Les GrandMasters continuent de faire parler d'eux, mais en mal. La nouvelle ligue fermée du nouveau circuit compétitif d'Hearthstone est critiquée de toutes parts : par la communauté, mais aussi par certains joueurs pro et même par certains des casters ...
Pourquoi une telle défiance envers un système proposant une certaine stabilité à la scène compétitive ? Récit de cette aventure qui a mal démarré.
Des formats contestés
Lors de son annonce début 2019, le système devait être modifié pour éviter aux joueurs de parcourir le monde et de refaire 50 Tour Stop. Tout d'abord, le format fut impacté. On passa du Conquest BO5 au Spécialiste BO3. Un premier gros changement qui venait s'ajouter aux Master Tour et à la ligue des GrandMasters, les premiers participants à cette ligue étant choisis par Blizzard selon des critères de prize money pour certains, mais aussi de certains critères un peu plus arbitraires comme la popularité en tant que créateur de contenu par exemple.
Un des premiers problèmes arriva lorsque Blizzard annonça que seuls les joueurs présents dans les GrandMasters pourraient tenter de se qualifier pour les Worlds à la Blizzcon. Une énorme déception pour beaucoup de joueurs professionnels qui ne font pas partie des Grandmasters, mais aussi un changement de cap puisque toutes les années précédentes, n'importe quel joueur pouvait prétendre à se qualifier dans le top 16 mondial.
Parlons maintenant des remarques faites par les joueurs au format. Le Spécialiste BO3 fut choisi et devint très vite impopulaire : mirrors peu intéressants pour les joueurs comme pour les viewers, une diversité des decks quasi nulle, et une méta peu favorable à l'émergence de nouveaux decks. Pour remédier à cela, Blizzard décida de revenir au Conquest pour la Saison 2, mais avec une phase de bouclier (qui permet donc de protéger un de ses decks avant le ban adverse).
Et là encore, les joueurs pro se plaignent car dans la majorité des cas, ce format revient à un BO1 joué avec les classes non bannies/protégées. La solution la plus pertinente était de revenir à un format en BO5, ce qui aurait considérablement réduit la variance.
Un désintérêt des joueurs eux-mêmes
Enfin, l'un des points les plus polémiques : la qualité des matchs. En effet, de nombreux joueurs pros ne faisant pas partie de la ligue critiquent le manque d'investissement de quelques GrandMasters. Le dernier souci en date ? Seiko réalise un énorme misplay sur son match du samedi soir contre Bozzzton : il laisse nonchalamment sa Shirvallah sur le board sans la remélanger dans le deck à la fin d'un tour, s'assurant quasiment à 100 % de perdre (clip ci-dessous). La raison ? Il est en train de disputer en même temps les qualifications d'un célèbre autochess sur mobile. La communauté s'offusque. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Les arguments vont bon train dès la fin du match, et la communauté entière semble révoltée par l'attitude du joueur : en effet, celui-ci touche 500 $ minimum par match joué, et tant de joueurs auraient fait des sacrifices pour avoir sa place que tout cela est perçu comme un manque de respect total envers les viewers, envers ses adversaires puisqu'il fausse la compétition, mais aussi envers Blizzard qui l'a intégré à cette ligue.
Quelques heures plus tard, selon le site Invenglobal, nous apprenons que Seiko aurait demandé l'autorisation à Blizzard de faire les tournois en même temps. Ces derniers n'auraient pas dit non.
De leur côté, Blizzard répond en plaidant une réponse mal interprétée de la part du joueur allemand. Selon eux, les horaires des GrandMasters ne pouvant être modifiés, il devait se débrouiller auprès de l'autre tournoi pour en décaler les horaires.
A un mois du Master Tour Bucarest, dont le format n'a toujours pas été annoncé, les critiques pleuvent sur le nouveau circuit compétitf. Cela fera t-il changer la position de Blizzard pour l'année prochaine ? Nul ne le sait pour le moment.