Xenoblade Chronicles 3D : Le test
Ce 2 avril arrive le portage d'un des meilleurs jeux de rôle de la Wii : Xenoblade Chronicles, mais uniquement sur la toute dernière génération de machines portables de Nintendo, les New 3DS. Autant dire que son annonce a fait baver plus d'un fan tant le titre est encensé, il est donc temps de reprendre Monado et de découvrir si cette nouvelle version est à la hauteur des attentes.
Xenoblade Chronicles 3D - Trailer de lancement français
Genre : Action-RPG
Développeur : Monster Games, Monolith Soft
Éditeur : Nintendo
Supports : New 3DS
Prix : 40€
PEGI : 12
L'histoire du couteau Suisse divin
Petit cours de rattrapage pour ceux qui ne connaissent pas l'univers de Xenoblade dont la suite spirituelle fait tant parler en ce moment : l'histoire présente tire ses sources de la genèse de ce monde. Seuls existaient deux formidables titans qui se livrèrent un combat durant une éternité. Leurs noms étaient Bionis et Mechonis. Finalement leur lutte prit fin lorsqu'ils s’entretuèrent et que leurs cadavres restèrent figés à jamais dans une position guerrière. Les éons qui suivirent, des formes de vies se développèrent sur chacun d'entre deux. Des formes de vies organiques, dont les Homz entre autres, apparaissent sur Bionis alors que des existences mécaniques apparaissent sur Mechonis, dont les Necrons Mechons. La guerre éclate et les Homzs se retrouvent accumulés par les Mechons qui s'avèrent quasiment invulnérables à toute attaque grâce à leur épaisse carapace. Néanmoins une victoire inespérée est remportée grâce à Monado, l'épée légendaire réputée être celle de Bionis lui-même (si on omet une légère différence de taille de quelques centaines de kilomètres). Malheureusement Dunban, le héros porteur de Monado, en a payé le prix et lorsqu'un an plus tard les Mechons attaquent à nouveau, plus redoutables que jamais, c'est au jeune Schulk de prendre la relève et de les repousser avec la même arme.
Les cutscenes mettront tout de suite en avant les vilaines textures du jeu, au moins vous êtes prévenus.
Xenoblade Chronicles est donc, comme souvent dans les JRPG, une quête initiatique pour un jeunot niais et inexpérimenté qui va devoir sauver le monde, je ne vais pas vous dévoiler le scénario mais cela sera évidement l'occasion de recruter de nouveaux compagnons, d'explorer des contrées lointaines et surtout de découvrir les secrets du Monado.
De son coté, le gameplay de Xenoblade est très simple au départ, ce qui permet de se sortir sans difficulté des premiers combats. Vous êtes tenu par la main puisque votre personnage s'oriente tout seul vers la cible sélectionnée et l'attaquera automatiquement : de la même façon vos compagnons sauront se battre comme des grands sans intervention de votre part. Néanmoins il vous faudra vite savoir gérer l'agressivité des monstres : attirer l'attention n'est pas souhaitable quand la majorité des attaques est à pleine puissance uniquement quand vous attaquez les flancs voire le dos de vos adversaires. C'est du moins le cas si vous jouez Shulk, le porteur du Monado, mais le jeu vous offre la possibilité de contrôler directement n'importe quel membre de votre fine équipe. Si le rôle de DPS principal ne vous plait pas vous pouvez jouer tank, soigneur, lanceur de sorts (Ether) ou autre, même si je dois avouer avoir personnellement du mal à laisser la main à l'IA quand il s'agit d'utiliser les très puissants pouvoirs de l'épée.
Aperçu du gameplay
Comme mentionné précédemment la gamme de pouvoirs de Monado va en s'élargissant, alors que cette épée n'est qu'une dessoudeuse de Mechons glorifiée au départ, un peu plus tard elle vous permettra par exemple de voir l'avenir et donc le destin funeste des membres de votre groupe lorsqu'ils vont se faire massacrer par le boss que vous êtes justement en train d'affronter. Il est votre charge alors de changer ce sinistre avenir d'une façon ou l'autre : cela peut être en renversant l'ennemi, en soignant la personne visée ou en utilisant le bouclier de Monado sur le groupe. Tout cela se déroule en temps réel et en plein combat et il faut dire que l'idée est bonne et nous donne vraiment l'impression d'une arme hors du commun. Ce n'est qu'un pouvoir parmi d'autres, les combinaisons de techniques ou la dissipation d'aura de combats viendront par la suite mais vous devez saisir l'idée à présent.
Un autre aspect important du jeu est la relation entre vos personnages, un mini QTE d'une touche vous permettra souvent de réagir à temps lors des combat pour les assister ou les aider à sortir d'un mauvais pas, ce qui renforce vos liens. Cela vous permettra par la suite de partager certains talents entre coéquipiers et si vous avez bien utilisé vos techniques lors des affrontements (en utilisant le backstab de dos plutôt que de face par exemple, gros malin), vous allez remplir une jauge qui permet d'effectuer des enchaînements qui misent sur le travail d'équipe. Vous pouvez alors sélectionner chaque membre du groupe pour envoyer une technique précise, en fonction des couleurs desdites compétences et des relations entre personnages cela vous permettra de former un enchaînement toujours plus long et dévastateur. C'est accessoirement le seul moyen de mettre à terre un boss. Cela peut sembler relativement complexe mais c'est au final assez intuitif et facile d'utilisation. Toutefois les possibilités sont énormes en fonction des trois membres du groupe présents, des talents partagés, des compétences que vous avez améliorées et selon l'équipement et les gemmes sélectionnées. Autant dire que la façon de jouer peut significativement varier d'un joueur à l'autre même si on peut tout de même se sentir parfois un peu à l'étroit vu la taille du groupe limitée qui entre en conflit avec l'envie de prendre autre chose qu'un tank, un soigneur et forcément Monado (désolé Shulk ton épée te tient lieu de personnalité).
Notons au passage que le jeu ne punit pas la mort puisque vous allez simplement réapparaître dans un lieu proche en conservant l'expérience et les objets gagnés, sans rien perdre si ce n'est du temps. Cela peut sembler trivial mais vu la vitesse à laquelle la mort peut arriver entre les nombreuses falaises et les monstres de très haut niveau qui se baladent aux alentours dès le début du jeu, on a vite fait de passer l'arme à gauche.
Les boss vont en se complexifiant et il vous faudra un minimum de stratégie ainsi qu'une bonne exécution pour en venir à bout.
À l'exploration de son corps
L'aventure se déroulera sur l'immense dépouille de Bionis le titan. Celui-ci ayant eu la bonne idée de faire la taille d'un pays arrangé de façon plus ou moins verticale, vous ne serez pas à l'étroit. Et si le scénario est linéaire et lourdement scénarisé, vous ne serez pas pour autant coincé dans un couloir, bien au contraire (je ne suis pas sûr qu'il soit possible de visiter cette partie concernée de son anatomie, hum). Dans tous les cas chaque région est assez grande et ses limites ne vous seront que rarement cachées par un brouillard malvenu, vous pourrez voir les falaises et les montagnes au loin, voire la sinistre silhouette du mortel ennemi qu'est le pays voisin. Chaque région dispose d'une pelletée de quêtes éparpillées un peu partout et vous en raterez probablement la large majorité à moins de chercher très méthodiquement et de repasser à différents moments du jeu et de la journée. Il est tout de même dommage qu'un peu plus d'efforts n'aient pas été faits pour les rendre intéressantes. En terme de scénarisation on a généralement le choix entre tuer des trucs pour une raison X ou récolter d'autres trucs pour une raison Y, cela ne vous fera clairement pas rêver mais si vous êtes à la recherche d'équipement et d'expérience pour venir plus facilement à bout d'une épreuve que la campagne mettra en travers de votre chemin, cela sera surement nécessaire.
C'est d'autant plus facile que le jeu vous autorise à vous téléporter à n'importe quel lieu notable de n'importe quelle région et ce à n'importe quel moment. Ce n'est pas du luxe quand il faut ramener des objets de quête à l'autre bout du continent. Accessoirement, même si les quêtes ne sont pas les plus passionnantes qui soient, la balade est agréable, entre les paysages souvent magnifiques et les musiques du jeu qui les accompagnent très bien il se dégage un charme particulier du jeu qui vous empêche de voir les heures passer. Entre les objets de collection, les immenses boss sauvages en maraude sur chaque carte et le New Game+ qui fait suite à une aventure déjà très longue, vous aurez largement de quoi patienter en attendant Xenoblade Chronicles X.
Vous êtes libres de revenir en arrière ou de passer des heures à explorer les zones immenses pour accomplir les centaines de quêtes secondaires disponibles. Vous pouvez aussi les ignorer et vous focaliser sur la quête principale.
Un portage très mitigé de plus
Comme vous avez du le remarquer dans les screenshots et vidéos, le jeu s'avère assez beau et inspiré au niveau des paysages et en terme de direction artistique, avec ses paysages sublimes et exotiques, malheureusement plus on se rapproche des personnages plus les textures se révèlent baveuses et floues. Xenoblade n'était pas bien beau sur Wii et malheureusement il semble que globalement il le soit encore moins sur New 3DS, ce qui est franchement dommage. On s'y fait à la longue mais il vaudra mieux porter les yeux aux loin plutôt sur vos personnages. Notons d'ailleurs que la distance d'affichage a le mérite d'être globalement excellente, vous pourrez voir les montagnes et l'environnement d'incroyablement loin, de la même façon les ennemis apparaissent longtemps à l'avance ce qui évite de se retrouver nez-à-nez avec un Brutausaurus niveau 90 au milieu des prés de niveau 7.
Certains auraient peut-être aussi apprécié une localisation complète du titre depuis le temps, vous n'aurez donc pas le choix et il faudra faire avec les voix anglaises sous-titrées en français uniquement, pas de voix originelles en japonais ni de version en français en option.
À défaut d'être plus beau que la version Wii, le titre offre tout de même quelques avantages notables : tout d'abord, les temps de chargement sont à la fois bien moins nombreux et beaucoup plus courts que sur l'antique console de salon, on y gagne réellement en confort. Il est donc possible de se téléporter d'un bout à l'autre du monde en n'ayant pas à patienter plus d'une poignée de secondes. Vous pourrez aussi jouer avec l'effet 3D de la console si le cœur vous en dit. Dans la même veine, si vous possédez l'Amiibo Shulk vous pourrez l'utiliser sur la console pour récolter quelques goodies, mais rien de notable heureusement.
Le système de gestion des talents partagés entre personnages en fonction de leurs relations n'est pas très intuitif ni très pratique. Ce n'est pas le seul élément qui aurait mérité quelques retouches.
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Les plus et les moins |
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Des cartes immenses, ouvertes & artistiquement inspirées | Beau de loin mais loin d'être beau | ||||
Système de combat original et facile à prendre en main | Quêtes secondaires dénuées d'intérêt | ||||
Scénario et univers intéressants | Quelques éléments d'interface contrintuitifs | ||||
Durée de vie très conséquente | On aurait pu attendre mieux de la N3DS | ||||
Très bons OST | Localisation partielle & sans alternatives | ||||
Plein de petites choses qui facilitent la vie |