Après Man of Medan qui nous envoyait sur un bateau fantôme au cœur du Pacifique, puis Little Hope tout proche de Salem et de ses sorcières, House of Ashes constitue le troisième épisode de The Dark Pictures Anthology. Supermassive Games choisit cette fois-ci les sous-sols du désert irakien pour nous propulser à la rencontre de créatures enfouies depuis des millénaires. Pour rappel, le développeur britannique, à qui l’on doit Until Dawn, s’est lancé dans une série de huit jeux narratifs indépendants visant à retracer les différents aspects du cinéma d’horreur pour lui rendre hommage. Édités par Bandai Namco, ceux-ci ont la particularité de pouvoir être joués seuls ou à plusieurs avec différents niveaux de lecture proposés et le Conservateur interprété par le très british Pip Torrens comme fil conducteur. Mais il est désormais temps de retourner dans la Guerre du Golfe.
- Genre : Jeu d'horreur narratif
- Date de sortie : 22 octobre 2021
- Plateforme : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series
- Développeur : Supermassive Games
- Éditeur : Bandai Namco
- Prix : 29,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PS5
Qui sème le vent…
Comme à l’accoutumée, ce nouvel opus de The Dark Pictures Anthology débute par des évènements du passé avant de revenir au présent une fois déroulé le générique rythmé par le groupe de métal américain Khemmis et la nouvelle histoire introduite par le Conservateur. C’est ainsi en 2231 avant Jésus-Christ, en Mésopotamie, au cours de la 3e dynastie d’Ur, dans le royaume d’Akkad, que tout commence. Le roi fou a défié les dieux et en subit désormais le courroux : outre la famine, son peuple doit faire face à une terrible épidémie et, comme si cela ne suffisait pas, une invasion est en cours. Pour apaiser les dieux, il a fait construire un gigantesque temple et procède à de nombreux sacrifices, mais cela ne semble pas suffisant, et au cours d’une éclipse, l’affrontement avec les forces ennemies, mais aussi de terribles créatures directement venues des enfers, aura raison de tous.
Bien plus tard, en 2003, la guerre d’Irak débute sur les anciennes terres de la Mésopotamie. Les forces américaines ont pris possession du palais où vivait Saddam Hussein et sont en train d’y installer leur base opérationnelle. Rachel King, un officier de terrain de la CIA, est en charge des opérations sur place et a une aventure avec le sergent Nick Kay des forces de reconnaissance des marines. C’est alors que le lieutenant-colonel de l’US Air Force Eric King, son mari dont elle est séparée depuis un an, débarque pour prendre le commandement. Grâce à un repérage thermique par satellite, celui-ci a en effet mis le doigt sur une zone souterraine où seraient cachées des armes chimiques. Un assaut va donc être mené avec un groupe spécial afin de justifier l’invasion américaine sur le plan international. Mais l’armée de terre irakienne est au fait de leur venue et se prépare à les accueillir. Le lieutenant Salim Othman, qui s’apprêtait à fêter l’anniversaire de son fils, est ainsi réquisitionné contre son gré pour se rendre sur place. Un affrontement aura donc lieu, mais un tremblement de terre y mettra fin, envoyant tout ce beau monde sous terre au cœur de l’ancien temple oublié depuis des millénaires. Si les ennemis continuent à s’y affronter, ils devront également faire face à des abominations sanguinaires et ils feraient mieux de s’allier s’ils veulent survivre. Mais encore faut-il pour cela parvenir à dépasser ses différents.
Un nouveau King dans la place
Supermassive Games garde le principe de s’appuyer sur une histoire bien réelle. Et c’est ici du roi autoproclamé de l’empire d’Akkad, Naram-Sin, dont il s’agit. La légende prétend que son peuple aurait été maudit, et son empire détruit, après qu’il a pillé, par cupidité, un temple dédié à Enlil, le dieu de la terre, du vent et des orages. De même, nous retrouvons comme liant entre les chapitres de l’anthologie le Conservateur, le gardien des histoires interprété par Pip Torrens avec la voix de Benoît Allemane, le doubleur de Morgan Freeman, en français. Le titre est, bien entendu, comme les précédents opus, entièrement doublé dans notre belle langue, de manière plus ou moins réussie, d’ailleurs, suivant les moments. Notons toutefois que, dans la version testée, certains passages restaient encore en anglais et que les voix étaient absentes dans d’autres. Pensez aussi à mettre les sous-titres en minimum si vous ne parlez pas arabe afin de comprendre les propos tenus par les Irakiens. Pour en revenir au Conservateur, celui-ci reste un simple spectateur. Même s’il ne se gêne pas pour commenter vos décisions et leurs conséquences, celles-ci vous appartiennent. Quant aux conseils ou aux indices qu’il vous donne, ils demeurent toujours aussi énigmatiques. Nous regrettons malgré tout qu’il n’intervienne que si peu dans cet épisode.
Niveau casting, après Shawn Ashmore dans Man of Medan, puis Will Poulter dans Little Hope, c’est Ashley Tisdale (High School Musical, Phinéas et Pherb, La Vie de Palace de Zack et Cody, …) qui fait office de guest star. Le titre est en effet, comme les précédents, très cinématographique, avec des inspirations puisées ici chez Alien, Predator, ou encore The Descent, mais aussi dans le roman Les Montagnes Hallucinés de H.P. Lovecraft. Les graphismes se veulent également très soignés (avec RTX, 4K native, modes performance et qualité, et meilleure résolution des textures sur les consoles new-gen), mais le meilleur côtoie le pire. Si le soft peut se révéler très réaliste, ce n’est pas toujours le cas. Les visages pâtissent parfois des éclairages qui leur donnent un aspect "poupée de cire", certaines textures mériteraient d’être plus travaillées… À cela se rajoutent des animations faciales pouvant être bien curieuses, tout particulièrement les mouvements de la bouche, et des enchaînements de plans ne se faisant pas toujours de manière très lisse, sans doute du fait de devoir gérer un scénario à embranchements, ce qui génère aussi quelques longueurs entre les répliques, dommage.
Si les opus précédents offraient un aspect fantastique appréciable, c’est davantage vers le cinéma d’action que se tourne House of Ashes. Mis à part le côté surnaturel des monstruosités présentes dans les profondeurs, nous sommes davantage face à un titre guerrier. Cet aspect est cela dit plutôt réussi. De même, les jump scares ne sont pas vraiment mis à contribution et le titre n’est pas vraiment effrayant. Ce sont surtout les bruitages réussis qui posent l’ambiance et peuvent faire monter la tension, tout comme l’environnement très sombre nécessitant de recourir à sa lampe ou, à défaut, son briquet, pour éclairer les environs. Tout ceci serait-il lié au statut militaire des protagonistes ou au changement de caméra opéré ? Exit en effet les caméras fixes pour une caméra libre à 360° pour plus d’immersion. Cette vue à la troisième personne est louable, puisqu’elle permet enfin de regarder partout, mais elle ne fonctionne malheureusement pas toujours parfaitement. Placée trop près de l’épaule, elle complique la visibilité dans les endroits étriqués et sombres. Or, en dehors de ses grandes salles, le temple est un dédale de tunnels labyrinthiques. De plus, le temps de réaction des personnages peut être un peu long et ils refusent même parfois de bouger, nous obligeant à nous y reprendre en plusieurs fois et dans différentes directions pour qu’ils acceptent de se mouvoir. Une technique qui reste donc encore à peaufiner.
Une nuit en enfer
Jeu d’horreur narratif à embranchements par excellence, House of Ashes met vos décisions au cœur de l’histoire. Et les conséquences doivent être assumées, qu’elles soient immédiates ou plus tardives. Cela s’avère toujours aussi efficace et l’on ne se doute pas forcément des retombées que certains événements peuvent avoir. Pour rappel, en mode solo, vous dirigez tour à tour chacun des 5 personnages jouables, à savoir Rachel, Eric, Nick, Salim et le premier lieutenant Jason Kolchek des forces de reconnaissance des marines. Ce dernier est le supérieur direct de Nick et ils ont récemment vécu ensemble une mauvaise expérience dont Nick a du mal à se remettre. Il en découle un manque de confiance dans ses capacités de la part de Jason et donc un risque de conflit venant se rajouter à ceux pouvant découler de l’autoritarisme dont peut faire preuve Eric. D’autant plus que Nick et lui sont en rivalité pour le cœur de Rachel qui n’apprécie pas forcément non plus d’avoir été évincée du commandement. Et que dire de Salim qui appartient aux forces ennemies ? S’allier peut être une solution de survie, mais peuvent-ils vraiment se faire confiance les uns les autres ? Les dilemmes sont judicieusement nombreux et les trahisons toujours possibles. Rappelons que vous pouvez visualiser à tout moment la personnalité du personnage incarné et ses relations avec les autres, et que tout ceci évolue en fonction de vos actes.
C’est à travers vos actions, mais aussi vos choix de répliques toujours symboliquement représentés sur une boussole, que vous déciderez des trajectoires suivies par l’histoire. Chacun peut mourir à tout moment. Ce sont ainsi plus de 60 morts brutales différentes qui sont prévues par le scénario du jeu. Essayerez-vous et parviendrez-vous à sauver tout le monde ? Telle est la question. Car c’est aussi en laissant mourir certains personnages que vous découvrirez d’autres pans de l’histoire. Si l’aventure est toujours aussi courte (environ 5 heures), sa rejouabilité est énorme. De nombreuses combinaisons sont possibles. N'oublions pas non plus le mode multijoueur à 5 sur le canapé en faisant tourner la manette pour interpréter à tour de rôle les différents personnages, en soirée télé. Une belle occasion pour chacun de choisir entre sauver sa peau avant tout ou jouer la carte de la coopération et de la compassion avec tous les risques que cela peut entraîner pour sa propre survie. Le mode coop en ligne à 2 joueurs est une autre option. Enfin, la version Curator’s Cut permettra de voir les choses sous un angle encore différent. Malheureusement, celle-ci n’étant pas encore disponible lors de notre test, nous ne pouvons pas juger de sa pertinence, mais nous comptons beaucoup dessus.
Nous terminerons avec le gameplay à proprement parler qui, en dehors des choix de dialogues, passe à nouveau par des QTE pour courir, sauter, forcer ou encore se défendre. La nouveauté est que la réussite ou l’échec de ceux-ci aura également des retombées à plus ou moins long terme. Ainsi, les erreurs ne sont pas toujours fatidiques et peuvent parfois être récupérées, mais pourront avoir alors des conséquences inattendues par la suite. Il vous faudra donc aussi rater des QTE pour accéder à tous les embranchements. S’il a pu être reproché la trop grande difficulté ou, à l’inverse, la trop grande facilité de ceux-ci, Supermassive Games offre cette fois-ci 3 niveaux de difficulté pour contenter tout le monde (clémente, difficile et mortelle), et on ne peut que s’en réjouir. Vous pouvez ainsi être prévenu de l’imminence d’un QTE et disposer de plus ou moins de temps pour l’effectuer. À côté de cela, vous retrouverez également les phases de ciblage pour effectuer des tirs ou asséner des coups, et la nécessité de marquer son rythme cardiaque pour ne pas se faire repérer. Enfin, l’exploration sera nécessaire pour trouver les différents objets interactifs qui scintillent pour vous indiquer leur présence. Parmi ceux-ci, il y a comme d’habitude 50 secrets à découvrir pour étoffer le lore, notamment au sujet de l’expédition archéologique passée par ici à la fin de la Seconde Guerre mondiale et pour qui les choses semblent avoir mal tourné. De même, 13 tablettes de marbre gravées vous permettent d’avoir des prémonitions sur un avenir possible, ainsi que de faire référence, comme toujours pour l'une d'entre elles, à la prochaine itération de l’anthologie. Enfin, quatre reportages « behind the scene » peuvent être débloqués.
Back 4 Blood est le dernier jeu des développeurs de la franchise à succès, Left 4 Dead, qui a permis à des milliers de joueurs de tuer du zombies à ne plus pouvoir les compter. Nous allons nous pencher aujourd'hui sur ce nouvel opus où les balles et le sang coulent à flot !
Après le manga et l'anime, la série Demon Slayer a désormais droit à son adaptation vidéoludique avec The Hinokami Chronicles. Mêlant jeu de combat et jeu d'action-aventure, les fans auront l'occasion d'incarner leurs pourfendeurs de démons préférés.
