Sur Hearthstone, il y a les cartes de la méta ; les cartes qui reviennent à la mode régulièrement ; les cartes qu'on met de côté pour un temps ; celles qui sont nerfées ; et puis il y a les autres. Celles que l'on n'utilise pas et que l'on n'utilisera sûrement jamais. Et encore moins pour espérer monter en Ladder et atteindre le tant convoité rang de légende.
Mais pourquoi une telle méfiance, un tel désintérêt pour certaines cartes du jeu ? Qu'est-ce qui les rend à ce point infréquentables ? Le professeur Orata tentera de vous initier à ces quelques cartes oubliées, que vous n'osez mettre dans vos decks, faute de savoir les jouer ou tout simplement, d'oser les utiliser. Parce que oui, il faut bien le dire, sortir certaines cartes peut s'apparenter à du troll en puissance. Et pourtant, il se pourrait bien que vous soyez étonnés par la puissance et le potentiel des « dernières de la classe ».
Aujourd'hui, gros plan sur l'une des cartes oubliées de la catégorie des moteurs de pioche : Maître du culte.
Maître du culte : Késako ? |
Si vous avez été attentifs aux nouvelles cartes qui viennent de sortir, vous avez dû remarquer une chose. Non seulement les râles d'agonie sont en pleine expansion, mais en plus ils font fréquemment réapparaître de nouvelles créatures comme la Rampante hantée. On sent une volonté de Blizzard de chercher à donner une place plus importante aux créatures qui, avant cela, avaient beaucoup de mal à se maintenir sur le terrain empêchant tout utilisation future de ces dernières ; Kel'Thuzad étant le cas typique d'un besoin d'avoir des serviteurs sur place. Dans ce registre nous avons une carte neutre très puissante en ce qui concerne la mécanique de pioche, appréciée en arène mais étant inexistante dans le ladder : Le Maître de culte. Une 4-2 pour quatre, donc des statistiques fragile en défense et suffisante en attaque, qui vous fera piocher pour chaque créature morte de votre côté. Un serviteur offensif pour des classes manquant de pioche.
Dans quelle situation ? |
Une carte de pioche ne se lance pas en mode : « je m'en bats le steak » au tour où on peut la jouer. Plutôt le genre à se faire désirer et que l'on ne veut surtout pas en main de départ, c'est encore plus le cas pour le Maître de culte. Le but étant d'avoir au moins trois créatures à sacrifier dans le tour où vous le posez. Dans un désespoir total vous pourrez le jouer alors que vous n'avez qu'une seule créature sur la table à échanger. Réellement triste comme mouvement. Surtout quand on sait qu'il peut renouveler une main à lui tout seul. Ce serviteur se joue dans un type de liste précise, celui avec plein de bestioles, les sorts étant totalement surfaits sauf s'ils invoquent des créatures. Ce n'est pas tout, il faut aussi avoir des bêtes qui se maintiennent sur le terrain de préférence. Les serviteurs avec la charge sont aussi une possibilité, mais le coup en mana risque d'être trop élevé pour tout faire en un tour. Il faut inciter votre opposant à poser ses créatures croyant pourvoir faire des échanges avantageux et les retourner contre lui.
En outre, le Maître du culte va vous servir de paratonnerre. Il n'est pas question pour l'adversaire de laisser une telle infamie prospérer sur terre. Or, il y a de grandes chances pour qu'il n'ait plus de serviteurs sur le terrain, car vous les aurez tous échangés pour votre propre bien. Il se retrouvera obligé de cramer tout ce qu'il possède pour le détruire. Un druide utilisant un Balayage ou un Druide de la griffe en mode charge uniquement pour cela vous fera certainement plaisir, surtout que vous jouez une liste avec pleins de créatures. Sur un malentendu, le Maître du culte pourrait survivre, ce qui vous donnera un potentiel d'attaque de quatre en stock et si vous pouvez le garder plus longtemps, ne vous en privez pas.
Certaines combinaisons existent pour permettre de piocher à coup sûr directement. Néanmoins, comme vous allez le voir, elles ne sont pas très performantes et mieux vaut rester dans le principe de base d'avoir des serviteurs sur la table. Le Maître du culte peut être combiné avec le Lâcher les chiens du chasseur, le coup est plus important qu'avec un Busard affamé et vous devez forcément tuer vos chiens. Cependant, si vous désirez faire une liste chasseur sans pour autant mettre quantité de bêtes, cette méthode est une bonne alternative. Le druide aussi peut lancer dans le même tour Force de la nature et le Maître du culte pour piocher trois cartes de façon certaine, le coup se révèle très élevé, mais peut sauver une partie.
Contre quels decks ? |
Deux types de deck doivent se méfier d'un potentiel Maître du culte dans les rangs adversaires. L'un peut prévoir alors que l'autre ne pourra malheureusement pour lui que guérir. Les listes jouant de nombreuses petites créatures comme la vôtre ont tendance à bourrer le maximum tout en faisant des échanges avantageux. Dans ce genre de partie, il y aura toujours des serviteurs des deux côtés et vous pourrez vous faire un plaisir de détruire tout le terrain tout en piochant 3-4 cartes. L'autre type de liste, qui lui ne peut que subir, sont les contrôles reposant sur des provocations pour la défense comme le druide. Sacrifier de petites créatures sur une plus grosse devient un réel avantage pour l'agresseur.
Par contre, des listes utilisant peu de serviteurs ne seront vraiment pas intéressantes à affronter. Le mage frost et le voleur miracle sont les deux listes que l'on ne veut absolument voir sous aucun prétexte, car elles ne vous laisseront que peu de créatures et généralement rien de leur côté pour faire l'échange.
Dans quels decks ? |
Au début, on risque de penser au démoniste Zoo, deux sorts dans la liste, des bêtes qui en invoquent d'autres, etc. Néanmoins, même si le choix reste parfaitement viable, ce n'est pas le plus pertinent. Le gros avantage du démoniste et qu'il n'a pas besoin de cartes à pioche grâce à son pouvoir. Mettre un T4 pour faire ce travail risque d'être encombrant et de ne pas maintenir l'offensive comme on le voudrait.
Surtout que l'on possède des classes profitant facilement du Maître du culte. Le mage peut facilement le défendre avec Images miroir, sans compter qu'elles feront piocher à leur mort. Ne pensez pas que Jaina doit forcément se jouer autour des sorts. Son pouvoir héroïque et sa force de frappe de début permet de prendre l’ascendant dans un duel aggro vs aggro, nullement besoin de Choc de flammes ou autres sortilèges. Le paladin est aussi un excellent choix, les secrets se révèlent efficaces pour protéger le Maître du culte. Le pouvoir de la classe se marie avec la capacité de ce dernier. Le druide Token devient, à l'aide des nouvelles cartes, une autre optique intéressante.
J'ai gardé le meilleur pour la fin : le chaman avec Esprit farouche, le pouvoir de classe, le Totem Langue de feu, etc. Tellement de cartes permettant d'utiliser le piocheur à son plein potentiel. N'hésitez pas à réduire le nombre de sorts de la classe, surtout en T1, pour insérer un plus grand nombre de serviteurs. Entre la Rampante hantée, l'Œuf de nérubien, le Golem des moissons, l'Écuyère d'argent, etc. Une ruée de créatures solides à renforcer et sacrifier.
Et en arène ? |
Dans ce mode de jeu, le Maître du culte est une petite perle qui saura remonter bien des situations difficiles. Dans le pire des cas, il vous fera piocher une seule fois, ce qui est déjà correct pour prendre l'avantage. Sinon, il peut régulièrement faire la partie à lui tout seul surtout que votre opposant n'aura pas forcément de quoi le gérer arrivée la fin de partie. Faites tout de même bien attention de le prendre dans une liste qui contient un nombre restreint de sorts.
Conclusion |
Avec cette nouvelle façon de jouer qui se dessine et qui renforce la position des serviteurs sur le terrain, le Maître du culte devient un choix de plus en plus pertinent à intégrer dans sa liste. À vous de voir si vous acceptez de privilégier ce type de moteur de pioche qui demande un deck contenant toute une panoplie de serviteurs pour le rendre intéressant au détriment des sorts.