Découvrez le test de Dark Souls 2 sur PC, un jeu de rôle incisif qui vous donnera du fil à retordre si vous êtes du genre à foncer dans le tas sans réfléchir.
- Genre : Action RPG
- Développeur : From Software
- Éditeur : Namco Bandaï
- Supports : PS3, Xbox 360, PC
- Date de sortie : 14/03/2014 (25/04/2014 sur PC)
- PEGI : 16+
Death Note
Grande tradition de la série des Souls, vous ne savez pas grand-chose sur le personnage que vous contrôlez si ce n'est qu'il est atteint d'une malédiction d'une intensité rare. Pour se débarrasser de cette dernière, il devra plonger dans des abysses dont nul n'est revenu pour espérer trouver remède au mal qui le ronge. Un long et tortueux voyage l'attend dans le Royaume ancestral de Drangleic, une terre autrefois resplendissante qui n'est désormais plus que le reflet d'elle-même. Voilà dans les grandes lignes le postulat de départ de Dark Souls 2 : c'est clair, c'est concis et pourtant ça se révèle par la suite bien plus complexe que ça en a l'air. D'ailleurs, encore aujourd'hui, la communauté autour des jeux Souls continue d'essayer de répondre à des questions posées dans ces derniers.
Car même si la splendide introduction en images de synthèse et la cutscene du début pourraient laisser penser à un jeu à la narration ordinaire , il n'en est rien : Dark Souls 2 vous demandera de vous intéresser à son histoire, car finalement peu de choses vous seront servies sur un plateau. Ça donne un cachet certain aux escapades dans ce royaume à l'atmosphère mélancolique et on se prend à se demander quelles sombres histoires peuvent nous raconter les lieux que nous sommes en train de traverser. Question joie de vivre, faudra pas trop compter non plus sur les PNJ puisque ceux-ci semblent tous avoir accepté leur sort d'âme damnée, notamment grâce à leur doublage, toujours aussi convaincant. Dark Souls 2 n'a donc pas à rougir face à ses grands frères et impose lui aussi une ambiance lourde, étrange et ô combien attirante : du tout bon.
Je te tuerai jusqu'à ce que tu sois mort !
On pourrait résumer le gameplay de Dark Souls 2 en une courte phrase : c'est le même, en pas pareil. Car en effet, les bases instaurées dans le premier Dark sont toujours là : les armes se contrôlent avec les gâchettes, main gauche avec celles de gauche, main droite avec celles de droite, un bouton pour les objets, un autre pour sprinter et un petit saut en longueur en alliant la course et une pression sur le stick gauche de la manette. Attaquer furtivement un ennemi par l'arrière lui occasionnera toujours de sacrés dommages et le jeu est bien entendu pourvu de tout un tas d'obstacles et autres guet-apens qui mettront vos petits nerfs à l'épreuve. Pareil pour les âmes, rien n'a changé : vous en accumulez à chaque ennemi tué, ces dernières servant de points d'expérience ou de monnaie d'échange. Mourrez une fois et elles seront récupérables sur le lieu de votre décès, passez de vie à trépas en chemin et elles seront définitivement perdues.
Les quelques modifications entreprises dans cet épisode sont étroitement liées à l'état d'humain et au farm, mais procédons dans l'ordre si vous le voulez bien. Comme dans le premier Dark Souls donc, vous pourrez récupérer des points d'Humanité vous libérant de votre état de carcasse, ce qui vous apportera toute une flopée d'avantages lors de votre exploration. Cependant, il suffira de tomber une fois face à l'ennemi pour en perdre toute trace. Là où DS2 va plus loin, c'est que chaque mort en état de carcasse grignotera votre barre de vie, pouvant vous faire perdre jusqu'à 50% de cette dernière. Autant dire que les points d'Humanité devront être soigneusement utilisés afin de récupérer l'intégralité de ses HP. Pour compenser cette nouvelle forme de punition, le jeu cessera de faire réapparaitre tous les ennemis d'une zone en cas de décès multiples ou de rechargement intempestif du feu de camp associé à celle-ci : en gros, impossible de farmer au même endroit ad vitam aeternam.
De manière générale, on sent que le jeu a essuyé divers changements liés à son équilibrage pour un feeling manette en mains toujours aussi plaisant malgré ces ajustements. Les objets de soin et autres fioles d'Estus mettront bien plus de temps à vous régénérer et globalement les animations liées à ces actions ont été rallongées laissant le joueur vulnérable une poignée de secondes qui peut, évidemment, s'avérer fatale. Dans le même ordre d'idées, les combats sont plus rapides et nerveux que dans le premier Souls, notamment avec la classe bretteur très agile et spécialisée dans le dual-wielding. Bon, globalement, les amateurs du premier épisode devraient vite retrouver leurs marques, tandis que les nouveaux arrivants trouveront là un jeu au gameplay bien dosé et un peu plus permissif que les précédents opus. Rassurez-vous cependant, le level-design est toujours aussi piègeux et Drangleic rempli de surprises et autres cachettes secrètes, pour une exploration encore plus poussée qu'auparavant.
Enfin, impossible de ne pas évoquer le multijoueur qui a lui aussi permis à la série de sortir des sentiers battus. Pas de changement majeur à constater là non plus, mais de bonnes grosses punitions pour les malandrins qui s'incrustent un peu trop souvent dans les mondes des gens pour leur faire peur ou leur piquer leurs âmes. Ainsi, un gros délinquant pourra perdre jusqu'à 90% de sa barre de vie à l'état de carcasse et il sera affiché comme l'ennemi public n°1. Autre ajout bienvenu : la présence d'une arène pour jouer à qui a la plus grosse avec vos semblables. Finalement, quand on regarde toutes les petites retouches qui ont été effectuées au système de jeu, on se rend mieux compte du travail abattu par From Software qui nous livre ici l'épisode le plus abouti et le plus complet de sa série phare.
Vieillissement accéléré
Techniquement parlant, il faut bien se l'avouer, DS2 ne fait pas d'étincelle. Un outil d'édition de personnage toujours à la ramasse, des bugs de collisions par-ci, quelques ralentissements par là : l'ensemble est un peu juste, malgré une très bonne gestion des sources de lumière. Fort heureusement, ces quelques écueils techniques sont largement compensés par l'excellente direction artistique du titre qui propose une douzaine d'environnements très variés et un bestiaire éclectique et très classe. La bande-son est fidèle aux précédents Souls et les différents morceaux de l'OST n'interviendront qu'aux combats de boss et autres événements clés de l'aventure, le reste de l'environnement sonore n'étant que bruits d'ambiance rajoutant un peu plus au malaise ambiant. On oublie alors bien vite les quelques tares sans doute liées aux supports vieillissants sur lesquels tourne le jeu pour être happé par son atmosphère lugubre de très bonne facture.
Et le PC dans tout ça ?
Sans grande surprise, la version PC du titre de From Software s'impose clairement comme la plus aboutie d'un point de vue technique. Pour peu que votre machine tienne à peu près la route, vous pourrez profiter d'un framerate à 60 images par seconde constant, de textures haute définition donnant tout son sens à la magnifique direction artistique du jeu.
Une seule interrogation : le multijoueur, aspect ô combien important de la série Souls, sera-t-il handicapé par les tricheurs comme cela avait été le cas sur Dark Souls premier du nom ? Ça, seul le temps nous le dira.