Le dernier épisode de The Council s'intitule donc, sans grande surprise Checkmate et sort aujourd'hui mardi 4 décembre 2018 sur PC, PS4 et Xbox One. Débutée en mars 2018 avec The Mad Ones, l'aventure narrative des bordelais de Big Bad Wolf, qui misait beaucoup sur son système d'influence sociale et sa touche de RPG, touche donc à sa fin. Après Hide and Seek en mai 2018, puis Ripples en juillet 2018, et enfin Burning Bridges en septembre 2018, il est temps d'assister à la conclusion de l'histoire de Louis de Richet et du colloque organisé par Lord Mortimer avec les grands de ce monde, et de porter un jugement général sur la première production de ce studio créé par d'anciens de Cyanide, Ubisoft et Blizzard.
- Genre : aventure narrative épisodique, RPG
- Date de sortie : 4 décembre 2018
- Développeur : Big Bad Wolf Studio
- Éditeur : Focus Home Interactive et Cyanide
- Plateformes : PC, PS4, Xbox One
- Prix : 29,99 € (saison complète)
- Testé sur : PC
Avant toute chose, rappelons qu'il s'agit là du cinquième et dernier épisode de The Council, et qu'inévitablement des spoilers vont figurer dans la première partie de ce test. Aussi, si vous n'avez pas encore joué aux épisodes précédents, nous vous conseillons de passer directement à la seconde partie.
Au nom du père...
L'heure du vote final a sonné et la guerre entre Lord William Mortimer et Sir Gregory Holm pour remporter les voix de chacun est à son apogée. C'est d'ailleurs à vous que Mortimer (si c'est à ses côtés que vous avez précédemment choisi d'être) va confier la lourde tâche de convaincre les partisans de Sir Gregory de se rallier à son camp. Vous allez donc devoir trouver Manuel Godoy pour vous assurer de son soutien, mais aussi convaincre Lady Emily Hillsborrow, Son Éminence Piaggi, et surtout Von Wöllner. Cela passera soit par une simple discussion, soit par une confrontation que vous pouvez bien entendu remporter ou perdre suivant votre influence sociale sur votre adversaire et les choix de dialogue que vous opérerez.
Les enjeux politiques et de pouvoirs, notamment le projet de Mortimer que l'Espagne cède la Louisiane à la France pour qu'elle la redonne ensuite aux États-Unis, sont à leur comble et les retournements de veste sont légion. Même Louis de Richet peut décider de changer de camp si le coeur vous en dit. Alors, resterez-vous fidèle à votre décision initiale ou la trahirez-vous pour changer de camp ? À moins que vous ne choisissiez de ne soutenir aucun des deux protagonistes. Mais quels que soient les choix que vous ferez, un nouvel ordre est sur le point d'éclore et vous serez amené à vous rendre dans un monde parallèle où tout est irréel. Mais rappelez-vous que de toute façon cette histoire n'est probablement qu'une fiction.
Des fils...
Si la direction artistique de The Council est toujours aussi inspirée et accompagnée d'une bande son de très bon niveau, le titre retombe toujours dans ses travers techniques. En effet, on assiste tour à tour à des images saccadées, à un éclairage peu convaincant au niveau de la bouche et des dents des personnages, ou encore à un bug d'affichage suite à un franchissement de porte avec l'image d'un personnage qui apparaît au premier plan pour disparaître aussitôt et réapparaître bien plus loin.
Mais cet épisode souffre de surcroît d'une très mauvaise gestion des lumières résultant en des images très noires, notamment au niveau des visages, y compris celui de Sir Gregory Holm, d'habitude si blanchâtre. Parfois, l'éclairage est correct dans un sens, mais pas dans l'autre, un personnage ressortant ainsi normalement alors que son interlocuteur est complètement assombri, étrange. Demeure toujours l'éternel problème de la caméra, qui non seulement s'entête à se repositionner toute seule, mais choisit surtout des angles pas forcément très pratiques, comme lors d'un franchissement de porte, lorsqu'elle décide de s'orienter systématiquement vers le haut. On a beau la replacer correctement, tôt ou tard elle reprendra la position qu'elle a décidé.
Et du manque d'esprit.
Au cours de cet épisode, le premier chapitre se contente de chercher à retourner les adversaires. Il n'est donc pas très consistant et, surtout, n'exploite que très peu les nouvelles capacités que Louis de Richet a acquises à la fin de l'épisode précédent, ce qui est fort regrettable, car on s'attendait à en faire véritablement usage dans cet épisode. Heureusement, le chapitre suivant a su trouver son inspiration dans un monde artificiel où l'on passera d'une scène à l'autre en traversant des tableaux pour aller résoudre des énigmes. Malheureusement, celui-ci est bien trop court, tout comme le premier chapitre d'ailleurs, ceux-ci ne vous occuperont chacun qu'une grosse demi-heure. Et que dire du dernier chapitre ? En 10 minutes à peine tout est plié. La conclusion de cette épopée que nous suivons maintenant depuis 9 mois infante d'une conclusion qui tombe à plat. On s'attendait à un final grandiose avec un peu de challenge, mais il n'en sera rien. Lorsque cela s'achève, on se dit que le jeu ne peut pas être fini, pas aussi facilement, pas aussi rapidement, et pas ainsi, mais malheureusement si. Demeure malgré tout une rejouabilité certaine pour explorer les différentes possibilités offertes par le jeu.
Cette aventure avait commencé avec un premier épisode nous ayant clairement mis l'eau à la bouche et, même si le second nous avait un peu déçu, les deux suivants avaient su relever la barre. Quand on pense à toutes les révélations du précédent épisode et que l'on observe ce bref dernier épisode, on ne peut s'empêcher de penser que tout aurait pu se terminer dans Burning Bridges. Il semblerait que Big Bad Wolf se soit retrouvé à court d'idées avec cet épisode ou qu'il se soit lassé et ait décidé d'expédier ce dernier opus. Quoi qu'il en soit, on est fortement déçu que cela se termine ainsi et on reste sur notre faim. Quand on regarde The Council dans sa globalité, on ne peut pas dire que ce soit un mauvais titre, bien au contraire, mais quel dommage de bâcler le final qui est pourtant une part essentielle de toute aventure narrative.
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