Cartes oubliées : Cobra empereur

Sur Hearthstone, il y a les cartes de la méta ; les cartes qui reviennent à la mode régulièrement ; les cartes qu'on met de côté pour un temps ; celles qui sont nerfées ; et puis il y a les autres. Celles que l'on n'utilise pas et que l'on n'utilisera sûrement jamais. Et encore moins pour espérer monter en Ladder et atteindre le tant convoité rang de légende.

Mais pourquoi une telle méfiance, un tel désintérêt pour certaines cartes du jeu ? Qu'est-ce qui les rend à ce point infréquentables ? Le professeur Orata tentera de vous initier à ces quelques cartes oubliées, que vous n'osez mettre dans vos decks, faute de savoir les jouer ou tout simplement, d'oser les utiliser. Parce que oui, il faut bien le dire, sortir certaines cartes peut s'apparenter à du troll en puissance. Et pourtant, il se pourrait bien que vous soyez étonnés par la puissance et le potentiel des « dernières de la classe ».

Aujourd'hui, gros plan sur une nouvelle carte oubliée : Cobra empereur.

Le monde de Hearthstone est peuplé de grosses créatures. Des dragons, un seigneur du feu, des géants... une belle panoplie pour s'imposer sur le terrain. Heureusement, les sorts ne manquent pas pour se défendre et il existe même quelques serviteurs anti-thons arrivant à accomplir un travail identique. Parmi eux, le Cobra Empereur : une bête 2-3 pour trois de mana détruisant instantanément n'importe quel serviteur à qui elle a infligé des dommages. Niveau statistique, le serpent n'est pas très gâté et peine à être au même statut qu'un tour deux. Pourvoir tuer à outrance le plateau adverse semble très alléchant, mais faut-il encore que le cobra ait le temps d'attaquer. Une créature pas simple à utiliser au premier abord, nous allons voir ce que nous pouvons en faire.

Dans une manipulation courante, vous allez chercher à installer votre serpent alors que votre adversaire a un plateau vide ou contenant seulement le serviteur visé. Néanmoins, grandes sont les chances que votre pauvre ami ne survive pas et subisse des anti-bêtes comme une petite Colère. Par contre, si votre opposant s'est déjà servi de ses moyens de gestion pour faibles créatures, le cobra le forcera à consommer un anti-bête supérieur comme Balayage, votre créature interdisant de déposer un bon serviteur si elle n'est pas éliminée. Cette façon de faire peut parfois s'avérer payante si l'on a une bonne connaissance des listes adverses. Poser le Cobra Empereur au tour six contre un druide ramp peut lui bloquer totalement son jeu, ne pouvant pas placer son Ancien de la guerre, ralentissant sa défense d'un tour, voire plus. Contre des listes agressives, cela risque d'être fatal. Cette utilisation est potable dans n'importe quelle situation, il reste tout de même plus convaincant de s'en servir autrement.

Le reptile peut se rendre désirable de plusieurs façons. Gardons à l'esprit qu'il est un anti-bête très puissant, ayant la capacité d'échanger un serviteur imposant comme celle d'en détruire plusieurs s'il survit aux affrontements. On distingue donc deux façons de l'employer, l'une consiste à sniper une seule créature, l'autre de s'installer durablement sur le terrain. Selon la classe et l'optique de la liste que vous ferez, le Cobra Empereur remplira l'un de ces rôles. Par contre, quel que soit votre choix, il ne faut jamais le jouer seul au tour trois sans défense à moins de tomber contre une liste agressive et que vous n'ayez vraiment pas d'autres solutions dans un futur proche.

Dans le premier cas, notre reptile est un tueur de sang-froid, attendant sa cible patiemment. Il ne faut pas se précipiter, sa présence n'est requise que pour tuer une seule créature et cela doit être la bonne. Si vous placez le Cobra Empereur dans votre liste, c'est votre anti-thon et sûrement le seul, aucune raison d'en avoir une quantité trop importante. Nous avons diverses manières d'aboutir à nos fins. L'une est de donner la faculté à notre monstre de pouvoir affronter aussitôt le serviteur souhaité en lui conférant la charge grâce au Rhino de la toundra ou bien l'Officier chanteguerre. Attention, la moindre provocation vous bloquera le chemin. Sinon, nous pouvons protéger notre reptile à l'aide de serviteurs provocation à ses côtés, de bouclier divin sur sa tête, ou pourquoi pas d'Esprit ancestral le rendant compliqué à évincer. Cependant, les silences seront vos pires ennemis dans ce cas-là et vous ne pourrez pas supprimer votre cible dans l'instant présent. Une dernière manière consiste à ruser en camouflant le Cobra Empereur tel un assassin patient, Dissimuler et la Maîtresse du déguisement sont vos armes pour aboutir à ce résultat. Toutes ces façons de faire sont complexes à mettre en place. Pourtant, gardez-en certaines en mémoire, c'est important pour la suite.

Dans le second cas, le but est de maintenir en vie notre bête. En bref, votre Cobra n'arrive pas tout nu sur la table, on veut qu'il défende notre steak en obligeant votre rival à sortir toute sa main s'il le faut pour se débarrasser de cette infamie. Ce qui nous donne un Cobra empereur débarquant assez tard. Une Marque de la nature rendra votre serviteur 2-7 avec la provocation, une vraie plaie à détruire sans sacrifier de bonnes cartes. Le Maître-chien donne un effet comparable, mais moins puissant. Le plus convenable reste bien sûr le prêtre dans ce schéma. Le tour quatre Cobra empereur à qui l'on rajoute un Mot de pouvoir : Bouclier permet de se maintenir de façon durable. De plus, la classe peut soigner son adorable créature pour le plus grand malheur de notre opposant. Le Sombre sectateur pourra aussi faire copain-copain avec notre bestiole en étant joué un tour avant et en se sacrifiant pour la bonne cause. Enfin, le Massacreur du temple peut jouer et proposer un tour neuf bien trop lent, mais qui a le mérite d'exister. Conforter la position, tel est son rôle ! Si vous l'aidez et qu'il ne reçoit pas un silence au passage, il assurera la place en martyrisant les hordes d'en face.

Une petite note avant de passer à la suite, un petit combo plaisant en mage consiste à Dupliquer son serpent, une marée de reptiles peut parfois faire la différence, surtout si on gèle le terrain pour bien choisir ses cibles par la suite.

Moins il y a de serviteurs dans la liste adverse, plus ils sont gros et plus le Cobra Empereur fait mal. Handlock n’apprécierait certainement pas de voir cette sale bête en face de lui. Adieu beau Drake du crépuscule, adieu imposant Géant des montagnes et des laves, bonjour la déception. Le druide ramp a lui aussi en horreur le serpent. Réellement pénalisant si bien utilisé, le druide a beaucoup de mal à se débarrasser d'une créature avec une importante quantité de point de vie. En outre, le reptile s'avère être une excellente réponse aux listes se servant du tout nouveau Seigneur de la mort. Le guerrier contrôle à des moyens efficaces de gérer le cobra, cela lui coûtera malgré tout un rein de le faire sur un tour trois.

Le Cobra empereur traîne la pâte en face de certains decks à cause de contre précis. Le prêtre dispose du Mot de l'ombre : Douleur pour éliminer la menace et surtout de la Prêtresse de la cabale pour la retourner contre vous. Si vous le jouez dans une liste chasseur, n'oubliez pas que le Maître-chien est votre meilleur ami dans cette configuration. Le paladin gère assez bien le serpent à coup de bouclier divin et de Kodo déchaîné régulièrement joué combiné au Garde-paix d'Aldor. Finalement, les listes avec plein de petites bestioles, de petites provocations, de créatures qui donnent naissance à d'autres ne sont pas très appréciées du cobra qui est clairement un tueur de serviteur de taille moyenne et plus.

Après avoir vu les combinaisons ainsi que les contres potentiels, deux classes se distinguent pour accueillir notre cobra. Le chasseur promet une grande polyvalence à ce serviteur. Déjà, c'est une bête et profite de tous les atouts que cela peut lui conférer dans une liste chasseur. Il fait piocher le Busard affamé, profite du Loup des bois et améliore la Hyène charognarde en cas de décès. De plus, les pièges sont une excellente protection pour le Cobra empereur. Pour finir, les deux situations d'usage que nous avons expliqué au-dessus sont possibles avec cette classe à l'aide du Maître-chien et du Rhino de la toundra.

Les serviteurs de taille moyenne sont de réels problèmes pour le prêtre, le Cobra empereur est une excellente solution. Dans un contexte idéal, arrivant au tour quatre avec un petit plus sur ses points de vie, le serpent permet de tenir l'instant un peu faiblard de cette classe autrement qu'avec le Maître-lame blessé couplé à un Cercle de soins que l'on tient à garder aussi pour la Prêtresse auchenaï. C'est particulièrement l'arrivée de la nouvelle créature prêtre qui me donne espoir d'un cobra efficace dans cette classe.

Dans ce mode de jeu, le reptile est un tour trois acceptable comme nous confirme la note 102 du site Millenium. En fait, vous pouvez être quasiment certain que ce serviteur fera du un pour un à l'exception de se faire tuer par une arme à cause de son manque de vie. En contrepartie, il s'avère être un bon tour trois à la fin, contrairement à la presque totalité de ses confrères. Le plus agréable étant le moment où vous, ainsi que votre adversaire, devez top deck et que vous lui sortez le Cobra empereur. Si jamais il pioche un bon gros thon, il ne le jouera pas et prendra du retard, alors que pourtant sa carte aurait dû faire la différence. Le serpent est donc une option viable, accordez-lui un petit plus dans votre choix si votre liste contient les combinaisons que nous avons vues.

Une carte inexistante sur vos écrans et pourtant tant de façons d'obtenir un résultat convenable. Même si vous n'avez pas plus envie que par le passé de donner sa chance au Cobra empereur, vous aurez au moins une petite idée de comment vous en servir quand une Tisseuse vous en fera cadeau.