Une note c'est bien. Mais savoir d'où elle vient, c'est mieux ! Découvrez notre test en détails, ci-dessous.
- Genre : Monde ouvert, Jeu de combat, Jeu d'action-aventure
- Date de sortie : 7 septembre 2018
- Plateforme : PS4, PS5
- Développeur : Marvel Entertainment, Insomniac Games
- Éditeur : Sony
- Prix : 39,99 €
La mort au bout du fil
Attendu depuis des lustres par les fans de Marvel et les amateurs de gros blockbuster qui tache sur la console de Sony, le Spiderman d'Insomniac s'apprête à faire le grand saut. Dans sa combi moulante, l'homme-araignée a quelques bons arguments à faire valoir, à commencer par sa mise en scène et sa narration, finalement très proches des films de Sam Raimi, même si, comme nous allons le voir, les personnages sont mieux écrits que dans ces derniers. Ou, tout du moins, le Peter Parker dépeint dans cet "épisode" y est beaucoup plus crédible, avec des petites vannes bien senties (mais qui ne font pas toujours mouche) même dans les moments les plus critiques et de nombreuses phases sans l'identité secrète afin de varier les points de vue et les situations.
On regrettera cependant un scénario au rythme assez étrange : la mise en place est beaucoup trop longue, alors que le dernier acte se plie quant à lui en quelques missions. On échappe pas non plus à la fin en queue de poisson qui invite tout le monde à gentiment patienter jusqu'au prochain jeu. Peu importe, l'essentiel est assuré, avec des cutscenes très léchées, un doublage français de grande qualité (il restait encore quelques passants lâchant des répliques en anglais lors de notre test, mais ce sera sans doute corrigé avec le patch day one) et quelques séquences épiques. Ça, du moins, c'est si on reste dans les clous : le contenu annexe n'a clairement pas bénéficié du même soin et même s'il y a bien quelques combats de boss secondaires bien fichus, le contenu occupant la majeure partie de Manhattan n'est pas très engageant, sauf si comme nous, vous devenez accro à la collection des différents costumes.
Apprendre sa leçon Parker
Homme araignée oblige, Insomniac a évidemment mis le paquet sur la progression dans les rues de Manhattan, avec de nombreuses animations et mouvements dédiés au plaisir du rase-motte entre les taxis. Et ça fonctionne, les voyages rapide, pourtant présents, ne servent quasiment à rien, tant le plaisir de virevolter entre les gratte-ciels est présent. Pourtant, dans la pratique, rien d'extraordinaire, puisque les bases sont inspirées de la grimpette d'Assassin's Creed. Concrètement, la touche R2 enfoncée, aucun mur ne vous fera obstacle. Quelques imprécisions sont tout de même à signaler, surtout avec l'usage du L2 + R2 vous transportant rapidement sur un point ciblé automatiquement : du chipotage lorsque l'on s'amuse à aller d'un point A à un point B, cela devient par contre beaucoup plus gênant lorsqu'il s'agit de défis de course contre la montre déjà corsés.
Même combat pour les affrontements et les coups "aimants" qui vont 3 fois sur 5 sur le mauvais ennemi, de préférence hors-champ de la caméra. Le gameplay baston est un dérivé à peine modifié de la série Batman Arkham et de son free flow combat, qui permet de gérer plusieurs ennemis à la fois et de contrer facilement grâce à des marqueurs visuels au-dessus de leur tête. Là où le titre d'Insomniac va un peu vite en besogne, c'est qu'il montre aux joueurs tous les types d'ennemis qu'il rencontrera pendant ces 20 heures à Manhattan. Pour le reste, il s'agira de variations de plus en plus dangereuses, mais constamment sur le même thème : ceux avec un bouclier, les gros balaises, les grenadiers, etc. Pour pallier à ce problème, les développeurs ont intégré un système de progression par niveau et expérience, offrant la possibilité de débloquer des compétences dans 3 arbres distincts. Plutôt utile pour deux ou trois mouvements que le héros aurait dû avoir de base, ce traitement de la progression est assez superficiel et on peut le prouver de manière très simple : en jouant dans la difficulté de base, nous n'avons jamais ressenti un quelconque besoin de débloquer ces skills, l'option est donc à réserver à ceux qui joueraient dans des modes de difficulté avancés, dommage. Et encore, ce n'est pas fini, puisque Peter, en bon scientifique, peut se fabriquer costumes et gadgets moyennant des jetons : de plusieurs types, ils correspondent aux récompenses des missions annexes (jeton de recherche si vous terminez une épreuve du labo, etc). Les éléments craftés serviront ensuite à vous créer un "build" composé d'un pouvoir de costume et de 3 mods de combat.
Là encore, ces options de personnalisation sont tout à fait superficielles si vous comptez boucler le jeu avec un minimum de challenge. Peut-être est-ce dû à la jauge de concentration, qui permet de se soigner après quelques combos ? En tout cas, ne vous y trompez pas, si les ennemis frappent fort au début, le jeu dans sa globalité n'est pas très résistant. Un bémol également pour les phases d'infiltration, là aussi largement pompées sur le travail de Rocksteady, sans le level design qui va avec. Entendons-nous bien, ces défauts sont bien visibles, mais jamais ils ne viennent entacher le plaisir de jeu, Spider-Man PS4 est un bon jeu, il a tout simplement un peu de mal à se détacher et à surpasser ses plus grosses inspirations.
L'araignée sympa du quartier
Bon, on le savait tous déjà mais un rappel ne fait jamais de mal : c'est très beau. Pour son monde ouvert, Insomniac a préféré restreindre l'espace de jeu pour se concentrer davantage sur les petits détails qui font toute la différence, comme la possibilité de voir l'intérieur des immeubles que spidey est en train d'escalader. Côté frame rate, rien à redire, les 30 images par seconde tiennent le choc en toutes circonstances, même lors des séquences chargées en effets spéciaux et en particules. La distance d'affichage est à tomber et se placer sur un des plus hauts gratte-ciels de la ville est l'assurance de voir l'intégralité de l'espace explorable sur 360°, ce qui est assez fou à constater. A noter que le changement de météo à volonté n'est offert qu'à la fin du jeu et qu'il n'y a malheureusement pas de cycle jour/nuit (les journées passent au fil du scénario). On reste tout de même sur un niveau technique assez impressionnant, malgré les "éventuels" downgrades effectués par Insomniac au cours du développement et qui ont fait couler beaucoup trop d'encre ces derniers jours. Spider-man ne vous procurera probablement pas la même claque technique qu'un God of War sur la même console, mais le niveau de maitrise de la machine reste tout de même très impressionnant.
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