Quelques mois à peine après la sortie des remakes de Diamant et Perle sur la Nintendo Switch, la console hybride recevra ce 28 janvier 2022 une autre aventure sur les terres de Sinnoh. Cette fois-ci, le joueur se retrouvera alors à une ancienne époque où la région s’appelait encore Hisui et où les humains avaient peur des monstres de poche. Entre graphismes d’un ancien temps (eux aussi), gameplay révolutionnaire pour la licence et contenu colossal, voici notre test complet de Légendes Pokémon Arceus.
- Genre : Aventure, RPG
- Date de sortie : 28 janvier 2022
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Game Freak
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 59,99€
- Testé sur : Nintendo Switch OLED
Des visuels qui font mal aux yeux, mais un contenu riche
Entrons dans le vif du sujet dès à présent en répondant d’office aux interrogations que vous vous posez probablement depuis des semaines. En voyant les différents trailers de Légendes Pokémon Arceus, de nombreux fans l’ont jugé bien trop laid. Est-ce vraiment le cas ? Ce retard graphique peut-il être mis de côté si le contenu proposé est de qualité ? C’est ce que nous allons voir ensemble dans cette première partie du test.
En retard graphiquement ?
Les graphismes semblent encore une fois être le point noir de Game Freak sur ce nouvel opus de Pokémon. Les paysages sont plats et l’ensemble manque cruellement de contraste et de profondeur. Et lorsqu’on pense reconnaître une volonté de flat design ou encore de direction artistique japonisante (esquisse, peintures, écritures etc…) cela est amoché par des textures se voulant plus réalistes mais ratées. On aurait aimé une DA plus impactante sûrement et plus assumée, mais le fait est que le temps de développement n’aura certainement pas permis de s’attarder sur cet aspect esthétique. C’est bien dommage quand on connaît le fort potentiel de gameplay derrière un tel titre : avec un minimum de belles textures, le jeu aurait tout simplement pu friser la perfection. Et c’est d’autant plus dommage quand on voit à quel point les animations ont, elles, été travaillées. Même le chara-design est plutôt sympathique et les développeurs ont pris le temps d’ajouter des effets de pluie ou de neige sur les vêtements.
En vérité, la licence n’a jamais brillé par son aspect graphique mais il faudra bien reconnaître ici une certaine paresse au niveau des textures. Quand on est fan de Pokémon, on pardonne facilement ce côté secondaire et on valorise plutôt le gameplay. Mais pour tout nouveau joueur, habitué à la direction artistique sublime de Zelda Breath of the Wild (sur la même console rappelons-le, en 2017) ou à un Xenoblade aux visuels solides, la différence est flagrante. Attention toutefois, il ne s’agit là ni des mêmes développeurs ni des mêmes ambitions.
Malgré tout, il faut le dire : certaines zones comme les tunnels, les grottes ou encore les plages sont malheureusement moins travaillées que d’autres. Le pire se situant dans les zones d’eau et la vue du ciel lorsqu’on utilise la monture Guériaigle de Hisui. Quel gâchis d’avoir un si bel oiseau nous permettant d’observer librement les immenses zones et de se rendre compte qu’à quelques mètres au-dessus du sol, rien ne s’affiche. Imaginez un monde Minecraft où les textures et les monstres s'affichent au fur et à mesure que vous avancez. C’est la même chose dans Légendes Pokémon Arceus sauf que cette fameuse render distance est moins grande. Bien sûr, cela n’est pas dérangeant au sol, au contraire, on explore petit à petit et on découvre les créatures qui peuplent la région. Mais, dans les airs, cela est frustrant puisque l’on aperçoit qu’un simple décor, texturisé à fond, et on a du mal à repérer des lieux d’intérêt, des ressources ou même des Pokémon rares. Il faut se rapprocher suffisamment pour pouvoir le faire et l’oiseau perd alors tout son intérêt.
Cependant, il est assez simple de s’habituer à ces décors plats pour trois raisons : le contenu vous les fera vite oublier, certaines zones sont somptueuses, et grâce au cycle jour/nuit on redécouvre parfois avec plaisir un biome que l’on avait détesté quelques minutes auparavant.
Après tout, le jugement visuel de Légendes Arceus est bien trop subjectif alors attardons-nous plutôt sur son gameplay, sa technique, ses animations, son scénario et ses promesses.
Est-ce si vide que ça ?
Outre les graphismes démodés, les futurs joueurs de LPA avaient une autre inquiétude en visionnant les trailers : cette sensation de vide constant. Où sont les Pokémon et les ressources à collecter ? Rassurez-vous, le jeu n’est absolument pas vide, bien au contraire. Comme nous le disions plus haut, les créatures et les ressources se génèrent dans le décor au fur et à mesure que l’on avance. Ainsi, il est normal de ne pas apercevoir trop de Pokémon d’un coup sur le terrain et ce n’est d’ailleurs pas plus mal puisque cela permet de les capturer sans se faire repérer immédiatement. Fini les Repousses Max permettant de marcher librement dans les hautes herbes, cette fois-ci, nous sommes en quête de Pokémon et la joie est immense lorsque l’on tombe sur une créature rare ou chromatique directement dans l’overworld. Il y a un côté chasse au trésor non négligeable dans Légendes Arceus qui fait du bien.
En tant que membre du Corps des Chercheurs au sein du Groupe Galaxie, votre objectif sera bien évidemment de compléter le premier Pokédex de la région d’Hisui. Pour cela, il ne faudra pas se contenter de capturer une fois un Pokémon mais plutôt de remplir des Tâches Pokédex que le Professeur Lavande vous validera à chaque fin d’exploration. Ces mini-quêtes sont variées et ajoutent un intérêt à la capture multiple de la même créature : tantôt il faudra la capturer de nuit et de jour, la surprendre de dos, utiliser telle attaque sur elle, tantôt il faudra plutôt l’attraper en plein vol ou la mettre K.O. Une fois les différentes tâches remplies, votre score Pokédex pour la créature en question va augmenter. Il s’agit du niveau de recherches qui vous permet de compléter entièrement la page Pokédex du Pokémon. Un objectif qui demande donc beaucoup de temps mais qui est loin d’être redondant. D’ailleurs, sans vous spoiler, la complétion du Pokédex a enfin un réel intérêt dans la licence. Pas de simple certificat donné par le Professeur ou de Charme Chroma ici, mais une bien belle récompense qui donne envie de le terminer à 100%.
LPA n’est pas un monde ouvert comme Breath of the Wild : c’est-à-dire qu’on ne peut pas circuler librement dans toute la région d’Hisui. Ici, on prend plutôt inspiration chez Monster Hunter : en partant d’une base (le village de Rusti-Cité), le joueur peut se rendre dans la zone de son choix afin d’y compléter des missions. Notez que chaque zone, comme celle des Plaines Obsidiennes au début de l’aventure, est gigantesque. Bien sûr, elles sont délimitées par des murs invisibles mais ceux-ci sont vraiment loin bien qu'un peu frustrants par moment (zones montagneuses surtout). Chaque zone est composée de plusieurs biomes : la première propose par exemple des plaines, des forêts, un plateau rocheux, des rives ou encore quelques grottes. La seconde zone vous permettra d’explorer des marais boueux, des champs de blé ou encore une source féerique. Bref, les biomes sont variés et il est quasiment impossible de s’ennuyer tant il y a à faire à Hisui.
Une ambiance qui donne envie d’explorer malgré tout
Très honnêtement, nous avions peur, nous aussi, en voyant les trailers de Légendes Pokémon Arceus. Mais une fois le titre en main, une émotion forte s’est installée et n’est jamais partie même après de multiples heures de jeu. C’est là-dessus que Game Freak a frappé très fort. Le contenu est inoubliable et impactant dès les premières minutes de jeu. L’exploration est largement récompensée avec une grande variété de Pokémon à capturer (tous de manière différente), bien plus de ressources que vous ne pouvez l’imaginer, des coffres, des tas de feuilles, des arbres et même des PNJ à qui parler de temps en temps. Après tout, le fait de n’avoir qu’un seul village, Rusti-Cité, aurait pu faire peur à celles et ceux qui adorent discuter avec des centaines de personnages, fouiller les poubelles des maisons pour trouver quelques Potions ou encore obtenir des récompenses en retrouvant un PNJ égaré. Cela est parfaitement remplacé par les nombreuses quêtes annexes proposées dans le jeu et les quelques secrets à découvrir dans chaque zone d’Hisui.
Avec parfois des airs de Zelda Breath of the Wild, l'ambiance sonore toute calme de Légendes Pokémon Arceus mélange flûte et tambours très certainement pour marquer ses inspirations japonaises. On ressent en effet cette volonté d'inscrire l'ancienne Sinnoh dans la tradition nippone avec des décors façon esquisse et un sound design féodal. Mais LPA mélange aussi les temporalités et, parfois, la musique se met à jouer quelques notes très “techno”. En bref, l’OST est pleinement réussie.
Le renouveau de la licence Pokémon a débuté
Un vent de fraîcheur s’installe doucement sur la franchise des jeux vidéo Pokémon et ce n’est pas pour nous déplaire. Certes, le changement de certains mécanismes et la suppression de quelques fonctionnalités majeures de la licence (objets tenus, IV) feront frémir quelques personnes, mais le changement a parfois du bon.
La fluidité avant tout
La plus grosse qualité de Légendes Arceus n’est autre que sa fluidité extrême au niveau du gameplay. Certes, on notera quelques soucis techniques avec, parfois, des apparitions de Pokémon qui saccadent et de légères chutes de FPS, mais rien de bien méchant. Sur le mode portable de la OLED, le titre ne semble d’ailleurs pas si “moche” que cela tandis qu’en docké sur la TV, on se rendra forcément bien plus compte des défauts graphiques et techniques. Quoi qu’il en soit, LPA reste une merveille de fluidité à tout point de vue.
Le changement de monture, par exemple, se fait à la volée soit manuellement en cliquant sur un bouton rapide, soit automatiquement lorsqu’on passe de terre à eau par exemple (un peu comme le vélo dans Épée et Bouclier). Côté maniabilité, la gestion des Joy-Con et de leurs différents boutons est bien gérée. Attention toutefois au Joy-Con drift qui empêchera parfois de viser correctement une créature au loin. La meilleure innovation restera, pour nous, celle du gameplay ininterrompu. Plus besoin d’attendre de longues secondes que des boîtes de dialogue s’ouvrent pour nous avertir du gain d’expérience, de la montée en niveau d’un Pokémon ou de l’apprentissage d’une nouvelle capacité. Ici, tout se fait directement sur l’écran pendant que le joueur peut continuer son exploration. Mieux encore, il est possible de réaliser plusieurs actions à la fois : on jette une première Ball sur un Pokémon à capturer, on envoie son Partenaire chercher des baies dans un arbre, on lance une seconde Ball sur un autre Pokémon au loin, et tout ça au même moment. Le joueur peut en permanence vaquer à plusieurs de ses occupations sans s’arrêter ou se faire stopper par un Pokémon sauvage dans les hautes herbes.
Et si les graphismes ne sont effectivement pas au rendez-vous, sachez que Légendes Pokémon Arceus propose toutefois les meilleures animations d’attaques, tout jeu de la licence confondu. En combat contre un Pokémon sauvage ou un dresseur, vous pouvez vous déplacer librement pour observer son déroulement comme bon vous semble et profiter du spectacle. Roue de feu, Hydro-queue ou encore Pouvoir Lunaire, des tonnes de capacités ont été remises au goût du jour tout comme l’animation d’évolution des Pokémon. Un travail réellement alléchant qui contraste d’autant plus avec la paresse des textures et qui nous rappelle à quel point ce jeu aurait pu être parfait.
Un contenu bien plus sérieux et difficile
Recommencer un combat plusieurs fois parce que vos Pokémon ne sont pas assez forts, cela vous avait manqué ? Devoir choisir stratégiquement entre le Style Rapide et le Style Puissant pour avoir l’avantage sur votre adversaire, composer son équipe avec intelligence pour réussir ou encore choisir les bonnes capacités. Voilà ce que propose Légendes Arceus côté combat. La gestion des attaques est d’ailleurs un réel bonheur : il est possible d’en faire apprendre plusieurs d’un coup à une créature tout en en remplaçant d’autres en un seul clic. Côté stratégie, cet opus ne semble visiblement pas être le meilleur des candidats : d’abord parce que les compétitions resteront sur Épée et Bouclier jusqu’à nouvel ordre, ensuite parce que Légendes Arceus ne propose pas de mode multijoueur et donc pas de combats en ligne.
Ainsi, les célèbres IV de la licence sont remplacés par les Efforts Value et les objets tenus n’existent plus. Cependant, des objets de combats sont bien présents tout comme la nature des Pokémon ou encore les bonbons Exp. Ces changements n'empêchent pas de profiter d’une difficulté bien dosée tout le long du titre. D’abord avec les Pokémon Barons, ces créatures aux yeux rouges bien plus grandes et puissantes que leurs confrères, ou encore avec les quelques combats de dresseurs bien coriaces. D’ailleurs, LPA innove également avec la possibilité, en tant que joueur, d’être directement mis K.O par les créatures qui peuplent Hisui. Cela vous vaudra un retour à la case départ (bivouac) et la perte de la moitié de vos objets.
Quelle joie de se laisser surprendre par des Pokémon Baron niveau 40 alors que notre meilleure créature n’est qu’au niveau 15, ou de découvrir un Pokémon rare sous ses yeux un peu à la manière de Pokémon GO où tout le monde courait pour attraper un Dracaufeu sauvage en 2016. Notez d’ailleurs que les créatures ne se laisseront pas capturer si facilement. Certaines prendront la fuite immédiatement si vous vous faites repérer, d’autres seront agressives à la première seconde et d’autres encore nécessiteront l’emploi de Balls très spéciales. En ce qui concerne les Pokémon Monarques comme Hachécateur, nous avons été un peu déçus. On nous les présente comme une sorte de combat de Boss où il faudra maîtriser une immense créature et la combattre, mais en réalité il suffit simplement de lui lancer des baumes dessus pendant deux minutes, d’esquiver ses patterns qui se répètent inlassablement puis, par moment, d’invoquer l’aide de l’un de nos Pokémon pour le mettre K.O. Et si on a le malheur de ne pas réussir à esquiver les vagues d’attaques du premier coup, notre personnage prend des dégâts jusqu’à s’évanouir. On aura alors le choix entre recommencer du début ou bien choisir le Mode Facile et reprendre là où on s’était arrêté.
C’est également dommage de ne pas avoir à crafter soi-même les boules pacifiantes servant à apaiser les créatures. On aurait pu, par exemple, partir à la recherche des ingrédients clés pour leur confection mais peut-être que cela aurait rajouté de longues minutes à une durée de vie déjà bien copieuse.
Un essai pour la suite ?
Il faut certainement voir Légendes Arceus comme un premier essai. Certes, cette construction à base de plusieurs petits mondes ouverts à la Monster Hunter, le système de quêtes ou encore de combat n’est pas innovant dans le monde du jeu vidéo. Mais pour un jeu Pokémon, tout cela est inédit. C’est comme si la franchise repartait de zéro en quelque sorte, en changeant complètement sa façon d’amener les choses. Considérons alors que Légendes Arceus n’est que le premier opus d’une future longue série de jeux s’inspirant de son gameplay. Game Freak aura largement le temps d’améliorer les aspects secondaires de ses titres comme les graphismes par exemple. On a parfois l'impression qu’Arceus est une sorte de test afin d’identifier si le jeu aura une bonne réception auprès du public. Après tout, un changement radical de la sorte dans l’univers Pokémon pourrait ne pas plaire à tout le monde et, de notre côté, nous saluons avec plaisir cette prise de risques.
Le nouveau système de combat avec les Styles est d’ailleurs très intéressant et pourrait probablement être intégré au prochain opus de la licence principale avec la neuvième génération de Pokémon. L’utilisation des deux Styles se débloque pour chaque capacité du Pokémon au fur et à mesure de sa progression, et il est même possible d’échanger un objet rare à un PNJ afin de les débloquer directement. En combat, nous avons alors trois choix possibles lorsque l’on veut lancer une attaque : la lancer normalement (puissance et précision restent les mêmes), la lancer avec le Style Rapide (on devient prioritaire sur l’ordre de passage du tour mais on perd en puissance d’attaque) ou bien la lancer avec le Style Puissant (on perd la priorité de la prochaine attaque mais la puissance et la précision augmentent considérablement). Dans les deux cas, cela fait consommer deux fois plus de PP qu’à l’accoutumée. Il faut donc bien faire attention avec des attaques comme Hydrocanon par exemple qui n’ont que 5 PP au total.
Petit bémol cependant du côté des combats de dresseurs. Si ceux-ci sont agréables, ils sont bien souvent amenés de manière ponctuelle sans grand intérêt dans le scénario. Comme s’ils avaient été ajoutés ça-et-là simplement pour dire qu’il y en a. Heureusement, la plupart d'entre eux sont complexes et les Pokémon utilisent justement les Styles.
L’immensité d’Hisui
Derrière la vaste étendue des différents biomes d’Hisui se cache une expérience unique et très riche. Pour vous dire la vérité, les trailers et la communication autour du jeu n’ont montré que la partie émergée de l’iceberg. Légendes Arceus possède bien plus de fonctionnalités et de secrets que prévus mais nous préférons ne pas trop vous spoiler pour le moment.
Un titre purement solo
Ce qui retiendra probablement plusieurs personnes de craquer pour Légendes Arceus c’est son mode multijoueur inexistant. Habitué aux combats online ou encore à la coop locale dans la plupart des titres récents de la licence, cela fait forcément un vide quand on sait que l’on va devoir explorer et jouer seul. Et si LPA est effectivement une aventure solo, le titre propose toutefois un système d’échanges entre les joueurs pour faciliter la complétion du Pokédex, l’option Cadeau Mystère mais également la possibilité de retrouver les objets perdus des joueurs du monde entier. Ainsi, lorsqu’on explore Hisui, on peut parfois trouver au sol des sacoches appartenant à d’autres joueurs qui se sont probablement fait démolir par un Baron à cet endroit précis. On peut alors lui renvoyer pour qu’il récupère quelques-uns de ses objets et, de notre côté, obtenir des Points de Bonnes Actions, ensuite utilisables à Rusti-Cité pour acheter divers objets.
En réalité, le mode multijoueur ne nous a pas manqué pendant l’aventure d’Arceus hormis pour les failles spatio-temporelles, des sortes de dômes instanciés qui s’installent dans le monde et qui font spawner des créatures rares et puissantes ainsi que des objets uniques. Il aurait été sympathique de pouvoir en venir à bout à plusieurs comme les Raids dans Épée et Bouclier, d’autant plus que les Pokémon sauvages, eux, ne s’empêchent pas d’attaquer en groupe. Encore un gage de difficulté d’ailleurs puisque le 1v3 ou même le 1v5 est courant dans Légendes Arceus.
Le côté solo n’est également pas un problème pendant l’aventure principale puisque le scénario proposé en dehors de la complétion du Pokédex et des missions annexes, est fortement intéressant. Après tout, nous revenons sur les bases de l’Histoire Pokémon et la création du monde avec Arceus. Là encore, nous ne pouvons pas trop vous en dire mais le lore est un bon point pour LPA, même si, évidemment, nous aurions aimé en savoir encore plus. Peut-être dans une suite qui sait ? D’autant plus que nous n’avons pas encore pu toucher au véritable end-game du titre (cela nécessite d’avoir le Pokédex complet). Quoi qu’il en soit, ce mélange de scénario brisant les codes de la temporalité et de l’espace, avec trois starters venant de trois régions différentes rappelons-le, de semi monde-ouvert avec différentes zones immenses à explorer, de nouveaux mécanismes, de capture à la volée ou encore de montures nous permet de ne pas nous ennuyer. Légendes Arceus est tout sauf redondant et, à notre avis, il est impossible d’avoir un avis mitigé à son propos : soit vous allez adorer, soit vous allez détester.
Le meilleur jeu Pokémon depuis longtemps ?
Le plus important dans un titre brisant les codes d’une licence comme Pokémon, est de savoir si la progression est addictive ou non, s’il y a de l’intérêt à explorer ou pas du tout. Selon nous, Légendes Arceus répond à ces deux critères avec brio. Comme nous le disions au début de ce test, les décors peuvent paraître effectivement bien vides mais la quantité de Pokémon sauvages à attraper est largement suffisante, et il y a des dizaines de ressources différentes à aller chercher dans les biomes : du riz, des champignons, des minerais, des galets, des herbes médicinales et bien plus encore. Ces ingrédients variés vous permettront ensuite de confectionner des objets utiles à votre aventure comme des Balls, bien sûr, des Potions, des Appâts, des Rappels ou encore des Boules Fumigènes pour vous cacher. Les Méthodes pour crafter ces objets se débloquent soit en montant de Rang au sein du Groupe Galaxie, soit via des quêtes secondaires, soit en les achetant auprès du marchand.
D’ailleurs, plus vous complétez de Tâches Pokédex lors de vos expéditions et plus vous pourrez monter en Grade du Groupe Galaxie. Cela vous permettra de débloquer de nouveaux objets mais surtout de nouvelles régions à explorer.
Voilà en quoi la progression dans LPA est sympathique : tout n’est pas disponible au début de l’aventure et il faudra remplir diverses quêtes, en plus du scénario principal, pour avancer et découvrir d’autres paysages. En plus de cet objectif premier, de multiples activités annexes sont disponibles : l’atelier de photographie pour prendre de beaux clichés de vos Pokémon, l’Aire de pâturage qui remplace les célèbres boîtes PC des autres jeux de la licence, et qui d’ailleurs permet enfin de relâcher plusieurs créatures à la fois, ou encore le salon de coiffure et le magasin de vêtements. Le village de Rusti-Cité évolue lui aussi au fur et à mesure de votre progression afin qu’il y ait toujours une nouvelle surprise à découvrir en revenant de mission. De la même manière, le fait de débloquer de nouvelles montures vous permettra d’explorer bien plus en profondeur les zones que vous pensiez déjà connaître par cœur. En obtenant Paragruel par exemple, vous pourrez atteindre de nouvelles îles des Plaines Obsidiennes en passant par la mer.
En route vers la perfection
En bref, Légendes Pokémon Arceus est loin d’être parfait. Il ressemble bien plus à une ébauche d’un tout nouveau genre dans la licence permettant de tester de nouvelles fonctionnalités et voir si cela plaira au plus grand nombre. Pour être franc, un tel changement, 26 ans après, fait du bien. C’est le vent de fraîcheur qu’il manquait à la franchise qui commençait à se répéter par manque d’innovation. On pourra bien sûr reprocher une paresse au niveau des graphismes et des textures du jeu, ou encore un manque de finition sur certains aspects techniques et quelques fonctionnalités comme les combats de Monarques, mais la révolution que nous attendions est bel et bien en marche.
Nous avons bien sûr quelques idées pour que le prochain opus de cette série “Légendes” soit meilleur. Un système de succès par exemple pour ajouter encore plus de sensation de récompense et de challenge pendant les missions, un aspect multijoueur (ou au moins coop local) pour profiter à plusieurs des mécanismes comme les failles, ou encore, évidemment, un meilleur travail sur les graphismes pour que l’exploration soit un réel plaisir. Peut-être que la prochaine console next-gen de Nintendo et un temps de développement plus long permettront d’atteindre cette perfection ?