Après plusieurs reports et des trailers peu convaincants au départ, il faut bien admettre qu’il était difficile de savoir à quoi s’attendre avec ce monde ouvert Sonic. On voyait d'office qu'il était impossible de le comparer à un Zelda Breath of the Wild mais une chose est sûre, bien que Sonic Frontiers possède quelques défauts et ne transcende pas le genre en 2022, il nous a conquis et a réussi à nous surprendre ! Voici notre test complet sur PS5.
- Genre : action-aventure, monde ouvert, plate-formes
- Date de sortie : 8 novembre 2022
- Plateforme : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch
- Développeur : Sonic Team
- Éditeur : SEGA
- Prix : 59,99€
- Testé sur : PS5
Sonic sur le ring
Exploration
Une fois la cinématique d’introduction passée, le tutoriel est lancé. On apprend alors à contrôler Sonic dans un vaste monde ouvert qui mêle course à pied et plates-formes à la Mario. Tantôt on peut se déplacer librement et sprinter à la vitesse de l’éclair jusqu’à épuisement, tantôt on doit sauter sur des ressorts et activer des grappins pour atteindre les hauteurs. Le tout est d’une fluidité époustouflante et heureusement : difficile d’imaginer un jeu Sonic où le hérisson n’arrive pas à suivre la cadence. Cet opus ne déroge pas à la règle instaurée dans tous les précédents jeux : il faut bien sûr récolter des anneaux (ring). Dans le monde ouvert, les anneaux représentent votre jauge de santé (HP) et les ramasser est donc essentiel. Si votre jauge est au max, vous pourrez même avancer plus vite.
L'open-world se présente en réalité sous forme de 5 îles différentes à explorer. Sur chacune des îles, votre objectif sera de réunir les 7 Chaos Emeralds afin de combattre un Boss ultime et pouvoir accéder à la suite du scénario. Pour se faire, il est nécessaire de récolter des Clés qui se trouvent dans des donjons. Ces derniers vous permettent d’accéder à des courses (des niveaux classiques que l’on retrouve dans les anciens jeux) dans lesquelles vous devrez récupérer les 5 pièces rouges, un maximum de rings et bien sûr réaliser un temps record afin de remporter toutes les clés.
Trois modes de difficulté sont d’ailleurs disponibles : le facile, le normal et le difficile. Nous l’avons testé dans les trois modes et le tout est assez bien dosé. Il faut également choisir entre deux styles de jeu : l’action (pour les non habituées des jeux Sonic) ou le mode Haute Vitesse (pour les habitués).
Combats
Le monde ouvert est évidemment rempli de collectibles (nous y reviendrons plus tard) et de monstres à éliminer. Cela va du mob lambda pouvant être tué en quelques coups au mini-boss de zone qui a des patterns bien particuliers à comprendre si vous voulez réussir à le battre. L’un d’eux nécessite par exemple de devoir le pourchasser sur la traînée qu’il laisse derrière lui, comme s’il s’agissait d’une course. Un autre vous oblige à contrer ses attaques au bon moment et ainsi de suite. Dans l'ensemble, les combats sont ultra-dynamiques et proposent des mécaniques variées.
Tuer les mini-boss vous permettra le plus souvent d’obtenir des mécanismes de portail qui servent justement à débloquer les fameux donjons de courses. Bref, la progression est assez simple à comprendre : on explore l'open-world à la recherche de mécanismes, on ouvre des donjons, on collecte des Clés en réussissant les courses et on débloque les Chaos Emeralds grâce à elles.
Pour se diriger dans le monde ouvert, SEGA a opté pour une barre de direction (boussole) façon Skyrim, en haut de votre écran. Pas de mini-map mais vous pouvez ouvrir la carte à tout moment et placer des marqueurs à suivre facilement. Des points de téléportation sont disponibles mais uniquement après avoir exploré l’île dans son entièreté. Pour cela, pas de grandes tours à activer pour éclaircir toute une région mais plutôt des vingtaines d’énigmes dispersées sur l’île qu’il faut réussir pour cartographier un morceau de la zone. Ces énigmes sont variées : des puzzles façon Tetris, des mini-jeux demandant des réflexes ou de l’adresse pour envoyer une balle dans des cercles etc. Notez aussi que débloquer les points d'intérêt permet aussi de révéler les rails de la zone afin de circuler bien plus rapidement.
En bref, explorer le monde ouvert de Sonic Frontiers est un réel plaisir notamment grâce à la vitesse de déplacement qui est jouissive, sauf peut-être sur la troisième île, un désert de sable entouré de parois rocheuses abruptes où il est extrêmement difficile de se repérer. D’autant plus qu’une grande quantité d’endroits sur cette île forcent le passage de la caméra en 2D à l’horizontal, et il est quasiment impossible de s’en sortir sauf en terminant le parcours imposé.
Motion sickness et graphismes
Avec cette vitesse extrême et des bonds à gogo, il est légitime de se demander si la motion sickness (le fait d’avoir la nausée comme en voiture) est importante ou non. La réponse est oui, bien évidemment. Si vous êtes habitués à cela même sur des jeux comme Minecraft, vous aurez des nausées immédiates. Heureusement, de nombreux paramètres sont disponibles pour Sonic Frontiers et, de notre côté, nous avons réussi à faire en sorte de ne plus avoir ce problème pendant les 20 heures de jeu suivantes. Vous pouvez notamment régler la vitesse de déplacement de Sonic et de la caméra, enlever le flou etc. De plus, la très bonne maniabilité sur PS5 facilite l'estompage de ces effets.
D’ailleurs, la vitesse de Sonic permet de ne pas trop s’attarder sur les décors aux textures parfois douteuses mais, dans l’ensemble (sur PS5 en tout cas), les graphismes sont franchement agréables à l'œil.
Fishing Simulator
Sonic Frontiers pourrait se résumer à devoir ramasser des objets un peu partout dans le monde ouvert et cela, dans le but bien précis d’avancer dans le scénario. Cela reste une version assez simpliste de l’open-world : pas de quêtes secondaires, de véritables secrets cachés ou encore de système de craft et d’inventaire mais cela fait l’affaire. Enfin un jeu en monde ouvert qu’on a envie de terminer à 100%, ni trop court ni trop long.
Devenir plus puissant
Comme expliqué en début de test, tout à un but bien précis et cela rend la progression plutôt addictive que ce soit pour améliorer les compétences de Sonic ou avancer dans le scénario. Pour être plus précis, voici exactement ce qu’il est possible de faire :
- Cartographier les îles (monde ouvert) en complétant les mini-jeux et énigmes,
- Vaincre les ennemis sur le chemin et les mini-boss pour obtenir des mécanismes de portail mais aussi des fragments d’expérience permettant de débloquer de nouvelles compétences pour Sonic,
- Activer des donjons (grâce aux mécanismes) et participer aux courses pour récolter des Clés (permettant de débloquer les Chaos Emeralds, nécessaires pour vaincre le Boss final de chaque île),
- Collecter 5 autres types de ressources sur chaque île : les Kocos (des sortes de Korogu qui permettent d’améliorer la vitesse de Sonic ou bien sa capacité de stockage de rings), les Jetons Souvenirs (permettant de faire avancer le scénario avec les personnages), les graines de défense et d’attaque (pour améliorer les niveaux d’attaque et de défense de Sonic) et les jetons de pêche.
A noter que les compétences de Sonic, bien qu’elles soient peu nombreuses, sont intéressantes comme le fait de courir en cercle pour pouvoir déterrer des trésors ou éteindre des torches par exemple, de pouvoir utiliser le combo automatique ou encore de pouvoir attaquer à distance en plein air.
Toutefois, certaines fonctionnalités manquent d'ergonomie et cassent le rythme pourtant si bon : pour augmenter sa vitesse par exemple, il faut aller parler au Koco Ermite et lui donner les créatures quasiment une par une. De même pour la pêche où les jetons obtenus (ou dépensés) se décomptent un par un dans un bruit qui devient vite énervant. D’ailleurs, la pêche est elle-même peu optimisée puisqu’il faut lancer sa canne à chaque poisson obtenu et se forcer à regarder la courte animation réalisée par Sonic. Le plus gros défaut est probablement le mode entraînement qui, une fois accompli, vous ramène à un endroit inapproprié dans le jeu. Quand on grimpe une tour difficile et qu'il faut tout recommencer, c'est un peu barbant.
Si les Kocos font énormément penser aux Korogus de Zelda Breath of the Wild (et non pas aux Chaos de Sonic justement), la ressemblance avec le fameux open-world de Nintendo s’arrête ici. Quelques bruitages semblent avoir été repris mais Sonic Frontiers arrive, dans l’ensemble, à se différencier des autres mondes ouverts. Probablement parce que chaque collectible a un intérêt et qu’il n’y a aucune fioriture autour. De quoi le terminer à 100% assez facilement comme nous le disions.
Pêcher
Le système de pêche est probablement l’activité qui recevra le plus d’avis mitigés. D’abord parce qu’on pourrait se demander quel est l’intérêt d’une telle chose et ensuite, une fois qu’on a compris, parce qu’il s’agit du moyen le plus simple et rapide d’avancer dans le jeu. Il est bien sûr possible de terminer Sonic Frontiers sans jamais pécher mais… le faire vous permettra de réduire considérablement le nombre d’heures à chercher des collectibles dans le monde ouvert.
Sur chaque île, vous débloquerez une zone de pêche où il est possible d’attraper des poissons et autres objets précieux. Cela coûte des “jetons de pêche” que vous pouvez trouver dans le monde ouvert ou bien grâce aux pluies d’étoiles filantes la nuit (rares). Chaque poisson/objet obtenu vous rapporte ensuite des points que vous pouvez échanger contre des ressources précieuses : des mécanismes de portail, des clés, des jetons souvenir, des graines de défense/attaque ou encore des Kocos. Bref, absolument tout ce que vous pouvez ramasser dans le monde ouvert peut être acheté au stand de pêche en seulement quelques minutes.
♫ Sooooonic, allez accrochez-vous, tant pis si je cours plus vite que vous ♫
Redondance des activités
Avec ses 5 îles à explorer et peu de collectibles différents finalement, Sonic Frontiers n’est-il pas un peu redondant ? Il est vrai que le scénario sur chacune des îles est le même : on débarque, on doit aider l’un de nos amis emprisonné et le “restaurer” grâce à ses jetons souvenirs, on doit collecter des ressources pour débloquer les donjons puis les Chaos Emeralds, et enfin battre le Boss. Seul le décor et la façon dont on élimine les ennemis changent d’une île à une autre. Pourtant, malgré ces similarités, nous n’avons ressenti aucune lassitude pendant la vingtaine d’heures de jeu. Les activités sont suffisamment variées.
Scénario et ambiance
Concernant l’histoire (passez ce paragraphe si vous ne voulez pas être spoilés du tout), on retrouve le fameux Docteur Eggman voulant encore frapper le monde mais il se retrouvera dans la même situation délicate que Sonic et ses amis. Échoués sur une île mystérieuse, seul Sonic a réussi à s’en sortir “matérialisé” tandis que tous les autres sont dans un état intermédiaire, coincés entre le monde réel et numérique. Le hérisson bleu devra alors sauver tout le monde. Un scénario assez classique mais qui est rempli de surprises et qui est plutôt émouvant sur la fin avouons-le. Les dialogues, entièrement doublés en français, sont toutefois très enfantins et nous empêchent donc d'entrer totalement en immersion avec le scénario et l'ambiance qui se veut pourtant assez sombre.
Bon point sur les musiques et l’ambiance globale du jeu qui proposent une bande-son assez chill. Vous prendriez bien un peu de “Lo-Fi” pendant votre séance de pêche ?
End-game
Toujours dans cette optique d’être un monde ouvert simpliste, Sonic Frontiers ne propose aucun véritable end-game. Une fois le boss final vaincu, vous pourrez débloquer le mode Arcade dans le menu principal, permettant alors de refaire toutes les courses du jeu, mais c’est tout. A moins que nous ayons loupé quelque chose, il est par exemple impossible de prendre le contrôle d’Amy ou Tails pour finir d’explorer les différentes îles.