Test de Wartales : Quand Battle Brothers devient plus beau et accessible

Les fans de jeux tactiques sont gâtés ces derniers temps, quelques semaines à peine après la sortie du fantastique The Last Spell, le moment est finalement venu de redécouvrir les joies liées à la gestion d'une bande de mercenaires douteux, en quête de gloire et de richesses. Les années d'early access ont visiblement fait du bien à Wartales, et le résultat final est incomparable à ce qu'on avait vu initialement.

• Genre : RPG tactique en monde ouvert
• Date de sortie : 12 avril 2023 (sortie d'accès anticipé)
• Plateforme : PC Steam
• Développeur : Shiro Games
• Éditeur : Shiro Unlimited
• Prix : 34,99 € (26,24 € jusqu'au 24 avril 2023)

BB don't hurt me !

Si vous êtes toujours à la recherche de nouveaux jeux tactiques sur lesquels vous faire les dents, il y a de fortes chances que vous connaissiez l'excellent mais outrageusement difficile Battle Brothers. Wartales semble s'en inspirer ouvertement à bien des niveaux. La liste des similitudes entre les deux jeux serait longue, on ne va donc pas les comparer point par point. Ce sont tous les deux des RPG tactiques au tour par tour qui proposent de gérer une bande de mercenaires dans un monde ouvert, et on retrouve même des détails communs, comme la gestion des outils pour réparer l'équipement, ou le système de montée en niveaux. Néanmoins, ils sont aussi radicalement différents. Wartales est en 3D, et le jeu est globalement assez beau, ce qu'apprécieront tous ceux que le style 2D souvent très simpliste de Battle Brothers a pu répugner.

Wartales est aussi beaucoup plus accessible. Le système de combat est plus clair et moins punitif, vos personnages ne vont pas simplement se faire décapiter sur un coup malchanceux. Il s'avère aussi moins lourd à gérer, puisqu'il n'y a pas le système d'endurance qui rend les combats et la gestion de l'équipement si complexes et parfois frustrants dans Battle Brothers. En contrepartie, Wartales offre une rejouabilité inférieure, puisque les choix entre les bandes de mercenaires de départ sont plutôt limités, et surtout, le monde ouvert est fixe, le plaisir de l'exploration n'est donc pas le même lorsqu'on relance une partie.

Rogue compagny

Wartales n'est pas un rogue like, mais il offre tout de même pas mal de raisons d'y rejouer plusieurs fois, comme on peut le remarquer dès le lancement de sa première partie. Le choix de l'origine de sa petite bande va déterminer des bonus et malus de départ, ainsi que la composition des classes présentes. On peut aussi altérer l'apparence et les capacités de ses mercenaires de départ, dans une certaine mesure. Choisir dans quelle région démarrer est aussi une option, mais seulement dans les parties suivantes. On peut aussi altérer la difficulté, qui est divisée en quatre paramètres : la survie (gestion de la fatigue et de la nourriture principalement), les combats tactiques au tour par tour, la gestion des sauvegardes (illimitées, limitées, ironman), et, pour finir, la façon dont la puissance des ennemis va être calculée. Cela permet de privilégier les combats, ou au contraire l'exploration, par exemple.

Il est intéressant d'avoir le choix entre un mode adaptatif, qui va baser tous les combats sur la taille et le niveau de votre groupe, afin d'éviter que cela ne devienne trop facile si vous avez une grosse bande, ou à l'inverse, impossible, si vous avez eu un coup dur et que vous n'avez plus que quelques hommes. Le mode fixe, lui, détermine tout cela en avance, et il faudra bien choisir par où commencer et quels combats livrer, sous peine de se faire décimer par des adversaires bien plus nombreux et de bien plus haut niveau.

On peut ensuite plonger dans l'aventure. Le fonctionnement est assez similaire à pas mal de jeux du même genre, comme mentionné plus haut, que ce soit Battle Brothers ou Mount & Blade. On gère les déplacements libres de sa bande sur la carte, en choisissant d’interagir d'une manière ou de l'autre avec les groupes croisés en chemin : affronter les bandits ou négocier en leur versant un peu d'argent, commercer avec les marchands, ou piller leur caravane si vous avez l'intention de mener une carrière de hors-la-loi, tuer les groupes d'animaux sauvages pour mettre la main sur de la viande et des peaux, ou prendre vos jambes à votre cou. Il y a des ressources à ramasser un peu partout, façon Heroes of Might and Magic, ainsi que de nombreux points d’intérêt à visiter, avec ce qu'on pourrait appeler des quêtes.

Le jeu ne vous tient pas par la main, et il est possible de rater le village de départ, en ne faisant pas attention, ce qui complique bien les choses par la suite. En effet, le ravitaillement est important, votre groupe s'épuise en voyageant, vous avez besoin de vivres, d'outils pour réparer vos armures et d'argent pour payer vos mercenaires, sous peine de les voir vous déserter rapidement. Ceci étant dit, vous avez néanmoins de la marge de manœuvre via la gestion du bonheur de vos troupes, et vous disposez généralement de quelques jours pour rétablir la situation si vous vous avez mal géré les besoins du groupe. Ils ne vont pas juste mourir de faim ou se retrouver désarmés, et il est même possible de fuir un combat mal engagé, en échange de quelques pénalités. Les novices ont donc le temps de prendre les bases en main, et il est presque toujours possible de remonter la pente, même après avoir touché le fond.

Point & Click

En prenant le temps de lire les panneaux de signalisation, on erre jusqu'au village, ce qui permet d'accepter ses premiers contrats de mercenaire, de faire le plein de nourriture, voire de recruter de nouveaux compagnons pour élargir la bande. La caméra change d'angle, avec une vision intérieure, dans les bâtiments et les lieux-dits, avec un rendu assez plaisant à regarder. Cela s'accompagne d'un mini-jeu, qui consiste à trouver les éventuels objets avec lesquels interagir, dont vous pouvez piller le contenu, ou qui proposent une interaction spéciale liée aux métiers. Il y en a une dizaine de différents, et ils ne sont débloqués qu'en interagissant avec un de ces objets, c'est plutôt original. Vous pouvez choisir de devenir voleur en trouvant une serrure fermée, pêcheur en découvrant un banc de poissons, forgeron en utilisant une enclume, etc. Cela devient presque un jeu dans le jeu de débloquer tous les métiers. En plus de leurs fonctions de base, ils fournissent des bonus de statistiques, il vaut donc mieux bien choisir celui qui fera le meilleur usage des gros muscles d'un bûcheron professionnel. Il peut s'agir, au hasard, de celui qui manie une hache à deux mains pour couper des têtes.

Pour beaucoup de métiers, cela ne se limite pas à juste activer une compétence et à espérer avoir de la chance. À la place, il faut à chaque fois effectuer un mini-jeu, plutôt simple, mais qui va sérieusement influencer le résultat. On retrouve donc le système de crochetage de Skyrim, différents QTE, et même un jeu de rythme à effectuer à la souris pour la chanson du barde. Il faut admettre qu'on ne s'attendait pas à croiser tout ça dans ce type de jeu. Ces activités ont néanmoins le mérite d'être suffisamment rares pour que cela ne devienne pas trop lourd. Cela offre une petite pause entre deux batailles. Les métiers ont aussi un rôle important à jouer au camp de la bande. Cela commence avec quatre péquenauds assis par terre autour d'un feu, mais vous allez construire différentes installations afin d'améliorer leurs conditions de vie : une marmite pour cuisiner de bons repas, une tente afin de gagner davantage de bonus lors de repos, un établi de bricolage, un séchoir pour la viande, etc., sans oublier de mentionner les centaines de recettes d'artisanat disponibles. On répartit ses hommes en fonction de leur métier, mais des affinités et des interactions commencent à avoir lieu au fil du temps. Quelques surprises vous attendent si vous y ajoutez vos animaux et vos éventuels prisonniers, qui servent aussi de mules. Wartales est vraiment riche en mini-jeux dans le jeu, et c'est quelque chose qu'il vous laisse souvent découvrir par vous-même.

Art of Wartales

Passons enfin au cœur du gameplay, les batailles tactiques. Il faut bien admettre que, comme dans le reste du jeu, Shiro Games a su mélanger des éléments classiques, avec pas mal d’éléments originaux. Lorsqu'une bataille se déclenche, le terrain est bien représentatif du biome dans lequel on se trouvait (prairie, mine, forêt, montagne enneigée), et même du temps. Si vous bataillez durant un orage, vous aurez des flaques de boue qui vont ralentir les mouvements, et il est même possible que quelqu'un soit tué par la foudre. On a aussi eu une mauvaise surprise lors de la première bataille dans des ruines ténébreuses. Sans torche, c'est effectivement le noir absolu, et on a dû trouver les ennemis à tâtons. On regrettera néanmoins que cela manque tout de même de structures artificielles, il est dommage que l'attaque d'un camp de bandits, ou d'une tour, donne une bataille dans une forêt vierge. On aurait apprécié des barricades, des murs, des tentes, etc. Le terrain dispose néanmoins de quelques rares objets pour épicer les rencontres, comme des pièges à loup.

L'autre surprise est qu'on est relativement libre dans le positionnement de départ de ses troupes. On n'est pas forcé d'être groupés dans un coin, loin de l'ennemi. On dispose d'emplacements un peu partout, ce qui permet potentiellement de l'encercler, ou de diviser ses troupes, et de pouvoirs engager le combat en mêlée dès le premier mouvement. C'est cependant à double tranchant, surtout avec la façon dont les tours de jeu fonctionnent. Ce n'est pas du tour par tour conventionnel, ni un système basé sur l'initiative, mais un ordre de bataille qui alterne entre les deux camps. Au moins, vous avez la liberté de jouer vos troupes dans n'importe quel ordre, alors que la position de départ et l'ordre de jeu des ennemis est prédéfini. Cela veut dire qu'en étudiant bien le terrain et l'équipe adverse, vous pouvez prendre l'avantage en positionnant bien vos hommes, puis en planifiant bien vos actions. Si la grosse brute qu'est le chef ennemi ne peut atteindre personne lors de son premier tour de jeu, cela vous donne le temps de tuer ses archers en mêlée.

Quand ce n'est pas possible, on positionne alors un personnage costaud doté d'un bouclier pour l'engager et bloquer les coups. Le jeu adopte ici un système assez rigide : une fois engagé, un personnage ne peut pas bouger sans se prendre une attaque d'opportunité, et il ne peut même pas choisir d'attaquer une autre cible, à moins d'utiliser une capacité de zone. Cela permet de positionner d'autres unités sans risque sur ses flancs, voire dans son dos, pour y planter un petit couteau. Même le tank le plus robuste n'a strictement aucune chance s'il est encerclé. Former des petits groupes ou maintenir une formation reste donc important. Comme en mode adaptatif, l'ennemi a autant d'unités que vous, voire davantage, il y a pas mal de paramètres à gérer afin d'éviter que son propre tank ne se fasse déborder.

C'est d'autant plus important que la barre d'armure s'épuise et ne se régénère pas durant une bataille. Une fois que la barre de santé d'une unité est exposée, sa garde tombe et les choses ont tendance à vite dégénérer. Même en cas de victoire, il vous faudra probablement utiliser de précieuses médecines afin de guérir ses blessures, et des outils pour réparer son équipement. Tout cela coûte cher. Si vous livrez une ou deux batailles pyrrhiques, vous risquez d'avoir à rebrousser chemin en pleine mission, ce qui vous fera perdre plusieurs jours de voyages pour vous ravitailler en ville. Vous êtes vraiment encouragé à bien gérer la situation. Se charger de tonnes de ravitaillement n'est pas non plus possible, le hameau du coin n'a pas des réserves inépuisables, et vous allez rapidement vous rendre compte que le poids de tout votre barda est une limitation absolue. On peut acheter des poneys de transport supplémentaires et investir dans des talents associés, mais ils vont aussi manger dans vos réserves, les animaux !

Pour revenir aux combats, chaque unité a droit à une certaine distance de mouvement, et à une attaque par tour de jeu. Mais elle peut aussi utiliser des points de bravoure, afin d'effectuer des actions spéciales supplémentaires. Ces points sont générés chaque jour, après le repos, en fonction de vos installations au camp et de la nourriture, entre autres, et ils ne se régénèrent pas entre les batailles. Tous les griller dès la première escarmouche, quand une grosse bataille vous attend ensuite, risque de vous mettre dans une position difficile. Heureusement, vous allez rapidement disposer d'outils pour générer des points de bravoure provisoires, qui ne durent que le temps de la bataille en cours. Un détail intéressant est qu'en faisant progresser vos mercenaires, vous allez choisir comment chacun d'entre eux va les générer, individuellement. Cela peut être en engageant un ennemi, ou au contraire, en étant à côté de lui, sans l'engager. Cela peut même simplement demander d'être à côté d'un allié à la fin du tour. On peut donc vraiment faire émerger le rôle et le gameplay de chaque personnage, alors que le nombre de classes de base est réduit. De nombreuses compétences actives comme passives entrent ensuite en jeu, pour les spécialiser davantage, et les combinaisons sont innombrables.

Les possibilités sont d'autant plus nombreuses que les attaques mises à disposition sont souvent liées à l'arme utilisée. Une dague normale permet simplement de poignarder un ennemi, mais une dague de meneur permet d'effectuer un tourbillon qui touche toutes les cibles autour de soi, tout en les empoisonnant. Cela semble bien mieux au premier abord, jusqu'à ce qu'on se rende compte que cela touche aussi les alliés, utiliser cela au milieu d'une formation serait complètement suicidaire. Cela demande de détacher ce rôdeur de la formation, afin de l'envoyer tourbillonner au milieu des ennemis pour maximiser les dégâts, ce qui peut être tout aussi dangereux. Les mécanismes de Wartales sont plutôt simples à chaque fois, mais tout combiner pour remporter le combat est loin d'être aussi évident. Il est aussi possible d'avoir des bandes de mercenaires radicalement différentes. Théoriquement, rien ne vous empêche de jouer avec 20 archers, mais comme il y a du friendly fire, et que vos propres personnages bloquent la ligne de tir et les déplacements, cela risque d'être difficile.

Un des éléments les plus plaisants de Wartales est la façon dont tous ces éléments émergent, ainsi que la liberté qu'ils vous offre dans la composition du groupe, et dans ses actions en général. Vous pouvez utiliser des chaînes pour capturer des ennemis affaiblis au combat, mais cela s'applique aussi aux animaux avec des cordes. Ajouter un loup alpha, un sanglier, voire des ours à son armée est tout à fait viable. Chaque espèce dispose même de son propre arbre de talents, avec des bonus offerts au combat, ou au camp. Une fois encore, rien ne vous empêche d'avoir seulement un ou deux hommes, accompagnés de toute une ménagerie pour livrer bataille, cela permet de faire de grosses économies de salaire. Néanmoins, les animaux mangent beaucoup, ils n'ont généralement pas d'armure, et ils ne génèrent jamais de points de bravoure. Avoir un ours qui a 5 fois plus de vie que tout le monde est amusant, jusqu'à ce qu'il prenne feu, ce qui lui inflige des dégâts sont basés sur un pourcentage de sa vie. Tout ne se vaut pas, mais l'équilibrage général est assez bon. Utiliser le feu et le poison pour décimer l'adversaire a aussi la fâcheuse tendance d'être à double tranchant, par exemple, avec vos propres troupes qui finissent brûlées aussi, malgré vos efforts.

Les combats sont donc très bons, et le bestiaire est raisonnablement varié. On affronte probablement bien trop de sangliers et de loups à notre goût, ce qui a tendance à devenir lassant (et facile) si on ne les évite pas, mais les êtres humains sont bien plus intéressants. Affronter des brigands qui adorent les dagues, les arcs et le poison est radicalement différent d'un affrontement contre l'inquisition avec ses armures lourdes, ses armes à deux main et son amour du feu. Des bonus et malus spéciaux entrent même en jeu contre les différentes factions, ce qui demande d'aborder le combat différemment à chaque fois. Mentionnons aussi la présence d'arènes, avec des combats en petit nombre et des règles spéciales, et même des combats de boss, face à des ennemis d'élite dont il faudra gérer les attaques spéciales. Cela ne manque pas de défis tactiques à relever.

Le tour de la région en 80 jours

On va donc d'une bataille à l'autre, en explorant la carte et en remplissant des missions. Chaque région s'avère assez vaste, avec de nombreuses opportunités et des activités auxquelles participer. L'aspect RPG de Wartales émerge alors, mais avec sobriété. On vous épargne les blocs de texte et les longs dialogues, vous êtes juste une bande de mercenaires durant une période difficile, et personne ne vient vous raconter sa vie. Vous pouvez néanmoins choisir de vous mêler du scénario global de chaque région, auquel plusieurs événements sont liés. Dans la première zone, il est lié à la crise des réfugiés, qui fuient la guerre, et qui sont vus comme des indésirables par les anciens résidents, surtout s'ils sont forcés de voler pour survivre. Libre à vous de choisir un camp, ou d'en changer à chaque fois, en fonction de la situation et des récompenses promises.

Il est aussi possible d'aller dans ladite région en guerre, afin de trouver un véritable travail de mercenaire pour les deux seigneurs qui s'y affrontent. Le monde est vaste, et les opportunités ne manquent pas. Des tombes anciennes à explorer vous attendent aussi, ce qui propose une expérience de jeu complètement différente du reste. Le véritable défi reste cependant de livrer une vie de criminel. Vous avez presque toujours la possibilité de dévaliser les commerçants, de cambrioler les gens, voire même d'attaquer ouvertement une caravane. Un petit larcin ne va pas faire de vous l'ennemi public, mais la jauge de soupçon va se remplir, et la garde va commencer à vous traquer, un peu comme dans GTA. Wartales a néanmoins le bon goût de ne pas téléporter des gardes sur votre position, vous pouvez simplement fuir dans la nature durant quelques jours, voire durant quelques semaines après un crime grave, le temps de vous faire oublier. Et si jamais vous êtes rattrapés, vous avez plusieurs options, une fois de plus : payer une amende, rendre le butin et envoyer un de vos hommes en prison, ou vous battre, ce qui va alourdir le poids de vos crimes et intensifier la traque.

Cela rend le ravitaillement en ville plus compliqué, mais jamais impossible, et dans le pire des cas, il est même possible de se livrer au cannibalisme. Pour ceux qui ne veulent pas s'infliger ça, il est aussi possible de jouer les marchands, et de profiter de la vente de produits entre les villes. Différents talents peuvent être débloqués pour votre bande, en fonction de votre style de jeu, et quels que soient vos actes, ce qui rend l'aventure très riche, et donne aussi clairement envie de se relancer une bande, même si une campagne est déjà très longue. On peut passer plus de 100 à 200 heures sans problème pour explorer chaque région et résoudre toutes les missions et intrigues disponibles.

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