donné, la bonne s’étant enclenchée lors du second essai. Rien qui ne puisse être réglé, mais il faudra peaufiner tout ça. Il en est de même de certaines animations discutables, à l’image de la petite foulée des personnages qui ne fait pas très naturelle.
Dansez avec moi
Comme à l’accoutumée dans la série, on alterne entre les 5 protagonistes. Il s’agit d’explorer les lieux et de bien tout fouiller pour ne rien rater. Les couloirs en cul-de-sac, les nombreuses portes fermées et la structure du bâtiment qui semble évoluer n’arrangent pas les choses. Cela permet de bien guider le joueur dans son évolution, mais se justifie aussi par la volonté d’orienter les visiteurs vers les pièges qui les attendent. Quelques énigmes sont aussi à résoudre. Quant aux points d’intérêt, ils sont, certes, signalés par une petite lueur, mais il est facile de passer à côté. Il peut s’agir de documents pour étoffer le lore (et remplir la collection de secrets), d’images avec des prémonitions de ce qui pourrait se passer, d’objets à ramasser, comme les cartes de visite permettant de forcer les serrures, ou les oboles (des pièces) nécessaires, dans le menu principal, pour débloquer les dioramas des événements vécus dans le jeu. De même, on retrouve aussi, en bonus, des reportages auxquelles on accède en terminant certaines scènes et, bien entendu, Pip Torrens et son flegme inébranlable, dans le rôle du Conservateur, le seul personnage que l’on croise dans tous les épisodes et qui commente vos actions en vous donnant quelques pistes empreintes de mystères.
Le passage à la 3D avec caméra entièrement libre tranche avec les premiers opus de l’anthologie. Cela permet de mieux se repérer et de bien tout observer, mais au prix de la disparition des plans léchés qui doivent désormais se contenter des cinématiques. Beaucoup de scènes se déroulant dans le noir, les personnages disposent d’ustensiles pour faire un peu de lumière (briquet, lampe torche, …). Un micro-casque permet également de suivre les sons, un multimètre de réparer les boîtes à fusibles, et une caméra de réaliser des clichés, mais cette dernière, suivant votre positionnement, s’avère plus ou moins pratique à exploiter en raison du décor. Bien entendu, à chaque personnage son outil de prédilection. La partie la plus importante du gameplay demeure toutefois dans les choix de réponses ou d’action des personnages. Cela peut parfois soulever de cruels dilemmes bien sentis. Différents embranchements scénaristiques sont ainsi possibles, favorisant la rejouabilité. Sachant que tout le monde peut mourir à tout moment, qui parviendrez-vous à sauver ?
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