Disponible le 5 octobre prochain exclusivité sur Switch, Super Mario Party est une énième incursion du Royaume Champignon sur Switch. On déjà été servi cette année, avec le Tennis, puis l'année dernière avec le retour de Mario Kart 8, tout en rappelant que la plus grosse cartouche de Nintendo pour cette fin d'année met aussi en avant une bonne partie de la bande à Mario dans Super Smash Bros Ultimate. Mais avant le jeu de baston, voyons ce que vaut ce party-game édité par Nintendo.
Party un jour, sans retour
Développé par ND.Cube, Super Mario Party est le sixième épisode du studio, qui avait également oeuvré sur Wii Party et l'affreux Animal Crossing Amiibo Festival. A la dérive complète depuis minimum deux opus, la licence pourtant chérie des amateurs de soirées entre potes réussies, compte bien se racheter une conduite avec un épisode qui reprend les bases de ce qu'on aime dans MP : des plateaux type "jeux de l'oie" sans fioritures si ce n'est des cases aux effets originaux et des pièges à tendre à ses camarades, la fourberie étant toujours une technique tout à fait viable si l'on souhaite décrocher les étoiles.
Le reste du contenu développé pour ce SMP est, au mieux, rigolo, mais quoiqu'il en soit toujours très oubliable avec des plusieurs modes annexes que nous allons nous appliquer à vous décrire. Tout d'abord, la petite séquence de rafting, jouable jusqu'à 4 et qui demandera aux joueurs de se coordoner afin d'arriver le plus rapidement possible au bout d'une rivière aux divers embranchements. L'ensemble est timé et le principal moyen de renflouer son sablier est de participer à des épreuves en coopération. Le principe est plutôt bon et en pratique l'ensemble s'avère être tout à fait efficace. Cependant, et à notre grand dam, le fun fond comme neige au soleil et les parties rafting deviennent ennuyeuses au possible. L'impression est celle d'un mini-jeu beaucoup trop long, entrecoupé d'autres mini-jeux : forcément, au bout de quelques sessions, ça coince.
Autre morceau que l'on qualifiera d'annexe au Mario Party que l'on connait et que l'on aime, la scène rythmique,un petit jeu en cadence de 5 minutes dans lequel le décor change mais où le principe, lui, ne bouge pas d'un cheveu. Il faudra simplement battre la mesure avec le joycon, en fonction des indications visuelles posées à l'écran, le vainqueur étant celui qui aura eu le meilleur sens du rythme en bout de course. Là encore c'est "rigolo", mais pourquoi l'avoir détaché du reste pour l'étaler en longueur alors que ça n'a guère plus d'ambition que le reste de la collection de mini-jeux retrouvé sur les plateaux ?
Enfin, la salle de jeu de Toad propose quelques épreuves originales, celles qui font intervenir plusieurs Nintendo Switch dans les trailers ou encore des petits challenges PVP chacun pour soi. Même remarque qu'au dessus, pourquoi avoir détaché ces 4 mini-jeux du reste comme s'ils avaient quelque chose de spécial ? Les interactions entre les Switch ne justifient pas de créer une section à part au reste des mini-jeux et des plateaux qui sont le coeur et l'essence même des Mario Party.
Dense avec les stars
On a bien quelques éléments de réponse à apporter à notre question posée au paragraphe précédent. En dehors de ses 3 morceaux annexes n'apportant que peu d'intérêt après 2 parties grand maximum, le gros morceau du jeu, ou du moins ce qui est censé l'être, n'est composé que de 4 plateaux, dont un caché. Certes, ces plateaux sont efficaces et renouent avec les Mario Party époque Nintendo 64, mais le contenu est beaucoup trop chiche pour ne pas ranger SMP dans la même case que l'horripilant 1,2 Switch point de vue rejouabilité.
Les complétionnistes auront l'excuse des 4 gemmes à débloquer afin de sortir les 4 protagonistes manquants au casting, mais là encore, les conditions d'obtention sont basées sur la répétition des mêmes actions, sans véritable modificateur ou surprise : le raft, le eu de rythme et la salle de Toad nous ont fait l'effet de véritables cache-misères masquant un coeur de jeu bien trop pauvre pour pouvoir s'amuser convenablement. Heureusement, SMP sauve les meubles avec une collection de 80 mini-jeux efficaces : tout n'est pas "bon", mais la plupart allient prise en main rapide et fun immédiat, c'est finalement tout ce qu'on leur demande.
Les plateaux aussi écopent de quelques subtilités, parfois tirés des épisodes récents, avec les différnts types de dé, ou encore la case compagnon, qui permet au joueur de bénéficier de son dé et de celui d'un PNJ lors de son tour. Dans les faits ce sont de bonnes idées, mais le problème reste toujours le même : on s'ennuie ferme après 4 ou 5 parties, le jeu ne tient absolument pas la marée. Peuvent en témoigner les petites têtes blondes qui ont eu la chance de l'essayer pendant la période de test et qui s'en sont vite retournés à Minecraft ou Fortnite : quelque part, ça veut tout dire.
Battle Toad
Petite révolution pour la série, Super Mario Party est jouable en ligne, du moins en partie et on en rit jaune. Concrètement, seul un mode annexe consistant en un enchaînement de mini-jeux est accessible via le réseau : on a fait mieux comme argument de vente pour le Nintendo Online. Point de vue technique, le jeu se défend, avec des plateaux très colorés et un casting superbement modélisé et, d'ailleurs, avec quelques personnages que l'on a peu l'habitude de croiser dans les licences secondaires Mario.
Cela ne change évidemment absolument rien au gameplay si ce n'est le dé dédié à protagoniste, mais revoir quelques figures familières, notamment la taupe de Super Mario World, devrait faire plaisir aux plus nostalgiques. Enfin, la bande-son typée fête foraine (comment aurait-il pu en être autrement) ne délivre aucun morceau marquant, ce n'est pas forcément ce qu'on lui demande, certes, mais tout de même. L'un dans l'autre, l'OST de ce Super Mario Party est un peu à l'image du jeu lui-même : rigolote, rythmée, mais très vite oubliée une fois la console éteinte sans véritable envie d'y revenir.