Depuis plusieurs semaines, je me penche avec vous sur le développement économique de l’eSport. Après le sponsoring, les grands tournois, et la fédération vient assez logiquement le principal facteur de communication aujourd’hui dans l’eSport : le streaming. Vaste sujet me direz-vous et vous aurez parfaitement raison. Nous allons, pour cette fois, restreindre la question. Aujourd’hui nous allons réfléchir au streaming, non pas du point de vue des joueurs et des revenus que cela leur procure, mais d’un point de vue général et disons-le tout de suite un peu abstrait et théorique.
Cette question et ces points peuvent sembler évidents pour beaucoup d’entre vous mes chers lecteurs, mais comme disait si bien ma grand-maman « s’il y a des choses qui vont sans dire, elles vont parfois mieux en le disant ». Et si des points peuvent paraitre futiles comme de débattre si oui ou non le streaming est un bon moyen de communication, d’autres sont plus intéressants comme d’imaginer les évolutions législatives et les contraintes qui pourront se greffer sur nos chères émissions vidéo ludiques sur interne. Faites chauffer vos micros, branchez vos xSplit, allumez vos caméras on embarque dans la galaxie du streaming !
Comme vous avez pu le lire, nous allons enfoncer une porte ouverte en guise de petite introduction, nous allons réaffirmer l’importance de communiquer autour de cet eSport que nous aimons tant. Pour illustrer mon propos, je vais faire le parallèle avec une discipline, qui de mon point de vue se rapproche de l’eSport à bien des aspects et que je connais bien : le jeu de dames.
Dans cette discipline, une nation écrase les autres par son modèle efficace, et dans chaque pays quelques joueurs arrivent à leur tenir tête, mais peine à se professionnaliser. Les grands tournois sont trustés toujours par les mêmes joueurs et la scène compétitive n’intéresse qu’un nombre relativement restreint de passionnés. Si je vous parle de cela, ce n’est pas juste pour faire de la pub pour un sport cérébral que j’apprécie beaucoup, mais c’est parce que ces dernières années les grands tournois ont réussi à attirer de nouveaux spectateurs avec un mode de communication nouveau pour retransmettre les parties des grands maîtres : le streaming. Et en optant pour ce mode de communication les tournois ont réussi à sortir, timidement certes mais quand même, de la pente descendante sur laquelle ils étaient depuis une quinzaine d’années.
Bien que je ne pense pas qu’il eut été nécessaire de le faire, j’espère que ce petit exemple montre bien la pertinence des retransmissions via internet des compétitions de disciplines « émergeantes » pour réussir à rassembler les passionnés d’une scène un peu fermée.
Alors, une fois qu’on y réfléchit on arrive donc à la conclusion, et toutes les grandes structures eSport ont fait ce choix, qu’il faut baser le développement de l’eSport sur les retransmissions via des webTV. Ma passion pour le droit m’invite à me demander s’il existe des dispositions légales qui régissent les webTV et si les règles qui s’appliquent à la télévision « classique » le font aussi sur internet. Pour se faire, je me suis penché sur la loi qui fixe les principaux cadres de la télévision : la Loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, que nous appellerons par son nom d’usage « Loi Léotard » du nom du ministre de la culture qui l’a faite voter en 1986. Pour ceux que ça intéresse, je vous laisse suivre le lien legifrance qui contient l’intégralité du texte de loi, pour les autres, je vais analyser ce texte et les conséquences pour les webTV.