Test de Ratchet & Clank
Ratchet & Clank sont de retour. Ça vous la coupe, hein ? Avec la sortie le 13 Avril du premier film d'animation adapté des jeux, la série revient avec un remake/reboot/nouveau jeu pour accompagner sa sortie. Au-delà d'un produit marketing, est-ce réellement un bon jeu ? Réponse ici.
Ratchet & Clank - Trailer
Fiche du jeu |
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Titre du jeu : Ratchet & Clank Genre : Action / Plateforme Développeur : Insomniac Games Editeur : Sony Plateformes : PS4 Prix : 39,99€ |
Remake, reboot ou nouveau jeu ?
Trois ans après un moyen Ratchet & Clank Nexus, la licence revient à ses premiers amours avec un nouveau jeu, ou plutôt un remake du premier, ou sûrement un reboot. Comme c'est assez difficile à identifier, appelons ça un makeboot. Cet épisode, c'est un peu celui du retour, de la licence d'une part, mais surtout d'Insomniac Games chez Sony. En effet, après des années de bons et loyaux services, le studio s'en était allé chez Microsoft pour réaliser Sunset Overdrive, jeu d'action en open-world complètement barré. Le jeu avait d'ailleurs plutôt bien charmé notre Dudu puisque celui-ci lui avait collé un beau 75, soulignant sa dimension fun et décalée.
Fun et décalé, quoi de mieux pour qualifier l'univers de Ratchet & Clank ? Il y a déjà près de quinze ans nous était narrée l'histoire du lombax et de son fidèle robot. Tels Jak & Daxter en son temps, Ratchet & Clank ont fait le bonheur du genre action/plateforme de l'ère PS2, genre que l'on ne retrouve presque plus aujourd'hui. Depuis la génération PS3 et encore plus sur la gen PS4, l'industrie s'est segmentée et chaque console s'est vu attribuer des genres de prédilection. Playstation s'est identifié à l'action/aventure avec Uncharted, Xbox au FPS avec les ligues CoD et Halo, et enfin la Wii à l'action/plateformes avec Mario. Sur PS4, on reprend le genre alors attribué à Nintendo malgré une ère PS2 magnifique pour le genre.
En jouant à ce nouvel opus, on retrouve donc un genre complet presque oublié de cette génération, à l'opposé complet des tendances actuelles du marché. On est actuellement dans une course au grandiose. On essaye de pousser les technologies dans le but d'atteindre un niveau de réalisme maximum tout en proposant des environnements ultra-ouverts. Ratchet & Clank est aux antipodes de ça. Le jeu revient à la source de l'action plateforme, avec des décors semi-ouverts, des personnages irréalistes complètement loufoques et une narration linéaire. Bouh, trop nul, le jeu vidéo régresse. Eh bien non, car aux antipodes complets des autres jeux de sa plateforme, Ratchet & Clank tient techniquement la route et se targue également d'être visuellement magnifique. Prenez ça, bande d'open-worlds à 25 fps bourrés d'aliasing.
Le jeu propose des arrière-plans travaillés et somptueux.
L'amour du travail bien fait
On retrouve donc nos joyeux lurons dans une pseudo-réédition de leur première aventure. Le jeu traite bien évidemment de la rencontre entre les deux personnages, mais ne s'oriente pas exactement de la même manière que le jeu originel. Celui-ci prend la base du jeu de 2002, ajoute des personnages, des bouts du deuxième épisode et enfin tout ce qui a été créé autour du film. Ainsi, Sony et Insomniac repartent sur de bonnes bases et proposent un univers qui a conscience de ce qui a été fait avant pour faire encore mieux. Oui, ce Ratchet & Clank est bien un des meilleurs épisodes de la série. Tous les ingrédients sont réunis pour plaire au plus grand nombre, que ce soit le papa qui a fait les autres dans son adolescence ou le petit enfant qui sort de la salle de ciné et qui s'est bien marré.
Visuellement, c'est indéniable, le jeu est une claque. Chaque environnement possède sa propre identité visuelle et est sûr d'en mettre plein la vue. Les personnages disposent de modèles assez simples mais hyper soignés. On se rapproche de plus en plus d'un dessin animé type Pixar, avec un travail sur la fourrure de très bonne qualité. Les effets de lumière et de particules sont également bluffants, et que dire du design général ? Toute la démesure de l'univers est là : dans les décors d'une part, qui même s'ils sont assez restreints en zone de jeu, proposent des arrières plans ultra fournis, dans les armes, ensuite, toujours plus démentes les unes que les autres, dans les boss, enfin, à la tronche toujours aussi bizarroïde et à l'esprit toujours aussi débile. Ça fait du bien de se remettre à démolir des machines à tuer sans cervelle et des savants fous, tout le monde n'est pas obligé d'avoir des motivations imparables et un background hyper travaillé.
Quand on vous dit que les ambiances sont vraiment différentes selon les niveaux, on ne blague pas.
Le plaisir se trouve dans les choses simples
Au niveau de l'architecture du titre, c'est du classique Ratchet & Clank. On va sur une planète (on prend une claque visuelle), on remplit les objectifs de celles-ci, on peut guetter s'il y en a des secondaires, et on part pour une autre planète. Bien fouiller toutes les planètes pourra vous octroyer des boulons dorés, petits cheat codes qui influent sur l'expérience de jeu à la manière d'un LEGO (changement d'apparence, vitesse de jeu améliorée). En termes de maniabilité, c'est du pur Ratchet & Clank, un peu plus souple dans les tirs, mais la base reste la même.
On se bat principalement avec une grande clé, et on fait des double-sauts partout. Avec l'hélice de notre petit Clank attaché au dos, on peut également effectuer des sauts beaucoup plus haut. Ce petit bonhomme, justement, se verra réserver quelques scènes en solo un peu moins actives que celles avec Ratchet, mais plus orientées puzzle avec des petits robots aux valeurs différentes (trampoline, éclair, passerelle) avec lesquels il faudra jongler pour se frayer un chemin.
En-dehors de la clé, Ratchet possède un arsenal de gros flingues très varié. On se retrouve avec presque une vingtaine d'armes avec lesquelles composer, toutes différentes et avec une particularité qui nous fait toujours très plaisir. Soit celle-ci est particulièrement bourrine, soit elle est hilarante. Le Groovitron, par exemple, lance une boule disco qui va faire danser les ennemis en leur infligeant des dégâts. Ainsi, on peut les canarder pendant qu'ils effectuent leurs petits pas de danse. Vient ensuite le Pixellisator, gros gun qui transforme tout ce qu'il touche en amas de pixel. Le rendu est bluffant et dénote vachement avec les graphismes ultra travaillés du jeu.
Toutes ces armes sont bien évidemment déblocables et upgradables via les fameux marchands, ces petites boites placées à côté des checkpoints majeurs d'un niveau. À l'aide des classiques boulons récupérés à peu près dès que l'on effectue une action utile, on peut acheter de nouvelles armes et se recharger en munitions. À l'aide de cristaux cachés à des recoins de la map ou dans des endroits parfois évidents, on peut améliorer celles-ci via des arbres très complets par arme et très bien pensés. Comme on est dans un Ratchet & Clank, les armes s'améliorent également à l'usage. Plus on se bat avec une arme, et plus elle va monter en niveau, et évoluer fortement dans ses dégâts comme dans sa forme physique. Le petit combustor (équivalent d'un fusil coup semi-auto) va pouvoir se mettre à cracher des boules de feu trois par trois à partir du cinquième niveau d'amélioration. Notre Ratchet, lui, monte simplement de niveau en se battant, chaque niveau augmentant sa barre de vie de 10 points, et dieu sait que celle-ci est précieuse, puisqu'en-dehors de l’accessibilité du jeu, celui-ci n'est pas si facile.
Les phases de jeu sont enfin très diversifiées. On a tout ce qui faisait le sel des jeux action/plateforme de l'époque, avec bien évidemment les phases d'action, de plateforme, de boss, et des gadgets très cools qui pimentent bien le tout. Le Jetpack, les magneti-bottes ou encore les glisso-bottes nous avaient manqué. Des mini-jeux comme l'hoverboard ou la phase de fou en vaisseau diversifient également l'expérience. Une expérience qui s'étale finalement sur une dizaine d'heures, et plus si affinités grâce à un mode défi et des tonnes de passages à ré-explorer après avoir débloqué tous les gadgets du jeu.
Tout l'habillage sonore du titre, que ce soit bruitages, musiques ou doublage, est fantastique. On retrouve les doubleurs originels (no youtubers here) de la série, qui reprennent parfaitement leurs rôles. Sony semble ressentir enfin l'importance de ramener ses licences-phare sur PS4, avec un Sly Raccoon possiblement annoncé en même temps qu'un film, et espérons-le, encore plein de nouveaux épisodes de Ratchet & Clank.
Le fameux Combustor change pas mal passé le niveau 5.
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Les plus et les moins |
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Attention claque graphique | Rien de très nouveau en termes de mécaniques | ||||
Des particules de partout, zéro chute de framerate | On en veut encore plus | ||||
À mourir de rire | |||||
Le retour de l'action/plateforme | |||||
Pléthore d'armes à débloquer | |||||
Un hommage à toute une génération | |||||
Un prix hyper aguicheur |