Scandale chez Nintendo. Certains employés ont été porter plainte contre la filiale américaine de l'entreprise japonaise pour de mauvaises conditions de travail. À l'origine de la plainte principalement, le fait que, selon ces mêmes employés, l'entreprise les aurait illégalement empêchés de former une union, afin de dénoncer certaines conditions de travail déplorables. Retour sur cette action en justice, qui a déclenché une vague de plaintes d'employés de Nintendo of America.
La plainte
Déposée le 15 avril dernier par un employé de Nintendo of America ayant souhaité être anonyme, la plainte porte sur 4 allégations précises, contre deux entités : Nintendo of America et Aston Carter. Mais alors, qu'est ce que Aston Carter ? Il s'agit d'une société de recrutement, qui travaille depuis plusieurs années avec Nintendo of America, en charge des emplois dans la filiale. Les deux entités sont accusées de :
- 8(a)(1) Activités concertées (représailles, licenciement, discipline)
- 8(a)(1) Déclarations coercitives (menaces, promesses d'avantages, etc.)
- 8(a)(1) Actions coercitives (surveillance, etc.)
- 8(a)(3) Licenciement (y compris la mise à pied et le refus d'embaucher)
Le terme "coercitif" signifiant le fait d'agir sous la contrainte, sous la pression. Il s'agit donc là d'accusations très sérieuses qu'a formulées l'employé de Nintendo auprès du National Labor Relations Board (NLRB). Si les accusations se révèlent être vraies, Nintendo of America aurait effectué une entrave au National Labor Relations Act, autorisant les employés à former des unions quand ils le souhaitent. Mais l'histoire ne s'arrête pas là…
Une pression constante
À la suite de la médiatisation de la plainte contre Nintendo, de nombreux anciens employés de la filiale ont pris parole sur le sujet. C'est le cas de Boyks qui a témoigné sur Twitter de son expérience désastreuse aux bureaux de Nintendo of America à Redmond.
"Travailler pour Nintendo (contrat de plus de 3 ans) a été l'une des expériences les plus stressantes et les plus terribles de ma vie. Les collègues étaient géniaux, mais j'étais constamment sous la pression d'être renvoyé pour de petites choses comme aller aux toilettes ou être coincé dans les embouteillages 2 minutes avant le travail", a-t-il dit.
Selon lui, Nintendo aurait pour habitude de promettre des contrats à temps complet à des employés qu'ils n'emploient finalement jamais. Sous son Tweet, d'autres anciens employés de la filiale ont confirmé ses dires, appuyant ces derniers avec des témoignages complémentaires.
Sur Twitter, @iamNode a répondu "Nous nous connaissons peut-être. J'ai travaillé à ce département pendant environ 5 ans avant de démissionner vers la fin de l'ère de la Wii u. Tout cela est vrai. Un grand merci pour les deux mois de congés obligatoires non payés chaque année, probablement pour maintenir le statut d'entrepreneur et éviter de nous donner des avantages quelconques".
Un cas non isolé
Malheureusement, les cas d'actions en justice sont de plus en plus nombreux dans les entreprises de l'industrie du jeu vidéo. Le plus connu étant celui de Activision Blizzard, qui a été trainé en justice par certains de ses employés pour harcèlement. Dans ce type de circonstances, les unions sont plus que nécessaires aux employés afin qu'ils puissent rassembler et solidifier leurs plaintes.
Nintendo n'a pas encore répondu aux accusations ni à la plainte de l'employé à la NLRB, et la décision de la justice agira comme référence. Il est également important de préciser qu'il s'agit là de Nintendo of America, et que les autres filiales de la marque n'ont rien à voir avec toute l'histoire. Nintendo of America rejoindra-t-elle la liste des entreprises à problèmes de l'industrie vidéoludique ?