L'avant-dernier épisode de The Council, intitulé Burning Bridges, est sorti aujourd'hui mardi 25 septembre 2018 sur PC, PS4 et Xbox One. C'est en mars 2018, avec The Mad Ones, que le studio bordelais Big Bad Wolf a initié cette aventure narrative originale avec son système d'influence sociale et sa touche de RPG. Depuis, elle se poursuit avec un épisode tous les deux mois. Nous avons ainsi pu découvrir Hide and Seek en mai 2018, qui nous avait un peu déçu, puis Ripples, en juillet 2018, qui avait su redresser la barre. Reste à voir maintenant si le quatrième épisode va poursuivre dans cette voie ou si nous allons de nouveau assister à une petite baisse de régime.
- Genre : aventure narrative épisodique RPG
- Date de sortie : 25 septembre 2018
- Développeur : Big Bad Wolf Studio
- Éditeur : Focus Home Interactive et Cyanide
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One
- Prix : 29,99 € (saison complète)
- Testé sur : PC
Le fer de lame
S'agissant d'une aventure épisodique, il va de soi que les propos qui vont suivre dans ce paragraphe pourront difficilement éviter de spoiler les épisodes précédents. Aussi, si vous n'avez pas encore découvert ceux-ci et que vous ne souhaitez pas apprendre certains éléments avant l'heure, on ne vous en voudra pas de passer directement à la deuxième partie de ce test.
Nous reprenons donc ici les aventures de Louis Mauras de Richet là où elles s'étaient arrêtées à la fin de Ripples. Et il se pourrait bien, si votre capacité à résoudre la dernière énigme de cet épisode n'a pas été à la hauteur, que vous soyez en très mauvaise posture. Dans ce cas, votre bras risque bien de ressembler beaucoup à celui de votre mère, ce qui, si vous avez déjà terminé le premier épisode avec une balafre, commence à faire beaucoup. Mais pas de panique, Sarah vous aura soigné et elle se chargera elle-même d'ouvrir le passage secret de la crypte. Elle vous avouera alors être là pour récupérer la Sainte Lance, celle avec laquelle le centurion romain Longinus a perforé le flanc du Christ sur la croix, rien que ça.
Obéissant à votre très chère mère, vous devrez alors retrouver la lance dans la crypte désormais accessible, puis la ramener à Sarah sur les quais pour vous enfuir rapidement afin d'échapper aux daemons et avant de revenir en force avec l'Ordre Doré. Une question commence tout de même sérieusement à vous tarauder : votre mère est-elle vraiment sérieuse avec ses histoires de daemons ou délire-t-elle complètement ? Malgré ces interrogations bien légitimes, en tant que bon fils obéissant, vous exécuterez toutefois ses consignes.
Vous découvrirez à l'intérieur de la crypte non seulement de nombreux sarcophages semblant appartenir à de grands personnages tels que des rois ou des papes, mais également de nombreuses têtes de lance. À vous d'identifier la bonne en menant votre enquête, notamment auprès de ce bon vieux Piaggi. Et que dire de ce sarcophage au nom de Lord Mortimer rencontré au fond de la crypte ? S'agit-il d'un des aïeuls de votre hôte ? De nombreuses questions commencent à s'accumuler mais William Alexander Mortimer répondra avec plaisir à nombre d'entre elles dès lors que vous aurez déniché l'objet de votre quête et que vous vous serez défait de Bonaparte qui cherche à vous mettre des bâtons dans les roues. Les révélations seront nombreuses, très nombreuses.
Un rythme effréné
Comme les deux épisodes précédents, Burning Bridges se décompose en trois chapitres qui devraient vous occuper grosso modo une heure chacun. Nous avons remarqué un peu moins de problèmes techniques. Même s'il y a encore quelques effets de clipping et une caméra qui a du mal avec les angles des murs, l'ensemble reste tout à fait satisfaisant, voire même plutôt joli, la patte graphique reste toujours aussi agréable. Les couleurs nous ont cependant paru un peu plus lumineuses. Tout juste y a-t-il un passage non fluide entre la porte de la crypte et son intérieur. Soit on est dehors, soit on est dedans, mais il n'y a pas de transition, dommage.
Puisque nous parlons de la crypte, l'intérieur de celle-ci apporte un peu de nouveauté dans les décors, ce qui, bien qu'elle ne soit finalement pas très grande, n'est pas désagréable car son design est fort sympathique. Nous avons ici rencontré un petit bug assez déroutant. Nous avons tenté d'ouvrir le sarcophage du fond, celui au nom de Lord Mortimer, mais nous avons échoué. Toutefois, lorsque nous nous en éloignons, il apparaît ouvert. Mais si nous y retournons, il est toujours bel et bien hermétiquement clos et nous ne pouvons que tenter de l'ouvrir à nouveau. Curieux.
Même si elles restent toujours présentes dans cet épisode, nous avons nettement moins de références historiques, culturelles, religieuses et géopolitiques que dans les précédents. En revanche, le rythme est très soutenu avec une avalanche de découvertes répondant à de nombreuses questions que l'on pouvait se poser. Pas toutes bien sûr, il faut en garder pour la fin, mais nous apprenons vraiment beaucoup de choses sur de nombreux personnages clés de l'histoire qui, au cours de cet épisode, va elle-même prendre une toute nouvelle tournure. Et que dire de cet esprit machiavélique qui anime Lord Mortimer avec sa vision du monde où toute chose se justifie par un plan pervers. Délectable.
Rien à redire sur les musiques d'ambiance ou les bruitages qui sont bien adaptés aux situations. Par contre, nous déplorons une synchronisation labiale absolument pas calée ainsi que des gestes exagérés et/ou parfois peu naturels des personnages durant les phases de dialogue. Si encore nous avions un doublage en français, cela pourrait s'expliquer, mais ce n'est pas le cas. Ces phases, compte tenu de la quantité d'informations divulguée, pourront toutefois paraître un peu longues, mais rien ne vous oblige à lire toutes les lignes de dialogue, et vous pouvez très bien couper court si le coeur vous en dit. Vous raterez sans doute quelques anecdotes croustillantes, mais cela ne remettra pas en cause la suite de votre aventure.
De nouvelles expériences
Si nous avions reproché à Ripples de mettre un peu de côté l'intrigue du jeu, on ne peut pas dire que ce soit le cas dans Burning Bridges. En revanche, si vous êtes un acharné des énigmes, vous resterez peut-être sur votre faim, non pas qu'elles soient absentes, mais elles sont un peu mises de côté et tiennent moins de place que précédemment. Par contre, vous pourrez profiter de plusieurs opportunités et surtout participer à des confrontations bien plus fréquemment qu'à l'accoutumée.
Et puis il y a toujours cette partie de cache-cache avec les objets disséminés dans le décor dont nous ne sommes pas particulièrement friand, comme nous l'avons déjà précisé dans les tests des autres épisodes. Mais nous nous y sommes plié ici car nous étions à court de livres permettant entre chaque chapitre de gagner quelques points dans les capacités concernées. Nous avons pourtant fouillé partout, mais pas moyen de mettre la main sur un bouquin. Tant pis, nous nous contenterons de ceux octroyés par les passages de niveaux ou obtenus via les traits débloqués par nos actions.
Ce que l'on retiendra aussi de cet épisode, c'est l'introduction de nouvelles compétences fort sympathiques avec lesquelles nous risquons de bien nous amuser dans le dernier chapitre. Nous n'avons pour l'instant pu qu'y goûter un petit peu mais cela donne l'occasion de phases de gameplay originales dont nous redemandons. Nous n'en dirons pas plus pour éviter de divulguer des informations top secret, mais nous avons grandement apprécié cette initiative.
Enfin, il y a aussi quelques étapes où nous devons prendre des décisions, comme à la toute fin de cet épisode. Celles-ci auront très certainement un impact non négligeable sur la continuation de notre périple, ce qui ne les rend pas si simples et incite à recommencer la partie pour expérimenter un autre axe. On s'en doute, cela ne changera pas le coeur même de l'histoire. Il s'agit avant tout d'une manière différente de l'appréhender. En tout cas, nous voilà parvenu à une étape fatidique, celle de la fin du colloque où chacun va pouvoir abattre ses cartes. Nous attendons avec impatience le dénouement de tout ceci, planifié pour fin novembre, dans un final qui, on l'espère, sera à la hauteur.
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