Alors que tout Internet semblait s’être mis d’accord sur l'existence d’une Switch capable d’afficher des jeux en 4K, Nintendo a surpris son monde en révélant finalement une Switch OLED, version révisée mais sans boost de puissance de sa célèbre console de jeux.
Nous avons pu découvrir la bête dans les locaux parisiens de Nintendo en compagnie de Mario Kart 8 Deluxe, The Legend of Zelda : Breath of the Wild et Super Mario Odyssey. Des softs qui ne sont plus de première fraîcheur, certes, mais qui montrent le meilleur d’eux-mêmes sur l’écran flamboyant de la machine. Si les pixels de la dalle OLED attirent toute l’attention, la console propose diverses améliorations loin d’être anecdotiques. Explications dans notre preview.
- Machine : Switch modèle OLED
- Date de sortie : 8 octobre 2021
- Fabricant : Nintendo
- Prix : 349 euros environ (selon les enseignes)
Être OLED et savoir se faire aimer
Avec son écran passant de 6,2 à 7 pouces doté d’une dalle OLED plutôt que LCD, la nouvelle Switch imaginée par Nintendo est avant tout conçue pour ravir les yeux grâce à une meilleure luminosité et à des contrastes plus prononcés. Ce n’est pas pour rien que le géant japonais a décidé de nommer la révision de son hybride en l’honneur de cette technologie : l’OLED améliore drastiquement le confort visuel. Le fait que chaque pixel s’allume indépendamment crée des noirs profonds et rend caduque l'utilisation d’un rétroéclairage. En comparaison, les anciens modèles affichent une image qui paraît délavée par rapport à ce qu’offre la nouvelle machine. Celles et ceux profitant déjà de cette technologie grâce à leurs smartphones, moniteurs ou téléviseurs savent qu’il est difficile de revenir en arrière tellement l’image gagne en netteté. Car l’OLED n’apporte pas que de la lumière et des couleurs plus chaudes, elle jouit d’un temps de rémanence réduit par rapport à ce que le LCD présente.
Il suffit de faire quelques tours de piste sur Mario Kart 8 Deluxe ou quelques enjambées dans Super Mario Odyssey pour se rendre compte des couleurs chatoyantes que diffuse l’écran. Le constat est identique pour The Legend of Zelda Breath of the Wild et son soleil qui donnerait presque envie de plisser les yeux. Qui dit écran plus grand mais résolution inchangée dit défauts plus visibles. Les esthètes du pixel remarqueront sûrement un peu plus l’aliasing de leurs titres favoris. Mais de notre point de vue, les bénéfices du grand écran OLED effacent les rares défauts qu’il peut engendrer. Nos impressions seront tout de même à confirmer quand nous pourrons tester plus longuement le périphérique.
Le jeu nomade version “deluxe”
Malgré son écran plus grand et totalement retravaillé, la taille de la console ne bouge pas. En réalité, la surface tactile sur laquelle sont diffusés les jeux est agrandie : les bordures noires qui encadrent l’écran ont presque disparu. La machine peut donc toujours être placée dans un sac à dos et rangée dans les housses de transport habituelles. La luminosité offerte par l’OLED devrait rendre l’appareil mieux préparé aux sessions en extérieur. Il est à noter qu’à l’instar d’une Switch classique, la luminosité peut être changée avec un appui long sur la touche Home. L’écran de 7 pouces est également un peu plus confortable pour les sessions en multijoueur, surtout quand ces dernières sont en split screen sur la Switch. Enfin, Nintendo a entièrement repensé le support de sa console en mode sur table. De la taille d’un bâtonnet de glace sur les modèles précédents, il fait ici presque toute la longueur de l’appareil, en plus d’être entièrement ajustable. Cela permet de gagner en stabilité, ce qui devrait satisfaire celles et ceux qui jouent dans les transports, souvent obligés de trouver des stratagèmes pour empêcher la console de glisser.
L’autre point qui fait de la Switch OLED une machine mieux pensée pour s’amuser loin de sa télé, c’est le volume des haut-parleurs intégrés capable d’atteindre des niveaux bien plus élevés qu’à l’accoutumée. Le son stéréo, intense, permet de repérer plus facilement la présence d’un adversaire. Attention cependant, le son sortant d’un casque audio branché à la console ne devrait pas être plus fort que ce que nous avons l’habitude d’entendre sur Switch, selon Nintendo. Il faudra attendre de passer plus de temps avec l’hybride pour vérifier cet élément en particulier. Avec son écran plus grand, son volume plus puissant et son support plus stable pour un poids à peine supérieur et une autonomie semblable à celle du deuxième modèle de Switch (entre 4,5 et 9 heures environ), cette édition OLED est particulièrement conseillée pour les joueurs nomades.
Un mode téléviseur mieux pensé pour le jeu en ligne
Nintendo dispose pourtant dans sa gamme Switch d’une version qui privilégie le jeu nomade, avec la Lite sortie en 2019. La firme de Kyoto aurait pu envisager un modèle disposant d’un GPU boosté, muni d’un dock capable d’afficher de l’UHD à l’écran de son téléviseur. Que nenni, la Switch OLED n’apporte aucun gain de puissance. Elle affiche toujours du 1280x720 grâce à son processeur NVIDIA Tegra, ou du 1920x1080 en connectant la console à sa télé via le câble HDMI. La bonne nouvelle pour les amateurs de jeux en ligne, c’est que le dock de la Switch OLED comprend un port Ethernet afin de relier sa machine à Internet sans passer par le Wi-Fi (compatible IEEE 802.11 a/b/g/n/ac, Bluetooth 4.1 comme précédemment). Cela veut dire qu’il n’est plus nécessaire de se procurer un adaptateur LAN pour bénéficier de la meilleure des connexions.
Au niveau de la compatibilité, l’hybride est pensée pour fonctionner avec un maximum d’accessoires déjà sortis. D’ailleurs, il est bon de préciser que la nouvelle station d'accueil peut être utilisée avec un ancien modèle de Switch. Seuls quelques Toy-Con de Nintendo Labo pourraient être incompatibles à cause de la zone d’affichage étendue de l’écran. En ce qui concerne le design général, le modèle blanc auquel nous avons eu accès était sobre et agréable à regarder. Mais soyons clairs : le tout est très proche de ce que nous connaissons déjà. Les Joy-Con sont identiques et n’auraient pas été modifiés par rapport à ceux de la Switch d’origine, d'après Nintendo. Il faudra donc être attentif au retour d’éventuels problèmes techniques (tels que le Joy-Con Drift) constatés sur les anciens modèles.
Conclusion
Cette première rencontre avec la Switch OLED nous a prouvé que son nouvel écran pouvait à lui seul convaincre certains fans de repasser à la caisse. De notre côté, nous apprécions tout particulièrement l’ajout du port Ethernet sur le dock ainsi que le support inclinable d’une taille enfin raisonnable. Ce nouveau modèle est convaincant dans tout ce qu’il entreprend, mais nous ne pouvons que regretter un GPU et des Joy-Con identiques au modèle d’origine. Plus de quatre ans après le lancement de son hybride, ce qui est une éternité dans le monde du jeu vidéo, Nintendo aurait pu penser à dépoussiérer sa configuration. Malgré tout, nous avons hâte de voir s’afficher sur ce joli écran OLED nos titres préférés. Pour rappel, la Switch OLED arrivera le 8 octobre 2021 en France.