C'est la période de Director's Cut pour les exclusivités PS4 de l'époque, avec Ghost of Tsushima qui ouvre la marche, et Death Stranding qui n'est pas loin derrière. Sorti en juin 2020, Ghost of Tsushima s'était avéré être un bon jeu mêlant infiltration, combats à l'épée et open world, ce qui lui donnait pas mal de points communs avec Assassin's Creed et Sekiro: Shadows Die Twice. Mais il était loin d'être exempt de défauts, comme une durée de vie assez limitée pour un jeu du genre et un gameplay pas toujours très équilibré, qui finissait par montrer ses limites.
Patch of Tsushima
Plusieurs mises à jour ont été déployées depuis, elles ont introduit un nouveau mode de difficulté nommé Létal qui rend le jeu bien plus mortel à la fois pour vous et vos ennemis, ainsi que le New Game+ qui manquait vraiment à l'appel. Mais l'ajout le plus important est surtout le mode multijoueur coopératif entièrement gratuit mais pourtant assez riche et satisfaisant, Ghost of Tsushima Legends. Cette Director's Cut est donc l'occasion de rendre justice au titre, en réalisant un nouveau test sur PS5, avec les nouvelles fonctionnalités et les améliorations qui ont été apportées pour l'occasion. Nous n'allons néanmoins pas tout repasser en revue, vous pouvez découvrir notre test du jeu d'origine ci-dessous, qui reste valide en dehors des points listés ci-dessus, ainsi que notre présentation du mode Legends.
- Genre : Action-RPG, Monde ouvert
- Date de sortie : 20 août 2021
- Plateformes : PS4, PS5
- Développeur : Sucker Punch
- Éditeur : Sony
- Prix : 79,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PS5
Director's Cut et PS5
En tant que dernière "pure" exclusivité PS4, Ghost of Tsushima s'était avéré assez joli et bien optimisé pour la console, avec des chargements étonnamment courts pour cette machine. La version PS5 propose un affichage en 4K ou à 60FPS en fonction de vos préférences, et outre les gains de fluidité, le jeu est effectivement un peu plus joli sur cette nouvelle plateforme. La différence n'est néanmoins pas à tomber par terre, le rendu des flammes ainsi que celui de l'eau sont toujours médiocres. Les puristes apprécieront le fait que le gain de puissance ait permis d'activer la synchronisation labiale des personnages en japonais durant les cutscenes, par exemple. Il reste quelques textures un peu trop simples pour le sol par endroits, mais rien de bien méchant. Nous n'avons presque jamais croisé de texture qui mettait du temps à charger en se rapprochant, et la seule bizarrerie dans ce domaine est l'affichage des éléments cosmétiques dans les menus, qui mettent un temps assez long à nous offrir un aperçu du résultat.
Sans surprise, les temps de chargement sont à présent virtuellement inexistants, que ce soit lors d'un voyage d'un bout à l'autre du monde, ou après une mort. Le brave Jin Sakai est prêt à tomber une nouvelle fois d'une falaise dans la demi-seconde qui suit un saut lamentablement raté et son écrasement sur un rocher en contrebas. Le jeu ne nous fait pas attendre dans ce domaine. L'autre ajout notable est la gestion de la DualSense, avec ses vibrations assez bluffantes dans le cas présent, on peut faire la différence quand notre cheval galope sur du bois, ou sur de la pierre. Les exemples du genre sont nombreux, les vibrations sont donc très richement utilisées, mais sans devenir une distraction pour autant. Il en va de même pour les gâchettes haptiques avec l'arc et le grappin, leur dureté étant alors adaptée à l'action engagée, comme bander un arc, tirer sur quelque chose, etc. C'était peut-être un défaut de notre côté, mais la gâchette R2 nous a semblé bien trop sensible, ce qui avait comme fâcheux résultat de nous faire changer de posture de combat régulièrement de façon involontaire.
L'île d'Iki : Sakai ici
L'invasion Mongole ne s'est pas arrêtée à Tsushima, une petite île voisine du nom d'Iki était aussi sur le chemin de la flotte. Comme Jin Sakai a des liens avec les lieux et que la tribu mongole qui s'y est installée vise à présent Tsushima, c'est l'excuse parfaite pour y débarquer. Disponible à partir de l'acte 2 de l'histoire, cette île dont la taille est d'approximativement la moitié de la première région du jeu principal propose une nouvelle histoire principale, ainsi que des quêtes secondaires et des nouveaux lieux à explorer. Une fois passé l'inévitable échouage sur la plage après une tempête (qui est probablement devenu un cliché obligatoire à ce point), Jin va se retrouver confronter à une tribu Mongole plus mystique mais encore plus vicieuse que la précédente. Celle-ci est dirigée par une chamane qui fait usage du poison et de potions hallucinogènes afin de recruter de force la population locale. Notre pauvre fantôme va se retrouver entre ses mains, et vous pouvez deviner la suite, ce qui sert d’instrument narratif pour explorer son passé douloureux encore plus efficacement qu'un psychanalyste doté d'un canapé moelleux.
Comme nous l'avait appris l'histoire de base de Ghost of Tsushima, le père de Jin s'est fait assassiner sous ses yeux, mais nous ignorions tout des circonstances. L'île d'Iki, ainsi que les nombreux groupes de pirates qui utilisent les lieux comme base, sont impliqués. Plutôt que de nous remettre une simple couche de méchants Mongols qui oppressent la population locale, cette extension nous permet d'en apprendre davantage sur les jeunes années de Jin, sur sa mère, ainsi que sur la relation compliquée avec son père. L'inflexibilité du code des samouraïs, le bushido, ainsi que les actes qu'il peut servir à justifier, prend une fois encore du plomb dans l'aile, ce qui aide à justifier une fois encore les choix faits par le protagoniste dans l'intrigue principale. Et si on n'échappe pas aux clichés, tout cela est plutôt bien amené, entre les visions délirantes de Jin et l'inimitié des résidents de l'île vis-à-vis des samouraïs. La souffrance et la remise en question sont donc omniprésentes, mais les mini-jeux qui consistent à faire bouger le pad afin de charmer des animaux pelucheux en musique avant de les caresser cassent tout de même un peu l'ambiance. Cela s'avérera peut-être un bol d'air bienvenu pour certains joueurs au milieu de cette ambiance pesante.
D'une taille fort raisonnable pour une extension, l'île d'Iki est bien remplie, avec des activités déjà connues comme la rédaction de haïkus, le massacre de camps Mongols et la chasse aux collectibles, mais aussi d'autres inédites. Il y a le charme d'animaux mentionné plus haut, avec des chats et des singes, mais aussi des concours de tir. En dehors de cette dernière activité, il n'y a rien de vraiment intéressant, sauf si vous avez une fascination particulière pour les petting zoos. Ce n'est donc pas particulièrement palpitant. Les nouvelles quêtes, ainsi que les quêtes légendaires, sont heureusement bien plus intéressantes, elles ajoutent une nouvelle armure pour Jin, et une pour votre cheval qui peuvent significativement modifier votre façon de jouer. Votre fier canasson a d'ailleurs droit à son moment de gloire avec l'ajout d'une compétence de charge qui permet de piétiner les groupes d'ennemis, ce qui est assez satisfaisant lorsque vous voyagez sur l'île, qui est plutôt mal famée. Vous ne manquerez pas d'opportunités d'en faire usage.
Avec la nouvelle tribu mongole arrivent aussi de nouveaux ennemis, malheureusement ils ne sont qu'au nombre de trois, ce qui est quand même très peu. Ils sont tous humains, il n'y a pas de nouveaux animaux, alors qu'il y avait du potentiel comme la faune de l'île d'Iki est assez différente de celle de Tsushima. Les nouvelles troupes mongoles sont assez retorses et intéressantes au moins, avec un chaman dont les chants vont encourager ses alliés, ce qui les rendra bien plus mortels, un maître d'armes qui change de style de combat aussi rapidement que vous, et une grosse brute qui va vous faire suer avec ses attaques tourbillonnantes. Il est surtout dommage que l'extension se repose outre mesure sur des combats de groupe à la difficulté triviale et qu'en dehors d'un ou deux boss, elle n'essaye jamais de nous offrir quelque chose de différent de ce que nous avons déjà pu affronter durant l'histoire principale. Pourtant, le mode Legends nous avait montré qu'ils sont capables de faire bien mieux, ce retour en arrière s'avère donc très décevant. À défaut de vraiment satisfaire notre soif de défis dignes de ce nom, l'aventure sur l'île d'Iki s'avère tout de même assez satisfaisante en termes d'histoire et d'ambiance.
Les légendes ne sont pas oubliées
Pour finir, le mode Legends va avoir droit à plusieurs mises à jour, avec en premier lieu la sortie de la Director's Cut, puis dans les semaines qui viennent. Nous n'avons malheureusement pas été en mesure de les tester. Nous allons néanmoins les lister pour votre information. Outre quelques équilibrages comme la réduction du temps requis pour finir le mode Survie, on retiendra l'ajout de nouveaux objets légendaires ainsi que de nouvelles cartes tirées de l'île d'Iki. Un nouveau mode de jeu nommé Rivaux va aussi être introduit, il oppose deux équipes de deux joueurs qui doivent venir à bout de vagues d'ennemis aussi rapidement que possible et utiliser la monnaie récoltée pour acheter des malus afin de ralentir l'autre équipe. L'équipe venant à bout de la vague finale la première remporte la victoire. De nouvelles missions en mode cauchemar ainsi qu'une version difficile du raid d'Iyo devraient être introduits en septembre. Pour finir, Ghost of Tsushima Legends va aussi être disponible en standalone, sans la campagne solo, à prix réduit, même si ce n'est pas le sujet ici.
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