Pokémon : Rubis Oméga & Saphir Alpha : le test
En cette année 2014, on peut dire qu'on a été servis en termes de remakes et de remasterisations. Avec The Last Of Us, Final Fantasy X/X-2 ou encore le tout récent GTA V, l'industrie nous a prouvé que certaines formules ne s'épuisaient jamais et qu'on pouvait toujours améliorer les matériaux de base. Cette fois-ci, ce sont les mythiques Pokémon Rubis et Saphir qui passent à la moulinette du remake. Alors, ce retour à Hoen vaut-il vraiment le coup ?
Trailer de Pokémon Rubis Oméga / Saphir Alpha
Genre : RPG
Date de sortie : 28 Novembre 2014
Éditeur : Nintendo
Développeur : Game Freak
Support : 3DS
Prix : 50€
PEGI : 7
Une histoire qui dure
Créée en 1996 par un certain Satoshi Tajiri, la franchise Pokémon a fait son chemin pour devenir aujourd'hui la 2ème franchise la plus lucrative de Nintendo (derrière un certain Mario). Ce n'est que 3 ans plus tard que le public français pourra découvrir ces petites bestioles qui ont rapidement envahi les foyers et les cours de récré. Génération après génération le public s'est renouvelé, sans que les joueurs des premières heures ne se soient lassés. Aujourd'hui les Pokémon sont 721, divisés en 6 générations, la dernière étant représentée par les versions X et Y.
Bande-annonce en dessin animé de Pokémon Rubis Omega / Saphir Alpha.
Depuis la 3ème génération avec les versions Rouge Feu et Vert Feuille, le pari a été de remettre au goût du jour les versions précédentes. Et justement, on y arrive, au remake de cette 3ème génération. En 2003, la France découvre, avec Pokémon Rubis et Saphir, un univers aux décors bien plus soignés et variés qu'auparavant et proposant un contenu et des éléments de gameplay tout aussi variés. On pouvait ainsi participer aux concours Pokémon, se prêter au jeu des bases secrètes, explorer les fonds marins, combattre avec plus d'un Pokémon à la fois, cultiver des baies et même courir. Onze ans plus tard, les trompettes sonnent et les joueurs se replongent dans l'aventure d'Hoenn avec Pokémon Rubis Omega et Saphir Alpha. C'est parti !
Ils sont de retour, mais pas pour vous jouer un mauvais tour.
Rosa, rosa, rosam, rosarum, euh...
Quand on réalise un remake d'un jeu sorti il y a plus de dix ans, le minimum c'est de l'adapter aux standards graphiques d'aujourd'hui. Équipé du moteur de Pokémon X/Y, Pokémon ROSA s'impose sans équivoque comme un des jeux les plus soignés techniquement sur la plateforme. Le passage à la 3D sied très bien à cette troisième génération, et il est bon de retrouver des vieilles frimousses encore plus belles qu'auparavant. On redécouvre les monuments en pagaille avec la perspective en plus, des plages qui s'étalent à perte de vue... L'immersion, ajoutée à la nostalgie, nous fait instantanément rentrer dans cette région d'Hoenn. S'il récupère tous les ajouts du moteur d'X et Y, ROSA écope aussi des petits défauts de celui-ci. Le framerate est toujours instable dans les combats. La 3D est automatiquement désactivée sur la plupart du jeu, et ralentit énormément le framerate pendant les combats (encore). Si tout cela est dérangeant, le point le plus dommage restera la caméra du jeu, beaucoup trop proche du personnage, ce qui pose pas mal de soucis de lisibilité. En effet, comme décrit plus haut, Hoenn est à 50/60% composée d'eau. Lorsque l'on doit aller d'un point A à un point B, on se retrouve parfois coincé, le nez dans sa carte, perdu dans les étendues d'eau sans fin.
Les méga évolutions deviennent les primo-résurgences pour Kyogre et Groudon.
Bêta Omega Omega Bêta Alpha
L'argument principal de ROSA, et de Nintendo en général, c'est de jouer sur nos affinités avec leurs figures emblématiques, qu'ils collectionnent par paquets de douze. De ce côté-là, ROSA ne déçoit pas, et parfois même, surprend. Tirant avec les deux mains sur la fibre nostalgique, on retrouve des personnages et un gameplay qui n'ont pas pris une ride, associés à une histoire presque intégralement remaniée, afin de convenir aux standards d'aujourd'hui. L'introduction de celle-ci va en surprendre plus d'un. Cette histoire permet d'ailleurs de gommer plusieurs défauts inhérents à la série, afin de la rendre plus accessible et plus agréable. La navigation entre les arènes est désormais plus fluide et intuitive, on perd beaucoup moins de temps à faire des aller-retours imposés qui pourraient nuire à l'expérience. Le multi-exp (objet qui permettait à un Pokémon de notre équipe de recevoir de l'expérience sans combattre) s'applique, comme dans X/Y, à toute l'équipe. Il est donc plus simple de se retrouver devant les arènes avec des personnages équilibrés et taillés pour celles-ci. Le poké-multi-navi fait aussi son apparition. Sur l'écran tactile, cette petite interface nous permet de repérer les Pokémon présents aux alentours et nous indique ceux qui gigotent dans les hautes herbes via un signal. Les Pokémon repérés, on verra leur queue dépasser des hautes herbes et on devra, en glissant doucement sur le stick, les approcher discrètement pour pouvoir les attraper. Les Pokémon que l'on trouve avec le poké-multi-navi seront plus rares ou au moins de niveau supérieur par rapport à ceux normalement disponibles dans la zone; une fonctionnalité marrante supplémentaire et qui fluidifie, encore une fois, l'aventure. Le jeu dans sa globalité est donc plus simple que sa version originale. Certains apprécieront, d'autres non.
Brace yourselves... Flora is back.
Attrapez-les tous !
Le contenu de ROSA est dingue. Après une vingtaine d'heures passées sur l'aventure principale, on découvre la plus grosse nouveauté de cet épisode après le changement de moteur : l'épisode Delta. Suite directe à l'histoire Team Aqua/Magma, elle constitue un arc intéressant dans son scénario mais aussi dans la façon dont elle amène et explique certaines zones d'ombre des épisodes originaux. On regrettera peut-être la durée de l'épisode, un peu trop court à mon goût (1h30/2h, tout au plus); mais comme dirait le papy de Jackie Chan, «ce n'est pas fini». L'aventure post-ligue, dont la plupart du contenu est récupéré de Rubis/Saphir, profite de toutes les générations sorties après la GBA pour y insérer la totalité des Pokémon légendaires existant dans la série. Et pour tous les capturer, vous pouvez aisément ajouter des dizaines d'heures de jeu. Ajoutez à ça les dizaines de nouvelles méga-gemmes à collecter dans toute la région et les primo-résurgences de Kyogre et Groudon et vous obtiendrez une version au contenu plus dense que jamais. On regrettera néanmoins que la zone de combat de Pokémon Émeraude (version fusion de Rubis/Saphir) ne soit pas disponible dans cet épisode. On peut se demander si c'est par respect pour l’œuvre originale ou simplement par manque de temps.
Attrapez-les tous. Tous, on a dit !
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Les plus et les moins |
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Les points forts de X et Y... | ...mais aussi ses points faibles. | ||||
Des bases de gameplay solides | Où sont passés les ajouts d’Émeraude ? | ||||
L'épisode Delta | |||||
Un des meilleurs épisodes remis au goût du jour | |||||
Les ajustements faits à l'histoire | |||||
Une cartouche blindée de contenu |