Le Recap LFL 2021 — Semaine 2 : Entre bangers et déceptions

Après une première semaine placée sous le signe de l'invincibilité, les Misfits Premier ont récidivé dans la victoire. Et pas qu'un peu. On a cette impression, en les regardant jouer, que c'est facile, presque scripté.

Invaincu jusqu'ici, le roster presqu'intégralement polonais démontre un style de jeu chirurgical ou rien n'est laissé au hasard. Et justement, cette semaine, ils n'ont fait aucun quartier.

L'issue de leur match contre Solary n'était pas compliquée à anticiper, et on a effectivement assisté à une démonstration de force de la part des lapins.

Cela dit, force est de constater que les Misfits se sont fait peur face à BDS, leurs principaux adversaires ce segment.

Quoiqu'il en soit, ils sortent invaincus de ces deux première semaines de compétition et, par conséquent, ils sont désormais l'ennemi public numéro un...

C'est la bonne surprise de cette Saison 2021 de LFL. Après un faux départ lors de la Superweek, où on a cru un instant revivre le même scenario que les années passées, Vitality.Bee a enfin atteint sa vitesse de croisière en Semaine 2. Et, que c'est beau à voir...

Face à Solary, les abeilles ont sorti le rouleau compresseur Memento qui, sur son Panthéon, a décimé l'équipe tourangelle. Mais le plus beau restait à venir, car c'est face à GameWard que Vitality.Bee a pu enfin dérouler son style de jeu. Propre, régulier, presque chirurgical, un peu à l'image de ce que fait Misfits Premier.

En d'autres termes, ca sent bon pour Vitality.Bee — reste désormais à savoir s'ils parviendront à conserver leur élan jusqu'à la fin du split...

Tout juste arrivés de Div 2, les BDS ne sont les petits nouveaux de la ligue qu'en apparence car Jaylink est le seul rescapé de l'aventure de l'année dernière. L'organisation suisse a construit son roster autour du jeune ADC français, recrutant de véritables monstres de la scène européenne. Que ce soit bluerzor en jungle, Xico en mid, iBo en top, ou Erdote en support, BDS aligne un cinq de talent.

Néanmoins, après deux premiers matchs extraordinaires, les bleu et rose ont commencé à démontrer des signes de faiblesse en botlane. Et ça n'a pas échappé aux autres équipes, notamment à Misfits qui a largement appuyé sur cette faille pour vaincre BDS. Le duo mid/jungle de l'équipe suisse possède sans aucun doute sinon la du moins une des meilleures synergies de la LFL, mais leur performance est souvent entachée par la nécessité de compenser les erreurs de Jaylink et Erdote.

BDS s'en sort pas trop mal au sortir de la Semaine 2 mais, si leur défaite contre Misfits est pardonnable, le fait d'avoir throw contre Izi Dream en Semaine 1 leur porte préjudice. Et la victoire arrachée à GamersOrigin hier soir ne joue pas non plus en leur avantage.

On attend beaucoup de l'équipe suisse — notamment parce qu'on ne peut s'empêcher de regarder avec admiration leur duo mid/jungle — mais, pour l'instant, on reste sur notre faim.

D'aucuns prétendaient que la Karmine Corp avait simplement eu des coups de chance, que le backdoor d'Adam et Saken était simplement une performance isolée, et que l'équipe ne méritait qu'une place dans le fond du classement — mais, on ne va pas se mentir, le FC Bagarre s'en sort très bien après ces deux semaines de compétition.

Cela dit, la KCorp a la mauvaise tendance d'aller chercher la victoire aux forceps, certes en faisant de la baston sa marque de fabrique mais surtout en peinant à trouver la limite entre int et play.

On les attendait sans doute plus percutant face à MCES, mais une victoire est une victoire. En revanche, on ressort un peu déçus de leur performance face à GamersOrigin. Si le match était effectivement un pur banger à regarder, car chaque équipe rendait coup pour coup, on doit reconnaître qu'on espérait plus.

Après, la KCorp est actuellement en 2e place au classement, et faire taire les rageux est une consolation bien suffisante.

On y a cru cette semaine pour GamersOrigin et, un instant, on était bien persuadés que les rouge et noir seraient capables d'aller chercher la 2e place exclusive, en 4-1. Hélas, les BDS en ont décidé autrement, et les hommes de Glopo doivent désormais partager la seconde marche du podium.

Et pourtant, ça partait bien. Après une première semaine très correcte, GO s'est d'abord battu jusqu'au dernier souffle avec la KCorp, arrachant finalement la victoire grâce à leur science des teamfights. Venait ensuite BDS et, pendant de longues minutes, on a cru voir les rouge et noir enterrer l'équipe suisse en deux-temps-trois-mouvements. Les GO ont enchaîné les masterclass en teamfights, poussant Xico et bluerzor dans leurs retranchements — mais ça n'a finalement pas suffit.

GO manque de peu la marche, et on ne peut s'empêcher de marquer notre déception. Cela dit, la Semaine 3 est pleine de promesse, car l'équipe semble enfin avoir atteint son pic de performance...

GameWard, c'est une des semi-déceptions de ce début de saison. D'un côté, toucouille, Ellam et Prime sont plus forts que jamais ; de l'autre, loulex n'a pas encore convaincu. Le vétéran de la jungle peine à retrouver son niveau de jeu d'antan, ou du moins à s'adapter à celui de la LFL.

Après une première semaine peu encourageante, l'équipe boulonnaise devait rassurer les fans et le match contre Izi Dream leur a certainement mis du baume au coeur. Malheureusement, il s'agissait bien plus d'une défaite pour les Aixois que d'une véritable victoire pour les Boulonnais, et la défaite contre Vitality.Bee n'est pas venue arranger les choses. A cet égard justement, on ne peut s'empêcher de souligner que GameWard est tombé dans le piège de la draft — en d'autres termes, il est difficile de vraiment critiquer leur niveau de jeu.

S'agissant de LDLC OL, la déception est, cette fois-ci, totale. C'est l'équipe qui aligne le plus de joueurs français, et leurs performances sont loin d'être au beau fixe. Que ce soit Manaty, qui a enchaîné les games catastrophiques, YellOwStaR et Exakick, qui doivent encore faire les preuves de leur duo, ou même Eika, qui peine encore à retrouver son royaume en midlane — les Lyonnais semblent marquer un début d'année difficile. Cela dit, cette semaine, ils ne sont pas passés loin de la perfection. Notamment grâce à Dan Dan, le toplaner néerlandais, LDLC OL s'est affirmé face à Izi Dream.

En revanche, on préférera simplement oublier leur match contre MCES car succomber au piège d'une draft ultrascaling est le genre d'erreur qu'on estime impossible pour une équipe de ce calibre.

Izi Dream, c'est l'équipe qu'on a envie d'aimer et de supporter — mais qui semble tout simplement incapable de nouer avec la victoire de manière concrète. Et pourtant c'est pas faute d'essayer, ni même de s'être battus jusqu'au bout. Car Izi Dream n'a pas à rougir de leurs cinq derniers matchs.

Hélas, cette semaine, les Aixois sont passés à côté. Ils ont juste eu le temps de se faire écraser par GameWard avant que LDLC OL ne les stomp à leur tour — et c'était d'une tristesse absolue à regarder. On sentait qu'Izi voulait aller plus loin, plus fort, plus vite, et ils se sont empêtrés à plusieurs reprises dans des situations impossibles — justement parce qu'ils allaient trop loin.

On regrette beaucoup les résultats d'Izi cette semaine, d'autant que l'équipe avait montré d'excellentes choses lors du Summer 2020. Reste à savoir s'ils parviendront à retrouver le niveau de jeu qu'ils avaient alors — ils ont encore du temps, mais il ne va pas falloir tarder...

Historiquement, Solary n'a jamais eu les moyens de ses ambitions en LFL, mais cette année les choses sont différentes. Avec Scarlet et Asza, l'équipe tourangelle nous offre un spectacle à chacun de ses matchs, et la réunion entre Djoko et Steelback fait certainement plaisir à voir. Cela dit, Solary semble justement souffrir d'un manque de cohésion entre ces deux blocs. Et ca s'est vu cette semaine.

Ecrabouillés par Misfits et Vitality.Bee, l'équipe tourangelle doit encore se remettre de ses blessures, si LRB n'a pas déjà rejoint Papa Johnny... Solary est un chantier qui nécessite encore beaucoup de travail et de main d'œuvre, mais la saison est loin d'être encore finie. Reste désormais à savoir si la prochaine semaine marquera un retournement de situation, ou si les Solary planteront eux-mêmes les clous de leurs cercueils...

L'année commence mal pour MCES, mais la structure marseillaise peut cette fois-ci être sûre qu'elle ne finira pas le segment sans victoire. Grâce à l'erreur de draft de LDLC OL, les Marseillais empochent leur premier point du segment, tuant dans l'oeuf la vanne naissante du 0-14 (enfin, 0-18 en l'occurrence).

Cela dit, MCES ne démontre pas que des mauvaises choses, loin de là — et l'équipe souffre du fait que le niveau de jeu de la LFL a brutalement augmenté cette année. Face à la KCorp, les Marseillais ont prouvé qu'ils avaient bien plus à revendre que ce qu'on leur prêtait originellement, et on n'est pas à l'abris qu'ils puissent créer la surprise au cours des prochaines semaines.

Après, on va pas se mentir, ca semble compromis pour le moment.